article | L’invasion du Pays Basque français en 1813-1814 | Pierre Hourmat (1923-) | Notice | Dans le bulletin |
illustration | Passage de la Bidassoa (7 octobre 1813) | Martinet (-) | Notice | Dans le bulletin |
illustration | Combat de la Nivelle et de la Nive (8-13 novembre 1813) | Martinet (-) | Notice | Dans le bulletin |
article | Livre d’or | Notice | Dans le bulletin | |
article | Société des Amis du Musée Basque Conseil d’administration du 31.05.1966 | SAMB (-) | Notice | Dans le bulletin |
article | Assemblée générale du 15.12.1967 | SAMB (-) | Notice | Dans le bulletin |
sommaire l invasion du pays basque fran ais en 1813 1814 p hourmat chroniques n 35 3e periode n 13 i trimestre 1967 zzzu j ayonne h53s societe des amis du musee basque le bulletin du musee basque fonde en 1924 3m9 periode a partir de 1964 publie des etudes relatives au developpement du musee des notices nombreuses et detaillees sur les objets qui entrent dans ses collections des chroniques permettant de suivre les diverses formes de son activite enfin la liste de ses acquisitions les notices constituent en particulier un vaste repertoire interessant l histoire les arts et traditions populaires de bayonne et du pays basque le bulletin est a ce titre echange avec les publications des societes savantes de france et de l etranger articles du bulletin les articles publies dans le bulletin restent l oeuvre exclusive et personnelle de leurs signataires le comite du musee basque n est pas solidaire des theories ou opinions qu ils expriment conditions de publication l ensemble des fascicules paru dans l annee constitue un tome avec pagination suivie et table des matieres vente au numero le fascicule france 4 f etranger port en plus abonnement 10 f compte des cheques postaux societe des amis du musee basque bordeaux n 2718 14 adresser la correspondance a m le directeur du musee basque 64 bayonne b p telephone 25 08 98 iker umfl z47q chateau neuf 15 place paul bert 64100 oaiona bayonne l invasion du pays basque fran ais en 1813 1814 nous ne pretendons pas ici presenter une etude d ensemble de l invasion du pays basque fran ais par l armee de wellington en 1813 1814 en particulier nous n avons pas l intention d en traiter les aspects militaires cette histoire a deja ete retracee dans le detail par divers auteurs de memoires et historiens de l invasion du midi de l empire fran ais 1 mais il nous est apparu que les consequences materielles et morales de l invasion du pays basque fran ais meritaient de retenir notre attention les charges materielles et les souffrances humaines que l invasion entraina pour les populations du pays basque n ont guere interesse les historiens militaires le depouillement de la tres importante serie fi ciii des archives nationales nous en a convaincu 2 1 arch na fi c iii b p 10 et 11 ces dossiers contiennent la correspondance du prefet lettres adressees au ministre de l interieur avec parfois pieces a l appui arretes prefectoraux et celle des sous prefets de bayonne de mauleon des maires de ces deux arrondissements lettres adressees au prefet la correspondance du prefet de vanssay a ete utilisee par vidal de la blache mais partiellement et comme l ont ete les correspondances des autres prefets du midi pour plus de commodite et pour eviter de trop frequents rappels de sources tous les extraits de lettres et autres pieces tirees de ces deux dossiers sont cites entre guillemets a fi c iii b p 10 appartiennent les documents dates de 1811 au 31 decembre 1813 a fi c iii b p 11 appartiennent les documents dates du 1er janvier 1814 au 15 mars 1814 la serie fi bll b p contient quelques pieces interessant l administration pendant l invasion de 1813 1814 2 dans l imposante bibliographie tant fran aise qu anglaise nous avons retenu joseph pellot memoire sur la campagne de l armee fran aise dite des pyrenees en 1813 et 1814 de l imprimerie de duhart fauvet bayonne 1818 edouard lapene campagnes de 1813 et de 1814 sur l ebre les pyrenees et la garonne toulouse 1823 2 avant l invasion l insecurite frontaliere 1811 1813 au lendemain des capitulations de bailen et de cintra juillet aout 1808 la reprise en main de l espagne par l empereur en personne novembre 1808 janvier 1809 n avait pas empeche les guerillas de prendre quelque ampleur en particulier non loin de nos frontieres pyreneennes en navarre des 1809 la guerre du peuple contre l envahisseur creait une grande insecurite xavier mina l ancien etudiant de sara gosse devenu chef de bandes fut fait prisonnier et envoye a vincennes des mars 1810 son oncle francisco espoz y mina devint des lors le plus dangereux et le plus remarquable des chefs de guerilleros ce paysan navarrais rallia les debris de la bande de xavier mina pour mener de la haute vallee de roncal un feroce combat celui que l on appellera le roi de navarre 3 et qui s intitulait colonel et commandant general de tous les guerilleros de navarre avait cree un systeme original et efficace de douanes aux frontieres fran aises les droits etaient per us sur les marchandises en provenance de la france en 1810 gendarmes et soldats fran ais ne purent aneantir la bande de mina dont l effectif s elevait a trois ou quatre mille hommes 4 pendant les mois d avril et de mai 1811 la population et les autorites de baigorry craignaient une incursion des troupes de mina et de son lieutenant cholin le bruit courut que quatre mille hommes sous leurs ordres se rapprochaient de la frontiere on apprit que les insurges espagnols etaient furieux que leurs parents n aient pas ete compris dans l amnistie de sa majeste le roi joseph a tous les prisonniers de pampelune espoz y mina annon ait comme represailles les mesures les plus hostiles aux populations fran aises des frontieres ainsi comptait il venger ses parents enfer clerc campagne du marechal soult dans les pyrenees occidentales en 1813 1814 paris 1894 j b dumas neuf