n 44 3 periode n 22 2 trimestre 1969 bulletin trimestriel o o o sommaire etu de the wheatley diary le journal de wheatley suite traduction de b la dore 49 arts et traditions populaires mexico 1968 m abeberry 89 o o s h jbayonne hkk le bulletin du musee basque fonde en 1924 3m8 periode a partir de 1964 publie des etudes relatives au developpement du musee des notices nombreuses et detaillees sur les objets qui entrent dans ses collections des chroniques permettant de suivre les diverses formes de son activite enfin la liste de ses acquisitions les notices constituent en particulier un vaste repertoire interessant l histoire les arts et traditions populaires de bayonne et du pays basque le bulletin est a ce titre echange avec les publications des societes savantes de france et de l etranger les articles publies dans le bulletin restent l oeuvre exclusive et personnelle de leurs signataires le comite du musee basque n est pas solidaire des theories ou opinions qu ils expriment conditions de publication l ensemble des fascicules paru dans l annee constitue un tome avec pagination suivie et table des matieres compte des cheques postaux societe des amis du musee basque bordeaux n 2718 14 adresser la correspondance a m le directeur du musee basque 64 bayonne b p telephone 25 08 98 articles du bulletin abonnement france etranger 10 f 15 f the wheatley diary le journal de wheatley traduction de b la dore premiere partie la campagne dans le sud de la france 1813 1814 9 aout 1813 au port de plymouth vent et humidite 13 aout dans le golfe de gascogne bagarre entre allemands et irlandais 1 ai pris parti pour les allemands et saisi les meneurs tres mal en point et cafardeux 20 aout debarque a pasages 2 petite crique enserree par des collines entre saint sebastien et la frontiere fran aise j ai rejoint mon bataillon le 5 e bataillon de ligne de la legion germanique le matin meme apres avoir change plusieurs fois de 1 ces irlandais faisaient partie du 27e regiment les inniskillings les relations entre les soldats irlandais et la legion germanique ne furent jamais bonnes en juillet 1806 une brigade de la legion avait reside a tullamore et quelques bagarres serieuses avaient eclate entre militaires allemands et irlandais ou l on deplora de nombreux blesses ainsi que deux morts beamish op cit i 95 102 2 on trouvera en page 82 une carte montrant la route qu a suivie wheatley depuis son debarquement a pasages jusqu a son depart de tarnos en juin 1814 50 position nous campons sur un haut sommet des pyrenees parfois des nuages s amassent sous nos pieds nous flanquons sur sa droite la route de madrid a un kilometre d un village appele iran3 que baigne la bidassoa petit fleuve separant l espagne de la france pendant plusieurs semaines le bataillon garda cette position qui etait solidement fortifiee wheatley fut affecte a la compagnie de grenadiers 4 commandee par le capitaine notting officier allemand qu il ne tardera guere a prendre violemment en grippe il y eut peu d engagements de part et d autre de la riviere quelques reconnaissances alliees de nuit et inversement des raids fran ais dans nos lignes c est l une de ces rencontres que nous decrit wheatley 25 septembre les fran ais ont traverse de nuit la bidassoa a maree basse et apres avoir grimpe sur une colline escarpee ils ont culbute sur nous les espagnols mais leurs effectifs etant peu nombreux ils ont ete repousses a l aube par les volontaires asturiens 5 c est le premier combat que je voyais de ma vie et d abord j en ai ete enchante mais au spectacle d iran encombree de blesses espagnols poussant des gemissements et de prisonniers fran ais mon regard s est aussitot assombri et une violente emotion accompagnee d etourdissements m ont puni d avoir pris plaisir a contempler insensible a son horreur cette boucherie humaine il tombe a present une pluie epaisse apres etre demeure dans les champs environ neuf heures a frissonner dans le 3 c etait un lieu triste sale et melancolique aux dires d auguste schaumann qui etait alors lieutenant au 7e bataillon de ligne de la legion et qui devait plus tard devenir auxiliaire du commissaire des guerres au 18e hussards vraiment le premier abord de l espagne par irun inspirait l effroi on the road with wellington the diary of a war commissary in the peninsular campaigns par auguste schaumann ed et trad anthony m ludovici heinemann 1924 398 4 la grenade etait d un usage courant dans l armee depuis tres longtemps mais les bataillons gardaient leurs compagnies de grenadiers qui etaient considerees comme une sorte de corps d elite elles se tenaient a la droite du bataillon et se distinguaient par certains signes sur leur uniforme epaulettes a rangees de metal pour les officiers en laine torsadee pour les soldats au lieu d une simple epaulette a frange 5 wellington avait ete nomme generalissime des armees espagnoles depuis la prise de madrid et il avait a cette epoque 40 000 hommes de troupes espagnoles sous ses ordres une raison decisive pour lui de ne pas envahir la france etait sa connaissance que ces troupes mal payees et mal nourries se seraient adonnees au pillage et auraient monte tout le pays contre nous the despatches of field marshall the duke of wellington 1837 xi 122 la division asturienne etait commandee par le general juan diaz porlier et comprenait trois bataillons charles oman a history of the peninsular war vi 753 51 froid et l humidite j ai couru me jeter la nuit venue dans une grange remplie de blesses et la harasse affame trempe je me suis endormi sur un peu de paille a cote de moi gisait un pauvre gars touche a l aine lorsque le lendemain je me suis leve pour m en aller il etait aussi raide que mon mousquet 7 octobre a une heure du matin le silence de mort qui planait sur le camp s est soudain mue en une scene de tumulte et de confusion le mot d ordre a mis instantanement les compagnies sous les armes et le roulement de l artillerie qui passait a secoue toutes les torpeurs tout etait conjecture et attente nous supposames qu il s agissait de forcer le passage de la riviere ils ne se trompaient pas ayant appris le 3 septembre que l autriche etait entree en guerre aux cotes de la prusse et de la russie wellington avait decide de se lancer a l assaut de la ligne de redoutes que soult avait construites tout au long de la rive fran aise au sud d hendaye de se porter sur la nivelle et de s emparer du meme coup du petit port de saint j ean de luz depuis plusieurs jours il dirigeait vers irun et fontarabie avec precautions l une apres l autre ses unites qu il disposait le long de l estuaire de la bidassoa il renfor ait ainsi sa gauche alors que soult qui lui pretait le plan plus audacieux d encerclement qu il avait lui meme tente en juin avait masse ses reserves a soixante kilometres de la vers le sud est a l autre extremite de la ligne en arriere des faibles positions qui faisaient face a roncevaux aux vingt quatre mille soldats que les allies avaient concentres sur l estuaire de la bidassoa les fran ais n avaient donc a opposer qu a peine un peu plus de dix mille hommes ceux ci comprenaient la 7 e division general maucune occupant les hauteurs entre hendaye et biriatou et la 9me division boyer placee un peu en retrait a urrugne au sud de s aint j ean de luz le plan d attaque de wellington consistait a grouper nuitamment sa 5me division autour de fontarabie et au lever du jour de lui faire traverser a gue l estuaire en direction d hendaye pendant qu a trois kilometres en amont la premiere division flanquee a gauche par la legion germanique et a droite par la brigade des gardes franchirait la riviere en face de behobie les dessins de wheatley montrent les ruines incendiees du pont avec en face quelques maisons de behobie planche 1 c est l endroit ou devait traverser sa compagnie plate 1 the scene of the bidassoa crossing 7 october 1813 key 1 the burned bridge at behobie where wheatley s company crossed under fire from 3 the french battery at croix des bouquets and from 4 the french battery on the montagne de louis xiv 2 the farmhouse which wheatley s company and major gerber s company captured before moving on to take the battery at 3 53 la brigade independante de lord aylmer nouvellement arrivee d angleterre avait mission d appuyer la premiere division tandis que plus haut la division legere et trois divisions espagnoles attaqueraient le centre de soult nous restames jusqu a l aube sur la gauche dans le champ les gardes sur notre droite et en arriere le matin nuageux etait d un froid piquant vers sept heures plus exactement vers sept heures vingt cinq un commandement retentit a vos rangs et