n 77 3 periode n 55 3e trimestre 1977 bulletin trimestriel gggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggo o o o o sommaire etude contribution a l etude des monuments funeraires du pays basque m duvert 105 chroniques bibliographie jacques lemoine toponymie du pays basque fran ais et des pays de l adour jacques allieres les basques j b orpustan 145 s o o gggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggg j ayonre s2se le bulletin du musee basque fonde en 1924 3me periode a partir de 1964 publie des etudes relatives au developpement du musee des notices nombreuses et detaillees sur les objets qui entrent dans ses collections des chroniques permettant de suivre les diverses formes de son activite enfin la liste de ses acquisitions les notices constituent en particulier un vaste repertoire interessant l histoire les arts et traditions populaires de bayonne et du pays basque le bulletin est a ce titre echange avec les publications des societes savantes de france et de l etranger articles du bulletin les articles publies dans le bulletin restent l oeuvre exclusive et personnelle de leurs signataires le comite du musee basque n est pas solidaire des theories ou opinions qu ils expriment conditions de publication l ensemble des fascicules paru dans l annee constitue un tome avec pagination suivie et table des matieres abonnement france 30 f etranger 40 f compte des cheques postaux societe des amis du musee basque bordeaux n 2718 14 adresser la correspondance a m le directeur du musee basque 64100 bayonne telephone 25 08 98 contribution a l etude des monuments funeraires du pays basque premiere partie remarques a propos des etudes entreprises sur les monuments funeraires basques problemes souleves par leur origine et leur datation depuis les travaux de frankowski 1920 et de colas 1924 nos connaissances sur la civilisation basque ont considerablement progresse voir par exemple les travaux de barandiaran et de son ecole il nous a paru necessaire de ce fait de reconsiderer quelques problemes souleves par l etude de nos monuments funeraires i definitions a la sepulture c est l endroit ou une maison enterre ses morts h ii peut y avoir plusieurs tombes dans une meme sepulture photos nos 1 et 2 chacune est signalee en general par un monument fune 1 dans l eglise elle correspond en principe au jarleku dans le cimetiere on la designe generalement par hil herri par extension ce terme s applique au cimetiere dans son ensemble enfin le terme baratz designe la tombe dans l enceinte de la maison 106 monuments funeraires du pays basque 2 raire ou deux l un est alors une plate tombe la sepulture se signale par une parcelle de terrain parfois delimitee soit par une allee soit par une rangee de plantes vertes dans les caveaux modernes ce meme perimetre peut etre souligne par une bordure de marbre photo n 1 dans l enceinte du cimetiere la tombe est generalement formee de plusieurs parties 1 la superficie de la sepulture est une partie qui a ete trop peu etudiee lorsqu elle n est pas recouverte d une pierre photo n 1 de bas en haut trois hil herri en haute soule montrant trois stades d evolution celui du milieu conserve l aspect traditionnel tumulus de terre fleuri signale par une stele ou une croix sur celui du premier plan on a dispose divers objets modernes sur certains tumulus celui du fond que l on aper oit en partie est delimite par une bordure en marbre dans l enceinte on a depose un pot de fleurs face a chaque monument de pierre 3 monuments funeraires du pays basque 107 tombale elle est surmontee d un petit tumulus de terre garni de bouquets de fleurs ou de divers objets photos nos 1 2 3 quand le sol est meuble compose de graviers etc a la place du tumulus on peut rencontrer une etendue plate qui peut etre decoree de figures geometriques quadrillages tracees a l aide d un rateau c etait le cas en haute soule dans le premier quart du xxe siecle photo n 2 detail du hil herri central voir photo n 1 nous sommes vraisemblablement en presence de la tombe traditionnelle basque telle qu elle a du exister de tres longue date dans notre pays tumulus recouvert de vegetation variee et monument funeraire anonyme stele ou non croix ce type de sepulture est continuellement menace par les caveaux de marbre edifices quelconques encombrants et vulgaires i ii iii iv tableau differ entes sortes de monuments funeraires du pays basque 5 monuments funeraires du pays basque 109 2 un monument funeraire qui peut etre de plusieurs type cf tableau sur ce dernier ne figurent pas les sarcophages de pierre tels ceux d arguineta une croix en pierre ou plus rarement en bois ou en fer de forme variable une plate tombe nous rangeons dans cette categorie les planches en bois recouvrant des sepultures dans certaines eglises pe a santiago 1970 ainsi que les pierres tombales du cimetiere et du jarleku une stele ici se pose un probleme de definition nous l examinerons plus tard 3 remarques sur l aspect de quelques sepultures en euzkadi nord nous decrirons rapidement quelques types de sepultures car le monument funeraire n en est qu une partie selon les regions et les epoques l aspect des sepultures a varie dans notre pays nous nous contenterons de donner quelques exemples sans entrer dans les details d apres des temoignages que nous avons recueillis en haute soule notamment un coin special du cimetiere etait reserve autrefois pour les sepultures des petits enfants morts sans bapteme leur tombe consistait en un simple tumulus de terre sans monument funeraire ces enfants etaient donc ensevelis hors du cimetiere de la maison en revanche les enfants baptises sont enterres dans le cimetiere de la maison le tumulus de terre peut etre alors surmonte non pas d un monument en pierre mais d une croix en fer temoignage recueilli a lantabat ou cette coutume est encore en vigueur actuellement la croix en fer tend a etre remplacee par une simple tige de metal servant de support a divers objets toujours a lantabat selon un temoin dans les premieres annees du xxe siecle certaines steles etaient revetues de decorations en fer forge plaquees a meme la pierre ces decorations epousaient les contours des structures figurant au moins sur les axes v et h duvert 1976 dans le meme ordre d idees de rares monuments funeraires sont peints generalement en noir et blanc ou d une seule couleur croix des xixe et xxe siecles en basse navarre steles dicoidales a helette tabulaires en labourd cet ensemble de faits nous amene a penser que le simple monument de pierre brute a pu etre different 7 monuments funeraires du pays basque 111 citons les croix de bois rempla ant parfois les monuments en pierre ainsi que les petites croix de bois utilisees lors des ceremonies funeraires sainte engrace plantees a meme le tumulus contre le monument funeraire enfin dans l amikuze et les regions voisines les sepultures possedent un demi disque de pierre pose a meme le sol a la tete des tombes ainsi que dans les caveaux modernes toutes ces donnees nous montrent que la sepulture basque ne peut se ramener a un schema unique comme tout element de la culture basque elle est diversifiee elle a evolue au cours du temps compte tenu de cela on ne peut dire dans quelle mesure les formes archaiques refletent reellement la structure des toutes premieres tombes basques b la stele les mots stele discoidale recouvrent a notre avis un ensemble de productions beaucoup trop heterogene afin de mieux preciser ce type de monument nous proposons d operer au sein des steles la distinction suivante voir tableau 1 stele au sens large tout monument qui n est ni une croix ni une plate tombe on peut la caracteriser ainsi elle est dressee au dessus du sol elle possede un contour quelconque qui n est ni celui de la discoidale ni celui de la tabulaire elle peut presenter des evidements 2 stele discoidale c est une stele qui presente une surface pleine non evidee possede un socle de forme variable surmonte d un disque montre parfois des sortes d excroissances souvent tres prononcees sur tout ou partie de sa peripherie 3 stele tabulaire c est une stele possedant une surface pleine sa forme est rectangulaire elle peut presenter des excroissances en peripherie cette distinction est commode mais pas absolue beaucoup de monuments peuvent presenter des caracteres communs ainsi nous considerons que le 4e monument figurant sous la rubrique croix tableau est une croix et non une stele la 112 monuments funeraires du pays basque 8 forme de la croix apparait clairement notons que l apparition de la croix est d un point de vue chronologique posterieur a l apparition de la stele par ailleurs la distinction entre tabulaire et stele ou tabulaire et croix n est pas toujours aussi nette qu on peut le supposer basse navarre et labourd par exemple le seul avantage de cette classification est de nous permettre de separer en premiere analyse les tabulaires et discoi dales des autres steles en revanche ce seul critere forme du monument rend tres mal compte de la diversite et de l originalite du materiel funeraire dans quelle mesure peut on lui accorder une reelle valeur ii monument funeraire et epigraphie2 a heterogeneite du materiel etudie nous venons de le voir ces monuments ont des formes extremement variables il est difficile de les classer en categories bien definies pratiquement tous les intermediaires existent exception faite des plates tombes qui forment un ensemble bien defini une telle heterogeneite apparait a bien d autres niveaux ainsi sur le plan epigraphique les monuments funeraires se repartissent en deux ensembles en fait tres disparates 1 monuments portant une inscription d une maniere generale lorsqu ils sont dates les plus anciens connus remontent au xvie siecle pl ii fig 2 et 3 nous reviendrons a nouveau sur cet aspect ils peuvent etre extremement documentes on peut meme lire parfois le nom du maitre ayant confectionne l oeuvre nous donnons deux exemples pl i fig 1 et 2 fig 1 oeuvre datee du maitre bernat dacorri l inscription nous fournit de nombreux renseignements sur le defunt une partie du texte se lit de bas en haut l autre de haut en bas fig 2 oeuvre non datee du maitre leon presentant des considerations sur la vie et la mort3 2 l epigraphie est une science dont l objet