mois de campagne a la suite du marechal soult paris 1907 vidal de la blache l evacuation de l espagne et l invasion dans le midi juin 1813 avril 1814 paris 1914 ouvrage essentiel comme le montre la revue des sources en fin du t ii en 1964 une exposition a ete organisee par le docteur pialloux a saint jean de luz sur le theme napoleon et le pays basque elle reunissait de nombreux documents sur la retraite de 1813 la campagne du pays basque les generaux qui se sont battus en pays basque le labourd a l heure de la retraite catalogue 1964 saint jean de luz 3 lucas dubreton napoleon devant l espagne 1946 4 en decembre 1810 des insurges espagnols caches a lessaca frontiere espagnole s appretaient a franchir la frontiere le sous prefet de bayonne en fut informe et donna l ordre de mettre sur pied des gardes nationales des communes voisines et de multiplier les patrouilles de surveillance s agissait il des hommes de mina 3 mes dans les ignobles cachots de pampelune n ajoutait on pas que les guerilleros navarrais voulaient s emparer d otages qui puissent repondre de leurs familles on les soup onnait en particulier de vouloir enlever mme la baronne harispe femme du general elle residait a lacarre le prefet des basses pyrenees de vanssay pouvait croire que ces alarmes etaient exagerees il prit cependant un certain nombre de mesures propres a rassurer les populations des cantons basques frontaliers le sous prefet de mauleon detchepare se rendit a saint etienne de baigorry il constata que le meilleur esprit regnait dans la population jeunes et vieux etaient decides a marcher contre les brigands le sous prefet organisa les compagnies de la garde nationale dont l effectif total s elevait a 1 060 hommes il en confia le commandement au juge de paix du canton homme rempli de zele et parent du general harispe le commandant de la garde nationale etait place sous les ordres du commandant des troupes de ligne ces dernieres fortes de 250 hommes avaient ete detachees par le general monthyon les maires du canton de baigorry re urent des instructions prefectorales precises un service de nuit fut organise pour les gardes nationales dans les vallees ou quelque surprise etait a craindre5 les pasteurs baigor riens qui paissaient leurs troupeaux sur les memes paturages que les pasteurs espagnols etaient d excellents espions la crainte d une incursion des bandes de mina en territoire fran ais exagerait la portee de certains incidents frontaliers nes du brigandage et de la contrebande endemiques en ces secteurs le prefet crut bon de prendre un certain nombre de mesures il fit diriger sur le poste de sainte engrace un detachement de la compagnie de reserve du departement la haute soule venait d etre le theatre d actes graves de brigandage quatre brigands espagnols armes de fusils ran onnaient fran ais et espagnols qui empruntaient le defile de la pan thiere de sainte engrace en de a de la frontiere un habitant de sainte engrace et un habitant d al ay avaient ete tues pour avoir voulu leur resister des la fin du mois de mai 1811 le detachement de la compagnie de reserve commande par le lieutenant rieublan fut rappele a pau mais il fut remplace par des troupes detachees dans la haute soule par le general comte de monthyon la contrebande preoccupait durant cette meme periode les autorites fran aises malgre la rigueur de la loi sur les douanes ecrivait le prefet les contrebandiers montrent beaucoup d audace 6 des denrees coloniales etaient introduites dans les cantons basques et de la dans tout le departement 5 en ces circonstances de vanssay se felicita du zele dont fit preuve le sous prefet detchepare il semble vouloir racheter les reproches de mollesse et de negligence qu il avait pu encourir anterieurement 4 ces marchandises viennent de valence les anglais les y apportent puis elles arrivent dans des entrepots places sur la frontiere de l aragon et de la navarre par convois que protegent des escortes d insurges espagnols de tels faits en disaient long sur l efficacite de la surveillance et de l administration fran aises dans l espagne du roi joseph le prefet de vanssay prit de nouvelles mesures de repression en accord avec les chefs militaires que la mise en etat d alerte de la frontiere mettait a meme de mieux controler les vallees et les sentiers frontaliers ces diverses mesures destinees a renforcer la securite et la surveillance en ce printemps 1811 ne s avererent pas inutiles le 6 juin une bande d insurges espagnols aux ordres de mina fit une audacieuse incursion dans quelques communes du labourd a 3 heures et demi du matin un millier de guerilleros et une cinquantaine de cavaliers for aient le passage du pont de behobie un faible detachement de troupes fran aises et les quelques douaniers qui se trouvaient la durent se replier hativement la bande de mina se dirigea sur hen daye les espagnols s y emparerent de divers papiers et argent deposes dans le batiment de la douane puis la bande prit la direction d urrugne qu elle paraissait vouloir incendier mais prenant la route qui conduisait au fort socoa elle se heurta a un detachement fran ais de 300 hommes disposant d une piece d artillerie ce detachement se tenait la depuis la veille le general monthyon avait eu la precaution de l y envoyer pour renforcer la garde nationale peut etre avait il ete informe a temps de l incursion projetee par mina une simple fusillade devait suffire pour faire reculer les hommes de mina vers les hauteurs de la bidassoa ou ils avaient laisse prudemment un assez fort contingent de reserve finalement les espagnols repasserent en hate la bidassoa talonnes par le detachement fran ais renforce de gardes nationaux d urrugne les hommes de mina ne purent incendier le pont de behobie les pertes en hommes furent evaluees dans un rapport prefectoral a trois morts et un prisonnier du cote espagnol et a deux blesses du cote fran ais mais les