ce fut la ruee vers la riviere nous nous precipitames dans l eau jusqu aux aisselles sous le deluge du feu de nos ennemis 6 a peine parvenue sur la rive ennemie ma compagnie et la deuxieme coururent couvrir les carabiniers les 1er et 2me bataillons legers d e la legion germanique qui avaient donne l assaut mais pour etre clair j essayerai de donner un croquis de l attaque planche 1 la bidassoa est extremement rapide a l endroit ou je l ai traversee n 1 le courant y est si fort qu il nous fallut nous accrocher les uns aux autres par le bras tout en tenant en l air notre epee et notre fusil l eau nous montait jusqu a l aisselle et la vase jusqu au genou les fran ais postes dans les maisons d en face derriere les haies et dans les fosses nous tenaient sous un feu roulant tandis que nous nous debattions dans la riviere glacee beaucoup furent alors atteints et se noyerent emportes par le courant rapide les balles s abattaient sur nous comme grele mais l eau etait tellement froide et le courant si violent que je ne pretai pas attention aux eclats qui faisaient gicler l eau autour de ma poitrine j avan ais peniblement comme un automate sans penser qu il me faudrait encore en decoudre avec quelques milliers de demons avant de prendre mon casse croute du matin des que nous eumes pris pied sur la rive opposee nous delogeames les fran ais qui s y tenaient encore et nous fimes une pose pour reprendre souffle puis ma compagnie et la premiere sous la conduite du commandant gerber 7 se redresserent nous nous elan ames dans un bois qui couvrait la pente 6 en 1813 de vera a la mer il n y avait d autre point de passage que le pont de bois de behobie le general reille l ayant brule dans la retraite de vitoria les allies le 7 octobre franchirent le fleuve aux treize gues existants puis jeterent des ponts de bateaux entre behobie et biriatou pour relier les deux rives campagne du marechal soult dans les pyrenees orientales en 1813 1814 commandant clerc paris 1894 95 7 le commandant arnold gerber etait un officier de talent qui devait bientot etre promu au grade de lieutenant colonel il commanda le detachement des volontaires des brigades de la legion durant l assaut final de saint sebastien 54 d une colline la derriere chaque arbre nous attendait un fran ais l angoisse dans les yeux et la mort entre les mains tirant encore des fosses et a travers fourres et buissons j entendis alors pour la premiere fois le miaulement et le sifflement plaintif des balles autour de moi ce sifflement est produit par l air mais ce bruit strident vous apprend que la balle est passee et que vous lui avez echappe je ne ressentis ni peur ni frisson aucun je marchais sans penser a rien et sans reflechir nous abordames bientot l oree du bois d ou les fran ais deguerpirent comme des lapins de garenne tandis que nous escaladions la colline un boulet de neuf livres de notre propre artillerie lance trop court depuis l autre rive faillit faucher la moitie d entre nous nous sautames dans un fosse pour echapper a son tir puis de la nous rampames le long d une haie pour gagner un champ que nous devions traverser pour nous emparer d une ferme n 2 des la bordure du champ nous etions exposes au tir d une batterie qui nous dominait n 3 un gros boulet tomba a deux metres de moi sur ma gauche et me couvrit de terre et de boue le fracas fut si assourdissant et le choc sur le sol si brutal que je sautai machinalement sur un polonais qui sourit avec bonhomie et me dit faut pas broncher enseigne derriere moi ce petit bossu de bacmeister 8 me dit aussi eh bien qu est ce que tu en penses wheatley pas bon pour les reins lui repliquai je l instant d apres une autre volee arriva et faucha un gars sous mes yeux je levai les yeux et il me sembla que toutes les bouches a feu etaient pointees sur moi seul et je continuai de marcher m attendant a chaque instant a perdre mes deux jambes l envie de fuir ne me vint jamais a l esprit plus le feu s intensifiait et plus je me sentais pousse en avant malgre le tir nous reussimes a atteindre un batiment de ferme perdant un mort et deux blesses nous restames dans cette maison jusqu a ce que cette maudite batterie n 3 la detruisit a grand fracas et apres une breve deliberation nous decidames de nous ruer sur elle et de la prendre d assaut c est la que l action pour nous fut la plus chaude car c etait litteralement se jeter dans la gueule des canons les boulets nous jetaient de la terre dans les yeux on sentait reellement passer le souffle des projectiles 8 le capitaine lucas bacmeister il etait depuis peu revenu au bataillon apres avoir ete gravement blesse au siege de tolosa quelques mois auparavant 55 nous grimpames en haletant sautames dans les tranchees et nous escaladames le parapet de terre les fran ais prirent la fuite et la batterie tomba entre nos mains avec des pieces de dix des oignons du biscuit pourri et du foin si j en ai rechappe c est bien grace a dieu mon pantalon etait simplement dechire au genou droit et j avais la peau noircie par l eraflure d une balle je ne puis m empecher de noter ici un fait qui m est arrive pendant mon premier combat pendant que terre dans une tranchee avec mes hommes je tirais a travers les haies sur l ennemi qui s egaillait dans les champs un gars juste sur ma gauche poussa un hurlement a fendre l ame je me retournai et vis sa joue enflee comme un pudding aux raisins secs une balle penetrant par le haut lui avait brise la machoire et s etait logee dans sa gorge moi comme un novice je sortis mon mouchoir et tentai d etancher le sang mais cette brute de capitaine notting beugla wheatley fais ton devoir et laisse cet homme tranquille depuis l experience m a convaincu de la sottise de ce mouvement mais a toutes les plaisanteries que l on me fit plus tard pour ce geste irreflechi je ne pus qu opposer le sentiment d humanite dont il emanait dans le coeur d un jeune soldat le colonel ompteda 9 avec le reste du regiment prit d assaut l autre batterie n 4 au meme moment soit sur notre gauche soit sur notre droite l armee fut egalement victorieuse excepte le 95me regiment qui ne reussit a atteindre son objectif qu apres un jour entier de combat 10 c est ainsi que le 7 octobre 1813 vers sept heures du matin 9 le lieutenant colonel christian baron von ompteda venait de remplacer le lieutenant colonel baron bussche au commandement du 5e bataillon de ligne ce dernier avait ete nomme au commandement du 1er bataillon leger ompteda avait a cette epoque 47 ans et il etait un excellent officier decrit par l historien de la legion germanique comme un merveilleux soldat qui ne se refusait jamais aux dangers ni aux difficultes un officier qu on remarquait pour son courage comme pour ses hautes qualites d homme et de soldat beamish op cit ii 226 371 son neveu le baron louis von ompteda compila ses lettres a son frere pour ecrire un livre denue d interet et qui fut traduit en anglais par john hill en 1892 sous le titre de a hanoverian english officer a hundred years ago 10 le 95e bataillon devint la brigade des fusiliers en 1815 quand son effectif fut reduit a celui d un simple bataillon de ligne il fut appele derbyshire et devint plus tard encore le 2e bataillon leger sous le nom de sherwood foresters a ce moment le 1er le 2e et le 3e bataillons etaient dans la division legere qui devait soutenir plus tard contre le centre de soult une bataille bien plus dure que celle que durent soutenir la lre et la 5e divisions contre sa gauche le 2e bataillon traversait une mauvaise passe et perdit plus d hommes que tous les autres bataillons reunis oman op cit vii 534 56 nous entrames dans l empire fran ais apres nous etre battus jusqu a quatre heures de l apres midi nous montames notre campement sur les collines n 5 ou maintenant j ecris ces lignes ne pas oublier d ecrire a henri demain je viens d ensevelir les morts comme il pleut pauvres gar ons ils n attraperont plus de rhumes les morts de la brigade de wheatley etaient presque tous des 1er et 2 e bataillons legers qui menaient l assaut la plupart du 1er bataillon les pertes du 5me bataillon de ligne comme le dit wheatley jurent minimes dans l ensemble les pertes de l armee en morts et en blesses furent tres peu nombreuses si l on considere le nombre des troupes engagees la difficulte que presentait le terrain qu ils avaient a franchir et les effectifs des defenses fran aises le succes de l operation fut complet et les objectifs limites que wellington s etait fixes furent atteints l armee fran aise avait battu en retraite vers la nivelle ou l on commen a d eriger de nouvelles fortifications tandis que les allies a force de combats se