est l etude des inscriptions 3 pierre maitre de la maison etchegoin la vie est courte la mort certaine on ne peut savoir quand tard ou tot souvenez vous d etchegoin fait par leon le ma on 9 monuments funeraires du pays basque 113 2 monuments anonymes certains sont dates pl ii fig 2 comme precedemment ils comprennent diverses categories4 parmi les monuments non dates on compte par exemple les steles biscayennes arguineta qui seraient les plus vieilles connues puisque certaines pourraient dater au moins du ixe siecle frankowski 1920 ugartechea y salinas 1962 cependant il faut bien souligner que dans ce cas il s agit d hypotheses et non de certitudes au sein des monuments anonymes non dates on trouve tous les types de monuments funeraires connus et notamment les tabulaires or il semble bien que ces dernieres ne remontent guere au dela du xviie siecle dans ce cas l anonymat est loin de constituer un critere d anciennete b evolution possible des monuments funeraires etant donne ce que nous venons de dire il convient de dissocier nettement d une part la tradition epigraphique qui se developpe largement des le xvie siecle d autre part le probleme de la datation des monuments funeraires en d autres termes les basques ont du des le xvie siecle ou avant faire figurer diverses indications sur des types de monuments qui devaient etre prealablement anonymes cette hypothese s appuie sur l analyse suivante il est bien etabli que la sepulture fait partie integrante de la maison basque la tombe n appartient a aucun individu particulier la maison prime l individu de nos jours encore ce dernier est connu par le nom de la maison et non par le sien dans cette optique le monument funeraire n est qu un moyen de signaler un emplacement qui est loin d etre anonyme5 temoin ces plates tombes dans des eglises arbonne par exemple mentionnant simplement l emplacement d un jarleku sans 4 nous mentionnons pour memoire les diverses sepultuies prehistoriques et protohistoriques dolmen baratz tumulus etc voir par exemple les travaux de barandiaran 1953 1976 blot 1974 altuna 1975 etc 5 il nous faut preciser rapidement le lien qui unit la maison a la tombe divers travaux arrinda albisu 1965 barandiaran 1970 etc indiquent que la maison est un temple domestique c est egalement l endroit ou au debut du xxe siecle encore on continue a enterrer des morts dans le baratz dans la maison se deroulent donc des rites en rapport avec le domaine de la mort offrande de lumiere de nourriture de maniere generale c est la maitresse de maison qui preside ces rites au cours du temps il est possible que le baratz se soit transporte ailleurs 114 monuments funeraires du pays basque 10 specifier le nom de la maison c est ainsi que des l origine on n eprouvait peut etre pas le besoin d y faire figurer des indications particulieres a un moment donne pourquoi ou cette mode apparait comme on peut le voir des le xvie siecle c est ainsi qu avec barandiaran 1970 nous pensons que figure et symbole des ancetres la stele est dans les epoques antiques le monument qui signale une tombe et represente un foyer plus tard on a commence a consigner son appartenance a une personne et a une famille elle est representation de la maison remarque a partir de ces constatations on peut proposer le schema suivant a titre d hypothese a l origine la tombe est strictement anonyme elle ne presente aucune indication alors une stele ou une plate tombe signale son emplacement avec le temps la forme de la stele se precise elle devient essentiellement discoidale on y fait figurer divers symboles ce qui permet egalement de pouvoir distinguer divers monuments entre eux cette decoration singularise et charge l oeuvre d une dimension nouvelle amenant naturellement a l aspect que nous lui connaissons des le xvie siecle en resume au cours du temps le monument funeraire sort de l anonymat il se personnalise a travers un contenu codifie ritualise duvert 1976 dans quelle mesure ce dernier caractere est il lie a l histoire de la stele on ne peut repondre pour le moment ainsi l anthropomorphisme colas 1924 n est pas obligatoirement un critere d anciennete dans cette perspective on ne voit pas pourquoi la discoidale est necessairement un emprunt des basques aux iberes tout au plus ont ils seulement emprunte la forme et notamment a l eglise parallelement la maitresse de maison se decharge d une partie des rites qu elle accomplissait au profit d une femme l andere serora qui parallelement au pretre dans l eglise meme regle encore de nos jours des actes de la vie religieuse autre fait essentiel un chemin particulier qui n est pas necessairement le chemin communal reunit chaque maison a l eglise c est le hil bide on le designe aussi par d autres noms eliz bide etc sorte de cordon ombilical maintenant l integrite du complexe maison sepulture dans cette optique il est possible que l intermediaire entre le cromlech appele lui aussi baratz et la tombe moderne que nous connaissons soit justement le baratz la tombe reste inseparable de la maison en outre il est curieux de constater que le monument funeraire et le linteau sont deux structures qui ont particulierement retenu l attention des artistes basques ces deux productions signalent la maison ils en constituent en quelque sorte le seuil 11 monuments funeraires du pays basque 115 iii remarques sur l anciennete des monuments funeraires basques a les documents nous mettons de cote le cas de la stele d isturitz rapportee par colas n 502 503 p 144 l examen de cette pierre ne confirme pas les conclusions de cet auteur la date 1501 n apparait pas de fa on evidente jusqu a preuve du contraire et exception faite de sarcophages en pierre a arguineta datant du ixe siecle la pierre tombale rapportee pl ii fig 4 est a notre connaissance le plus vieux monument funeraire date du pays basque elle porte la date 1507 d une maniere generale les plus anciens monuments funeraires outre les sepultures des periodes prehistoriques et protohistoriques sont vraisemblablement les steles non tabulaires et les plates tombes a propos de ces dernieres il faut souligner que l on enterrait dans l enceinte meme des eglises cette pratique a dure jusqu aux xviiie xixe siecles parfois 6 nous l avons deja vu dans l eglise chaque maison possede son jarleku photo n 4 recouvert d une plate tombe au moins a l origine ce type de monument funeraire vraisemblablement tres ancien a ete peu etudie au profit d un autre monument beaucoup plus spectaculaire pittoresque la discoidale or il ne faut pas perdre de vue que le monument funeraire encore en place et possedant la plus vieille date 1507 est justement une pierre tombale dans l eglise de saint pee sur nivelle pl ii fig 4 autrement dit les plates tombes et les steles existaient des le xvie siecle au pays basque quant aux premieres elles existaient des l epoque romaine comme en temoignent notamment les monuments biscayens ugartechea y salinas 1962 enfin en ce qui concerne la discoidale nous rapporterons deux cas signales par colas 1928 p 74 a ostabat une pierre porte la date 14 elle a disparu depuis au cimetiere d anglet une autre fut retrouvee a pres de 2 m de profondeur cette stele est certainement la forme la plus ancienne de la tombe basque il nous faut dire pour terminer quelques mots d une decouverte tres importante faite a soracoiz en navarre au sud ouest de pampelune par urrutia et garcia 1973 ces auteurs ont decrit une necropole hors du cimetiere paroissial sur une petite butte entouree de terrasses dont certaines sont delimi 6 ainsi larrayoz zarranz 1974 rapporte qu a erloz en navarre le dernier enterrement dans l eglise d un defunt de la paroisse date de 1849 116 monuments funeraires du pays basque 12 tees par un mur de pierres seches parmi de nombreux decombres il y a une dizaine de steles orientees est ouest ainsi que des sepultures en pierres egalement orientees est ouest certaines ont meme conserve leur couvercle une stele est incluse dans l une de ces sepultures cette necropole se trouve pres de photo n 4 femmes en deuil sur un jarleku lors d une messe celebree pour le defunt noter le drap decore et ezkoa cette gouache de le tanneur temoigne d un rite encore en vigueur dans les premieres decades du xxe siecle et qui tend de plus en plus a disparaitre 13 monuments funeraires du pays basque 117 restes qui pourraient appartenir a un dolmen en bordure d une ancienne voie empierree proche de constructions curieuses les auteurs pensent que certains de ces monuments pourraient dater de l epoque romaine ou paleo chretienne b la discontinuite entre les steles iberes et les discoidales datees du pays basque un intervalle de pres de vingt siecles separe ces deux types de monuments deux constatations s imposent 1 les basques ont conserve la stele depuis l epoque ibere jusqu a nos jours si c est le cas elle n a pu etre utilisee systematiquement puisque l on enterrait tous les morts dans les eglises on sait qu aux xvie siecle existaient des discoidales et des plates tombes en outre pe a santiago 1970 p 245 analysant le travail de frankowski souligne qu il est possible qu il y ait eu des steles dans l enceinte meme de l eglise malgre tout une question capitale reste encore sans reponse de quand datent les paroisses et les eglises dans notre pays y a t on transporte sans modifications les sepultures qui se faisaient ailleurs auparavant dans la mesure ou on pourra repondre a cette question on saura ou se pratiquaient avant les inhumations dans des cimetieres paiens sous l avant toit des maisons dans le baratz et quel etait alors l aspect des sepultures dans ce long intervalle de plus de vingt siecles la stele de xabier pl ii fig 3 decouverte pres du celebre chateau escalada 1930 le materiel biscayen ugartechea y salinas 1962 la necropole de soracoiz urrutia et garcia 1973 de nombreux monuments conserves notamment dans divers musees de notre pays bayonne pampelune saint sebastien la stele de la province de burgos7 colas n 1178 etc constituent autant de points de repere precieux 2 les basques decouvrent ou empruntent cette forme de monument vers le xvie siecle dans ce cas une etude compa 7 cette discoidale est tres interessante car non seulement elle porte une inscription latine mais en plus elle est structuree