espagnols avaient pu emmener avec eux leurs blesses 6 les decrets de berlin et de milan instaurant et renfor ant le blocus avaient aggrave les sanctions prevues par la loi sur les douanes le decret du 18 octobre 1810 creait les cours prevotales des douanes dont les grands prevots siegeaient en epee l art 15 merite d etre cite les entrepreneurs de fraude en marchandises et denrees prohibees les assureurs les interesses et les complices les chefs de bande directeurs et conducteurs de reunions de fraudeurs en marchandises prohibees seront punis de 10 ans de travaux forces et de la marque des lettres v d le tout sans prejudice des dommages interets envers l etat l art 16 prevoyait pour les simples porteurs des peines correctionnelles s il y a en leur faveur des circonstances attenuantes par ailleurs ils etaient places sous la surveillance de la haute police pour un temps de cinq a dix ans le meme decret etablissait une cour prevotale des douanes a bayonne siege d une direction des douanes coll lois duvergier 5 le prefet de vanssay se felicita du zele deploye dans cette affaire qui pouvait avoir des consequences plus graves par le sous prefet de bayonne le general monthyon la garde nationale d urrugne des dispositions furent prises pour attaquer bera ou la bande d espoz y mina s etait probablement refugiee avant de rejoindre bayonne ou il devait se faire rendre compte de l affaire du 6 juin de vanssay crut devoir prevenir de semblables violations du territoire de l empire sur les autres points de la frontiere en soule et en bearn par la mise en etat d alerte des gendarmes douaniers et gardes nationaux au dela de la frontiere navarraise les troupes des generaux reille et caffarelly poursuivirent les brigands espagnols et navarrais ces derniers se rejeterent vers la frontiere dans les derniers jours du mois de juin crutchague lieutenant d espoz y mina et ses volontaires de navarre furent battus au carascal la nouvelle de la mort de crutchague se repandit et le prefet de vanssay crut pouvoir en informer le ministre de l interieur le 21 juin trois jours apres suivait le dementi celui que l on avait dit mort au carascal venait d attaquer le poste de roncevaux a la tete d un millier d hommes le poste etait defendu par 250 gardes nationaux des basses pyrenees sous les ordres de l energique et valeureux chef de bataillon lalanne la bataille but breve et violente on se battit a portee de pistolet mais grace aux sages precautions prises par lalanne les hommes de crutchague se retirerent un lieutenant et six hommes furent blesses du cote fran ais sa majeste ecrivit le prefet sera satisfaite d apprendre la conduite des gardes nationaux de roncevaux en tournee dans les cantons frontaliers debut juillet le prefet eut la satisfaction de trouver partout les citoyens reunis en compagnies de gardes nationales et prets a repousser toute nouvelle invasion des espagnols dans les mois qui suivirent l affaire du 6 juin de nouveaux actes de brigandage et de contrebande furent reprimes sur la frontiere navarraise plus serieuse devait etre l alerte de decembre 1811 dans les premiers jours du mois d inquietants rapports parvinrent au prefet espoz y mina aurait tenu un veritable conseil de guerre avec ses principaux lieutenants et decide de franchir a nouveau la frontiere il avait choisi cette fois ci le secteur frontalier de l arrondissement de mauleon projetant de ravager les communes voisines et de mettre a contribution les villages des environs de saint jean pied de port des que la neige recouvrirait les montagnes le prefet enjoignit au sous prefet de mauleon de se rendre immediatement dans le canton menace et d y organiser sept a huit cent gardes nationaux sedentaires a la premiere alerte ces derniers devaient se reunir aux trois ou quatre compagnies de la garde nationale d elite qui composaient la garnison de saint jean pied de port evoquant les evene 6 ments de 1793 le prefet pouvait compter sur la bravoure bien connue des basques de nos montagnes par le meme courrier il engageait le general monthyon a faire visiter la citadelle de saint jean pied de port inspection destinee a controler sa mise en etat de defense quelques jours plus tard un engagement mit aux prises en navarre espagnole les brigands de mina et de curutchague avec un detachement de la garde nationale d elite commandee par le chef de bataillon lalanne et de chasseurs de montagne le 19 decembre les 300 hommes de lalanne qui escortaient un chargement de boulets et de bombes d orbaicetta destine aux troupes de ligne de pampelune furent attaques pres de zubiny par les guerilleros navarrais ces derniers tenterent d encercler l escorte mais n y etant point parvenus ils se retirerent malgre leur superiorite numerique le chef de bataillon lalanne put temoigner du courage de ses officiers et soldats tous du departement des basses pyrenees en ces mois de l hiver 1811 1812 mina abandonna ses projets d incursion en navarre fran aise en avril 1812 il remportait un dernier triomphe sur la route de salinas un convoi de prisonniers et de malades escorte par les troupes fran aises fut surpris dans la gorge d arlaban mais six mois plus tard les bandes de mina reapparurent sur la frontiere labourdine la commune de sare fut le theatre d une nouvelle et grave violation du territoire de l empire l affaire de sare nous est connue grace aux rapports du commissaire general a bayonne devilliers du maire de sare dithurbide du lieutenant des douanes courtade rapports adresses au sous prefet de bayonne et au prefet de vans say le 8 octobre 1812 a cinq heures du matin quatre a cinq cents insurges espagnols commandes par le lieutenant de mina cholin debouchaient sur la place de sare une premiere colonne se dirigea rapidement vers la maison commune y enfon a les portes s y empara des armes destinees a la garde nationale de la commune et fit prisonniers le receveur des douanes