n 46 3 periode n 24 4 trimestre 1969 bulletin trimestriel s o s o sommaire e t u d e the wheatley diary le journal de wheatley suite et fin traduction de b la dore 145 arts et traditions populaires danses et corteges traditionnels du carnaval en pays de labourd j m gui cher 157 table des matieres annee 1969 191 o o os rayo nne 5 e3 le bulletin du musee basque fonde en 1924 3me periode a partir de 1964 publie des etudes relatives au developpement du musee des notices nombreuses et detaillees sur les objets qui entrent dans ses collections des chroniques permettant de suivre les diverses formes de son activite enfin la liste de ses acquisitions les notices constituent en particulier un vaste repertoire interessant l histoire les arts et traditions populaires de bayonne et du pays basque le bulletin est a ce titre echange avec les publications des societes savantes de france et de l etranger les articles publies dans le bulletin restent l oeuvre exclusive et personnelle de leurs signataires le comite du musee basque n est pas solidaire des theories ou opinions qu ils expriment conditions de publication l ensemble des fascicules paru dans l annee constitue un tome avec pagination suivie et table des matieres compte des cheques postaux societe des amis du musee basque bordeaux n 2718 14 adresser la correspondance a m le directeur du musee basque 64 bayonne p a telephone 25 08 98 articles du bulletin abonnement france etranger 10 f 15 f msmarc the wheatley diary le journal de wheatley traduction de b la dore suite et fin 1814 tandis que les forces de sir john h ope avaient ete engagees dans le fastidieux siege de bayonne essayant comme dit wheatley de reduire par la famine cette infernale forteresse le reste de l armee de wellington avait repousse les fran ais sur la garonne d abord a orthez sur le gave de pau a la fin de fevrier puis a aire au commencement de mars l armee de soult en deroute etait battue et repoussee vers le nord est le 12 mars beresford detache avec une force reduite mobile entra dans bordeaux et le 11 avril apres une derniere resistance desesperee soult evacua toulouse napoleon avait deja abdique et la longue guerre etait terminee mais a bayonne thouvenot refusait de ceder 91 91 il parait certain que le general thouvenot avait re u avis officiel de la cessation des hostilites en france et de l accession au trone des bourbons nous l envoyames un officier fran ais venant du nord et portant des nouvelles dans la place comme meilleur gage a offrir de la verite de nos assertions et de nos intentions amicales cette fois encore le general thouvenot refusa de croire un mot de l affaire ou affecta de n y croire point gleig ducere blocus 144 n d t 146 il avait ete dans les intentions de wellington d assieger systematiquement la ville mais hope avait mene les operations tres lentement croyant a tort que la garnison de quatorze mille hommes avait peu de vivres et pouvait etre acculee a se rendre poussee par la famine 92 ainsi quand la nouvelle arriva le 10 avril que les allies etaient entres dans paris et que l empereur avait ete depose les troupes de hope attendaient toujours mecontentes que la garnison deposat les armes les nouvelles du nord atteignirent la garnison par lettres apportees en fraude dans la ville et par des messages cries a travers les lignes elles mirent thouvenot en fureur et dans un geste de rage desesperee il jeta sa garnison dans un assaut contre les assiegeants de saint etienne assaut qui ne pouvait rien ajouter qu un gaspillage de vies humaines les eclairs que lan aient les canons de bayonne et les lueurs des obus qui volaient nous permirent de trouver nos vetements et en cinq minutes la brigade etait paree rien ne peut egaler la beaute de cette scene la tranquillite de la nuit decuplait les detonations de l artillerie l air etait plein d etoiles et d obus comme une illumination a vauxhall93 et la terre elle meme etait comme un miroir qui aurait reflete les lumieres de l atmosphere car tous les buissons toutes les haies etaient pailletes d etoiles par la fusillade les champs etaient illumines par les coups venant de bayonne qui montraient aux soldats des remparts ou pointer leurs canons sur nos troupes en mouvement une enorme bombe passa au dessus de nos tetes et en tombant dispersa notre bataillon sur toute la surface d un vaste champ mais les hommes sont comme les moutons un danger commun les rassemble ils revinrent toute de suite a leur centre les officiers formant le point d attraction le peu que j ai lu en ce qui concerne l artillerie m a appris a ne jamais chercher a esquiver un obus qu on voit en l air et je ne puis persuader mes camarades officiers de m imiter 92 la garnison de bayonne etait d environ 15 000 hommes y compris 25 chasseurs a cheval cinq compagnies d artillerie deux compagnies de sapeurs et a peu pres 800 marins formant l equipage de vingt chaloupes canonnieres l artillerie avait 300 bouches a feu en batterie quelques pieces de rechange environ cinq cent milliers de poudre quinze cent mille cartouches des boulets des bombes et des obus en proportion il y avait un approvisionnement de vingt sept jours de viande fraiche et de cinquante sept jours en farine et biscuits avec une quantite suffisante de riz et de viande salee la population reduite a pres d un tiers etait loin d etre pourvue pour de longs besoins nouvelle chronique de bayonne par baylac bayonne 1827 cite par m sacx bayonne et le pays basque temoins de l histoire bayonne 1968 n d t 93 vauxhall etait autrefois un lieu de divertissements de la banlieue de londres connu pour ses feux d artifices n d t 147 llewellyn et moi meme en ce cas nous agissons ainsi je cours a la rencontre de l obus et par ce moyen on l evite ce qui est en general le bon moyen d eviter un danger apparent si je me tiens en a et que je vois l obus en b en courant je serai en c quand l obus tombera en d croquis en entrant dans le feu de la bataille je trouvai le combat particulierement deplaisant car on n y pouvait reconnaitre personne de temps en temps une voix dans la haie demandait fran ais ou anglais et une estocade tiree a travers les buissons servait de reponse notre chef d etat major dreschel a perdu la vie de cette fa on on lui posa cette meme question et au lieu de se jeter sur son interlocuteur il repondit fierement allemand et une balle dans l aine lui a demontre comment ce serpent dans son buisson respectait sa naissance giesmann94 et buhse95 saisirent le fran ais et l expedierent a l arriere en prisonnier sur l honneur lord ellenborough96 aurait agi autrement paradoxe puis notre bataillon se rangea dans un petit jardin les fran ais etaient autour de nous et il etait impossible de distinguer les amis des ennemis les fran ais s etaient empares du moulin sur nos arrieres et nous commencions a craindre pour 94 il s agit de l enseigne louis giesmann du 5e bataillon de ligne de la legion 95 le lieutenant george buhse du 5e bataillon de ligne de la legion 96 edward law premier baron d ellenborough 1750 1818 il avait succede en 1802 a lord kenyon comme juge principal au king s bench le banc du roi a la cour superieure de justice et il etait renomme non seulement pour sa profonde connaissance du droit mais aussi pour son attitude austere et dominatrice envers les avocats et les detenus au banc des prevenus wheatley fait allusion au fait que edward law condamnait a mort sans aucune pitie 148 notre camp et nos bagages les batteries donnaient de plus en plus et les blesses gisaient nombreux autour de nous il etait impossible de les renvoyer vers l arriere car aucun poste de secours n avait ete equipe a la lueur du tir de l artillerie je vis quelque chose enveloppe dans une cape de l autre cote d une haie pousse par la curiosite autant que par l humanite je fis une trouee et retournai cet homme puis je nettoyai son sang avec le pan de son manteau je decouvris les trait du lieutenant kolher de mon regiment aussitot surgirent en moi la pensee de ma promotion et de mon propre danger je m approchai du capitaine bacmeister et apres l avoir salue je lui dis au milieu des projectiles permettez moi de me presenter lieutenant e wheatley pour votre information je re us tout de suite ses felicitations peut il y avoir aucune soif de gloire quand une telle scene se passe sur un lieu de ravages l ambition est faite d un materiau plus dur 97 l interet est l instigateur de nos guerres modernes paulius emilius versa son butin dans le tresor public 98 je verse le mien dans ma propre poche rien ne peut etre plus harassant que notre action jusqu au lever du jour on tirait au hasard et les hommes tombaient tues par un ennemi invisible du beau milieu d une volee de mitraille une balle traversa une haie arracha le quatrieme bouton a droite sur ma poitrine traversa le bras de notting et blessa profondement bacmeister au genou il tomba notting effraye me demanda de rester eloigne de lui car la malchance m accompagnait