comme une stele classique du pays basque duvert 1976 en effet elle est construite en fonction de taxe v les regions 12 et 6 sont originales les regions 9 et 3 sont identiques la base de quatre est certainement representee par la bordure delimitant l inscription il serait interessant de classer les monuments funeraires non seulement en fonction de leur forme ce qui n est pas satisfaisant mais egalement en fonction de criteres du type de ceux que nous avons presentes dans une etude precedente duvert 1976 des lors une etude comparative avec des monuments analogues dans des civilisations differentes ibere peut s averer fructueuse 118 monuments funeraires du pays basque 14 rative avec les monuments funeraires d autres pays est susceptible d eclairer ce probleme ces quelques considerations nous amenent a examiner le probleme suivant c dans quelle mesure les monuments funeraires actuels sont ils le reflet des anciens il existe toute une serie de recits populaires mettant en rapport des pierres et des defunts barandiaran 1960 et 1970 par ailleurs il peut y avoir une stele alors qu il n y a pas de sepulture colas 1924 barandiaran et coll 1961 laborde 1964 zubiaur carre o 1976 etc la reciproque est elle obligatoire l a t elle toujours ete nous l avons deja vu en l absence de materiel date conserve dans son lieu d origine ce qui n est pas le cas a arguineta exception faite de la necropole de soracoiz nous n avons aucune indication suffisante relative a l aspect et a la nature des premiers monuments funeraires de type stele ou plate tombe 8 quel etait l aspect des sepultures lorsque l on enterrait sous l avant toit des maisons voir la breve description qu en donne barandiaran a saint esteben en arberoue barandiaran et coll 1962 tome iv p 59 rappelons qu il existe des monuments en fer et en bois dans des eglises des sepulture en bois pe a santiago 1970 que des artisans pouvaient travailler la pierre et le bois colas p 85 existait il des monuments polychromes etc signalons pour terminer que tant la sepulture que le monument funeraire ont evolue au cours du temps ceux qui paraissent les plus anciens sont deja diversifies iv repartitions des steles nous savons que lorsqu ils etaient installes en espagne les iberes utilisaient des steles et plus precisement des discoidales frankowski 1920 outre dans la peninsule iberique on rencontre des steles 9 carte n 2 pl iii autour de la chaine 8 signalons cependant une observation curieuse de laborde wer linden 1974 qui a decouvert en pleine montagne dans le guipuzcoa une pierre circulaire grossierement taillee 9 steles au sens large et steles discoidales 15 monuments funeraires du pays basque 119 pyreneenne pays basque actuel bearn ariege hautes pyrenees aude lauragais landes catalogne aragon au portugal en italie en grande bretagne en scandinavie mais aussi au moyen orient syrie arabie armenie caucase a terre neuve colonisation basque posterieure au xvie siecle frankowski 1920 colas 1924 1928 pe a santiago 1970 astruc commentant les travaux de aussibal 1975 cette carte a ete dressee en fonction des quelques donnees que nous possedons 10 elle appelle quelques commentaires nous avons figure une stele par province espagne et portugal ou par departement france il va de soi que ces divisions administratives n existaient pas a l epoque ou ces oeuvres furent creees pas plus que ces limites entre les etats il en resulte que le portugal possedant de petites provinces apparait notamment dans la region de lisbonne avec une concentration en stele superieure a celle du pays basque ceci est loin d etre le cas toutes ces oeuvres ont en commun leur seule forme discoidale ou non nous avons dit combien ce seul critere est insuffisant il serait interessant de dresser une telle carte en tenant compte des criteres quantitatifs cependant une telle carte devrait etre acceptee avec de grandes reserves en effet on sait que de tres nombreuses steles ont ete detruites notamment a partir du xixe siecle si l on en croit de nombreux temoignages dans tous les cas elle ne manquerait pas de faire ressortir la forte concentration en steles dans notre pays a titre d exemple le seul village d itxassou possede plus de 200 monuments funeraires anterieurs au xxe siecle la moitie environ est constituee de steles discoidales c est certainement un cas unique au monde le village de jatxou possede plus de 80 steles discoidales a halsou il y en a 36 etc ainsi sur quelque vingt kilometres le long de la nive on denombre pres de 300 steles discoidales entre ustaritz et itxassou dans la mesure ou cette carte est representative elle permet de localiser deux grands centres la region pyreneenne debordant vers la garonne et l ebre et le portugal si nous comparons cette carte avec celle refletant l etendue de la 10 cette carte est largement reprise a partir des travaux de frankowski 1920 la stele figurant pres de valence signale le site de sagunto ou se trouvent de nombreuses steles discoidales renseignements communiques par m pintat nous ne pouvons dire dans quelle mesure cette carte est absolument representative des monuments existant ou ayant existe 120 monuments funeraires du pays basque 16 langue basque au cours des temps barandiaran 1953 on est frappe par le fait que la majeure partie des steles sauf au portugal coincide avec l aire de diffusion de l euskara pl iii carte n 1 en outre nous savons qu aux periodes prehistorique barandiaran 1953 et 1976 et historique amaia 1969 et 1970 narbaitz 1975 allieres 1977 le pays basque c est a dire le fait basque culture civilisation s etendait bien au dela des sept provinces actuelles en d autres termes l origine des monuments funeraires basques doit etre recherchee non seulement dans nos sept provinces mais aussi a travers la chaine pyreneenne et ses abords ce qui revient a dire que les plus vieux monuments funeraires basques risquent d etre decouverts hors du pays basque actuel en ce qui concerne le lot de steles portugaises on peut se demander dans quelle mesure ce pays avec sa large fa ade maritime n a t il pas eu des contacts avec un peuple basque marin et pratiquant la transhumance remarque rien ne nous autorise a affirmer pour l instant que les steles basques sont un heritage des iberes bien que cela ait ete avance a plusieurs reprises pour certains ce serait quasiment une evidence il faut bien dire que l on a presque toujours presente les basques comme un peuple qui a toujours emprunte a ces voisins comme si les voisins en question n empruntaient pas eux une situation inverse ou autre n a ete que rarement envisagee ceci est un moindre mal si l on songe qu a notre epoque on se permet d ecrire l histoire de l aquitaine higou net 1971 en niant simplement l existence des basques v remarques a propos d etudes modernes comme nous venons de le voir les problemes souleves par l etude des monuments funeraires basques sont particulierement complexes ceci n empeche pas certains auteurs de se livrer aux pires abus prenons deux exemples caracteristiques fourcade 1939 p 81 decrit une discoidale scellee dans le mur de l eglise d urrugne pl i fig 3 apres avoir vu dans les deux elements circulaires de la base de quatre le soleil et la lune il se permet de la classer anterieurement au xve siecle parmi les plus anciens du pays basque et y voir un des rares temoignages des plus antiques traditions iberiennes 17 monuments funeraires du pays basque 121 david roy 1970 1972 se contente de reprendre des theses fausses de colas les parsemant d affirmations gratuites citons pele mele la stele discoidale peut etre consideree comme un apport de la civilisation iberique l evolution de la stele au cours du temps et notamment du disque est ainsi decrite le disque primitivement epais et d un petit diametre gagnera en circonference ce qu il perdra en epaisseur le pourtour du disque est tantot un simple bourrelet en relief c est le cas des plus anciennes steles avec le temps la representation humaine a disparu et aux traits du visage s est substitue un decor geometrique adapte a la forme circulaire comme nous le voyons les idees fausses et les lieux communs continuent d encombrer un sujet suffisamment complexe et mal cerne v conclusion les sepultures et les monuments funeraires de notre pays constituent autant d elements de la culture basque qui sont encore largement meconnus de nombreux travaux restent a faire provenance des illustrations pl i fig 3 fourcade 1939 pl ii fig 4 colas 1924 n 88 carte n 1 pl iii barandiaran 1953 carte n 3 extrait d un document mis a notre disposition par m goyheneche photo n 4 oeuvre de jacques le tanneur pl fig 3 escalada 1930 les autres illustrations proviennent de l association lauburu la date figurant sur la stele pl ii fig 2 est difficile a interpreter il peut s agir de 1507 ou de 1597 planche i s ml 1 planche ii fig 4 planche iii langue basque d apres j m de barandiaran 1953 territoire ou l on parlait basque au debut de la rcmanisation aire des toponymes basques ou apparentes etendue de la langue basque de nos jours carte n 2 repartition de la stele dans la region pyreneenne et dans la peninsule iberique voir texte deuxieme partie elements pour la datation des monuments funeraires basques pour ne pas alourdir cet expose nous avons choisi de ne parler presque exclusivement que des steles discoidales le materiel a dater peut etre tres varie comme nous allons le voir dans les exemples suivants i remarques preliminaires a a l origine les steles ne sont pas obligatoirement travaillees sur les deux faces certaines discoidales ne possedent qu une face sculptee l autre etant soigneusement aplanie colas 1924 en outre il existe des monuments dont les deux faces sont parfaitement lisses c est le cas a ustaritz par exemple dans les deux cas on peut penser soit qu elles ont ete livrees ainsi soit qu elles ont ete effacees posterieurement b certaines steles sont inachevees a titre d exemple l oeuvre illustree pl i fig 1 presente sur son socle fleche un symbole qui est indique par des lignes gravees une partie seulement etant sculptee c les diverses indications figurant sur un meme monument ne sont pas obligatoirement contemporaines i de nombreuses discoidales de l ensemble du bas adour par exemple presentent des indications qui ne sont pas