et trois preposes qui residaient la un quatrieme prepose se blessa en se sauvant par la fenetre les espagnols firent main basse sur la caisse de la douane le cheval et les armes du receveur pendant ce meme temps une autre colonne s etait dirigee vers la maison du maire celui ci eut tout juste le temps de s echapper en simple chemise mais son beau frere le sieur ducassou percepteur a vie de la commune fut oblige de suivre les espagnols ces derniers s emparerent de sa caisse ainsi que d un lot important de chemises deux autres maisons de sare furent egalement pillees cependant avertis de ces evenements les maires de saint pee et d ascain reunissaient leurs gardes nationales commandees respectivement par les sieurs goyheneche et payes dirigees rapidement sur sare elles ne purent arriver a temps pour delivrer les prisonniers on avisa alors au moyen de 7 les liberer un espagnol et deux femmes revenant des eaux de cambo furent retenus comme otages on ecrivit au chef des insurges qui accepta de proceder a l echange le 9 octobre au soir les prisonniers fran ais etaient de retour a sare i l affaire de sare revelait une curieuse permeabilite de la frontiere labourdine aux entreprises des insurges espagnols elle suscita quelques commentaires attendus du prefet de vanssay j ajouterai ecrivit il une conjecture sur le motif de cette affaire les insurges espagnols ont brise les armes volees pendant leur retour alors qu ils pouvaient les transporter facilement en espagne en ce qui concerne l argent ils n ignoraient pas que les comptables en gardent peu dans leurs caisses par ailleurs la troupe de cholin jusqu ici employee a la perception des droits etablis par mina n a jamais agi offensivement elle s est toujours montree l appui de nos contrebandiers au point de leur offrir le secours pour introduire des marchandises prohibees ainsi le prefet pouvait il supposer que la bande de cholin avait voulu s assurer la personne du maire parce qu il etait ennemi de ce commerce cette expedition punitive aurait ete un acte de represaille contre le maire dithurbide qui deployait trop de zele dans la repression d une contrebande plus que jamais anti nationale 6 bis ainsi aux frontieres de l empire napoleon espoz y mina avait mis en place des barrieres douanieres destinees a financer ses bandes par la perception de droits sur les marchandises venues de france et destinees aux fran ais de l espagne josephienne par ailleurs il favorisait la contrebande des produits coloniaux prohibes en france ces derniers provenaient d entrepots considerables situes pres de la frontiere parmi ces produits de contrebande le prefet citait la cochenille et la vanille en ces temps d insecurite la contrebande demeurait fort active sur nos frontieres rapprochant dans un commun interet insurges navarrais et contrebandiers basques fran ais pendant l hiver 1812 1813 les brigands espagnols inquieterent maintes fois les autorites et les populations des cantons frontaliers c est ainsi que dans la nuit du 15 au 16 fevrier seize brigands espagnols parurent a la croix des bouquets ils se retirerent sans rien faire mais non sans avoir seme l alarme dans les communes voisines le lendemain ils reparurent a la limite de la commune d urrugne le soir ils se retirerent en tirant quelques coups de fusil qui blesserent plusieurs betes a laine les gardes nationales des communes voisines furent mises en alerte et multiplierent les patrouilles 6 bis on trouvera quelques precisions et quelques divergences dans le recit que fait haristoy de l affaire de sare p haristoy recherches historiques sur le pays basque tome ii galerie basque de personnages de renom jean biaise goyeneche de saint pee sur nivelle 1778 1849 8 ainsi a la veille de l invasion du territoire fran ais par les armees de wellington les populations frontalieres et les autorites du departement s inquietaient elles des incursions d insurges espagnols et de l audace de leur chef de bande espoz y mina et de ses lieutenants crutchague et cholin il etait difficile de discerner dans ces actes de violation du territoire de l empire la part du brigandage et de la contrebande de celle d actes de represailles et de resistance nationale mais l evolution de la situation en espagne le reflux des armees fran aises vers la frontiere du nord et bientot leur debandade au lendemain de vittoria 21 juin 1813 allaient poser des problemes bien plus graves aux autorites du departement et faire connaitre aux populations du pays basque les souffrances de l invasion l invasion du pays basque chronologie sommaire il nous parait indispensable de rappeler brievement le cadre chronologique de notre etude tout commen a par le desastre de vittoria ou le 21 juin 1813 wellington ecrasait l armee du roi joseph la panique qui s empara de l armee fran aise la fit refluer dans le plus grand desordre vers la frontiere le 12 juillet le marechal soult arrivait a bayonne pour prendre le commandement des forces fran aises apres les avoir organisees il lan ait une offensive destinee a degager pampelune assiegee la bataille de sorauren 28 juillet ruina ses projets desormais le duc de dalmatie s en tint a une defensive que la lenteur et la prudence de wellington semblaient favoriser des premiers jours d octobre 1813 aux derniers jours de fevrier 1814 l invasion du pays basque par les armees anglo portugaises de wellington renforcees par les bandes de guerilleros espagnols se deroula en deux etapes essentielles au lendemain des batailles de san marcial et de vera le passage de la bidassoa preluda a l occupation du labourd meridional octobre 1813 le 9 novembre l ennemi couchait a urrugne ascain sare ainhoa espelette souraide saint pee et quelques jours plus tard s installait a bidart arrauntz arbonne arcangues ainsi fin novembre 1813 tout le labourd compris entre le littoral et la rive gauche de la nive se trouvait aux mains de l ennemi l