de mon cote je n attendais aucun benefice de son voisinage et je ne sais qui pourrait en trouver un des que le jour parut le petit amusement commen a nous repoussames les fran ais a la baionnette nous nettoyames les champs nous poussames trois hourras et nous nous tinmes derriere les murs de pierre a l abri des coups de canon tandis que j etais occupe a tirer par dessus ces murs je fus surpris par quelque chose de pesant qui tombait sans bruit dans la terre je veillai a la chute suivante je me precipitai a l endroit ou elle avait eu lieu et je retournai la terre avec mon epee je 97 reminiscence d un discours de marc antoine a la foule apres le meurtre de jules cesar shakespeare jules cesar act 3 scene 2 92 n d t 98 paulus lucius emilius 229 env 160 av j c general romain a qui l on avait confie le commandement a la guerre de macedoine il y mit fin par la victoire de pydna en 168 av j c la macedoine devint une province romaine et paulus lucius emilius aurait eu l occasion d acquerir une fortune mais il ne le fit pas et mourut pauvre 149 decouvris un boulet de canon etonne je m imaginai que les nuages memes tiraient sur nous j en fis part a llewellyn et nous pretames attention a la fin nous decouvrimes que les fran ais tiraient sur nous a la verticale pour nous atteindre derriere nos abris en economisant leurs obus vers huit heures les fran ais cesserent le feu et en regardant la ville je vis les trois couleurs baissees et le drapeau blanc hisse un arret solennel d une demi heure s ensuivit et l ordre d enterrer nos morts nous parvint la confusion que decrit wheatley etait generale dans l ensemble des forces de hope la legion germanique ne fut pas attaquee par surprise car un deserteur avait averti de l assaut imminent et le general hiniiber avait pris ses precautions et mis tous ses bataillons sous les armes napier a pourtant pense que le general james hay general de division n avait pas cru aux dires de ce deserteur certainement hay n avait pas pris de precautions supplementaires et il est probable que ni les brigades allemandes ni les reserves des gardes n auraient ete mises sous les armes si hiniiber n avait pris cette initiative 99 de toutes fa ons la puissance et la promptitude de l attaque par une nuit sans lune etait inquietante le general hay fut tue pendant la premiere phase de la bataille a l eglise saint etienne qui fut prise peu apres 100 et sir john hope qui avait ete critique par wellington apres la bataille de la nive pour s etre place parmi les voltigeurs sans s etre protege du feu de l ennemi comme ils le font fut blesse et fait prisonnier alors qu il se precipitait impetueusement a l endroit menace 101 le general hiniiber contre attaqua sous sa propre responsabilite et ce fut son action jointe a la contre attaque menee independamment sur l autre flanc qui sauva la situation les pertes des fran ais et des allies furent lourdes des deux cotes les fran ais perdirent pres de mille hommes et les allies environ huit cents dont deux cent trente six prisonniers ce sont les gardes qui souffrirent le plus lourdement les pertes de la legion germanique s eleverent a cent quatre vingt neuf hommes le bataillon de wheatley perdit deux officiers 99 napier op cit vi 172 3 100 apres diverses peripeties les corps du general hay des officiers et des hommes de l armee anglaise morts au cours du blocus ont ete reunis dans deux cimetieres l un plus specialement voue aux coldstream guards et l autre aux third guards ils sont situes sur les hauteui s de saint etienne a bayonne non loin de l endroit ou vecut wheatley n d t 101 despatches xi 372 150 les lieutenants charles kolher et auguste meyer et sept hom mes qui furent tues et deux officiers les capitaines notting et bacmeister et onze hommes blesses il est curieux de remarquer mais je crois que c est vrai ecrit larpent que l avertissement donne par un deserteur peu de temps avant l action qu une sortie allait etre tentee par l ennemi nous a rendu un mauvais service les sentinelles furent doublees et comme aucune d entre elles ne put resister a la ruee de quatre ou cinq mille hommes nous avons seulement reussi a perdre davantage d hommes qui furent tous faits prisonniers 102 et fortescue conclut ce fut une bataille de peu d importance mais sanglante car il y eut en fait de nombreux combats a la baionnette ce qui est rare et la baionnette est la plus redoutable de toutes les armes 103 les fran ais arriverent en foule de la ville sans armes et une scene singuliere s ensuivit eux ramassant leurs morts et nous les notres je m avan ai sous les batteries fran aises et bavardai longuement avec quelques officiers fran ais qui me donnerent du tabac a priser et comme les soldats fran ais passaient a nos cotes portant leurs camarades morts nous eumes l occasion de reflechir a ce que la guerre a de lamentable soudain un coup a blanc fut tire de la citadelle nous nous serrames hativement la main et en cinq minutes nous etions aussi empresses de nous tirer dessus qu ils l avaient ete de nous donner de leur rape 104 vers neuf heures et demie nous retournames au camp en jouant triomphalement la marche du regiment malgre leur tir et maintenant j ecris cela pres de la tente ou gisent meyer et kolher brises et laceres la nuit derniere ils buvaient amicalement ce soir leurs voies gaies et joyeuses sont silencieuses a jamais si nous avions le don de divination la perspective de notre inevitable destruction devoilee a nos yeux rendrait arnere toute joie au monde a ce sujet la bonte de dieu est manifeste et prouve a l evidence son omniscience aussi bien que l excellence de sa conduite a notre egard puisqu il permet que les evenements qui doivent nous arriver dependent de notre conduite et de notre gratitude envers lui 2 mai paix conclue 102 larpent op cit iii 200 103 hon j w fortescue a history of the british army x 97 104 en fran ais dans le texte n d t 151 9 mai retournes a notre ancien camp pres de tarnos celui que nous occupions avant la bataille du 27 fevrier planche 13 je ne sais combien durera cette tranquillite ma vie est sauve et je ne desespere pas encore de revoir la vieille angleterre j ai souffert de coups un peu partout mais mes membres et mon esprit sont intacts grace a dieu et j ai eu de l avancement autant mes privations ont ete dures autant j ai eu de joie a gouter mes plaisirs d aujourd hui je dois etre a jamais reconnaissant d etre sauf il faut maintenant que j ecrive a la maison et non plus seulement pour moi si la lecture de ce journal ecrit a l etranger par tous les temps et a de plus ou moins longs intervalles procure autant de distractions ou meme d amusement a eliza brookes que la redaction en a donne a edmond wheatley je m estimerai vraiment heureux mes aventures auront du moins servi a distraire quelques instants ma toujours estimable eliza si par mes efforts ces courts instants pouvaient devenir des annees le temps proportionne que cela m a demande me paraitrait aussi court que ces promenades delicieuses que j ai faites avec elle et qui sont le meilleur espoir de mon existence et ma seule fortune au monde de memoire je vais decrire maintenant aussi brievement que possible ma derniere campagne jusqu a mon licenciement plate 13 returned to mir okl i amp near flias deuxieme partie la bataille de waterloo 1815 en juin 1814 la 1re division leva le camp au boucau et marcha vers le nord sur bordeaux premiere etape de son voyage de retour en angleterre 21 juin quitte notre camp de tarnos pres de bayonne et marche jusqu a saint vincent 22 juin castets dans un bois epais 23 juin dormi dans une grange avec notting a la fraicheur du soir desirant chevaucher a travers l immense lande pour voir son etendue je montai un ane gigantesque et fougueux sans bride ni selle avec l aide d un baton je le guidai sur environ deux kilometres quand soudain il fit demi tour et reprit le chemin de son ecurie en faisant des gambades effrenees je pus garder quelque temps mon assiette a la fin il se donna de telles contorsions de la tete et des pattes de derriere qu il fit place nette sur son dos et je tombai sur la tete parmi les rires de notting et de la compagnie de grenadiers 24 juin marche jusqu a labouheyre dormi dans un fosse avec llewellyn tous les villages entre bordeaux et bayonne sont remarquables par leurs differentes modes les filles de labouheyre portent la mode suivante toutes de la meme fa on planche 14 nous traversames hier un petit village ou les hommes les femmes et les enfants tous marchent sur des echasses rien ne peut egaler l originalite de la scene ou l on voit les hommes faire preuve d une adresse qui parait surnaturelle certains 155 nous accompagnerent pendant cinq ou six kilometres faisant des prodiges d adresse 25 juin traverse la foret en feu 26 juin six kilometres de bordeaux 27 juin traverse bordeaux avec la musique et nos couleurs deployees cette cite est appelee le petit paris et ne demerite pas son nom la garonne