executees en champ leve comme le reste de l oeuvre mais gravees citons l exemple illustre planche ii fig 1 la date 1673 le symbole sur le socle ces indications sont elles contemporaines du reste de l oeuvre cette reserve se justifie a l examen d une stele presentee dans la premiere partie de ce travail pl ii fig 1 126 monuments funeraires du pays basque 22 sur cette derniere non seulement la date mais les lettres i h s 1 sont manifestement de la main qui a sculpte le reste de l oeuvre par ailleurs elles sont executees en champ leve et figurent sur le meme plan que les autres parties en relief ii de nombreuses oeuvres presentent des regions ou des faces qui ne sont pas contemporaines pl i a iv pl i fig 2 ce phenomene est ici tres net de plus ce monument mutile porte des indications se rapportant vraisemblablement a la meme maison hirrilaria cet exemple nous montre bien qu au sein d une meme maison on n hesitait pas a reemployer un monument preexistant plutot qu a en commander un nouveau si cette pratique etait la regle il nous sera difficile de retrouver les traces des premieres steles pl ii fig 3 exemple pris a colas 1924 cette stele a ete partiellement retaillee et ce au niveau de la seule inscription la rendant peu comprehensible pl iii fig 1 cette discoidale a du etre remaniee au moins trois fois on peut ainsi resumer son histoire dans l etat actuel de nos connaissances une premiere fois on livre une discoidale pour la sepulture de martin darigol cette oeuvre devait probablement etre sculptee sur ses deux faces car colas decrit sous le numero 23 dans le meme village une discoidale en tout point identique dont les deux faces du disque portent la meme ornementation un second maitre a figure en champ leve quatre coeurs sur la face opposee la surface de la pierre a ete soigneusement bouchardee pour effacer toute trace de decor anterieur par le meme artiste vers 1930 a lieu une nouvelle intervention on a grave comme c etait la coutume a l epoque les indications relatives a pierre verges le texte deborde souvent de la surface bouchardee les lettres sont gravees autant d indices nous amenant a penser que nous sommes bien en presence d une troisieme intervention pl iii fig 2 la face rayonnante qui porte un lauburu grave sur le socle contraste nettement par sa mollesse des rythmes puissants qui s expriment sur l autre face pl iii fig 3 la face portant le monogramme i h s presente une composition et des structures originales bordure 1 le monogramme i h s signifie jesus hominum salvator jesus sauveur des hommes 23 monuments funeraires du pays basque 127 i h s socle qui contrastent avec la banalite de l autre face du type bas adour pl iv fig 3 la maitrise des rythmes de la face datee oppositions subtiles entre la ligne droite et la courbe permet de distinguer nettement la face opposee construite uniquement au compas de conception banale d lors de leur reutilisation certaines oeuvres sont profondement transformees nous retiendrons trois exemples particulierement significatifs pl ii fig 2 monument retaille dans une discoidale de type bas adour en reutilisant au centre du nouveau disque un symbole rayonnant si l on en juge d apres les traces de date en partie effacee sur l ancien monument cette modification a eu lieu au plus tot vers la fin du xviie siecle pl v fig 1 a 5 cette discoidale a servi a confectionner une tabulaire le nouveau monument fait partie d un edifice en ma onnerie recouvert d une belle plate tombe datee de 1768 dans la mesure ou cette derniere est contemporaine de la transformation en tabulaire de la discoidale on peut penser que ce remaniement date de la fin du xviiie siecle et donc que la discoidale est anterieure a cette epoque la stele figuree par colas sous le numero 860 est actuellement a behaune2 elle presente dans ses quatre secteurs quatre profondes incisions en forme de demi cercles ceci nous montre nettement que l on voulait la transformer en croix l intervention s est arretee la dans la mesure ou colas ne signale pas cette mutilation on peut penser qu elle est recente e conclusions i a travers ces quelques exemples nous voyons que des le xviie siecle pl ii fig 2 et ce jusqu a nos jours on a conserve l habitude de remanier les monuments funeraires ce fait est deja mentionne par colas j ai ete averti a plusieurs reprises que l on repla ait parfois sur les tombes de vieilles discoidales abandonnees et que l on y gravait la date de l inhumation apres en avoir retaille les deux faces colas 1924 p 62 retenons les mots vieilles discoidales abandonnees ceci nous 2 toutes les oeuvres de ce village ont ete preservees et scellees grace a l initiative de monsieur l abbe oficialdeguy cure de la paroisse recemment disparu 128 monuments funeraires du pays basque 24 ramene a une remarque deja faite precedemment si cette attitude etait courante dans notre pays nous aurons beaucoup de mal a retrouver de tres vieillies steles pouvant combler la discontinuite entre les steles iberes par exemple et celles du xvie siecle ii tout monument funeraire est susceptible d avoir ete remanie au cours du temps iii lorsque l on se trouve en presence d un monument date on doit toujours se demander si cette date est effectivement contemporaine de tout ou partie de l oeuvre d ou la necessite d etudier la technique de la sculpture de consulter les registres de naissance si l oeuvre porte le nom du defunt etc avant de se prononcer il nous faut donc revoir de fa on systematique tout le materiel date ii elements pour la datation des steles nous venons de le confirmer a travers ces divers exemples les steles constituent un materiel profondement heterogene3 malgre tout en attendant d eventuelles techniques scientifiques permettant d apporter une solution au probleme de la datation nous donnerons quelques suggestions permettant de mieux cerner cette difficulte nous exposerons neuf criteres certains etant largement utilises par divers auteurs a anonymat des oeuvres dans la premiere partie nous avons dit qu il faut dissocier l epigraphe de la datation tous les monuments anonymes ne sont pas obligatoirement anciens ceci dit les monuments les plus anciens sont certainement anonymes voir la premiere partie ci dessus b vetuste ce critere n a aucune valeur absolue une oeuvre mal executee relief peu accuse effectuee dans une pierre tres degradable mal entretenue vieillit tres vite rappelons ici les remarques de colas a propos des discoidales de socorri qui ne remontent pas au dela de la moitie du xixe siecle encore un demi siecle et elles seront completement illisibles comme 3 voir la premiere partie 25 monuments funeraires du pays basque 129 elles ne portent aucun ornement autre qu une petite croix a peine gravee les chercheurs peu avertis qui dans un siecle ou deux les etudieront pourront de bonne foi les croire d une antiquite reculee c archaisme originalite des oeuvres executees soit de maniere maladroite soit presentant un repertoire singulier ou original soit une forme curieuse anthropomorphe par exemple ne peuvent etre considerees a priori comme tres anciennes sur la base de ces seuls criteres en fait tant que nous n avons pas une idee tres precise de la qualification formation artistique et technique de la place dans la societe des maitres probablement des artisans ayant fabrique ces oeuvres d une part ainsi que des courants artistiques ateliers autochtones apports exogenes s etant reveles dans notre pays d autre part ce genre de critere ne saurait etre retenu d l ornementation dans certains cas nous pouvons avoir de precieux renseignements permettant d estimer la date la plus reculee au dela de laquelle l oeuvre n a pu etre executee ce n est pas pour autant que nous saurons obligatoirement a quelle epoque elle a ete fabriquee ainsi le monogramme i h s est bien represente en europe occidentale des l epoque carolingienne nous ne savons pas a quelle date precise il est apparu chez nous ni a partir de quel s endroit s et comment il s est diffuse par les seuls objets de culte quoiqu il en soit les monuments portant ce monogramme ne semblent pas anterieurs au viiie siecle ainsi la discoidale illustree pl v fig 1 a 3 compte tenu de ce que nous avons deja dit se situe entre les viiie et xviiie siecles remarque ce type de raisonnement peut s appliquer dans d autres domaines i d une maniere generale toute oeuvre portant un symbole chretien ne saurait etre anterieure a la christianisation nous entendons par la non seulement la diffusion et l acceptation mais surtout l integration de cette religion dans nos campagnes dans des villages et des villes donnees peut on admettre que cette christianisation d une fa on globale ne remonte guere avant le xe siecle 130 monuments funeraires du pays basque 26 ii a partir de quand toute une serie d objets arbalete laya golde nabar divers outils de travail etc sont apparus au pays basque il nous faudra consulter avec profit des travaux bien documentes tels celui de tauzia 1971 sur les instruments aratoires basques on pourra alors avoir une idee de l epoque la plus reculee a laquelle a pu apparaitre une oeuvre telle celle illustree pl iv fig 1 iii les pieces de monnaies circulant dans le pays constituent egalement des points de repere precis elles ont pu influencer l art populaire colas 1924 iv quelques oeuvres sont nettement inspirees des grands courants artistiques ayant traverse l europe roman gothique renaissance etc ainsi l oeuvre illustree pl iv fig 2 trahit l influence d un gothique tres avance pour terminer nous devons souligner que la nature des symboles geometriques notamment ne saurait etre un element de datation absolue signalons simplement que certains d entre eux existaient des la prehistoire4 a partir du paleolithique superieur figurent sur divers objets des lignes paralleles des cercles des etoiles a six pointes des croix de saint andre etc voir par exemple barandiaran 1953 p 73 et 93 ainsi que l extraordinaire symbole de santorkaria p 169 que nous avons deja reproduit duvert 1976 quatrieme partie pl iv fig 10 e les mutilations une oeuvre mutilee est necessairement anterieure a l epoque a laquelle fut faite cette degradation prenons deux exemples un bon nombre de steles ont servi de materiaux de construction si on connait la date precise