avance des armees de wellington marqua un temps d arret sur la rive gauche de la nive et face a la place forte de bayonne en janvier fevrier 1814 l avance des allies reprit au dela de la rive gauche de l adour les combats d helette de garris amenerent les anglo portugais sur la bidouze et bientot sur le gave mauleon fin fevrier 1814 tout le pays basque est occupe a l exception de la haute nive avec s t jean pied de port 10 ainsi du passage de la bidassoa a la bataille d orthez on vit refluer sur les provinces basques du labourd basse navarre et soule les quelque 50 000 hommes du marechal soult et s avancer les 65 000 hommes de l armee anglo portugaise de wellington renforces sur leurs arrieres et sur leurs ailes des bandes espagnoles dont les effectifs indetermines augmenterent tout au long de la campagne theatre de la retraite desordonnee des armees d espagne au lendemain de vittoria base de depart d une malheureuse contre offensive theatre de guerre et d invasion le pays basque souffrit durement en particulier dans les secteurs labourdin et baigorrien durant ces longs mois de mauvaise saison lendemains de defaite juin juillet 1813 apres la defaite de vittoria l armee du midi reflua en desordre vers la frontiere navarraise 7 la correspondance du prefet de vanssay temoignait de la grave desorganisation qui avait atteint nos forces lorsque celles ci se presenterent aux frontieres de l empire toutes les routes menant de la frontiere espagnole a saint jean pied de port offraient le spectacle le plus affligeant elements de cavalerie et d infanterie employes des administrations de la guerre et du roi joseph femmes en grand nombre domestiques et betes de somme encombraient pele mele sentiers passages et routes conduisant a saint jean pied de port le moindre soldat emmenait avec lui un cheval une mule un ane pour le transport de ses bagages tel autre pliait sous le poids de ce qu il portait on citait l exemple d un colonel qui faisait suivre 36 chevaux ou mulets lui appartenant aussi le prefet suggerait il la premiere chose serait je crois de debarrasser cette armee de tout ce miserable attirail une multitude de fuyards se deversait sur tous les cantons frontaliers et pillait les maisons isolees ce fut le sort de la maison de feu m le senateur far gues appartenant a son fils sous prefet a autun 8 une lettre du chef de bataillon lalanne commandant la garde nationale d elite des basses pyrenees au general de division baron lhuil lier commandant d armes a bayonne relatait certains episodes de l evacuation de roncevaux et d orbaicetla le chef 7 en particulier le depart du roi joseph et de la cour d espagne le 25 juin fut le signal d une lamentable deroute tous les fonctionnaires residant a pampelune ou qui s y etaient refugies s empresserent de vider les lieux a la suite du roi vidal de la blache tome i la retraite apres vittoria op cit 8 fargues natif de saint jean pied de port ancien membre du conseil des cinq cents nomme senateur au lendemain de brumaire et tresorier du senat en 1803 mourut subitement le 28 septembre 1804 dans la maison de campagne de bertholet a auteuil son fils avait ete nomme auditeur au conseil d etat en 1809 et fut successivement intendant de la carniole provinces illyriennes intendant en espagne sous prefet cl au tun 11 de bataillon lalanne ayant re u du comte gazan l ordre de rejoindre saint jean pied de port obtint cependant du general villatte l autorisation de prolonger de vingt quatre heures son sejour a roncevaux il put ainsi garantir du pillage l abbaye royale qui sous tous les rapports avait droit a la reconnaissance des fran ais par contre lalanne vit avec le plus grand regret l evacuation des forges d orbaicetta ou malgre nos soins ceux du capitaine epailly et de m bar baste il etait reste des projectiles qu on n avait pu emmener a saint jean pied de port a roncevaux lalanne avait pu sauver tout ce qu il avait soit 18555 cartouches 2 caissons de cartouches a fusil de rempart 8 fusils de ce calibre un caisson de grenades 163 toiles de paillasses 193 couvertures de laine quant a la reserve de froment qui s y trouvait elle avait ete cedee aux divers etats majors de passage a roncevaux mais l energique et valeureux chef de bataillon fut le temoin impuissant de scenes infamantes et revoltantes fuyards et traineurs ravagent et pillent tout sur leur passage on s est porte jusqu a violer en sa presence la femme du fournisseur lapiedre a la fonderie je me dispense de vous en dire davantage terminait lalanne ce ne fut la qu une des scenes qui marquerent l entree scandaleuse de l armee du midi dans les vallees de la haute nive 9 elles accrediterent les bruits les plus sinistres qui circulerent dans le pays basque et a bayonne dans les derniers jours du mois de juin le prefet de vanssay fut le temoin a bayonne du depart precipite de familles entieres parmi les plus riches les objets les plus precieux etaient expedies a bordeaux de tels faits repandirent l alarme dans le departement voisin cependant les generaux pensaient qu il y avait avantage a laisser faire la consommation et l encombrement s en trouveraient diminues dans la place forte ces evenements consecutifs a la catastrophique retraite de navarre prefiguraient les souffrances et les charges qui desormais seraient le lot des populations du pays basque de la conduite et de la situation des troupes fran aises au pays basque de l ete 1813 a la fin de l hiver 1813 1814 l indiscipline l indiscipline des troupes fran aises revenues battues d espagne fut l objet de plaintes continuelles reiterees de la part des populations et des autorites administratives de tous les cantons occupes 9 vidal de la blache op cit souligne l attitude genereuse des populations basques les maires plaiderent l ignorance de ces soldats debandes les familles basques ouvrirent leurs armoires ou elles venaient de faire leur provision de pain et de