coule a ses cotes et est couverte de navires de commerce originaires de tous pays la rue du chapeau rouge est de loin superieure a oxford street l architecture exterieure du theatre est magnifique les objets necessaires a la vie courante sont a vil prix et les gens civils et agreables apres une marche fatigante a travers la ville nous campames dans une immense lande distante de cinq kilometres de la cite et appelee blanquefort la une fois de plus nous rejoignimes l armee anglaise 8 juillet encore dans l attente d un ordre de marche vers un lieu d embarquement pour la vieille angleterre sur la lande de blanquefort les tentes furent envoyees au depot et nous fumes obliges de nous tirer d affaire comme nous pumes l armee ayant re u trois mois de solde sur les neuf qu on lui doit mon emploi fut de gaspiller cet argent et mes seules idees etaient des projets de distractions le theatre est regulierement frequente et je decouvris que les gasconnes ne sont pas inferieures en vivacite aux parisiennes de respectables jeunes filles quelquefois habillees en hommes par groupes de trois ou quatre flanent le soir le long de la promenade avec des airs de nos petit maitres 105 de bond street puis en riant sottement quand elles rencontrent quelqu un courent comme pour entrainer a les poursuivre c est la gaiete 106 de mon campement j ecrivis en angleterre a tous mes amis et detruisis une lettre adressee a wallingford j essayerai de representer l hotel particulier ou a ete ecrit ce paquet de lettres pour montrer la vie du soldat et ce a quoi il est habitue 105 en fran ais dans le texte n d t 106 en fran ais dans le texte n d t 156 deux couvertures jetees sur un baton formaient notre maison car les tentes ont ete restituees planche 14 b mais le vin et le bon clairet etaient a trois pences la bouteille et tout a l avenant 9 juillet quitte blanquefort et bordeaux et apres trois jours de marche agreable nous avons atteint l embouchure de la garonne gironde et un petit port appele pauillac la nous vendimes nos chevaux aussi bon marche que de la boue je me separai de mon ane gigantesque pour cinq dollars et a mon avis il en valait cinquante sept 7 aout sur la plage nous passons notre temps a nous baigner boire et dormir flaner autour du cafe jouer au billard etc 14 aout embarque a bord d un transport de troupes l alfred 19 aout change d embarquement a bord de 1 egmont navire de guerre beau temps coeur leger et qui ne le serait quand on a l espoir ferme de revoir une fois de plus sa terre natale 20 aout arrive au port de portsmouth apres un voyage agreable etrange que je revienne le jour meme ou je le quittai il y a douze mois danses et corteges traditionnels du carnaval en pays de labourd j ai conserve une lettre de mai 1927 ou le commandant boissel me demandait deux choses un costume de marika autrement dit de kotilun gorri a l intention du musee basque et pour son bulletin quelques pages sur les danses labour dines autrefois et aujourd hui et il terminait par ces lignes l exemple du labourd montre que certaines traditions s alterent assez vite il faut donc les fixer quand l occasion s en presente tres heureux d etre mis a contribution je m executai aussitot un costume confectionne a arrauntz par l epouse d un vieux danseur habille depuis lors l un des mannequins de la salle du musee reservee a la danse et l article demande paraissait dans le premier fascicule de 1921 du bulletin du musee basque j etais cependant loin de penser alors qu un peu plus de quarante ans apres ce meme bulletin publierait une etude tres complete sur les corteges dansants des carnavals labourdins sujet que faute de competence je n avais pu qu esquisser en completant mes souvenirs personnels par les temoignages de personnes agees et d anciens danseurs appartenant a des generations disparues depuis longtemps on comprendra des lors le plaisir que j eprouve aujourd hui a presenter aux lecteurs du bulletin ce premier travail de m jean michel guilcher maitre de recherche au c n r s chef du departement de la danse au musee des arts et traditions 158 populaires m j m guilcher s est particulierement attache a la recherche et a l etude des anciennes danses traditionnelles fran aises les enquetes qu il conduit depuis plus de vingt ans avec le concours de mme guilcher en diverses provinces ont eu pour but non seulement de recueillir des repertoires regionaux en voie de disparition mais encore de rassembler la documentation necessaire a l etude de cet art original de son histoire de ses fonctions dans l ancien milieu rural fran ais il a en particulier consacre a la tradition de danse de son propre pays la basse bretagne une these tres importante fruit de seize annees de leurs recherches communes 1 la providence qui aime les basques a conduit ce couple de chercheurs vers notre region ou il a su des l abord se creer de nombreuses amities qui l ont aide a mener a bien des enquetes non seulement en labourd basse navarre et soule mais encore dans le baztan navarrais la region de valcarlos et enfin dans les vallees bearnaises d aspe ossau et a arbeots il est permis de penser qu au cours de ces investigations poursuivies par des specialistes eprouves avec l aide d informateurs locaux autorises l essentiel de ce que nos contemporains ont pu conserver de la tradition des danses populaires de ces regions aura ete recueilli note et ainsi preserve d une disparition ineluctable mieux encore les premiers fruits de ce gros travail de recherches nous les voyons apparaitre l article que voici donne un avant gout de la serie de publications envisagees par m guilcher et dont il a reuni la matiere au moment ou parait cette etude sur les danses de carnaval en labourd la revue gure herria publie en effet quelques pages curieuses sur l origine et la diffusion de l air de la danse du verre le godalet dantza cher aux souletins de son cote la revue arts et traditions populaires entreprend la publication de deux articles le premier consacre aux branles d arbeost et d ossau le second aux danses en chaine du pays basque telles que dantza luzea soka dantza et aurresku a ces premieres communications doit s ajouter ulterieurement la partie la plus importante du travail reservee a l etude des sauts nos jauzi ou jauzikoak des danses liees aux representations souletines mascarades sataneries aux tobera aux corteges de la fete dieu 1 la tradition populaire de danse en basse bretagne paris et la haye mouton et c 1963 159 tous ces materiaux dont la majeure partie ne vivait que par la tradition orale n avaient pas fait jusqu ici l objet d une etude d ensemble ils vont maintenant etre etudies analyses puis confrontes et compares avec ceux d autres regions ou d autres epoques si le rapprochement peut faire apparaitre parfois des parentes insoup onnees il doit aussi permettre de degager voriginalite certaine de notre tradition propre devant ces heureuses perspectives comment ne penserions nous pas a notre ami regrette le docteur constantin de tardets et a la joie qu il aurait eue a voir si pres de se realiser le souhait qu il formulait au terme de son etude les danses speciales au pays de la soule 2 le regrette charles bordes comptait installer a tardets une academie de danses basques la mort le surprit alors qu il avait deja choisi un local et designe un professeur son dessein sera difficilement repris il serait souhaitable que dans un ordre moins ambitieux un connaisseur eclaire et patient entreprenne l histoire l analyse et la critique comparee des danses souletines et plus generalement de toutes les danses basques nous souhaitons de tout coeur a m et m e guilcher de pouvoir mener a son terme l oeuvre considerable qu ils ont entreprise et dont le pays basque sera l heureux beneficiaire louis dassance 2 bulletin du musee basque 4e annee n 1 2 1927 p 20 au temps ou les jeunes gens du labourd escortaient en dansant les cortege princiers qui traversaient leur pays leur reputation s est imposee jusque dans la capitale mais les textes contemporains s ils proclament le merite des danseurs ne nous apprennent rien de la danse ni des usages qui s y rapportent plus tard venus les folkloristes leur ont accorde au mieux une mention breve lors meme qu ils se plaisaient a decrire les cavalcades bas navarraises les pastorales et mascarades souletines la raison de ce traitement inegal est evidente les formes anciennes de la danse et particulierement les formes masculines traditionnelles ont commence de s effacer devant des types plus modernes en labourd plus tot que dans les autres provinces du pays basque fran ais l image que nous prenons de la danse basque traditionnelle risque d en etre appauvrie et faussee il est heureusement possible meme a la date ou nous sommes de recueillir a la source diverses informations qui reduisent la lacune si elles ne la comblent pas quelque chose de l experience ancienne a en effet survecu par places notamment a l occasion du carnaval les usages de carnaval