de ces travaux nous saurons que ces monuments ne peuvent leur etre posterieurs ainsi a urrugne la discoidale signalee par fourcade est anterieure a la date des travaux qui ont amene a sa nouvelle utilisation c est tout ce que l on peut dire pour le moment a la revolution de 1789 on a efface des blasons fleurs de lys c est peut etre le cas d une des steles de cambo notamment etc sur des oeuvres qui etaient donc anterieures a la fin du xviiie siecle voir colas 1924 4 la non plus il n est pas necessaire d invoquer encore certains emprunts des basques a d autres peuples d es symboles tres simples peuvent avoir ete decouverts simultanement dans divers pays par diverses civilisations 27 monuments funeraires du pays basque 131 f oeuvres se rapportant a un fait historique precis nous en connaissons quelques unes citons deux cas particulierement bien etudies par colas la discoidale d etchebar que sur l initiative de lau buru les souletins ont recemment remise en valeur semble bien etre le monument commemorant l assassinat de berterret che dans ce cas la elle remonte au mieux au xve siecle les discoidales de socorri ont ete confectionnees ou retaillees lors de l epidemie de 1855 g considerations techniques nous revenons a nouveau sur un probleme expose precedemment nous ne savons pas qui etaient les gens qui fabriquaient ces oeuvres etaient ce des artisans de village des itinerants etc quelle etait leur formation rappelons que la taille de la pierre etait une pratique connue chez les basques voir les travaux sur l architecture basque baeschlin 1968 etc des gens sachant tailler la pierre sont venus chez nous cf les nombreuses eglises romanes et gothiques dans quelle mesure ont ils influence les techniques locales rappelons enfin que des artistes du pays basque ont pris part a de tels travaux certains ayant sculpte des portails d eglises olatzaga a fait des statues de la fa ade de la cathedrale de huesca etc amaia 1969 1970 5 5 nous savons egalement qu il a existe dans la region pyreneenne une forte tradition artistique aux vie et viie siecles les ateliers pyreneens fournissaient des oeuvres caracteristiques chapiteaux sarcophages objets de parure qui etaient exportes a travers toute la france notamment il s agit d un art aquitain qui semble avoir pour origine les pyrenees centrales il est largement represente au sein d un territoire grossierement triangulaire dont la base est constituee par la region pyreneenne les deux autres cotes par la cote atlantique d une part jusqu a bordeaux d autre part par une ligne bordant la basse loire rejoignant cette ville a la mediterranee en direction du golfe du lion hubert et coll 1967 voir notamment les deux cartes fig 360 et 361 rappelons que ce meme triangle aquitain se caracterisait deja par des productions artistiques originales des le premier age du fer saint blanquat 1977 il est interessant de constater que ce meme territoire correspond justement a celui des vascons amaia 1969 1970 narbaitz 1975 allie res 1977 pour le moment il est peut etre trop tot pour aller plus loin dans ce genre de reflexion quoiqu il en soit la stele est bien representee dans le pays des vascons pays qui des la prehistoire aire franco cantabrique et la protohistoire aquitaine s est signale par des productions artistiques caracteristiques et une civilisation particuliere dont l euskara est l une des composantes 132 monuments funeraires du pays basque 28 il nous faut egalement savoir dans quelle mesure ce sont les memes maitres qui ont fait les monuments funeraires et les linteaux de porte par exemple qui eux sont generalement dates en depit de ces graves lacunes certains renseignements purement techniques peuvent etre precieux ainsi une stele bouchardee ne peut etre anterieure a l introduction de la bou charde encore faut il etre sur que l oeuvre en question n ait pas ete secondairement bouchardee h considerations esthetiques elles sont fragiles et par nature peu fiables i si au sein d un ensemble homogene6 de monuments funeraires donnes une ou plusieurs productions sont datees on pourra avoir une idee approximative de l epoque a laquelle cet ensemble a ete execute peut etre pourra t on avoir egalement une idee de l epoque a laquelle appartiennent des oeuvres influencees par cet ensemble ou l ayant influence ii si comme nous le proposons duvert 1976 la prise en consideration du point central qu il represente ou non d anciens concepts tel mari est un phenomene tres ancien anterieur au christianisme on peut s attendre a ce que ces oeuvres structurees uniquement en fonction de ce point et anonymes soient anterieures au christianisme dans le sens ou nous l avons defini plus haut nous pouvons faire une remarque du meme ordre en ce qui concerne l axe v ces deux caracteristiques semblent bien faire partie de manifestations tres anciennes elles conditionnent les tous premiers gestes des sculpteurs basques duvert 1976 dans cette optique il est interessant de souligner que les steles d arguineta sont essentiellement construites selon ces deux caracteristiques ugartechea y salinas 1962 cependant la faible abondance de ces materieux exceptionnels nous empeche d etre categorique iii on peut avancer a titre d hypothese que la base de quatre a pu apparaitre ou se stabiliser sous l influence des monnaies cf les besants figurant sur de nombreuses pieces voir le travail de colas 1924 p 43 et suivantes dans cette perspective il nous faut etudier la diffusion de ce genre de 6 attribue a un maitre a un atelier bien defini ou faisant partie d un ensemble geographique bien delimite 29 monuments funeraires du pays basque 133 monnaies dans notre pays signalons pour terminer que la base de quatre n apparait pas a arguineta iv l etude esthetique que nous avons presentee duvert 1976 peut nous permettre de developper plus completement la notion de datation relative prenons par exemple le monogramme i h s dont l existence sur la stele ne semble pas remonter au dela du viiie siecle c est donc un element facilement identifiable sans ambiguite possible reperable dans le temps connu hors du pays basque ou il a ete importe nous connaissons l importance de l axe v et son role en tant qu element de reference dans la discoidale nous avons vu qu il a tres souvent joue le role d axe de symetrie dans ce cas il est fatal que le sculpteur ecrivant i h s dans toute la largeur du monument se trouve confronte avec le probleme suivant comment rendre ces trois lettres elements symetriques par rapport a v diverses solutions ont vu le jour nous en avons etudie certaines duvert 1973 nous allons revenir plus precisement sur l une d entre elles pl vi fig 1 dans un premier temps la lettre h surmontee d une croix se place par rapport a l axe v singularite des regions 6 et 12 cette derniere porte le symbole chretien qui empiete sur la bordure fig 2 la croix traverse la lettre h l axe v s affirme cette lettre est alors reduite a trois axes paralleles a v fig 3 redoublement de la lettre s elimination de la lettre i la barre horizontale du h est supprimee la symetrie par rapport a v s affirme encore plus nettement par l introduction de deux symboles particuliers identiques situes a chaque extremite du bras horizontal de la croix fig 4 le bras horizontal s etale dans toute la largeur du disque les symboles precedents sont rejetes vers la region 12 les lettres s se modifient fig 5 meme situation mais les lettres s deviennent a peine reconnaissables fig 6 l evolution est ici tres poussee les lettres s disparaissent les extremites de la croix les symboles des secteurs 1 et 4 sont profondement remanies une nouvelle representation nait7 7 la stele est un espace dynamique qui accepte et transforme 134 monuments funeraires du pays basque 30 l evolution que nous venons d analyser est d autant plus significative que toutes ces discoidales se trouvent avec une centaines d autres monuments funeraires anterieurs au xixe siecle dans un meme village a jatxou deux conclusions se degagent a les divers maitres ayant opere dans ce village tenaient compte des productions deja existantes elles leur servaient non seulement de reference mais aussi de source d inspiration c est notamment grace a ce fait que l on peut observer des ensembles caracteristiques selon les diverses regions du pays basque b la stele n 6 est necessairement anterieure a la stele n 1 compte tenu des reserves que nous developperons plus bas ainsi a defaut de datation absolue on peut proposer une datation relative remarque de nombreux rapprochements presentes precedemment duvert 1976 ne sauraient etre retenus a priori pour etablir une telle chronologie relative les oeuvres proviennent d endroits trop divers nous les avions regroupes afin d essayer de comprendre quel type d univers la stele peut refleter i fouilles dans des cas tres limites paroisses abandonnees ce type d investigation peut etre tente compte tenu des problemes techniques qu il souleve les objets eventuels trouves sur les differents corps pourraient nous indiquer a quelles epoques ces sepultures pouvaient etre utilisees iii restrictions n importe qui peut recopier une stele deja existante cela se pratique encore de nos jours nous avons etudie un type d evolution du monogramme i h s a jatxou dans ce cas precis rien ne prouve en fait que la stele illustree pl vi fig 1 est anterieure a celle rapportee fig 6 elle a pu etre executee posterieurement a partir d un modele preexistant il faut donc bien distinguer l inspiration ou le theme de la realisation a proprement parler cette derniere ne peut etre datee avec le meme degre de certitude ainsi on peut dire que les steles fig 1 n est pas anterieure au viiie siecle fig 6 n est pas anterieure au viiie siecle et peut etre tres posterieure a la precedente 31 monuments funeraires du pays basque 135 nous l avons vu nos artistes avaient au moins autant l habitude de recopier les modeles existants que de s en inspirer nous donnons deux autres exemples complementaires itxassou une grande partie des 200 monuments funeraires que nous avons recenses et scelles avec le concours de la municipalite forme un ensemble homogene d une certaine monotonie bas adour de tres nombreux villages plus d une dizaine formant cette entite possedent des monuments funeraires en