mais pour la semaine entiere la conduite des soldats de l armee du midi n en fut que plus scandaleuse 12 des le 7 juillet le prefet en tournee dans les vallees du bearn signalait au ministre de l interieur que toutes les communes occupees continuaient a souffrir de l indiscipline de nos troupes de tous cotes lui parvenaient les details les plus affligeants le lendemain de vanssay recevait une longue lettre du sous prefet lom de bayonne tous les mouvements de troupes dans le secteur de mendionde saint jean pied de port espelette saint pee achevaient de ruiner le pays non seulement par suite des inevitables requisitions mais encore par les multiples mefaits des maraudeurs nos soldats ecrivait lom ont pille le 7 juillet plusieurs communes de la frontiere a cambo 300 trainards devasterent un quartier on sonna le tocsin le maire arma les habitants et ils chasserent cette canaille deux soldats qui avaient tire sur les habitants furent arretes par la garde nationale et envoyes a bayonne le general lhuillier declara au sous prefet qu il les ferait fusiller le meme jour jatsou halsou espelette sare subirent le meme sort que cambo les chefs y donnerent l exemple du pillage aussi le sous prefet envoyait il partout des armes pour se defendre de ces vandales le 11 juillet le prefet de vanssay en tournee a saint j ean pied de port y etait le temoin des actes d indiscipline de nos soldats qui desolaient les communes dans tous les mouvements que faisait l armee le 9 juillet la division darmagnac passant la nive pillait une partie de la commune de larressore ces habitudes d indiscipline et de pillage avaient ete prises par les soldats en espagne a la veille de l offensive de soult certains ne declaraient ils pas ouvertement que le seul attrait d un retour en espagne residait dans le fait qu ils pourraient reprendre leurs habitudes de pillage et de mauvaise conduite apres l echec de sorauren 4 a 5000 soldats et trainards passerent par la haute nive dieu sait ce qu ils nous ont fait souffrir ecrivit le maire de saint etienne de baigorry au prefet le 3 aout 1o des les premiers jours de juillet de severes mesures s imposaient pour retablir la discipline l ordre du jour du general commandant la 11e division baron lhuillier imprime a bayonne par duhart fauvet deferait au conseil de guerre tout militaire qui se permettrait d exiger de l habitant autre chose que le logement il en serait de meme pour les officiers qui tolereraient le plus petit de ces exces nous savons ce qui en advint soult prenant en main le commandement 10 l offensive en navarre a la fin de juillet reporta pendant une semaine ces brigandages au dela de la frontiere 1200 gendarmes et 400 a cheval fermaient la marche derriere ces bandes redoutables que les sujets de l empereur n osaient pas esperer de ne plus revoir lorsqu elles revinrent battues on les vit commettre en territoire fran ais les memes exces que les troupes les plus indisciplinees dans une ville prise d assaut vidal de la blache tome i p 170 la correspondance des generaux gazan reille celle de thouvenot et de soult confirment la gravite des actes de pillage dans le labourd 13 des armees se preoccupa d y restaurer une discipline propre a leur redonner quelque valeur militaire et a satisfaire les populations dont on se preoccupait de maintenir le bon esprit ce fut en vain car l ordre du jour du 20 juillet ne devait etre que le premier d une serie d ordres qui temoignaient suffisamment de l impuissance des efforts sinceres de soult ordres du 4 aout du 7 septembre et du 12 octobre 11 la cavalerie faisait preuve du plus facheux etat d esprit sa conduite dans les cantons basques fit l objet de plaintes continuelles le 23 aout le maire d ascain theillary dressait le tableau de la deplorable situation dans laquelle se trouvait sa commune les chevaux laisses libres dans les champs dont on a enleve les clotures devastent le mais tout sera consomme avant trois jours a saint pee sur nivelle la detresse de la commune alarmait le maire detchevers qui demandait au sous prefet de bayonne de le debarrasser de cette cavalerie le 28 aout 18i3 a souraide des bandes de vingt trente quarante soldats se repandaient dans la commune et y enlevaient tout le maire doyhar abal assistait impuissant a cette devastation de la commune qui n aurait bientot plus une pomme non loin de la a urrugne le paysan etait mis au desespoir par l indiscipline et le pillage de nos soldats balanque maire en fit le rapport au sous prefet de bayonne le 28 aout 1813 ne respectant aucun reglement de requisition legale la cavalerie avait pris l habitude de se servir chez l habitant fin septembre debut octobre les plaintes se multipliaient denon ant la conduite deplorable de nos troupes les derniers ordres du jour du marechal soult n empecherent guere fantassins et cavaliers de continuer a piller la commune de sare cette horrible conduite de nos troupes decourageait les meilleures volontes dithurbide maire de sare constatait que nos soldats ne se comporteraient pas autrement s ils voulaient nous faire souhaiter l aneantissement de l empire et la chute de notre bien aime monarque par son indiscipline le soldat fran ais etait devenu l ennemi de la population lettre du maire du 11 octobre le mouvement de retraite de l armee fran aise aggrava l indiscipline de nos soldats sur rapports du sous prefet et des maires le prefet ecrivait 11 un des premiers auteurs de memoires sur la campagne de 1813 1814 joseph pellot op cit pretendit que les severes remontrances adressees par soult aux generaux de l armee ne furent pas inutiles et aue les plaintes cesserent il n en fut rien il est vrai que j pellot dediait son memoire a l armee fran aise et qu en offrant ce recit aux depositaires de la gloire nationale il leur offrait en meme temps leur propre eloge edouard lapene qui ecrivit l histoire des campagne de 1813 et 1814 en 1823 op cit et