frayaient un chemin sur les hauteurs dominantes et en rejetaient l ennemi la premiere division avait vue sur saint jean de luz en bordure de la ville les fran ais s etaient retranches en une serie de redoutes qui commandaient le port et l embouchure de la riviere le bataillon de wheatley etait oriente vers urru gne petit village solidement fortifie par des terrassements et des barricades et couvert par une batterie de canons lourds embusques derriere les collines d urtubie 12 octobre les pluies sont si violentes ces jours ci que les cadavres de la semaine derniere ont gonfle et sortent du sol a l heure actuelle la main d un homme reapparait derriere ma tente et a l un de ses boutons on voit qu il etait du 9me regiment 11 ecrit a henri hier lui ai envoye deux brins d herbe de ma tente depouilles des vaincus 11 l east norfolk regiment il devint en 1881 le royal norfolk regiment et est maintenant fusionne avec le suffolk regiment pour devenir le 1 east anglian regiment a cette epoque la brigade avait pour colonel l honorable c j greville de la 5e division c est lui qui avait mene l attaque de la bidassoa apres avoir traverse la riviere il avait tourne a droite sur les hauteurs qui dominaient voila pourquoi wheatley trouva une tombe si proche de sa tente 57 13 octobre la nuit derniere j etais de piquet de garde en face du village d urrugne sur une colline vers la gauche vent et humidite froide ni tente ni couverture les feux des fran ais sont nombreux derriere le village je fume beaucoup quand je dois passer la nuit dehors je crois que cela empeche le rhume a tue le temps et cela porte a la meditation trempe 25 octobre un an que je vis parmi les allemands je me garde de porter un jugement sur la nation entiere quelques mois passes dans une compagnie de soldats ne permettent pas de fixer les traits de race et de nationalite sans se rendre coupable de legerete et de presomption quand elle est etayee par une bonne education et le savoir vivre je ne puis distinguer la respectabilite que j ai trouvee chez mes freres soldats de celle qui est naturelle aux gentlemen anglais et qui rend la societe si agreable et les relations si precieuses dans l ensemble les officiers de la legion sont affables amicaux agreables mais dans les rapports qu on a avec eux ils sont parfois hautains et distants les soldats allemands passent la totalite de leurs heures de loisir aupres du feu cuisiner manger fumer boire sont leurs seules distractions et ils y sont tellement assidus qu ils en ont l oeil lourd le teint blafard et qu ils sont pesants de corps comme d esprit 12 je vais sortir tout de suite pour en croquer un groupe les modeles certes ne me manqueront pas planche 2 26 octobre cette nuit de piquet pour couvrir les troupes legeres la nuit etait d un froid rigoureux excessif vers deux heures du 12 on fumait peu la pipe dans l armee de wellington en dehors de la legion mais comme le fait remarquer wheatley les allemands et leurs femmes semblent avoir ete constamment en train de fumer wheatley lui meme preferait les cigares et le capitaine john kincaid du 95e regiment estimait que c etait un des elements essentiels du sac de tout officier un officier bien organise ne devait jamais manquer des objets suivants ecrit kincaid deux biscuits de la saucisse du the et du sucre un couteau une fourchette et une cuillere un quart une paire de chaussettes un morceau de savon une brosse a dents une serviette et un peigne et une demi douzaine de cigares capitaine j kincaid adven tures in the riffle brigade 1829 33 34 59 matin les ca adores 13 sur notre droite et les avant postes en face ont echange une demi douzaine de coups de feu nous avons surpris un hanovrien et sa femme en train de deserter ils etaient dissimules derriere un buisson sept deserteurs sont venus a nous cette nuit l un d entre eux a eu l oeil poche par son officier 27 octobre les fran ais paraissent affaires a se fortifier a peu pres a un kilometre de notre front un beau temps clair 28 octobre vent violent et tempete les pyrenees autour de nous sont couvertes de neige c est un spectacle extremement romantique mais peu reconfortant la pluie tombe a torrents et deux couvertures ne suffisent pas pour l empecher de penetrer mon papier est humide mes doigts glaces mon coeur maussade 29 octobre cinq brigades d artillerie ont ete expediees sur notre droite et en general on s attend tous les jours a une rude bataille les allemands endurent admirablement bien d excessives fatigues et peuvent marcher bien plus de six lieues 24 km tandis que les anglais s essoufflent a la peine et sont pante 13 quoiqu on les denommat officiellement ca adores ces bataillons d infanterie legere portugaise n etaient pas armes de fusils pas plus du reste que les autres bataillons legers de la legion il n y avait pas plus de 4 000 fusils dans toute l armee la plupart des hommes portaient des mousquets de meme que tous les hommes des bataillons de ligne ces mousquets etaient des east india une amelioration du brown ress en usage depuis un siecle ils avaient un canon lisse qui se chargeait par la gueule il etait peu precis et les plus habiles tireurs avaient peine a atteindre le but a 80 metres le fusil etait encore tres precis a 300 metres mais pouvait rater aussi bien que les mousquets et il etait bien plus difficile a charger car la charge devait etre refoulee dans un canon raye peu de fusiliers pouvaient charger puis tirer en moins de 30 secondes car il fallait se tenir debout pour charger tandis que l operation prenait moitie moins de temps pour le mousquet la manoeuvre dans l armee de wellington consistait a ranger les hommes debout epaule contre epaule pour tirer et a former des carres ou des rectangles herisses de baionnettes pour eviter qu on soit deborde par la cavalerie cet ordre de bataille etait dicte par le peu de confiance qu on pouvait accorder a ces armes a feu par leur manque de precision et par le temps qu il fallait mettre pour les charger la cause preponderante du desordre des batailles etait sans conteste cette fumee blanche et opaque causee par les mousquets elle obscurcissait les champs du combat la poudre sans fumee date a peu pres de 1880 60 lants avant huit kilometres niais d autre part devant l ennemi un allemand progresse en silence et presque machinalement tandis qu un anglais est tout sarcasme rire et indifference les allemands forment la seule nation qui puisse vivre avec les anglais sans que surgissent les preventions nationales si communes entre deux nations demeurant un temps ensemble la legion germanique est composee de hongrois de prussiens de russes de fran ais et de hollandais il n y a guere de soldat qui ne parle deux ou trois langues et la pratique de la desertion est si commune que les hommes apprennent machinalement les langues etrangeres qu ils parlent sans efforts le soldat allemand a peu de respect pour son officier car ils ont souvent battu ensemble le sentinels tattoo 14 les officiers de leur cote n hesitent pas a accompagner un blame d un coup mais j ai peine a m imaginer qu un homme aussi dechu qu il soit puisse subir sans reagir un chatiment corporel je ne pourrais pas frapper un camarade qui en sus d un fusil du poids de treize livres d un sac a dos charge de tous ses vetements de ses provisions de bouche et de soixante cartouches porte volontiers pour vous votre epee et j ai vu un ou deux officiers assez indolents pour ne pas rougir de demander ce service il est vraiment etonnant que la constitution humaine soit capable de porter tout ce poids la pression des courroies sur les os du cou et la poitrine devraient suffire je pense a ecraser sur place ces pauvres diables meme s ils n avaient pas a marcher vingt cinq kilometres cinq sentinelles du 1er bataillon de la legion germanique ont a l instant meme fait feu de leur fusil comme a un signal convenu et ont passe a l ennemi un homme de ma compagnie un du 2me de ligne et un autre de la garde a pied ont deserte ce matin ainsi huit hommes ont passe a l ennemi de leur pays deux fran ais ont passe de notre cote 15 14 cette phrase ne parait pas avoir de signification speciale le capitaine cyrill falls ecrit a ce sujet a l editeur moi non plus je n ai jamais entendu cette expression ont ils tout simplement emprunte un tambour ou bien se sont ils reunis autour d un tambour apres s etre echauffes a boire du vin je n ai pas besoin de dire que leur reputation n etait pas fameuse monsieur eric partridge partage cette opinion apres avoir serieusement reflechi a cette expression je pense que le capitaine cyrill falls a raison je ne connais aucune expression de l argot militaire qui puisse