encore pratiques en labourd a la veille de la premiere guerre mondiale appartiennent a quatre types qui n ont ni la meme generalite ni la meme constance 1 le seul usage autrefois observe partout et tres regulierement chaque annee est celui des tournees de quete les queteurs sont de personnalites diverses pour les pauvres du 162 voisinage proche ou lointain vieilles femmes et enfants accourus de ciboure ou saint jean de luz pour les bohemiens la quete du jeudi gras parfois du mardi n est que l une des quetes nourricieres auxquelles ils se livrent dans l annee pour les jeunes de la commune meme ou plus rarement ses enfants ainhoa elle est un moyen de se procurer a bon compte les elements d un repas de fete le plus souvent les jeunes gens se deplacent par groupes de trois ou quatre ils se sont grossierement deguises jupe de femme par dessus le pantalon veste trop large pardessus trop long chapeau melon ou haut de forme visage masque ou barbouille ils frappent a toutes les portes entrent dans les maisons font quelques clowneries esquissent parfois une danse burlesque re oivent enfin des habitants des dons en nature ils enfilent sur un tisonnier ou sur un baton pointu les oreilles de porc les tranches de lard ou de jambon leur panier se remplit d oeufs dans les maisons ou l on a recemment tue le cochon la maitresse leur donne des saucisses ou du boudin a l ordinaire chacune de ces minuscules equipes opere pour son propre compte et dans un perimetre limite a l interieur de son propre quartier il arrive cependant que la jeunesse s entende pour former une bande unique de ces piltzar ou zirtzil qui quete alors dans toute l etendue de la commune avant de se reunir a l auberge pour festoyer villefranque vers 1900 1905 2 quand une commune ou un quartier important d une commune compte suffisamment de jeunes gens exerces a la danse il devient possible d organiser un cortege dansant d une tout autre apparence capable de se produire avec succes en dehors de son propre village et notamment dans des villes comme dax bayonne ou biarritz un soin tout particulier s attache alors a la qualite des costumes et des danses la tournee des zirtzil n en est pas rendue inutile a ce degre superieur d organisation l equipe constituee et les petits groupes contribuent egalement a approvisionner la table commune la premiere recueillant des dons en especes la seconde en nature 3 tres frequent mais non constant est l usage de juger condamner et executer zanpantzar saint pansard le mercredi des cendres ordinairement un mannequin qui le represente est promene a travers l agglomeration accompagne par la chanson de adieu pauvre carnaval avec ses paroles et son air gascons puis brule au milieu des gemissements des pleureuses hommes costumes en femmes parfois villefranque il n y a pas de mannequin seulement un bucher qui n en est 163 pas moins destine en principe a bruler pansard le mercredi des cendres est l occasion d un dernier bon repas 4 mentionnons encore la possibilite des representations charivariques dites toberak ou tobera mustrak divers auteurs les considerant comme rattachables en droit au cycle de carnaval en fait comme on sait elles pouvaient avoir lieu a une date quelconque de l annee elles nous ont ete signalees en labourd a villefranque saint pee sur nivelle et ainhoa les personnes agees qui en avaient ete temoins n en avaient guere vu plus d une ou deux dans toute leur vie des quatre sortes d activites qui viennent d etre passees en revue seule la seconde corteges de masques danseurs sera ici analysee la commune d ustaritz ayant conserve cette tradition plus tard et plus fidelement qu aucune autre c est d elle surtout qu il sera question dans les pages suivantes 1 la tradition d jjstaritz la commune d ustaritz comprend trois quartiers ustaritz herauritz et arrauntz qui constituent autant d agglomerations distinctes 2 ii n existe pas de fete communale le quartier est la veritable unite de population il a sa place publique qu un fronton de pelote complete depuis une date 1 c est pour moi un plaisir plus encore qu un devoir de dire ce que l enquete que ma femme et moi avons menee a ustaritz doit a m louis dassance non seulement il nous a fait part de ses propres informations et souvenirs mais il nous a conduits chez les anciens acteurs et danseurs qu il savait qualifies pour nous instruire d emblee sa seule presence creait le climat propice a un echange confiant ses interventions aussi efficaces que discretes relan aient l entretien quand il etait necessaire sans jamais nuire a la libre evocation des faits par la personne consultee sans jamais faire ecran entre elle et l enqueteur enfin m dassance a bien voulu relire le present texte en manuscrit corriger l orthographe des termes basques nous faire part des additions et commentaires que cette lecture lui suggerait j ai conserve la plupart de ces remarques encadrees de guillemets et suivies des initiales l d dans des notes en bas de page que m dassance et tous les bons informateurs qu il nous a fait connaitre veuillent bien trouver ici l assurance de notre amicale et deferente gratitude 2 a la verite la commune d ustaritz comprend quatre quartiers tres anciens dont deux le bourg suzon et hiribehere se suivent et constituent partiellement une agglomeration les deux autres herauritz et arrauntz sont nettement separes des precedents et peuvent etre consideres comme des hameaux ajoutons qu arrauntz a son eglise avec un desservant et herauritz une chapelle avec ceremonie du culte tous les dimanches l d 164 plus ou moins lointaine il a sa fete propre a laquelle les habitants des autres quartiers viennent en voisins et en curieux suivant les epoques telle ou telle des trois divisions de la commune l emporte sur les deux autres pour le nombre et la qualite des danseurs on sait encore par tradition orale la reputation que herauritz vers 1860 s etait acquise de ce point de vue des jeunes gens des autres quartiers venaient y apprendre les sauts vers 1905 1910 l avantage allait a arrauntz 3 a cette date ustaritz avait peu de jeunes gens capables de tenir le role de kaskarot herauritz n en avait pas du tout entre 1918 et 1930 les trois quartiers etaient a peu pres a egalite depuis 1935 ustaritz seul conserve la coutume l etat de choses realise a la fin du xixe siecle et au debut du notre peut encore etre restitue avec un certain detail a partir de trois sources egalement sures l une est la precieuse description que m louis dassance a consacree en 1927 aux vieilles danses du labourd et particulierement aux corteges carnavalesques de sa ville natale 4 la seconde est un tableau peint vers la meme epoque par alexandre casaubon ancien danseur ne a ustaritz vers 1883 une lettre adressee par le peintre a m dassance commente le tableau et lui apporte d utiles complements la troisieme source enfin consiste dans les souvenirs de quelques hommes ages ayant autrefois tenu un role dans ces corteges 5 j userai plus particulierement de ceux que nous avons recueillis a arrauntz etant entendu qu ils valent a d infimes details pres pour l ensemble de la commune le temps des rejouissances debutait a arrauntz avec la fete du quartier le 2 fevrier il s achevait avec le mercredi des cendres passee la chandeleur les jeunes hommes non maries se reunissaient pour organiser le cortege carnavalesque et 3 la renommee des danseurs d arrauntz date de plus loin cf dicton rapporte par julien vinson folk lore du pays basque dan tzari handi arruntseko c est a dire grands danseurs sont d arrauntz recueilli le 22 4 1869 en foret d ustaritz l d 4 bulletin du musee basque n 1 2 1927 m dassance me signale que son principal informateur en 1926 27 fut ignace dit marcel curutchet ne en 1855 a herauritz ou il demeura jusqu a son mariage qui le fixa au bourg d ustaritz decede en 1933 sa description correspondait a l etat de choses realise entre 1870 et 1890 5 nous sommes particulierement redevables a m jean laborde maison narbea arrauntz ne en 1888 agriculteur m laurent dospital maison munjitoenea ne en 1891 agriculteur et mme dospital nee therese duhalde tous deux originaires d arrauntz m joseph larre maison urdinbeita bourg suzon ustaritz 1889 1968 agriculteur m joseph senderain maison latseko ihara herauritz 1896 1965 meunier m jean baptiste duhalde maison hiriartea herauritz 1896 1966 agriculteur enfin nous devons principalement a m simon telleria ne en 1926 coiffeur notre information sur l etat present de la coutume 166 decider de la distribution des roles le plus leste etait designe comme porte drapeau ou banderari les meilleurs danseurs apres lui comme kaskarot les plus grands comme besta gorri et kotilun gorri on verra plus loin le sens de ces termes les costumes etaient conserves d une annee a l autre dans une auberge le plus souvent au restaurant sallaberry des jeunes filles du quartier travaillaient a coudre les rubans et fixer les grelots sur les berets les pantalons et les espadrilles