tous points identiques il semble donc que des academismes figes steriles ont pris naissance soit dans un village soit dans une region precise de notre pays on y faisait des productions en serie ritualisees selon des canons precis ou des modeles standards ces oeuvres expriment un monde de gestes codifies sans surprise cette habitude qui a peut etre ete la regle elle est egalement a l origine des ensembles complique singulierement le probleme de la datation elle fera toujours peser un doute sur nos conclusions iv conclusions un monument funeraire doit etre date en fonction de toute une serie de criteres ceux ci seront d autant plus nombreux que le monument est anonyme et non date l etude de tout monument funeraire ne peut etre dissociee de celle du milieu qui a vu evoluer l homme basque apres avoir decrit divers recits et cultes lies aux pierres barandiaran dit que ces faits nous situent dans une ambiance dans laquelle la stele discoidale a son contexte le plus adequat et le plus authentique de tout temps le basque a affirme son originalite au niveau de la sepulture l introduction des caveaux modernes en marbre vulgaires et pretentieux sont ils le signe que ce processus est definitivement arrete il ne tient qu a nous de prouver le contraire heuskara ialgi adi plazara detche pare 1545 provenance des illustrations pl ii fig 3 colas 1924 n 233 les autres illustrations proviennent de l association lauburu 136 monuments funeraires du pays basque 32 bibliographie allieres j les basques presses universitaires de france que sais je n 1668 1977 128 p altuna j lehen euskal herria bilbao ediciones mensajero 1975 260 p amaia histoire d euzkadi bayonne 1969 1970 tomes i a v arrinda albisu a religion prehistorica de los vascos san sebastian au amendi 1965 298 p astruc o un art rural emergeant de l oubli les steles discoidales connaissance du pays d oc montpellier 1975 n 15 p 48 53 baeschlin a la arquitectura del caserio vasco bilbao libreria villar 1968 300 p barandiaran j m de el hombre prehistorico en el pais vasco buenos aires ekin 267 p barandiaran j m de estelas funerarias del pais vasco san sebastian txertoa 1970 212 p barandiaran j m de etnografia breve estudio sobre la etnia vasca y sus raices dans eusko lurra i de aguirre etor errebide zarauz 1976 p 273 301 barandiaran j m de et collaborateurs el mundo en la mente popular vasca san sebastian au amendi 1961 volume 1 198 p volume ii 166 p volume iii 173 p volume iv 142 p blot j nouveaux vestiges megalithiques en pays basque vii contribution a la protohistoire en pays basque bulletin du musee basque bayonne 1974 n 64 p 65 100 colas l la tombe basque recueil d inscriptions funeraires et domestiques du pays basque fran ais 1906 1924 bayonne et paris foltzer et champion 1924 404 p etudes notes et references diverses 93 p 33 monuments funeraires du pays basque 137 colas l contribution a l etude de la stele discoidale concordance de son aire de dispersion avec l habitat des populations celtiberiques gure herria bayonne 1928 n 1 p 69 90 david roy m au pays basque inscriptions domestiques et steles funeraires medecine de france paris 1970 n 211 p 25 42 david roy m les steles discoidales du pays basque archeologia paris 1972 n 45 p 58 63 duvert m contribution a l etude de la stele discoidale basque bulletin du musee basque bayonne 1976 nos 71 et 72 p 1 48 duvert m la stele discoidale bayonne mende berri 1973 escalada f estela romana hallada en javier pamplona libreria de jesus garcia 1930 fourcade j sur la frontiere d espagne petite histoire d un village du labourd urrugne bayonne le livre 1939 frankowski e estelas discoideas de la peninsula iberica madrid 1920 192 p higounet c histoire de l aquitaine toulouse edouard privat 1971 hubert j porcher j volbach w f l europe des invasions paris gallimard l univers des formes 1967 laborde m exposicion de 14 nuevas estelas discoideas situadas en la provincia de guipuzcoa ilomenaje a don jose miguel de barandiaran publicaciones de la excema diputacion de vizcaya tome i 1964 bilbao laborde werlinden m roca discoldea de san lorenzo de larre mu ibe san sebastian 1974 n 3 4 p 193 196 larrayoz zarranz j encuesta etnografica del valle de elorz 2da parte cuadernos de etnologia y etnografia de navarra pamplona 1974 n 16 p 59 86 narbaitz p le matin basque paris guenegaud 1975 520 p 138 monuments funeraires du pays basque 34 pena santiago l p arte popular vasco san sebastian txertoa 1970 334 p saint blanquat de h avant les gaulois les basques sciences et avenir paris 1977 n 362 p 376 381 tauzia p les instruments aratoires du musee basque bulletin du musee basque bayonne 1971 n 53 p 121 176 ugartechea y salinas j m de notas sobre estelas lapidas e inscripciones funerarias vizcainas anuario de eusko folklore san sebastian 1962 tome xix p 131 171 urrutia r m et garcia f f las estelas de soracoiz notas para el estudio de una necropolis cuadernos de etno logia y etnografia de navarra pamplona 1973 n 13 p 89 115 zubiaur carreno f x estelas discoideas de san martin de unx navarra cuadernos de etnologia y de etnografia de navarra pamplona 1976 n 24 p 523 536 je remercie monsieur e goyheneche archiviste paleographe professeur de langue litterature et civilisation basques ainsi que monsieur j c lasserre secretaire regional de la commission regionale d inventaire aquitaine pour avoir relu le manuscrit et pour leurs remarques je remercie egalement messieurs j bora et j etcheverry ainchart qui ont dactylographie le manuscrit m duvert association lauburu planche i planche v fig 1 fig 5 fig 4 bibliographie jacques lemoine toponymie du pays basque fran ais et des pays de l adour edi tions picard paris 1977 320 p apres une toponymie du languedoc et de la gascogne 1975 et un dictionnaire des communes de l aude 1975 jacques lemoine docteur en medecine vient de publier ce nouvel ouvrage qu il dedie a ses amis basques et gascons nous souhaitons qu il y ait des gascons pour l apprecier et meme des basques mais ceux de ces derniers qui s interessent aux travaux recents et aux recherches en cours de plus en plus nombreuses des deux cotes des pyrenees sur l origine des basques et de leur langue ne l apprecieront peut etre que moderement c est que l auteur choisit un certain nombre de theses qui ne sont en fait que des hypotheses connues et controversees des la fin du siecle dernier il previent d ailleurs nettement de ses intentions les etudes sur la toponymie basque sont empoisonnees par le climat romantique qui regne sur cette region pretant a des civilisations pretendues iberes ibero aquitaines ou basques une importance demesuree que des auteurs lucides comme luchaire etudes sur les idiomes pyreneens de la region fran aise 1879 ou nicolai les noms de lieux de la gironde 1938 ne reconnaissent nullement page 10 et plus loin d ailleurs tous les noms de communes du midi pyrenees peuvent recevoir une explication par une des langues 146 bibliographie 2 indo europeennes parlees a un moment quelconque sur notre territoire page 11 et d annoncer le probleme basque a ete traite avec rigueur page 13 la bibliographie proposee en tete de l ouvrage se presente comme limitee aux references et ouvrages essentiels on y cherchera vainement quelques noms pourtant majeurs de la bascologie moderne ni rohlfs cite cependant et refute en 3 lignes a la page 34 ni lafon pour la linguistique ni baran diaran pour la prehistoire ni blade contemporain de luchaire et de jaurgain mais dont les theses ne coincident pas avec celles de l auteur recemment reedite geneve 1976 ni arbeloa ni narbaitz pour l histoire pour n en citer que quelques uns parmi les plus connus la tentative d interpretation des toponymes basques qui occupe une bonne part du livre s articule sur une double hypothese historique et linguistique et un certain nombre d idees personnelles 1 l hypothese historique concerne d une part l origine des populations aquitaines d autre part celle des basques les aquitains disaient les latins n etaient pas des gaulois la these que retient l auteur est autre les peuples halstat tiens arrives en aquitaine a partir de 1100 a 1200 mais plus surement apres 900 se sont enfermes dans un particularisme local ils ont conserve une civilisation originale recevant plus volontiers des influences de la peninsule iberique alors qu ils se fermaient a leurs freres gaulois du reste de la gaule page 29 le second volet de l hypothese historique interesse les basques et tient en un seul fait les basques de france sont les descendants des vascons peuplade qui selon divers auteurs latins vivait en espagne entre les pyrenees et l ebre un jour peu avant l an 600 les ou des vascons ont penetre et se sont installes silencieusement page 66 dans le territoire actuel du versant basque fran ais il s ensuit 1 que la toponymie basque des regions fran aises ne peut en aucun cas etre anterieure a cette epoque l auteur laisse meme entendre a plusieurs reprises qu elle lui est largement posterieure ne remontant qu au moyen age terme bien vague au demeurant puisqu il recouvre au moins 7 siecles d histoire ou meme a l epoque 3 bibliographie 147 moderne page 14 2 que loin d avoir recule constamment opinion generalement admise par les chercheurs actuels la langue basque ancienne s est avancee en territoire celto gascon bien que ce terme de gascon vrai jumeau de basque soit d un emploi tres mal commode en la circonstance et voila pourquoi car cette hypothese tres discutee voir ci dessous le compte rendu du livre de j allieres les basques est tres vite admise comme un fait indiscutable dont on peut tirer toutes les consequences selon un procede logique curieux que nous retrouverons a propos de la langue basque les textes de gregoire de tours et de fredegaire page 155 ne disent evidemment rien de tel ils sont tellement imprecis et si evidemment motives par des intentions apologetiques qu ils ont pu etre interpretes dans tous les sens possibles le dernier etat de la question reste l etude de p narbaitz le matin basque 1976 imagine t on un pays qui avait ete et etait peut etre encore celui de la puissante nation des tarbelli dax labourd une partie de la basse navarre et des sibusates ou sybillates ziibero ou soule cites par cesar devenu en peu de temps totalement vide et inhabite alors