justifier un autre sens que celui ci 15 d apres la situation d hier nous avons 12 500 hommes de moins sous les armes que la veille de la bataille de vitoria us ne sont ni dans les hopitaux ni tues ni prisonniers ils se cachent dans les montagnes lettre de wellington a bathurst 2 et 9 juillet plus de 8 000 deserteurs car a vitoria de leur propre aveu les allies perdirent 4 186 hommes en vain la cavalerie etait lancee a leurs trousses ils ne rejoignaient pas et wellington d ajouter nous avons comme 61 lord wellington a trois kilometres sur notre droite 16 temps defavorable et accablant l hiver approche vite de garde une nuit sur deux nous y allumons de grands feux et nous contribuons pour notre part a nous abrutir avec de l alcool et du tabac nous vivons maintenant de biscuits et de boeuf sale 31 octobre quatre allemands ont deserte depuis une heure on se demande avec etonnement ce qui peut pousser ces hommes a passer aux fran ais surtout quand on leur doit tant de mois de solde je pense que la seule raison d un phenomene si frequent est l inclemence du temps le poids harassant de nos obligations et le mauvais etat de nos tentes ces traitres s imaginent peut etre que sitot atteints les avant postes fran ais ils seront instantanement diriges sur un depot ou ils seront nourris a ne rien faire et mis a l abri de ce temps impitoyable 1er novembre bourrasque effroyable dans le golfe de gascogne grele neige pluie et vent tonnerre et eclairs on tire sur nos arrieres tir d artillerie et fusillade pendant des heures ne sais qu en penser nuit epouvantable la paille sur laquelle je dors est trempee le crachin penetre a travers ma tente froid humidite 2 novembre le service de renseignements nous apprend ce matin que pampelune s est rendue avec quatre mille hommes et quatre generaux 17 soldats l ecume de la terre les officiers non commissionnes sont aussi mauvais qu eux lettre a bathurst du 3 juillet du cote fran ais les pertes sont considerables elles aussi nous relevons du 1er octobre au 16 decembre le chiffre enorme de 497 deserteurs conscrits pour la plupart il est vrai et par bandes de 40 a 50 a la fois le 43e en a 181 en un seul mois a la bataille de la nivelle il perd en tues seulement 8 officiers pour 22 hommes partout s observe cette lugubre et significative proportion en outre dans la meme periode 2 983 hommes non prisonniers et non hospitalises sont rayes pour longue absence commandant clerc op cit pages 6 et 219 n d t 16 wellington avait laisse son quartier general de lesaca pour s installer le 10 octobre a vera 17 pampelune se rendit le 31 octobre au general espagnol don carlos d espagne wellington attendait anxieusement cette nouvelle et aussitot qu elle lui serait confirmee avait l intention de donner ses ordres afin qu ont menat l attaque a bonne fin la garnison etait formee de 3 800 hommes sous les ordre du general louis pierre cassan 62 deux de nos transports de troupes se sont perdus dans le golfe de gascogne un brick s est echoue la nuit derniere bonnes nouvelles d allemagne 18 beau temps ce matin il me parait evident pour autant que mes pietres connaissances de la politique me permettent d en juger que pour l empereur des fran ais l ete de sa carriere touche a sa fin et que meme son automne perd ses dernieres feuilles qui peut dire si je reverrai encore une fois ma terre natale et si je serai vraiment heureux jusqu ici les apparences sont contraires et je n ose meme pas confier au papier certains faits qui aneantissent toute idee de bonheur et feraient faire triste mine a l imbecile le plus insensible si je devais disparaitre dans l aventure ou je me trouve emporte bien je pardonne a tous mes ennemis chez moi et puisse celle qui est la cause de ces moments de melancolie etre plus heureuse que moi voila tout ce que je lui souhaite mais voici mon heure de garde j entends les hommes qui s assemblent 3 novembre de garde la nuit derniere sur la grand route une nuit froide fume tout le temps vraiment la vie du soldat n est pas une vie oisive car je n ai pas eu une seule nuit de repos la semaine derniere mais suis en bonne sante me demande ce qu henri peut bien faire les deux rives de la bidassoa ne presentent aucune difference j ai vu ici deux paysans leurs vetements sont les memes que ceux des espagnols un vaste chapeau a bords la veste qu il fasse chaud ou froid humide ou sec est jetee sur l epaule gauche leur main droite etreint un enorme gourdin le gilet long est de velours bleu la culotte ouverte au genou est toujours delacee une ceinture rouge autour de la taille des chaussettes roulees autour du mollet completent le costume du paysan de gascogne les femmes travaillent plus que les hommes et presentent des traits remarquablement identiques dans toute la province elles sont brunes leurs traits sont assez jolis fins elles sont ce qu on appelle interessantes elles ont une fa on de se coiffer propre a leur pays car leurs cheveux sont coquettement tires en arriere depuis le front jusque derriere la tete et la ils subissent une torsion et descendent sur l epaule plus ils sont longs et plus cela est beau ils sont d un noir de jais si le cou est nu la gorge ne l est point recouverte qu elle est d un fichu rouge tel celui de nos 18 la bataille de leipzig s etait terminee le 19 octobre par la desertion des derniers allies allemands de napoleon et la deroute de son armee 64 servantes de campagne le corset est tres haut et tres raide et leur taille est si mince qu elles paraissent avoir des hanches plus larges que l ordinaire et cet ensemble leur donne une apparence tout a fait particuliere et comme antique peu d entre elles portent des chaussures des chaussettes ou une coiffure aussi inclement que soit le temps j essayerai de croquer un exemplaire des uns et des autres planche 3 4 novembre deux soldats ont ete chaties ce matin sans qu on ait tenu compte de la rudesse du temps ils ont rigoureusement re u huit cents coups de fouet pour tentative de desertion 19 en depit des arguments formules par sir francis burdet20 pour l abolition des chatiments corporels je suis persuade qu aucun autre chatiment n est a meme de refrener efficacement et de reprimer chez ces milliers d hommes les crimes qu on doit attendre d un melange aussi heteroclite de depravation et d ignorance que celui que l on trouve dans cette armee l emprisonnement encourage la paresse la suppression de la solde accroitra la malhonnetete le blame est inutile les defaveurs deviendront tres vite banales la deportation eclaircirait les rangs et la mort deviendrait dangereuse si elle etait trop communement infligee le seul remede sur le seul efficace est le chatiment corporel comme le noble baronet n est pas et n a jamais ete militaire son opinion n est rien de plus qu un prejuge fonde sur la charite et l humanite envers son semblable et qui est sans aucun doute dangereux s il est applique sans discernement un principe d interet public national ne devrait pas etre discute d un point de vue individuel mais analyse dans un sens large on ne devrait pas le considerer d un oeil de pere de famille mais avec le regard d un homme d etat 19 il est probable qu ils ne re urent pas leurs huit cents coups a la suite un chirurgien assistait toujours a l administration du fouet pour prevenir quand la vie de l homme etait en danger au commandement du chirurgien le patient etait emporte et l on reprenait le supplice quand il etait suffisamment retabli dans un triangle forme par les hallebardes des sergents peu d hommes pouvaient survivre a plus de deux cents coups donnes en une seule fois la punition maximale etait de douze cents coups mais on la donnait rarement pourtant des sanctions de mille coups furent donnees plus de cinquante fois lors de cette guerre beaucoup d hommes en moururent c w c oman wellington s army 1809 1814 1912 237 54 20 sir francis burdett 1770 1844 grand reformateur et defenseur du droit des gens il etait passionnement oppose aux chatiments corporels dans l armee et parla souvent a ce propos a la chambre des communes dont il etait membre depuis son election comme depute de la cite de westminster il s etait marie en 1793 a sophie coutts fille du banquier thomas coutts et succeda a son grand pere comme 5e baronet en 1797 beaucoup d officiers de l armee tel wheatley ne partageaient pas ses vues 65 information certaine d une avance rapide ou serai je dans cinq ans pro patria mori 5 novembre journee froide et belle la colline ou nous avons campe depuis notre arrivee en territoire fran ais etait toute couverte d ajoncs sorte d herbe forte et haute mais maintenant les lourdes pluies sans fin ont tellement amolli le sol