on achetait a bayonne la carcasse des coiffures qu elles recouvraient d ornements divers on faisait appel d autre part a hippolyte le violoneux maitre de danse pour donner quelques le ons a ceux qui en avaient besoin hippolyte etait retribue pour ce travail quant aux couturieres elles s estimaient suffisamment recompensees par un cafe au lait ou un chocolat a les personnages et leur costume les souvenirs des informateurs varient quant au nombre des participants parfois aussi en ce qui concerne la place des personnages dans le cortege mais tous font connaitre les memes roles et pour chacun d eux le meme costume ils sont de cinq types principaux qui dans le tableau de casaubon se succedent dans l ordre suivant 1 le porte drapeau en tete du cortege j ai toujours vu un porte drapeau habille soit en cascarot soit en costume a culottes courtes et justaucorps velours de teinte foncee soit en noir rappelant l ancien costume basque le tout passablement galonne d or l epaulette etait a l honneur dans ce cas le porte drapeau etant le chef comme il est dit habituellement le meilleur danseur 6 les temoignages oraux confirment la qualite de danseur exigee du porte etendard et soulignent l obeissance qu on lui doit plusieurs le disent vetu comme les kaskarot qui le suivent d autres informateurs l ont vu dans le costume sombre un seul le dit rouge que casaubon a decrit et peint culotte a la fran aise serree au genou bas blancs souliers noirs a boucles veste ajustee de coupe militaire ancienne avec col officier epaulettes dorees passementerie doree sur la poitrine galons dores en trefle sur les manches beret noir a galons et pompon dores le drapeau tres grand est aux trois couleurs fran aises 2 les kaskarot ils sont en nombre pair quelconque habituellement de quatre a dix tous portent une chemise blan 6 lettre de a casaubon a m l dassanee 167 che empesee un pantalon blanc soutenu par des bretelles de tapisserie brodees et serre a la taille par une tres large ceinture de soie ceinture de mariage du pere un beret et des espadrilles blancs la couleur des ornements fait distinguer deux variantes chez un danseur sur deux la couture exterieure et le revers du pantalon disparaissent sous un entrelac de deux rubans cousus en zig zag l un vert et l autre rouge des grelots sont fixes aux noeuds ou dans les intervalles de ce reseau les memes rubans sont appliques en dessins changeants sur les espadrilles avec grelots ainsi que sur le beret la ceinture est rouge rouges aussi les broderies des bretelles deux lacets rouges noues d une rosette serrent la manche l un au biceps l autre au poignet un ruban de cravate violet forme noeud dans l echancrure du col puis s engage dans la bague de fian ailles et l anneau de mariage solidement cousus des parents du danseur avant de se diviser en deux pans qui s ecartent transversalement pour disparaitre l un a droite et l autre a gauche sous la bretelle du meme cote d autres kaskarot ont au contraire une cravate rouge des bretelles et ceintures violettes des rubans de bras de cette meme couleur chez tous le plastron de la chemise porte au moins cinq ou six sautoirs en or comme il etait d usage a cette epoque qu un nouveau marie en offrit a sa jeune epousee ces chaines precieuses empruntees a des parents ou amis sont disposees les unes au dessus des autres cousues a la chemise en chevrons surbaisses rappelant des brandebourgs les kaskarot tiennent en main une mince et courte baguette ornee a chaque extremite d une rosette de couleur assortie a celle de leurs ornements plusieurs ont en outre une petite boite de bois destinee a recevoir les pieces de monnaie 3 les besta gorri vestes rouges ont memes pantalons et chaussures que les kaskarot mais d une part ils portent une veste rouge a decors jaunes rappelant une tunique militaire d autre part leur tete est dissimulee par un ensemble de trois pieces une coiffe de toile bleu clair l enserre a la fa on d un passe montagne posee sur cette coiffe une calotte frisee de bouclettes jaunes couvre le dessus du crane enfin un morceau de toile rouge noue d un lacet sur la nuque masque le visage il est perce de deux trous pour les yeux d un trou pour la bouche le masque et ses ouvertures sont bordes de jaune les besta gorri ont un sabre de bois qu ils tiennent sur l epaule droite et des boites de queteurs leur nombre aux premieres annees de ce siecle etait habituellement de deux 170 ou quatre comme celui des pompiers et comme celui des kotilun gorri dont il va maintenant etre question 4 pompierak les pompiers on voit mal ce qui peut expliquer le nom de pompiers donne a ces personages casaubon observe avec raison que leur costume rappelle celui des fous des divertissements des xvie et xviie siecles leur culotte et leur veste sont faites de bandes longitudinales cousues ensemble d etoffes de diverses couleurs sur le tableau vert jaune et marron le bas de la veste le bas des manches le bas des jambes sont decoupes en larges dents autour du cou s assemblent en collerette tombante des morceaux de tissus lanceoles des memes teintes chaque element du col chaque dent du vetement se termine par un grelot les bas sont blancs les espadrilles ornees de rubans verts et rouges le visage est masque comme celui des besta gorri mais la coiffure est differente sur le pourtour d un cercle entourant la tete sont fixees par une extremite plusieurs longues baguettes d osier unies entre elles par l autre elles forment un bati tres leger large a la base effile au sommet il disparait sous des anneaux superposes de papillottes de papier et de ruban le tout evoque grossierement une trompe renversee a large pavillon les pompiers dans les moments ou ils ne dansent pas se repandent dans le public quetent multiplient les taquineries et les petites farces a l occasion ils frappent de la legere batte dont ils sont armes le dos des spectateurs trop lents a ouvrir leur porte monnaie 5 les kotilun gorri cotillons rouges ou marika maries portent par dessus leur pantalon blanc decore comme celui des kaskarot une jupe rouge d etoffe epaisse et tres raide tombant a mi mollet sur le devant de la jupe un tres petit tablier jaune a dessins rouges autour du cou un foulard jaune et rouge autour de la taille une large et solide ceinture de cuir a laquelle sont fixees des cloches de vaches et parfois une grande poche remplie de sciure en guise de confettis masques comme les pompiers ils ont une coiffure d un type voisin toutefois quatre baguettes donnent au bati d osier une section quadrangulaire et non plus circulaire ce bati ne disparait pas comme celui des pompiers sous les anneaux de papillottes il est orne de quelques fleurs metalliques et porte un petit miroir au dessus du front un flot de longs rubans muticolores pend du sommet et flotte au vent de la course la fonction des kotilun gorri est double comme les pompiers ils se livrent a de petites malices projection de sciure 171 etc et font rire ils se jettent a plat ventre sur les sous qu on leur lance etc mais surtout en depit d un costume partiellement feminin ils assurent le service d ordre et ce avec la plus grande vigueur leur arme et insigne est une queue de vache plus rarement une touffe de crins de cheval montee sur un long manche ils s en servent pour frayer un passage au cortege pour tenir les curieux a distance raisonnable pour chasser les chiens pour houspiller leurs camarades quand ils s attardent a gouter le vin qu on leur offre les enfants ont grand peur de ces etres etranges 6 un autre couple d acteurs absent du tableau de casau bon a joue plus anciennement un role de quelque importance il s agit du monsieur et de la dame en fait de deux gar ons dont l un est costume en femme ils sont vetus a la mode citadine aussi richement que possible ils marchent avec beaucoup de dignite au dernier rang et ne dansent pas m dassance dans l article deja cite a decrit le costume de ces personnages et donne une idee des petites scenes comiques auxquelles ils prenaient part un seul de nos autres informateurs joseph larre en gardait egalement le souvenir touchant les accessoires des acteurs casaubon encore fournit cette derniere precision j ai vu aussi des cardes tenant lieu d etrilles s accom pagnant de brosses une sorte de pinces pliantes en bois assembles en losanges et qui s allongeait le cas echeant pour aller executer la petite rapine amusante et qu ils appelaient je crois haisturrak ciseaux deux des besta gorri representes sur son tableau tiennent en effet cet instrument replie dans leur main gauche a l image et au commentaire on reconnait un appareil employe dans les jeux et corteges traditionnels de bien d autres milieux populaires c est le chat du gathuzain souletin ou il est connu sous d autres noms tous nos informateurs font connaitre comme instruments de musique fondamentaux la clarinette et le tambour dans les occasions importantes pouvaient s y ajouter un piston et une basse quant a la chiroula plus