meme que la geographie de ces regions difficiles d acces ou meme tres difficiles a cette epoque a ete le tres constant protecteur des populations et sans doute de leur culture ce n est pas seulement de 550 a 750 ou pendant 200 ans les vascons coupes de la culture italo celtique vont s enfoncer dans la sauvagerie sic p 154 mais aussi plus tard voir le 15 aout 778 et 824 que l ancienne route romaine de roncevaux etait impraticable sans le secours d une armee le codex de compostelle 1140 nous confirme qu a une epoque ou une puissante orgainsation monarchique regnait sur ces regions on ne s ecartait pas sans risque des etablissements hospitaliers richard coeur de lion devra y mettre bon ordre avec son armee en 1177 jaurgain page 232 l expression de gregoire de tours descendre des montagnes dans les plaines page 155 peut elle raisonnablement signifier le depart des vallees et plateaux du sud des pyrenees la traversee des cols pyreneens et enfin l installation dans les vallees du nord des pyrenees pour les gens des plaines aquitaines les montagnes ce pouvait etre aussi bien tout le territoire basque actuel du versant fran ais avec ses vallees reculees et difficilement accessibles soule une partie de cize baigorri ou meme osses et arberoue peut etre encore herissees d anciennes forteresses et d eperons barres inexpugnables d autres que j lemoine preferent croire a une osmose pacifique entre gens venus du sud des vascons donc et des autoch 148 bibliographie 4 tones qui etaient sans doute leur tres proches parents on verra plus loin que d autres encore recusent jusqu a l idee meme d un tel mouvement de population a plus forte raison d une invasion armee hypothese contre hypothese et dans l extreme legerete des preuves mieux vaut sans doute s abstenir ici de toute interpretation trop decisive il en va de meme quant aux noms des peuples ou nations du sud de la gaule et du nord de l espagne qui devaient etre plutot des tribus fort diverses en nombre et en importance d ou les hesitations des romains a les baptiser trop comprehensibles de la part d etrangers aux langues locales mais ferus sinon meme forcenes de classification centralisatrice et imperialiste quand il ne s agit pas comme pour cesar d intentions auto apologetiques tres evidentes une incidence non negligeable de la penetration des vascons vers l aquitaine ou de leurs incursions des hautes vallees vers les plaines etc c est le nom meme de gascogne il a bien fallu des vascons pour faire une vasconie et une vasconie pour faire une gascogne et des gascons l auteur croit ici a une espece d erreur d appellation et a une extension tout a fait abusive du nom des vascons a des gens d origine celtique selon lui les gascons un tableau est reserve au rappel de la lutte des basques contre les germains sans qu il soit dit nettement que ces germains envahisseurs etaient tout autant les wisigoths que les francs cette lutte est parfois minimisee ainsi de la mort du duc arimbert en soule 636 l auteur parait ignorer une recente etude sur cette bataille precisement fondee sur une observation topographique et toponymique bulletin de la societe des sciences lettres et arts de bayonne n 130 page 21 1974 elle ne semble pas du tout avoir eu lieu dans la large vallee de mauleon licharre mais dans les montagnes de la haute soule et la negligence ou la maladresse des francs selon les intentions toujours apologetiques des chroniqueurs francs acceptees sans difficulte par l auteur dut etre accompagnee d une habilete au moins egale des assaillants pour le duc lupus elu par les vascons la sale race des wascons traduction de nequissimam gentem wasconum page 161 celui la meme dont jaurgain la vasconie i page 42 ecrit que son nom designe suffisamment comme vascon qui dirigea peut etre en 778 les assaillants de roncevaux une note page 159 precise qu il n y a pas la moindre preuve qu il ait pu etre basque et se nommer ochoa comme on l a avance les germains vainqueurs des romains leur ayant pris avec leur 5 bibliographie 149 religion leur langue administrative quel nom traduisait ce lupus inusite ce qui est sur c est que pendant tout le moyen age les basques ont tres abondamment utilise le prenom de otsoa comme celui de sancho aznar etc il suffit de lire n importe quel document navarrais de la fondation du royaume 824 jusqu a sa desintegration 1513 2 l hypothese linguistique depend pour une bonne part de la precedente personne ne niera que le basque actuel ce basque moderne comme dit l auteur mais qui n est peut etre pas tres different au moins dans ses structures de la langue ancienne alors que les structures du fran ais sont tres eloignees de celles du latin ce qui devrait eviter des paralleles trop hasardeux entre les deux systemes contient dans son vocabulaire les traces de toutes les civilisations et langues qui ont domine ou cotoye pendant un temps plus ou moins long ceux qui la parlaient il ne faudrait pas d ailleurs mettre en doute qu une telle langue ait existe sous pretexte que nous n en avons pas de preuves ecrites alors que le grec le gaulois ou le latin certains conclueraient tres justement de ce fait a la force et a l originalite d une langue capable d une telle puissance d absorption sans perdre son identite car ce n est pas le lexique meme d origine etrangere a 75 qui caracterise une langue mais ses structures morpho syntaxiques par exemple la construction ergative a partir d une serie d approximations l auteur finit par classer le basque dans les langues indo europeennes on a etabli des comparaisons avec diverses langues et en particulier avec le dravidien de l inde or cette langue est indoeuropeenne et le probleme se pose d une origine commune car il n est pas vraisemblable qu une langue ait ete vehiculee a de telles distances page 14 les distances mises a part qui necessiteraient un autre debat l auteur aurait pu rappeler que 150 bibliographie 6 le basque a ete compare aussi au japonais et surtout aux langues caucasiques d europe et que dans ce domaine une reflexion scientifique se poursuit avec rigueur il faut donc admettre que le basque represente le vestige d un parler latin primitif page 185 on ne dit pas si c est le lexique general le lexique fondamental le systeme verbal ou les structures syntaxiques ou le tout ensemble qui permettent une conclusion aussi categorique maints auteurs dans le passe avaient d ailleurs deja pressenti et affirme l origine indo europeenne de la langue basque on peut alors proceder a un nouveau rapprochement fort inattendu avec le breton peut etre devra t on un jour considerer cette langue comme un des refuges du celte au meme titre que l irlandais ou la gaelique avec ces premisses on ne s etonnera pas que l auteur ayant sans le dire reduit toute une langue au vocabulaire topo nymique accorde tbiites ses attentions a l etymologie science facile et claire parfois incertaine et confuse souvent comme ne le savent que trop tous les linguistes ainsi sont rapproches ou compares des mots latins que nous mettons systematiquement a l accusatif et basques comme villa m et iri ville lieu habite twlfc m et aran vallee bis quadratum et bizkar dos faite fraxinu m et lizar plutot leizar frene fluviu m et ibai fleuve cours d eau vicinu m et auz o voisin etc ur eau lui meme viendrait du celte faisant partie de mots tellement archaiques qu ils ne figurent pas dans le vocabulaire usuel gaulois p 185 il faut alors passer par le grec oros petit lait ouron urine p 209 le nom tres commun dans toute la region de ilumberris donne a auch et transcription sans doute maladroite de irumberri car la confusion r 1 est constante cf sybiilates et ziberoa est explique par un titre latin probablement accorde a cette ville civitas immunes et liberae p 34 aventure curieuse meme en etymo logie bien entendu le rapport au basque des fameuses inscriptions aquitaines de l epoque paienne est entierement recuse page 35 une etude linguistique systematique et contradictoire du vocabulaire basque s imposerait et elle aiderait beaucoup a la l origine indo ai yenne ou indo europeenne des dravidiens et de leurs langues est soit discutee soit refutee par les specialistes cf ency clopaedia universalis article dravidiennes langues et litteratures 7 bibliographie 151 comprehension de l histoire basque si etxe maison est d origine celtique ce qui est tres vraisemblable cela pourrait dire que les celtes ont appris aux basques a se sedentariser p nar baitz a bien souligne l extreme importance de la celtisation avant la romanisatkm le matin basque certaines declarations de l auteur ne peuvent faire illusion l origine de la langue basque a donne lieu a maintes controverse auxquelles l auteur n entend pas prendre part il n a pas l intention d entamer des discussions aussi vaines que passionnees page 14 plus exactement il poursuit et ramine de vieilles theories et il prend part avec insistance a un debat qu il rend en definitive beaucoup moins scientifique qu ideologique non seulement par le choix des hypotheses precedemment evoquees sur l histoire et la langue mais surtout par toute une serie de jugements de valeur peremptoires tels que la langue basque est une langue pauvre plus pauvre que le gascon qu est ce qui definit la pauvrete linguistique le lexique le refus ironique des termes de civilisation ou de culture appliques aux basques la valorisation constante et repetee de la culture italo celtique ou indo europeenne opposee a la barbarie des basques defricheurs acharnes des terres miserables qui leur etaient concedees par les romains les gascons les germains cet italo celto centrisme affiche et manie sans relache ressortit bien davantage a une vieille ideologie jacobine qu a un debat scientifique 3 le dictionnaire toponymique contient quelques appreciations hatives et des explications discutables l anciennete des communes est toujours certaine leur valeur toponymique est incontestablement superieure a celle des lieux dits des noms de rivieres et de montagnes page 13 or la basse navarre mais il faudrait aussi le verifier pour les autres provinces offre des exemples qui contredisent cette affirmation et les communes actuelles sont nees parfois 152 bibliographie 8 du regroupement plus ou moins recent de hameaux anciennement independants les uns des