que le pietinement des hommes et des betes a completement arrache tout vestige de provende ou de pacage et la montagne tout entiere a l air d avoir ete labouree regarde l armee fran aise avec une bonne lunette ils etaient alignes et paraissaient propres pour autant que j aie pu discerner pauvres instruments entre les mains d individus riches et ambitieux simples moyens pour les politiciens encore un mois et beaucoup d entre vous seront couches et pour toujours les fran ais sont notre ennemi commun encore que je les aime en tant que nation m est avis que tout anglais pense de meme en son coeur 7 novembre nous avons eu un ou deux jours de gel ce qui a durci les cloaques de boue et d ordure que sont ici les chemins et comme nous attendons seulement que les routes secondaires soient praticables pour l artillerie nous envisageons avec impatience les jours a venir mais ce matin nous a apporte une journee tourmentee pluvieuse pesante humide et triste tout de meme il est probable que l engagement aura lieu avant trois jours les lignes ennemies vues a la lunette paraissent solidement fortifiees de batteries et de parapets de terre ainsi la bataille sera vraisemblablement des plus sanglantes tous les soldats sont fatalistes et s il est ecrit que je dois y rester je mourrai avec honneur je l espere je pense ecrire a henri et a mlle b brookes comme llewellyn21 et moi nous avons fait nos testaments en faveur l un de l autre il me rendra certainement le service d expedier ces deux lettres 8 novembre reviens de la garde belle nuit froide llewellyn et moi hier comme deux gamins avons passe la ligne de sentinelles au risque de recevoir un coup de feu nous avons couru jusque dans une petite maison ou nous avons trouve quelques grappes 21 il semble que le lieutenant henry llewellyn du 5e bataillon ait ete le meilleur ami de wheatley ils s etaient embarques pour l espagne le meme jour sur le meme bateau et ils rejoignirent ensemble leur bataillon on trouvera le portrait de llewellyn a la planche n 11 66 de raisin entendant des gemissements j ai penetre dans la soupente et j ai trouve un pauvre paysan puant et a demi en putrefaction une balle perdue l avait atteint lors de l engagement du mois dernier llewellyn est retourne au camp et a ramene le petit gerson22 mais le cas est desespere il n en a pas pour longtemps sept heures rumeurs dans le camp qu est ce qu il y a demanda schuck23 je cours voir ordre de se tenir sous les armes a trois heures demain sur que c est la bataille faire mon paquetage la derniere fois peut etre schuck m a promis d envoyer mes deux lettres pour le cas ou je mourrais adieu a tout que dieu m aide 9 novembre suis reste sous les armes depuis trois heures du matin ce satane commandant de brigade24 avait mal compris l ordre je ne pus m empecher ce matin de remarquer tandis que nous nous tenions pres du feu comme nous paraissions tous mortellement pales j exagere peut etre sous l influence de mon propre etat d ame mais il est reellement angoissant de penser qu a l heure qui vient vous pouvez etre mande a cette frontiere d ou nul voyageur ne revient c est un bien froid matin mais un pale soleil sourit au dessus de moi congedie a l instant meme ma vieille ordonnance bob pour impertinence et irrespect il devra maintenant affronter cette mort dechainee ce fou qui aurait pu rester tranquillement avec les bagages nous ne savons pas ou trouver notre avantage un moment de negligence est souvent la source de regrets cuisants demain nous devrons encore rester sous les armes et les bagages doivent etre diriges sur irun signe de casse prochaine que fait henri adieu 10 novembre fait mon paquetage a trois heures du matin et expedie tout mon bagage a irun avec les tentes reunis autour du feu en attendant l ordre angoissant le matin etait clair etoile glacial les differents groupes autour de ces quelques feux avec au loin les lumieres de l ennemi formaient le plus superbe 22 le docteur g h gerson assistant chirurgien du bataillon 23 l enseigne lewis schuck chef d etat major au bataillon il fut tue a waterloo 24 le commandant frederic baron von dreschel malgre cette faute il etait pour le commandant beamish un officier de grand talent et qui promettait beaucoup il fut tue en avril 1814 a bayonne 67 tableau un murmure lointain et un cliquetis annoncerent le signal on n entendait que plus degrafer les fusils les feux resterent abandonnes sauf par un jeune tambour solitaire tremblant de froid et d apprehension ou par un soldat agenouille aupres des braises pour allumer sa pipe la derniere peut etre alors nous descendimes la colline a l aveuglette nous traversames la route et coupant a travers une haie nous nous dissimulames le long des tranchees personne n aurait ose enfreindre la defense de parler on avait donne ordre aux hommes de porter horizontalement leur fusil pour eviter que les baionnettes ne reluisent et ne denoncent ainsi notre approche comme il y avait quelques feux sur notre gauche nous fimes un detour sur notre droite nous rampames lentement et silencieusement puis soudain nous pivotames sur notre gauche de maniere a les encercler sans tirer un seul coup nous fondimes sur une douzaine de soldats qui veillaient aupres d un feu de la meme maniere avec autant de ruse nous rampames le long des sentiers et a travers les haies avec un guide du pays pour atteindre quelques arbres la nous fimes halte et nous nous formames en colonne serree on nous avait donne ordre de poser nos armes tranquillement sans dire un mot nous attendimes l aube et le froid etait si vif que le sommeil me terrassa jugez de ma surprise quand je me reveillai au demi jour pour me trouver devant les fran ais qui etaient en position tout pres face a nous la 5me division etait encore comme pour la traversee de la bidassoa a l extreme gauche de la ligne avec la lre division appuyee comme auparavant par la brigade independante de lord aylmer sur sa droite l aile gauche de l armee qui comprenait aussi des troupes espagnoles et portugaises etait commandee par le general sir john hope car sir thomas graham souffrant des yeux avait du rejoindre son foyer la lre division etait encore commandee par le general kenneth howard mais il y avait eu quelques mutations dans son groupement la seconde brigade des gardes le 1 et le 3 e bataillon du 1er garde a pied et une compagnie du 60 e rifles25 commandee par le colonel peregrine maitland etait alors arrivee de porto et les bataillons de la legion germanique avaient ete partages en deux brigades les deux bataillons legers connus sous le nom de allemands verts de halkett a cause de la couleur de leur uniforme etaient restes sous le commandement du colo 25 ces fusilliers comme ceux de l autre brigade de la garde faisaient partie du 5e bataillon du 60e la plupart d entre eux etaient allemands et leurs exploits durant cette guerre peuvent soutenir la comparaison avec n importe quels autres de l armee tout entiere michael glover wellington s peninsular victories batsford 1963 23 68 nel halkett mais les trois bataillons de ligne etaient passes sous le commandement du general heinrich von hiniiber26 le role que devait jouer l aile gauche dans l attaque qui se presentait quoique wheatley semble l avoir ignore etait purement de diversion le plan de wellington etait de diriger son attaque plus en amont sur la nivelle soult avait pense qu il en serait ainsi sur la bidassoa et puis de marcher sur la mer pour deborder la place de saint jean de luz pendant que l aile gauche simulerait une formidable attaque sur cette position c est cette energique diversion que wheatley nous decrit un boulet de canon sifflant au dessus de nous nous apprit notre situation nous sautames aussitot sur nos pieds et nous primes nos positions toute la matinee nous restames exposes a un bombardement ininterrompu des batteries situees derriere jjrrugne sur une colline on entendait un feu terrifiant sur notre droite et les compagnies legeres de plusieurs de nos bataillons soutinrent de rudes escarmouches dans les bois au bas de la colline ou l artillerie de l ennemi et son infanterie etaient fortifiees solidement pendant ce temps le 84me regiment 27 sur la grand route essayait de prendre d assaut le village d urrugne mais les fran ais en avaient si bien fortifie l entree avec des monceaux de roues de voitures et de vieux debris que nous eprouvames des pertes cruelles causees par les feux croises qui jaillissaient des fenetres des toits et de toutes les maisons le croquis suivant est la reproduction fidele de l entree du village tel que je l ai saisi par un beau matin de garde avec llewellyn planche 4 vers deux heures