ancienne dechue de sa dignite passee elle n etait plus que l instrument des zirtzil l etat de choses qui vient d etre decrit sur la base du tableau de casaubon et des souvenirs recueillis sur place est celui qui avait cours un peu avant la premiere guerre mondiale m dassance fait connaitre un etat legerement plus ancien 172 anterieur a 1890 dont les differences avec le precedent valent d etre notees elles tiennent 1 a l absence du porte drapeau et des pompiers personnages d introduction relativement recente 2 a la disposition des acteurs suivant un ordre different soit de la tete a la queue quatre besta gorri quatre kaskarot quatre kotilun gorri le monsieur et la dame enfin les musiciens il n est peut etre pas inutile encore d observer qu a cette date la jupe des kotilun gorri etait le jupon de laine rouge que les basquaises portaient autrefois communement jupon decore dans le bas d une large bande de velours noir et descendant jusqu aux chevilles ils avaient des bas blancs et des sandales blanches sans oublier un tricot de laine blanc un peu creme un chale ancien tombant en pointe dans le dos b la tournee du cortege une fois la troupe constituee et exercee les tournees au dehors commencent dans les annees ou chaque quartier a son cortege les bandes s entendent sur le programme de leurs deplacements telle a telle date visitera le village de telle autre le lundi gras les masques de herauritz dansent a ustaritz le mardi gras ustaritz danse a herauritz ou arrauntz arrauntz a ustaritz telle se rendra a biarritz un dimanche ou telle autre sera a bayonne ou cambo les dimanches libres sont ainsi employes au mieux les chefs de groupes ecrivent aux maires des differentes villes pour demander l autorisation de s y produire et d y queter a la date prevue le jeudi gras chaque troupe danse et quete dans son propre quartier ce n est pas la premiere fois qu elle s y montre l un des tout premiers dimanches qui ont suivi l entrainement a ete l occasion d une presentation publique les vieux il faut entendre les hommes maries quel que soit leur age sont venus tout expres aux vepres apres vepres la jeunesse a danse sur la place dans ses beaux habits galonnes neufs ou remis a neuf les anciens ont prodigue critiques et conseils les jeunes leur ont offert a boire aussi pour la tournee du jeudi gras se contentent ils le plus souvent du travesti grossier des zirtzil ceci pour menager les costumes de fete qui reviennent toujours salis et fripes de ces courses en revanche pour les sorties a l exterieur destinees a rapporter de l argent les beaux costumes sont de rigueur les conventions passees entre troupes n empechent nullement qu il y ait entre elles une certaine rivalite heritiere a 173 quelque degre des anciennes oppositions de quartiers ou de communes aussi la troupe qui danse et quete en dehors de chez elle est elle tenue d observer une fa on traditionnelle de faire et ce avec d autant plus de soin que le territoire visite est plus voisin du sien propre pratiquement les choses se passent de la fa on suivante i quand la troupe arrive dans le quartier ou elle est admise a se produire son premier soin doit etre de gagner la place et d en faire le tour en dansant ce que l on appelle prendre la place les cinq cents derniers metres du chemin qui y conduit sont parcourus alternativement en pas de marche et en pas de danse les acteurs sont disposes soit en cortege soit en file ils se disposent en file pour la prise de la place proprement dite qui dans la plus ancienne tradition que nous puissions atteindre doit etre faite sur l air et avec les mouvements de la maska dantza propre au labourd a j 2e 9u ptciif ijptu a cet air que nous ont chante tous nos informateurs m et mme dospital ajoutaient sans interruption cet autre me m hi fi j 174 trois survivants des corteges des premieres annees de notre siecle ont pu encore nous montrer et commenter les mouvements de la danse tous s accordent sur les traits generaux suivants le dispositif d ensemble est la file la danse progresse sans faire nulle place a des pas recules au contraire de la kaskarot dantza de basse navarre enfin l unite de mouvement est un groupe de quatre phrases de huit temps les trois premieres semblables entre elles la quatrieme particuliere sur le detail du pas les differences d un temoin a l autre sont plus sensibles pour mm senderain et duhalde les trois premieres phrases al a2 bl ont la formule d appuis que voici 4 2 3 4 5 6 7 n j h j n j j j d g d g d g v 3 d gy g t 6 d g d g d g d g trois changements de pas occupent les trois premieres mesures de la phrase pour le detail des appuis voir sous les notes les lettres d et g abreviation de droite et gauche lesquelles designent le pied qui pose a terre et supporte le poids du corps aux differents moments de la progression la derniere mesure correspond a un saut a pieds joints un pas en avant servant a la prise d elan au temps 7 retombee sur place pieds assembles au temps 8 les phrases peuvent etre toutes commencees du pied droit ou alternativement du pied droit et du pied gauche voir les deux possibilites sous la formule d appuis chaque quatrieme phrase b2 deux changements de pas temps 1 par un tour complet que chaque meme en sens des aiguilles de la montre avec quatre pas de marche correspondant respectivement aux temps 5 a 8 de la phrase soit commence egalement par a 4 inclus mais s acheve danseur effectue sur lui 1 n j n j j j 8 j j g t v j v tour su 5c la demonstration de m dospital en son temps kaskarot repute fait concevoir que la realite ait pu etre moins uniforme que les deux observations precedentes le feraient 175 croire le pas tantot depouille tantot orne execute par ce danseur dans les phrases al a2 ou b1 est tres souvent construit suivant la formule 1 t 2 j j i 4 j 1 11 j h 4 d g d g d g d g d g la phrase s y montre composee de deux motifs equivalents 1 a 4 et 5 a 8 dont la formule d appuis est celle de verdizka bas navarrais et labourdin soit pour le motif initial trois pas marches droit gauche droit correspondant aux temps 1 a 3 puis le danseur saute en avant retombe sur le pied gauche lre moitie du temps 4 pose aussitot le droit a l assemble ou au voisinage du precedent 2me moitie du temps liberant du meme coup le gauche qui se trouve ainsi disponible pour commencer un second erdizka celui ci ne differera du premier que par l inversion de la formule d appuis g au lieu de d et reciproquement le dessin du mouvement est fruste la position des appuis variable detail de style a noter pendant les pas marches des temps 1 a 3 le danseur marque la seconde moitie de chaque temps en lan ant le pied libre en avant a distance d un pas jambe tendue sans raideur pied tres pres du sol bien que sans contact avec lui parfois le changement d appui est avance du temps 4 au temps 3 la formule devient 2 4 n j parfois aussi elle se complique de la fa on suivante n n n 4 a 4 apres un changement de pas glisse en progression un pas en avant sur pied droit a la premiere moitie du temps 1 assembler le gauche a la seconde moitie du temps avancer de nouveau le droit au temps 2 le danseur rebondit faiblement sur le pied droit temps 2 porte le gauche a un pas en avant debut de 3 saute et retombe d abord sur le droit dernier quart 176 de 3 aussitot apres sur le gauche 4 pose un peu en avant le motif suivant sera necessairement commence du pied droit en pareil cas on le voit la formule d appuis se rapproche beaucoup de celle que montraient nos autres informateurs ii une fois la place prise les kaskarot et les autres personnages de la troupe dansent le simple prononcer chinple chin comme chine le dispositif d ensemble est celui des sauts basques file d hommes disposes en cercle sans se tenir les mains chacun faisant face a droite au depart j 90 2 d t c w 1 4 j u 7 j j j 0 e j j j j u m w l air se compose de trois parties a b c de huit mesures chacune 7 la nature des mouvements change quelque peu d une partie a l autre a les danseurs se deplacent alternativement face a droite dans le sens inverse de la montre et face a gauche dans le sens de la montre chacun de ces trajets occupe quatre pulsations musicales et utilise le pas qu on appelle en basse navarre erdizka en soule simple execute vers la droite le pas commence par un appui sur pied droit et suit la formule d appuis precedemment analysee i 2 3 4 j j j tj j g d e i 7 le meme air sert en soule a la danse du verre de la mascarade sur son histoire voir j m guilcher l air de godalet dantza parentes et antecedents dans gure herria 1969 n 2 177 les deux premiers appuis pas marches font avancer le danseur les deux derniers temps donnent lieu a un demi tour sur place qu il execute sur lui meme en sens inverse de la montre demi tour a gauche le trajet suivant execute vers la gauche a les appuis symetriques j j j n gd g du j eue g d 6 il couvre en sens inverse l espace parcouru aux quatre temps precedents en sorte que le danseur ne gagne finalement de terrain