qui voulut egalement payer un juste tribut d eloges a l armee fran aise fit etat des excellents resultats obtenus par soult dans l oeuvre de restauration d une discipline qui n avait plus de vie depuis les derniers mouvements retrogrades de l armee en fait l action du grand prevot general de brigade de gendarmerie buquet fut impuissante a la retablir 14 au ministre le 9 octobre nos soldats partout pillent en se retirant ils ont pille le chateau d urtubie et jjrrugne ainsi que les communes d arcangues et d arbonne les hommes pris au service de l armee n etaient pas chez eux pour defendre leurs biens dornaldeguy maire d urrugne s indignait que beaucoup de maisons eussent a souffrir de la visite de nos soldats a saint pee les soldats fran ais assaillaient les maisons faisant sauter les portes avec des leviers obligeant ainsi de nombreux habitants a interner lettre du maire detchevers au sous prefet de bayonne le 11 octobre 1813 la recrudescence des actes d indiscipline et de pillage amena le marechal soult a prendre de nouvelles dispositions considerant les exces commis par nos militaires dans les communes d orrogne olette ascain sare les 7 8 9 octobre et l indifference coupable des officiers le general prevot sera informe de tous les delits et etablira d une fa on precise le nom des prevenus la nature des delits ordre du jour du 12 octobre de saint jean de luz en vertu de ces dispositions le capitaine beguin du 45e regiment de ligne prevenu d avoir tolere les exces commis par ses soldats fut conduit a la citadelle de bayonne 12 mais les circonstances ne se pretaient guere a une restauration de la discipline la conduite de nos troupes en retraite decourage les habitants des cantons d espelette ustaritz saint jean de luz ecrivait le sous prefet de bayonne le 12 novembre dans la banlieue de bayonne dont on amenageait le camp retranche les soldats que l on avait du loger chez l habitant avait finalement force les habitants a abandonner leurs maisons pour y etre moins genes le maire d anglet chateauneuf se lamentait la commune ne se relevera pas le 17 novembre chateauneuf rapportait au prefet une scene des plus affligeantes quinze soldats ont enfonce les portes de la mairie et s y sont installes le sceau et les registres d etat civil ont disparu ainsi que des reserves de bled d inde et de vin entreposees dans les caves de la mairie le pillage fut complet certains soldats et officiers justifiaient leurs actes d indiscipline et de pillage par la necessite de ne rien laisser aux mains de l ennemi13 c est ce qu aurait declare le general 12 il s agit probablement de ce capitaine de voltigeurs dont lapene op cit p 126 fait la principale victime expiatoire de ces desordres condamne a la peine de mort le capitaine marcha au supplice avec courage 13 en decembre 1813 certains chefs militaires pretendaient que les anglais avaient trouve du fourrage dans les cantons qu ils occupaient en fait ecrivait le sous prefet de bayonne il est certain que du fourrage vient d irlande pour les anglais d autre part leurs chevaux sont nourris d un melange de tuye jonc marin et de fougere hachee lettre du 28 decembre 1813 15 darico 14 au maire d halsou le 24 novembre de tels propos alarmaient justement les populations et les autorites administratives ils etaient tenus en particulier par les officiers de cavalerie en decembre 1813 cette derniere semait la terreur de la rive droite de la nive a orthez et ravageait finalement l arrondissement d orthez l indiscipline des officiers de cavalerie les conduisit a mepriser l autorite des maires et fonctionnaires civils les plaintes du prefet de vanssay ne resterent pas toujours sans effet comme le montre l ordre du jour date de bayonne du 8 decembre 1813 signe du marechal d empire lieutenant general de l empereur commandant des armees de s m en espagne et aux pyrenees vu la plainte de m le prefet contre le sieur masson lieutenant au 26e regiment des dragons prevenu de s etre porte a des menaces et voies de fait envers le maire d oriulle et contre le sieur perrau capitaine commandant le depot du 15e chasseurs a cheval au sujet de la lettre ecrite par lui a l adjoint du maire de nay ordonne que le sieur masson sera conduit a la citadelle de bayonne le grand prevot instruira l affaire et que perrau fera huit jours de prison a bayonne ces mesures disciplinaires n eurent guere d effet dans les derniers jours de decembre le sous prefet de bayonne essaya de ranimer le courage des maires abattu par la conduite des militaires au cours de conferences qu il a eues avec eux il re ut de nouvelles et graves doleances le 4 janvier 1814 quatre chasseurs a cheval qui se rendaient a labastide clairence abattaient sans motif connu un jeune homme le sous prefet terminait ainsi son rapport j ai trouve partout les habitants disposes a faire toute espece de sacrifices mais ils se font difficilement a la conduite de la cavalerie qui sous pretexte d enlever le fourrage et le mais vole et pille les proprietaires en particulier dans la commune de bardos a bergoey et viellenave des detachements de cavalerie ont ravage la campagne et tout enleve fourrage grain betail cochons autant on se plaint de la cavalerie autant on se loue de l infanterie fin janvier la cavalerie parcourait les villages qui entourent les cantonnements de helette et de saint martin pillant partout avec la meme rigueur les meilleurs proprietaires d iholdy et armen daritz n ayant plus de milloc pour subsister le mal est general l infortune des habitants est portee a son comble ainsi les populations du pays basque souffrirent de l indiscipline de l armee fran aise en cantonnement ou en retraite prefets sous prefets et maires en soulignerent l effet desastreux sur l etat d esprit de ces populations 15 14 il s agit du general darricau originaire de dax il fut blesse a vittoria et revint en septembre a l armee des pyrenees lapene op cit p 