une brigade d artillerie legere entra precipitamment dans le camp ou nous nous trouvions et abattit quelques maisons sur la droite du village et le 84me une fois de plus se porta sur urrugne brisa ses defenses s empara des premieres maisons et prit le village maison par maison28 vers trois heures l intensite du feu s accrut et le nombre des blesses augmenta de telle sorte que l on decida d envoyer un solide renfort dans les bois sur la droite d urrugne notting 26 pour connaitre l ordre de bataille de l armee a cette epoque consulter l appendice de wellington the bidassoa and the nivelle par le major general f c beatson 1931 27 le regiment d york et lancastre c etait le 2e bataillon qui se trouvait dans la brigade de aylmer avec le 76e et le 85e bataillons d infanterie sa position etait sur la droite de wheatley 28 d apres napier cette mission fut accomplie par le 83e et non par le 84e major general sir w f p napier history of the war in the peninsula and in the south of france edition revue de 1882 v 376 70 malveillant comme d habitude m envoya en tete avec six hommes et le sergent hiiler comme je courais d arbre en arbre je rencontrai mon ami boyd29 qui machonnait quelques raisins et nous nous arretames pour manger ensemble puis nous convinmes d entrer dans une maison toute proche et de harceler les fran ais des fenetres son trompette rassembla donc tous nos hommes nous nous y precipitames nous aveuglames les ouvertures avec des poutres et de vieilles cuves nous laissames deux hommes pour defendre la porte nous montames l escalier et la nous trouvames l etage forme d une seule piece pleine de paille de bogues de chataignes et de vieilles hardes nous appelames nos hommes les groupames et les mimes a tirer sur tous les fran ais que nous vimes comme les arbres nous protegeaient des batteries nous aurions pu defendre la maison jusqu a la nuit mais nous vimes courir sur notre petite forteresse un contingent de quelques trente hommes avec un officier les deux canailles qui defendaient notre porte deserterent leur poste et se precipiterent pales et terrorises enfoncerent notre porte a nous et communiquerent leur panique au reste de nos hommes tout ce que boyd et moi meme fimes pour arreter ces imbeciles fut sans effet ils plongerent tete baissee par une fenetre en dessous de laquelle coulait un petit ruisseau boyd entendant venir les fran ais me cria inutile wheatley suis moi nous sautames tous deux au moment precis ou la porte etait enfoncee je tombai tres violemment sur mon bras droit boyd tomba a quatre pattes se releva aussitot et tandis qu il s elan ait vers un arbre droit devant lui il re ut une decharge depuis la fenetre une balle lui traversa la tete et sortit entre les deux yeux il tomba mort je n ai jamais connu un aussi brave coeur que de nuits de tempete nous avons bravees ensemble fumant cigare sur cigare quant a moi je gagnai un bosquet d arbres sans incident a part une botte dechiree a la cheville et ma jambe en sang sur le moment je crus que j avais heurte mon pied sur une pierre et ce n est que le lendemain que je decouvris ma meprise je battis en retraite d arbre en arbre ne sachant ou aller mais je rencontrai le jeune pascal30 qui m apprit que mon regiment etait releve par le 2me bataillon je quittai alors la foret et regagnai mon bataillon qui se trouvait au meme emplacement qu avant 29 il s agit du lieutenant george boyd du 1er bataillon de ligne de la legion il avait ete blesse en juin a tolosa 30 c etait le lieutenant george frederic pascal du 2e bataillon de ligne de la legion 71 assis sur l herbe face aux canons de l ennemi le colonel ompteda ses deux neveux31 llewellyn et moi nous restames a bavarder et a observer le combat pendant trois ou quatre heures je ne prenais guere gout aux boulets qui de temps en temps labouraient la terre autour de nous tandis que le colonel gardait le plus parfait sang froid il riait et plaisantait ses jeunes neveux qui retenaient leur souffle quand l un de ces boulets nous survolait en vrombissant la bataille faisait rage sur notre droite des la nuit venue le lieutenant colonel m envoya dire que j etais de garde au bataillon a l oree du bois fatigue trempe affame je pris ma faction mais le froid etait si intense que vers minuit j ouvris le havresac du sergent et je dis a la sentinelle de m eveiller si elle entendait des pas puis je m emmitouflai dans la couverture du sergent et m endormis au pied d un arbre un coup violent sur la nuque me reveilla soudain et la voix du colonel me mit aussitot sur pieds qu est ce que c est que ce machin blanc j eus droit a une severe reprimande et a des menaces pour avoir dormi devant l ennemi et force me fut de faire les cent pas durant des heures au cours de sa ronde le colonel revint s excuser de m avoir donne un coup de pied et comme j alleguais que tout etait tranquille et que les feux des batteries fran aises avaient l air sur leur defensive il en convint et marcha avec moi pendant une heure puis je m appuyai sur un arbre et somnolai jusqu a l aurore tout a coup l ordre de lever la garde me secoua de ma torpeur et comme je rejoignais le regiment je trouvai la brigade sous les armes et qui penetrait sous bois chaque bataillon prit une route differente et comme je m elan ais apres le 5 bataillon j appris que nous escaladions une hauteur situee derriere urrugne pour enlever la batterie du sommet aux trois quarts de la montee je tombai soudain dans un trou et quand je recouvrai mes esprits je me trouvais sur le tronc d un arbre couche entoure d un officier d artillerie de deux ou trois hommes et d un chirurgien qui pansait une grande plaie que j avais a la cuisse droite mon pied etait etroitement serre entre deux eclisses je demandai ce que j avais l officier me repondit qu on m avait retire avec deux autres hommes 31 il s agit de christian ludwig baron ompteda et de louis baron ompteda tous les deux du 6e bataillon de ligne de la legion christian avait seize ans et louis seulement quatorze leur oncle les decrit dans une lettre qu il adresse a la maison comme de bons enfants pleins de bonne volonte mais beaucoup trop jeunes pour se battre 72 d une sape profonde que ma cheville etait serieusement demise et qu un pieu dresse au fond du trou avait penetre dans ma cuisse mon ordonnance shernavissenar revint alors avec de l eau et l officier eut la bonte d ordonner a ses hommes de me faire une civiere avec des branches je fus ainsi transporte dans la maison du maire a urrugne tandis qu on me transportait sur le brancard un grand officier de cavalerie allemand fourra son enorme moustache sur ma figure et me demanda s il pouvait m assister de quelque fa on offre dont je le remerciai quand je fus installe dans le salon j envoyai shernavissenar a irun chercher ma mule qui porte le nom de eliza a son arrivee je parvins a me mettre en selle et mon ordonnance tenant la bride je chevauchai pres de trois heures la pluie tombait alors a torrents et en raison de l humidite de ma souffrance et des blesses boiteux et gemissants qu il fallait doubler ce ne fut pas la plus agreable matinee de ma vie a environ un demi kilometre du pont brule sur la bidas soa tandis que je regardais de dessous ma cape 32 une petite maison sur la gauche je vis un homme coiffe d un bicorne avec une longue plume il me sembla reconnaitre mon vieux camarade d etudes beverley33 et le dialogue suivant s amor a comment mais c est beverley i bien sur monsieur vous ne me reconnaissez pas non monsieur regardez bien il me semble reconnaitre votre visage mais vous l emportez sur moi autrefois je l ai emporte sur vous a hammersmith34 quand nous nous sommes battus au pistolet au fond du jardin de lotherington mon dieu vous ne vous appelez pas wheatley comment avez vous abouti dans l armee comme vous etes pale entrez qu est ce que vous avez etc betement je mis pied a terre je devorai un morceau de cuisse de boeuf froid et je vidai si bien deux bouteilles de vin 32 lourde cape qu on portait originairement dans la marine et dont de nombreux officiers se couvraient faute de manteau ou bien meme en sus de leur manteau on pouvait la rouler pour la fixer a la selle et on y dormait certainement mieux que dans son manteau 33 charles beverley assistant du commissaire des guerres etant officiers d etat major on disait alors staff officers ils avaient droit au bicorne et aux plumes attribuees aux officiers d etat major 34 il y a cinquante ans hammersmith maintenant englouti dans londres etait un village situe sur la tamise a deux ou trois kilometres a l ouest de la capitale n d t 73 que j oubliai tous les desastres de la journee et que j atteignis