ni dans un sens ni dans l autre generalement ces simples de rang pair s achevent par un changement d appui saute seconde ligne de la formule sautes ou non ces deux derniers temps donnent lieu a un demi tour sur place en sens de la montre cette fois demi tour a droite qui reoriente les danseurs comme au depart les temps 9 a 16 repetent les mouvements des temps 1 a 8 b d d h i fr f f r j r ffi h fti ch j j j 1 j u 4 4 le dispositif d ensemble est le meme que pour la danse precedente la premiere phrase a consiste en deux simples le premier commence face a droite le second face a gauche la seconde phrase a commence par quatre pas marches d g d g face a droite le cercle general est parcouru en sens inverse de la montre les deux dernieres mesures servent de conclusion s immobilisant a la place ou il est parvenu chaque danseur en appui sur le pied gauche lettre g sous la musique pose le talon droit sans appui a distance d un pas en avant au temps fort de la mesure suivante lettre d au second temps il ramene le pied droit a l assemble et y prend appui lettre d il pose alors le talon gauche sans appui a distance d un pas en avant lettre g au temps fort de la der 8 cet air est egalement connu sous le nom de hirur bortzak hama bortz dira laurent dospital cet air et ces paroles accompagnent aussi un jeu cf r p donostia dans gure herria n 3 1938 l d 179 niere mesure avant de le ramener au second temps a l assemble du droit dont le pied gauche partagera l appui d g pendant la partie b les danseurs sans bouger de leur place frappent trois fois le sol du pied droit voir les trois premieres notes marquees d un accent sous la portee puis trois fois leurs mains l une contre l autre les trois notes marquees suivantes iv apres marmoutch la suite publique des danses est terminee les kaskarot du quartier qui re oit quand eux memes ne sont pas en representation ailleurs a leur defaut les anciens danseurs font entrer les visiteurs a l auberge ou on leur offre le bouillon et divers rafraichissements v ensuite commence la visite du village le cortege passe dans toutes les rues et s arrete devant chaque maison ou groupe de maisons pour executer la danse que ses habitants lui demandent dans les annees precedant 1914 c etait tantot la maska dantza le simple ou le fandango tantot la kaskarot dantza de basse navarre parfois la makhila dantza danse de batons recemment introduite d espagne et encore tres peu pratiquee la danse finie les gens de la maison vous disaient entrez boire un petit coup et on entrait se rincer la bouche les danseurs buvaient a la sante de leur hote le remerciaient en criant tope tope ici le nom de la maison eko nausiari tope eta berriz ere arre berriz ere a la sante du maitre de la maison et de nouveau a sa sante s il a ete tres genereux et encore de nouveau a sa sante poussaient en son honneur quelques irrintzina les zirtzil quand ils accompagnaient le cortege multipliaient leurs pitreries les queteurs recevaient des dons en especes et en nature pour les empecher de s eterniser dans une maison ou ils etaient si bien accueillis la musique sortait et jouait l air suivant hl j 3 j l m uj us j fi 5 rjijtiirff u zj e 180 il n est autre que l ancienne sonnerie militaire de l appel dont voici pour comparaison une notation du xviiie siecle paris pierres et onfroy 1780 t i p 286 le cortege enfin reforme se remet en marche vers sa station prochaine precede de la musique qui joue maintenant le tout recommence un peu plus loin ainsi jusqu a la nuit habituellement chacune de ces journees se termine par un repas en commun alimente par le produit des quetes les danseurs y sont entre eux avec cette reserve que les autres jeunes du quartier c est a dire les hommes celibataires quel que soit leur age peuvent prendre part au festin moyennant une contribution personnelle qui vers 1905 etait fixee a cinq francs les vieux n y participent pas c modifications recentes de la tradition arrauntz dont les kaskarot furent reputes n a plus depuis longtemps de corteges de carnaval herauritz pas davantage ustaritz en revanche conserve la coutume au prix d inevitables affaiblissements et modifications avant la derniere guerre le cortege des kaskarot s y formait encore tous les quatre cinq ou six ans depuis quelques annees la jeunesse lui marque 182 un renouveau d interet et la tradition est plus regulierement observee 9 le mercredi les danseurs brulent carnaval ce qui met fin a la periode de liesse la composition de l equipe a subi des remaniements des 1914 les kotilun gorri pompiers etc consideres comme des inventions grossieres surtout bonnes a effrayer les enfants commen aient a etre moins frequents et moins nombreux entre les deux guerres on vit des corteges composes uniquement de kaskarot aujourd hui les vieux masques reprennent quelque importance on a retrouve dans les greniers les coiffures pointues d autrefois et les jeunes ont refait sur ce modele des armatures d osier qu ils ont decorees eux memes d autres modifications ont porte sur le repertoire des danses elles n ont d abord affecte que les danses executees devant les maisons a la demande des particuliers c est a ce titre qu au lendemain de la premiere guerre mondiale la makhila dantza importee d espagne a fait une premiere et timide apparition peu apres la suite reglee qui servait a prendre la place s est renouvelee a son tour vers 1925 1930 la kaskarot dantza de basse navarre a ete admise comme rempla ante possible de la vieille maska dantza locale elle devait quelques annees plus tard la remplacer definitivement enfin la makhila dantza et le fandango devaient a son exemple eliminer les autres termes de la suite reglee en sorte que la prise du fronton se deroule aujourd hui selon les etapes suivantes i kaskarot dantza l air est celui qui en basse navarre sert communement a cette danse compte tenu des reprises musicales il comprend quatre phrases a et quatre phrases b la disposition generale des danseurs sur deux files progressant parallelement est aussi celle de basse navarre en revanche les mouvements bien qu evidemment derives des versions navarraises en different par quelques details pendant chacune des phrases a les danseurs font deux changements de pas vers l avant temps 1 a 4 commencer avec appui sur le pied gauche dans la file de gauche sur le pied droit dans la file de droite suivis de quatre pas de cloche pied a reculons temps 5 a 8 ou de quatre changements de pas tres rapides un par temps egalement a reculons 9 le jeudi gras est habituellement consacre a la tournee de bayonne ou a lieu aussi ce jour la une exposition avec defile de boeufs gras le dimanche est reserve a ustaritz avec exhibition des danseurs a la sortie des offices devant la population assemblee puis tournee des maisons cette annee le lundi gras les kaskarot ont ete se produire a cambo ou on les avait demandes et le jeudi gras a biarritz le porte drapeau d ustaritz ces dernieres annees ne porte plus le drapeau tricolore mais le drapeau basque l d danseurs d ustaritz en 196 7 184 la premiere et la troisieme phrases e se dansent de cette meme maniere la seconde et ia quatrieme remplacent le trajet a reculons des temps 5 a 8 par un toui complet que chaque danseur effectue sur lui meme sens de la montre pour la file de gauche sens inverse pour l autre soit en pas de marche soit en cloche pied ii makhila dantza elle se danse sur deux airs dont l un que voici etait familier comme air de chanson de les premieres annees de ce siecle il y a deux phrases a et deux phrases b de huit temps chacune les kaskarot sont disposes sur deux lignes se faisant face de maniere que chacun ait un vis a vis dans la ligne opposee ils ont une baguette dans chaque main la danse s execute sans aucun deplacement aux temps 1 a 8 des phrases a correspondent respectivement les gestes suivants 1 chaque danseur frappe ses deux baguettes de la droite vers la gauche contre les baguettes du vis a vis aux temps suivants il frappe ses baguettes l une contre l autre 2 devant soi a hauteur de poitrine 3 sous la cuisse droite levee 4 comme au temps 2 5 sous la cuisse gauche levee 6 comme au temps 2 7 il frappe ses baguettes contre les baguettes du vis a vis comme au temps 1 8 comme au temps 2 pendant les phrases b les danseurs executent ces memes mouvements mais tout en tournant sur eux memes du temps 2 185 au temps 7 inclus en sens de la montre pendant la premiere en sens inverse pendant la seconde iii on danse ensuite le fandango par groupes de deux ou de quatre hommes variation geographique rappelons avant d aller plus loin que au moins dans la duree que les souvenirs d nformateurs ages permettent encore d explorer le cortege des kaskarot n est pas en labourd un usage universel comme semble l avoir ete la quete par petits groupes des piltzar nous ignorons si les communes ou nous en avons personnellement releve un souvenir certain ustaritz villefranque la honce ainhoa sare ont seulement conserve plus tard que