autres les villas des comptes espagnols ou gascons du moyen age lecumberry en cize s appelait ianitz et latar a saint jean le vieux comportait zabalza et urrutia sarasqueta quartier de bu unaritz avait en 1350 encore son propre conseil arrossa est un nom de maison etendu a une commune creee en 1925 etc la societe basque primitive celle que nous decrivent les plus anciens comptes du moyen age loin d etre fondee sur les villages ancetres des communes l etait sur les vallees ou pays d une part sur les maisons particulieres de l autre une villa n est qu une reunion de maisons en un lieu geographique donne empruntant parfois son nom a l une d entre elles ayherre urrutia a saint jean le vieux arrossa c est comme nom d une tres ancienne maison infan onne ou noble qu irum berri est encore aussi vivant en cize que le nom d auch au temps des romains peut etre meme pourrait on inverser le propos de l auteur et affirmer qu en pays basque le nom des maisons primitives est plus ancien que celui des hameaux et a fortiori des communes une etude approfondie des documents medievaux et de la societe basque ancienne permettrait certainement de decouvrir la veritable origine de certains toponvmes pour ne citer que deux exemples qui nous sont tres familiers osses ne neut etre le resultat d une evolution etymolomaue de hor a ou or a nom du seul quartier de l eglise au xiie siecle encore codex de comnostelle les basques donnaient au dieu chretien le nom paien d urcia il faut ajouter a hor a le nom d ahaiz ou haiz quartier boise en hauteur ces deux hameaux regroupant 5 des 7 anciennes maisons infan onnes de la vallee pour obtenir le nom basques d ortzaize et sa reduction romane elle meme bien anterieure au xiiie siecle en osses et nourquoi y aurait il eu des ours ursus dans ce quartier de hor a le r lus eloigne des bois et des montagnes qui encerclent la vallee nage 228 arrossa est la deformation tardive posterieure au xvie siecle de deux noms de maisons franches du quartier d evharce erlaussa ou arlaussa behere et garav oui ne semblent pas avoir eu de rapports avec des mines de fer ni un quelconque arotza forgeron page 188 et encore idiartea est semble t il touiours une deformation tardive de iriartea sans rapport avec idi boeuf plus surement avec iri ville lieu habite a la rigueur avec ira fougere p 198 sous l administration romane les basques ont vu bien 9 bibliographie 153 de leurs noms romanises et l on a dans les textes medievaux ces etranges uhaut pour uhalde ihout pour iholdy bayguer pour baigor ou baigorri qui laissent supposer un tres long usage en roman gascon espagnol ou fran ais anciens on peut sans risque aucun contredire l affirmation de l auteur que les toponymes basques seraient recents il y en a certes comme partout de toutes les epoques mais si la majeure partie des noms gascons est certainement anterieure au xiiie siecle puisqu ils sont cites a cette epoque page 212 combien plus les noms basques deja marques par un long usage roman presqu exclusivement gascon a la meme epoque l absence des marques feodales dans la tononymie basque est assez curieusement appreciee l enumeration des noms de lieu n est pas egayee par la fantaisie des noms feodaux ou religieux etrange gaiete que celle du systeme feodal encore que les basques ne s en soient pas passe aussi completement que le dit l auteur a leur grand regret sans doute voir par exemple une etude du dr urrutibehety bulletin de la societe des lettres sciences et arts de bayonne n 129 1973 non de l absence complete mais de l attenuation presque partout et en certains endroits meme de l absence de la feodalite il faudrait deduire non que le pays basque a ete ou n a ete que une colonie page 237 mais que c est une terre de franc alleu or l alleu l auteur le dit designe un domaine sous droit romain anterieur a la feodalite page 237 les maisons infan onnes de basse navarre ne devaient rien a personne sauf exceptions et pas meme au roi comme leurs possesseurs le disent tres hautement en 1350 bulletin du musee basque numero 75 et suivants elles constituaient a elles seules la totalite ou la presque totalite de certains villages comme bascassan bustince bu unaritz iianitz et latar a etc les maisons franches qui devaient au roi un tribut souvent minime et global au nom d un pacta d ou le mot de peyta ou pecha en espagnol etaient a peine mieux reliees au pouvoir feodal une analyse dans ce sens eclairerait l histoire et peut etre la toponymie il serait souhaitable de rapprocher tous les termes semblables une fois leurs variations graphiques bien reperees ainsi de lascorra nom de maison a jaxu ou de ville lescar tres repandu une racine comme ask ou ausk si productive dans toute la region de auzkua nom d une tres ancienne maison de baigorri a divers lieux dont auch en passant par euskal et basque meriterait une etude linguistique et toponymique complete et rigoureuse 154 bibliographie 10 le grand dictionnaire de la toponymie basque reste a ecrire il devrait pour offrir toutes les garanties rassembler tous les termes de la toponymie basque sans egard pour la hierarchie administrative moderne et ne pourrait resulter que de la collaboration des meilleurs specialistes de la bascologie contemporaine linguistes evidemment et geographes mais aussi historiens et ethnologues des pays basques du nord et du sud jean baptiste orpustan jacques aliieres les basques collection que sais je puf 1977 128 p ce numero 1668 de la collection dedie a la memoire de rene lafon bascologue et caucasologue est une somme rapide mais precise et complete de l etat actuel de la recherche bascolo gique dans les domaines de l histoire de la linguistique et de l ethnologie sans oublier la geographie la litterature et l economie il est tentant d en opposer la plupart des idees essentielles a celles du livre precedemment evoque on se contentera ici de signaler quelques points importants a l epoque prehistorique dont les vestiges sont rappeles dans un resume assez fourni pages 11 13 le groupe basque ecrit j allieres s est justement trouve isole par son idiome meme lorsque deferlerent sur l europe occidentale les peuples de langue indo europeenne page 11 c est a cette date que remontent vraisemblablement certains celtismes manifestes de la langue page 13 11 bibliographie 155 dans l ensemble ce livre est remarquable par la prudence de ses assertions tel ce titre interpretations proposees page 17 des peuples ou tribus de l epoque romaine ayant donne naissance aux basques actuels les vascons sont presentes comme l ethnie centrale page 19 il est dit que celles de ces interpretations qui concernent les peuples du nord des pyrenees rassortissent encore plus au domaine des hypotheses fort vraisemblables du reste ces hypotheses s appuient sur une comparaison linguistique du basque et de l occitan page 21 avec une reference au n 1059 de la collection la diaiectologie occitane le caractere basque des inscriptions paiennes de l aquitaine n est pas recuse de tels faits conclut l auteur peuvent laisser penser que les aquitains de cesar etaient des proto basques page 22 l invasion des vascons un peu avant l an 600 est fermement refutee on ne peut considerer comme reellement fondee l opinion d oihenart et encore en vogue selon laquelle le peuplement actuel du pays basque fran ais serait du a une invasion des vascons d outre pyrenees venus vers la fin du vf siecle occuper un territoire en fait aussi completement roma nise que le reste de la gascogne la toponymie basque ne revele nulle trace de cette pretendue romanisation page 29 un excellent chapitre rappelle les vicissitudes historiques des provinces basques ou vient se placer une rapide description de la societe basque medievale page 41 une reserve minime concernant la date ou fut redige plutot qu edicte le fuero general de navarre on admet generalement que ce fut en 1237 sur l ordre de thibaut i le chansonnier 1330 page 42 etant l annee ou fut ajoutee l amelioration de philippe iii d evreux dire que les assemblees des provinces basques a la revolution accepterent de se fondre dans l ensemble fran ais est un peu inexact puisqu on ne tint pas compte de leur avis qui etait tout different la troisieme partie du livre s intitule langue et litterature page 51 le lecteur y trouvera un tableau tres clair des structures essentielles du basque illustre d un texte et de sa traduction en fran ais double d une analyse grammaticale complete pages 66 71 si le lexique n y est guere evoque c est qu il n est jamais l element le plus caracteristique d un systeme linguistique si meme hormis les traits phonetiques il en fait partie quoi qu il en soit l originalite de la langue est tres nettement definie la langue basque se trouve depuis qu elle est attestee totalement isolee en europe et dans le monde son 156 bibliographie 12 analyse revele des structures insolites dans l univers linguistique occidental page 51 on ne peut qu accorder tout credit en la matiere a un specialiste de linguistique apres un resume de la production litteraire basque ou la litterature populaire orale ou ecrite n est pas oubliee le livre s acheve sur une quatrieme partie intitulee les basques chez eux l homme et son milieu ressources et techniques commerce et contrebande i l homme et son milieu page 88 puis famille et voisinage habitat religion et mythologie cadre materiel fetes et jeux cuisine ii la societe basque page 97 enfin un chapitre sur la societe basque apres la revolution industrielle du xixe siecle pages 115 124 une bibliographie succincte trop sans doute mais tels sont les inconvenients de cette collection clot le travail au total et malgre ces limites propres a la serie mais assez heureusement assumees nous semble t il c est une excellente mise au point et une excellente initiation pour tous ceux qu interesse la question basque jean baptiste orpustan osses 1977 le directeur gerant j haritschelhar imp s sordes bayonne depot legal 4e trimestre 1977 le musee basque i rue marengo bayonne la tradition basque la tradition bayonnaise le musee de la pelote basque heures d ouverture juillet aout septembre 9 h 30 12 h 30 14 h 30 18 h 30 du l9r octobre au 30 juin 10 h 12 h 14 h 30 17 h 30 ferme dimanche et jours feries
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