l hopital vers minuit pour me reveiller le lendemain matin avec une fievre furieuse qui faillit terminer la ma campagne me voici maintenant gisant dans une etable dans une miserable grange pres de fontarabie la famille se compose d un paysan qui touche la quarantaine deux femmes d un certain age a moitie mortes de faim sa femme et sa belle soeur et une irlandaise d un regiment anglais qui vit ici parce qu elle ne peut vivre nulle autre part sa chambre est un grenier ou l on accede par une echelle dans l appentis un ane unique sa clochette au cou qui remue tout le temps pour eviter qu on ne le vole mon lit est forme d un peu de paille epandue avec une couverture mon sac me sert d oreiller et ma cape d edredon a mes pieds mon cheval nomme sam et ma mule eliza quand ils ont mange leur foin celle ci dresse les oreilles et semble sourire pour en obtenir davantage je griffonne ceci sur le sol moisi etendu sur le cote droit mon ordonnance est allee a irun chercher de la viande et du foin et je suis vraiment en mauvaise posture ecrit a henri a headreach35 ce matin j ai joint a ma lettre deux assignats trouves dans la maison du maire 13 novembre beverley vient de me rendre visite m a prete vingt cinq dollars36 relu les lettres posthumes et les notes que je lui destinais on m a propose de m acheter mon cheval favori refuse les chevaux espagnols sont longs des jambes du cou et du dos ils ne sont pas vigoureux comme nos chevaux de cavalerie bons tout juste pour faire de l effet dans une parade leur queue n est jamais coupee et je remarque que tous les chevaux de la peninsule sont marques au fer rouge sur la partie large de la cuisse et du cou la marque portugaise est differente de la marque espagnole un poulain est marque aussi naturellement qu un bebe est baptise 15 novembre carmichael37 est venu prendre le the avec moi la nuit derniere et il m a lu les poemes de burns 38 jusqu a onze heures 35 ce nom est difficilement dechiffrable et ni l editeur ni les descendants de wheatley ne savent qui etait ce personnage 36 le dollar espagnol valait a peu pres cinq shillings a cette epoque et le shilling un franc vingt cinq 37 c etait le lieutenant alexandre carmichael du 1er bataillon de la legion 38 robert burns est mort en 1796 mais la plupart de ses oeuvres ont ete publiees apres sa mort quelques unes venaient a peine de paraitre 74 vers minuit comme on venait de panser mes blessures et que j etais tout juste endormi mon hote me reveilla avec sa lampe pour me dire qu il y avait plusieurs hommes dehors qui demandaient le droit d entrer j ordonnai a mon ordonnance qui ronflait pres de mes betes de leur dire que la maison etait un hopital anglais et que un kilometre plus loin il y avait le village d oyarzun j entendis un bruit confus et la pluie qui tombait sur le toit au dessus de moi toutes les protestations furent vaines et ils firent irruption soudain au nombre de trente cinq avec un tambour et un drapeau ils s entasserent dans la piece ou dormaient ces pauvres gens allumerent un grand feu et demanderent du vin et du tabac je ne savais que faire connaissant la ferocite de ces racailles d espagnols je tentai de persuader mon ordonnance de charger son mousquet de me le donner puis de courir a oyarzun distant de huit cents metres pour dire au docteur kohrs 39 que je voulais deux grenadiers de la garde de l hopital par tout ce qu il y a de plus sacre ce couard avait peur d y aller et alleguait que si je restais seul je serais assassine alors je lui ordonnai de dire a mon hote subrepticement de venir me voir sans se faire remarquer je desirais en effet qu il fit ce que j avais ordonne a shernavissenar quand il reviendrait il frapperait trois fois a la porte de l etable pour que je les fisse entrer mon ordonnance le fit partir se joignit a ces racailles dans la chambre voisine et affecta de boire avec eux et de les divertir pendant ce temps je mis mon pantalon avec la plus grande souffrance et je sortis mon sabre que je cachai a ma gauche sous la paille je pla ai mes dollars sous les couvertures ou j etais etendu puis je me mis en garde et attendis avec la plus grande inquietude le signal convenu la joie bruyante et les rires qui venaient de la piece voisine accroissaient l horreur de mon recoin obscur et j entendais par intervalles le baragouin espagnol de l irlandaise dont je redoutais davantage les mauvaises dispositions et les vices que tous les bandits qui etaient avec elle j entendis tout a coup quelque chose tatonner autour de moi mon coeur battit et je sentis par dessus mon epaule une main passer sur ma poitrine et tater mes genoux le bruit se retira je decrochai la baionnette de mon ordonnance et l etreignis sous les couvertures car je m attendais a une reapparition comme je craignais que ces scelerats fussent aupres de mon grabat quand retentiraient les coups tant attendus soudain trois soldats entrerent sans armes l un tenait un 39 le docteur kohrs etait assistant du chirurgien du 5e bataillon de ligne de la legion 75 morceau de bois enflamme qu il approcha de ma figure je fermai les yeux et fis mine de dormir pendant que ses deux autres compagnons ouvraient mon autre sac place sur mes pieds pour les tenir au chaud dans ce sac je gardais du the et du sucre des biscuits et du linge sale ils le viderent completement environ cinq minutes apres qu ils furent retournes vers leurs camarades je crus entendre frapper je saisis mon epee et bondis a la porte pour ecouter j entendis trois coups otant doucement la piece de bois qui tenait la porte fermee je susurrai qui va la mon hote cria ci signor sic j ordonnai aux deux soldats qui etaient avec lui de se ruer dans la piece ou se trouvaient les espagnols et de pousser des hourras bruyants je leur recommandai de ne pas tirer et en aucun cas de ne tuer qui que ce soit je me precipitai comme je pus suivi des deux soldats et je bousculai deux ou trois hommes au beau milieu du feu un des hommes qui etaient tombes dans les flammes portait par bonheur a son cote sa giberne pleine de cartouches qui prirent feu exploserent et remplirent la piece de fumee l irlandaise s egosillait eh enseigne pitie shernavissenar sauta sur un jeune gar on et le frappa comme un fou et tout se serait passe sans accident n etait mon caractere irascible qui prit le pas sur ma raison comme je voyais la porte obstruee par les espagnols dans leur hate de s enfuir je saisis un homme par le col pour le retenir en arriere il se retourna et me frappa si violemment avec son mousquet sur mon bras arme de l epee que je tombai sur le sol d un coup d estoc ou de taille je ne sais je lui erraflai la joue a cet instant l un de mes hommes derriere moi enfon a sa baionnette par dessus mon epaule dans le sac et dans le dos de l espagnol ma tete commen a de tourner mon ordonnance me porta jusqu a mon lit et le pauvre paysan reconnaissant me servit un peu de vin et de chataignes alors j ordonnai aux soldats de barricader la porte et de monter la garde pendant deux heures alternativement puis je m endormis d un sommeil pesant jusqu a onze heures du matin carmichael vient de me quitter il est quatre heures il y a deux ou trois heures j ai de nouveau ete inquiete par quelques espagnols mais en me levant je vis a la porte un individu d aspect brutal deux fusils sur l epaule avec deux hommes derriere lui mon sang ne fit qu un tour et je le bousculai en arriere le sol etant glissant il tomba par terre dans un cliquetis de mousquets entendant un homme qui criait derriere lui caracho mot usuel aux espagnols sous l empire de la passion je saisis l un des fusils pour l attaquer mais je retombai sur mon pied infirme je ne puis m empecher d evoquer l attitude indifferente 76 de carmichael qui se tenait a l ecart et sur deux bonnes jambes je suis resolu a lui lire ce paragraphe quand il viendra ce soir la pluie degoutte maintenant a travers les tuiles au dessus de ma tete 17 novembre suis mieux marche peniblement a cause de ma cuisse des que je pourrai marcher je suis resolu a rejoindre l armee ici je finirais gele ou assassine 18 novembre visite de beverley ce matin ceux de l intendance menent la vie facile temps pluvieux et gresil 21 novembre sorti pour la premiere fois j ai croque mon petit chateau de la rive opposee planche 5 a 23 novembre fait une sortie a cheval ce matin donne a mon miserable hote deux livres de viande fraiche il n y avait pas goute depuis des annees a ce qu il dit ces pauvres paysans vivent de chataignes et de vin pique en angleterre on ne connait pas la detresse d un pays ravage par des armees en conflit 24 novembre onze heures du soir ce matin j ai ete a cheval a irun et j