d autres une tradition qui en d autres temps aurait ete beaucoup plus generale ou si la quete carnavalesque n a jamais pris ce developpement et cette forme qu en un nombre limite de centres importants 10 les temoignages que nous avons pu recueillir au sujet de ces corteges dansants sont a l ordinaire beaucoup plus imprecis que ceux recueillis a ustaritz ils laissent entrevoir une organisation variable d une commune a l autre en rapport avec le mode de distribution egalement variable des habitants en quartiers definis ou en population dispersee ustaritz on l a vu possedait trois groupements equivalents de queteurs danseurs correspondant aux trois agglomerations qui se partagent son territoire autre etait par exemple la situation de villefranque dont le bas quartier constitue la seule agglomeration importante et relativement coherente a l interieur d une population dispersee si reelle soit la personnalite du bas quartier il a sa fete propre a la pentecote elle n empeche pas un sentiment d appartenance plus large qui se manifeste en particulier le 24 aout au bourg dans la fete de la saint barthelemy fete de la population tout entiere l unite composite de la population s est manifestee de meme dans le comportement des jeunes les petites equipes de piltzar issues au jeudi gras de tous les points de la commune reunissaient a la tombee du jour le produit de leurs quetes et festoyaient en une 10 au moins est il sur que des usages semblables ont eu cours en quelques autres communes que les sus nommees m l dassance me dit avoir vu des groupes de kaskarot entre les deux guerres a jatxou et larressore il en existe encore a espelette on annonce la renaissance d un groupe a hasparren et a ainhoa 188 seule bande de meme encore comptait on une seule equipe de kaskarot dans les annees ou il s en organisait 11 une seule equipe aussi vers 1900 1905 a sare mais repartie en trois sous groupes qui au mardi gras se partageaient la besogne l un de ces groupes disposait d un accordeoniste un autre qui parcourait une autre partie de la commune avait une chiroula et un tambour un troisieme compose de cavaliers visitait les habitations eloignees autant que possible chaque equipe avait son improvisateur qui composait des couplets de circonstance devant les portes trop lentes a s ouvrir les gens de la maison cherchent leur porte monnaie ils n avaient r pas d assez grosses pieces ils sont alles en chercher etc et debitaient en suite selon le cas remerciements ou invectives le soir les queteurs des trois equipes se fondaient en une seule compagnie et dinaient ensemble a la fin du repas les jeunes filles de la commune rejoignaient les jeunes gens a la porte du restaurant et chacun choisissait une partenaire on se formait en longue chaine ouverte soka dantza en se tenant par des mouchoirs le meneur elevant dans sa main libre un drapeau enrubanne conduisait la farandole jusqu au bourg ou toujours dansant elle faisait le tour de la place on dansait ensuite jusqu a la nuit 12 en toutes ces localites d autre part les recits de nos informateurs donnent l impression d une coutume atteinte precocement par l usure et modernisee beaucoup plus tot qu a ustaritz l usure se marque notamment dans l effacement des anciens personnages carnavalesques les masques a jupes rouges et coiffures pointues sont a ainhoa un souvenir deja imprecis a sare un informateur ne en 1885 avait entendu ses aines parler de ces travestis mais ne les avait jamais vus lui meme presque partout les kaskarot apparaissaient comme les acteurs principaux sinon meme les seuls acteurs du cortege leur costume est partout le meme a quelques details pres les chaines d or cousues sur le plastron de la chemise ne sont pas un fait general en revanche on signale parfois un large ruban passe en sautoir un mouchoir rouge noue autour du cou etc la modernisation est sensible d autre part dans la composition de la suite dansee qui ordinairement comprend deux termes la kaskarot dantza executee sur deux files comme en basse navarre le fandango danse sur deux lignes de danseurs 11 renseignements recueillis aupres de m jean castagnet maison labea 1885 1966 12 renseignements recueillis principalement aupres de m pascal etcheverry ne en 1885 189 se faisant vis a vis a sare nos informateurs n avaient meme connu que le fandango correlativement les usages minutieux reglant la prise de la place sont ou tres attenues ou inconnus on ne saurait bien entendu proposer une interpretation des corteges dansants de l ancien labourd sans prendre en consideration les faits homologues qui ont eu cours dans les regions environnantes c est la raison pour laquelle je m en tiendrai ici provisoirement a leur description et analyse mais qui ne voit a l inverse combien la connaissance detaillee des faits labourdins importe a une meilleure intelligence des faits basques en general qu il s agisse de la danse proprement dite de ses types et de leur histoire qu il s agisse des jeux et ceremonies dont cette danse etait un element essentiel la tradition ancienne du labourd livre des materiaux dont les syntheses a venir ne pourraient se passer sans dommage cette constatation me parait donner beaucoup de prix a la tradition exceptionnellement vigoureuse d ustaritz a ses derniers depositaires et a leur ultime temoignage jean michel guilcher maitre de recherche c n r s eskuz esku oui la main dans la main pour le grand bien de la recherche scientifique basque que le breton jean michel guilcher maitre de recherches au centre national de la recherche scientifique specialiste de la danse populaire ait desire apres avoir etudie la tradition populaire de la danse en basse bretagne s adonner a des recherches interessant le domaine basque n est point du tout pour nous deplaire pour le chercheur plus que pour tout autre les ethnies sont depositaires d une culture que la civilisation industrielle n a pas encore detruite quelle n a pas ete ma joie de l accueillir il y a cinq ou six ans au musee basque et de lui ouvrir les portes du pays par l intermediaire de m dassance qui met toujours sa jeunesse d esprit et sa passion au service de la culture basque voila pour les lecteurs du bulletin du musee basque les premiers resultats d une enquete minutieuse et complete menee avec toute la rigueur scientifique desirable l enquete sur le terrain jean michel guilcher la connait il la pratique depuis plus de vingt ans il sait qu elle est le fondement meme de la recherche ethnologique il n ignore pas que sans elle il n y a rien de serieux comme en linguistique la description synchro nique est d une importance capitale d une precision extreme elle permet de retrouver le costume dans tous ses details la danse dans son mouvement la musique dans sa notation en fait nous avons deux descriptions synchroniques fort precieuses qui esquissent une comparaison de type diachronique laquelle prendra tout son sens lorsqu elle sera confrontee avec celle des regions voisines apres la joie de l accueil c est maintenant pour moi la joie de la publication de cet article d autres sont annonces qui viendront completer le tableau analytique des danses traditionnelles basques avec des chercheurs tels que m et mme guilcher l entreprise est dans d excellentes mains qu ils sachent que nous aurons toujours beaucoup de joie a les revoir et que de tout coeur nous leur disons milesker jean haritschelhar table des matieres annee 1969 auteurs m abeberry mexico 1969 89 j m guilcher danseurs et corteges traditionnels de carnaval en pays de labourd 157 j haritschelhar l irrintzina peut il etre parodie 39 ch higounet de l inventaire general des monuments et richesses artistiques 33 b la dore traduction du journal de wheatley 1 49 97 145 a noyer le droit d asile de la souverainete de bidache 125 j robert l elevage du cheval en bearn et en basse navarre aux xviie et xviiie siecles 15 the wheatley diary 1 49 97 145 edite par christopher hilbert traduit par b la dore 192 matieres arts et traditions populaires l irrintzina peut il etre parodie j haritschelhar 39 mexico 1968 m abeberry 89 danseurs et corteges traditionnels de carnaval en pays de labourd j m guilcher 157 art et archeologie de l inventaire general des monuments et richesses artistiques ch higounet 33 histoire the wheatley diary le journal de wheatley traduction de b la dore 1 49 97 145 l elevage du cheval en bearn et en basse navarre aux xviie et xviiie siecles j robert 15 le droit d asile de la souverainete de bidache a noyer 125 chroniques le livre d or 41 societe des amis du musee basque 45 revue des revues annee 1968 133 le directeur gerant j haritschelhar imp s sordes bayonne le musee basque i rue marengo bayonne la tradition basque la tradition bayonnaise le musee de la pelote basque heures d ouverture juillet aout septembre 9 h 30 12 h 30 14 h 30 18 h 30 du ier octobre au 30 juin 10 h 12 h 14 h 30 17 h 30 ferme dimanche et jours feries
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