ai vu deux soldats espagnols mourant de faim l un gisait en pleine rue un parfait squelette et son cri oh officire inglais sic m a deprime tout au long du retour a la maison 28 novembre dix heures la soiree d hier a failli etre la derniere pour moi le soir etait remarquablement serein carmichael et moi nous flanions dans la grand rue pour rendre visite a hender son 40 quand nous atteignimes le pont a mi chemin d irun nous nous penchames pour bavarder et regarder le courant quelques muletiers passerent et l un d entre eux monte sur sa mule avec un baril d aqua dentae41 de chaque cote mena sa 40 il s agit de l enseigne john henderson de l artillerie de la legion 41 l aguardiente nom commun de l alcool en espagne a cette epoque a stable in a miserable barn near fuenterrabia plate 5a my little castle plate 5b the house at ahetze is situated in a thick wood 78 bete si pres que le tonnelet me heurta a la hanche et manqua de me faire passer par dessus le pont me ressaisissant je le rejoignis aussitot il continuait sa route en sifflotant sans se troubler je le fis basculer d un revers de ma main gauche il remonta rapidement en me vouant au diable avec dix mille carachos mais je lui envoyai mon poing sur l estomac et le fis chanceler pensant lui avoir rendu son compte je revenais a carmi chael en boitant quand celui ci s ecria soudain prends garde wheatley me retournant je vis ce sinistre individu pointer sur moi sa carabine il fit feu a l instant meme la balle siffla sur ma droite et tomba a cinq ou six pas devant carmichael qui aussitot s elan a a ses trousses mais l individu s esquiva par dessus le fosse nous saisimes sa mule et la livrames au depot de l intendance ces muletiers sont tres nombreux et monopolises par l intendance ils re oivent un dollar par jour et par bete et en plus leur ration ils ont aujourd hui quatorze mois d arriere et c est un excellent gage pour notre securite la plupart de ces canailles portent de longs couteaux dans leur culotte et ils ne se font aucun scrupule de s en servir a l occasion toujours sur le meme air ils improvisent selon l inspiration plus un muletier peut coudre de boutons sur sa veste plus beau il se croit planche 6 ils boivent les liqueurs qui leur sont confiees pour le transport et remplacent ce qui manque dans leur tonnelet par de l eau salee c est un breuvage a donner la nausee on leur reduit leur salaire s ils perdent les bagages qui leur sont confies ils sont armes de carabines et en hiver il est facile de suivre a la trace le chemin que parcourent leurs troupeaux il suffit de se reperer aux cadavres qui tombent epuises de fatigue et d inanition actuellement il y a des milliers de ces muletiers employes par l intendance et ils sont si habitues a etre cahotes par leurs montures et leurs montures sont si habituees a sentir leurs cavaliers somnoler que dormant chevauchant ou avan ant ils ne font plus qu un ces transporteurs s enivrent de temps en temps mais pas jusqu a en faire une habitude comme mes compatriotes pendant leurs longues peregrinations ils dorment sous une haie ou dans un fosse je les ai souvent entendus bavarder pendant leurs interminables chevauchees a travers fondrieres ou marecages par les landes ou par les forets parmi les ronces ou bien les halliers sombres nous devons toujours nous tenir prets a la bagarre avec eux car ils sont armes de courtes carabines et de longs couteaux et qu ils sont des voleurs et des assassins notoires 80 la bonne education n est pas leur fait ils prennent toujours la partie la meilleure de la route et ne se rangent jamais a quelque classe qu appartienne la personne qui passe et aussi respectable qu elle paraisse nous avons constamment des echauffourees avec eux et je me suis plus d une fois affronte follement a eux 42 les maisons c est a dire les fermes sont toutes sur un seul et meme modele tout en toit et rien a l interieur tout est multum in parvo la plupart n ont pas de cheminee mais laissent s echapper la fumee a travers les tuiles les poutres ressemblent donc a la charpente d une maison en partie devastee par le feu la maison ou je vis maintenant est du type que ie viens de decrire toutes ces familles pauvres possedent un ane qui leur sert a porter du bois ou du combustible et c est tres bien aucun impot ne peut les priver de ce luxe toute la famille s entasse autour du feu comme chez les irlandais les plus arrieres chaque jour leur derniere visite est pour leur bete apres lui avoir donne sa provende ils la quittent mon pauvre hote ou sa soeur me reveillent toutes les deux heures pour garnir sa mangeoire ils se rendent compte qu elle est vide au silence d une petite clochette que l ane porte sous sa machoire ce sont les bovins qui tirent les attelages au pays basque ces boeufs sont petits et bruns tout a fait comme notre race d alderney43 les paysans du pays basque vivent de mais et de chataignes qu ils melangent pour en faire une pate excessivement lourde a l estomac ils en font des crepes qu ils rotissent au feu les campagnards ont une maniere particuliere de labourer leurs champs avec un instrument semblable a une fourche a trois dents seulement mais beaucoup plus longues qu a l ordinaire et incurvees a la pointe quand deux ou trois personnes des deux sexes travaillent ensemble sur une meme ligne il est curieux de voir comme leurs mouvements sont rythmes 42 le judge advocate general ecrit dans son journal en janvier 1814 on doit a nos muletiers la paye de vingt et un mois ils ont des fa ons d agir propres a eux et personne ne peut les controler une seule chose les retient a notre service et c est une espece d esprit de corps ainsi que la crainte de perdre tout droit a leur paye nous devons endurer sans recours leurs fraudes et leur negligence je puis citer ce fait en exemple un troupeau de mules qui devait nous livrer 24 000 livres d orge ici a cinq lieues de pasages ne nous en a apporte que 18 000 sans s en cacher comme si nous en etions convenus ils ont garde la difference sans doute pour en tirer de l argent larpent the private journal of judge advocate f s larperit ii 233 43 il s agit de la race appelee blonde des pyrenees n d t 81 ils retournent une grande quantite de terre en tres peu de temps par ce procede 44 il y a une categorie d etres qui paraissent sortir tout droit de l enfer ils sont originaires des asturies ils voyagent sur d immenses etendues avec d enormes cargaisons de beurre planche 7 leurs oreilles et leur cou sont surcharges de medailles d argent et c est le plus repugnant specimen d humanite que j aie jamais vu 29 novembre un officier espagnol vient de quemander a l instant un logement pour la nuit dans ma piece je le lui ai refuse car je hais les espagnols bien plus que les fran ais 45 30 novembre minuit passe la journee a fontarabie avec beverley que j ai rencontre a l eglise d irun j ai entendu un orchestre jouer pendant l office l execution etait admirable les tambours fran ais semblables a ceux des espagnols et le rythme est plan plan plan plan ran tan plan plan plan plan beverley doit envoyer chercher demain mon eliza que je lui ai vendue trente dollars car un ordre emanant du quartier general enjoint a tous les subalternes de ne garder qu une seule bete j ai decide de m en aller apres demain beverley m a promis de m envoyer une mule et un muletier pour rejoindre mon regiment mais ou trouver mon regiment la est la difficulte car je n en ai plus entendu parler 1er decembre fait mon paquetage46 donne huit dollars a mon hote il a ecarquille les yeux d etonnement et m a prodigue un million 44 wheatley nous decrit ici un instrument appele laya et que les basques qui revenaient soit du perou soit d amerique centrale ont importe avec les premiers grains de mais ils ont donc importe dans leur pays a la fois la plante et la fa on de la cultiver en tous points comme ils l avaient vu faire chez les azteques on trouve encore de tels instruments a de rares exemplaires oublies dans des fermes isolees et oui etaient encore en usage il y a vingt ans notamment en guipuzcoa n d t 45 le meme sentiment se retrouve dans les recits de tous les contemporains voir le journal de woodberry paris pion n d t 46 peut etre le lecteur sera t il heureux de savoir quels sont les objets de premiere necessite dont la plupart des officiers sont obliges de se contenter en temps de guerre je lui dirai ce que j emportai dans deux petits porte manteaux qui devaient etre d un poids egal afin d etre places de chaque cote du bat d une mule dans un de ces porte man y aidart uothdiy h g tz c s cambo fbritdrablc il iruriij hcad f urru5 ib
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