121 en janvier 1814 il sera detache de l armee de soult pour diriger les levees de gardes nationales dans le departement des landes vidal de la blache op cit tome ii p 130 16 mais l indiscipline des soldats et officiers fran ais ne pouvait elle trouver quelque excuse dans la desorganisation des services de ravitaillement le ravitaillement de l armee fran aise la retraite des armees d espagne avait pris au depourvu les deux ministres de la guerre et celui du tresor qui n avaient jamais prevu le cas ou ils auraient a pourvoir au ravitaillement d une armee sur le territoire fran ais 16 au lendemain de vittoria il fut decide que seraient approvisionnees les places de bayonne et de saint jean pied de port et que seraient crees a dax pau bordeaux des magasins ravitailles par le moyen de requisitions en fait les mesures immediates furent prises par l administration prefectorale 17 les abus et l incompetence de l administration de la guerre denonces par l administration prefectorale des le 27 juin le prefet sur l avis re u de monsieur l ordonnateur en chef du midi et de monsieur le commissaire ordonnateur de la onzieme division s etait empresse de faire un appel de fourrages sur toutes les communes du departement pour approvisionner les differents magasins les communes ecrivait le prefet de vanssay ont repondu avec le plus grand zele malgre les longues distances le temps pluvieux une mauvaise recolte due a la secheresse et bien que les fourrages soient insuffisants pour les besoins ordinaires du departement durant les premiers jours de juillet le departement seul nourrit l armee rien n arrivant d ailleurs tres vite les magasins se revelerent insuffisamment ravitailles les 4 5 et 6 juillet 1813 les seuls corps approvisionnes a peu pres regulierement et suffisamment par les magasins etaient ceux de saint jean de luz urrugne et autres communes voisines de la grand route d espagne par ailleurs des ces premiers jours de juillet le prefet de vanssay le sous prefet de bayonne lom l opinion publique celle il est vrai qui s exprimait par les rapports des premiers denon aient la malhonnetete ou l in 15 au dela du pays basque les scenes de pillage par la cavalerie se multiplierent c est ainsi que le 20 fevrier le maire de l hopital d orion peignait la triste et inimaginable situation dans laquelle se trouvait sa commune les soldats se rendaient en troupe et en force chez les particuliers y prenaient la viande salee destinee a la nourriture de l annee si le proprietaire se plaignait les soldats tiraient leurs sabres et mena aient de tout bruler si la commune n etait pas debarrassee de ces troupes les habitants seraient obliges de fuir 16 vidal de la blache op cit tome ii p 65 17 des le 29 juin le prefet des basses pyrenees de vanssay rencontrait son collegue des landes d angosse et etudiait les mesures urgentes a prendre 17 competence des agents de l administration de la guerre le 7 juillet le prefet proposait parmi les mesures que l opinion publique sollicitait le renvoi du plus grand nombre des agents et preposes de l administration de la guerre presque tous signales par mille abus et mille friponneries le sous prefet de bayonne ecrivait le 8 juillet le service des vivres et des fourrages se fait toujours tres mal il m est demontre que les ordonnateurs les commissaires de guerre les agents ne songent qu a profiter de la circonstance pour voler j ai beau crier et pester il faudrait un bras de fer pour retablir l ordre le sous prefet se faisait fort de conclure des marches plus avantageux que ceux conclus par mathieu favier ordonnateur en chef je passerai un marche a quelques sous par ration meilleur compte que celui de m mathieu favier a saint jean pied de port n avait on pas vu le delegue de la prefecture conclure un marche sur la base de 20 centimes la ration contre 28 centimes accordes par les agents de l administration de la guerre le 9 juillet le sous prefet denon ait une nouvelle fois les embarras les insouciances de la part de l administration militaire j ai reparle avec m mathieu favier de la necessite de regulariser le service du ravitaillement on a decide d etablir a ustaritz un parc de deux cents bouviers pour porter les subsistances depuis saint pee jusqu a ainhoue sur toute la ligne s il faut faire porter des vivres dans les montagnes il faudra avoir un parc de betes de somme a ainhoue ou a espe lette tout cela ajoutait le sous prefet devrait etre organise par l armee mais elle etait bien incapable de le faire le probleme des transports etait des plus difficiles a resoudre des les premiers jours de juillet c est ainsi que le foin et la paille qui abondaient a came et peyrehorade ne pouvaient etre achemines vers les magasins de bayonne faute de transports tous les bateliers de l adour avaient ete enleves par le service des vivres mieux encore il n y avait guere de transport disponible pour les armes destinees a saint jean pied de port 8 juillet le meme jour le sous prefet indigne denon ait au prefet l entrepreneur des fourrages qui s arrange a peyrehorade il va nous friponner quelle calamite la confusion autorisait de multiples abus les ordonnateurs avaient assure au sous prefet que la viande etait fournie aux troupes or le maire de sare lui fait savoir qu il fournissait viande et fourrage aux troupes le sous prefet ecrivit a l ordonnateur en chef pour faire cesser cette fourniture et faire rembourser au maire ses avances ainsi a la veille de l arrivee du marechal soult le prefet de vanssay dressait le constat d incapacite de l administration de la guerre elle n est pas parvenue a assurer le service des vivres et a la demande des generaux eux memes le prefet a ete oblige d y pourvoir par des mesures d urgence 18 la fusion des armees ordonnee par l empereur devait aboutir a une simplification heureuse de l administration de 18 la guerre un ordonnateur en chef ce fut m favier trois regisseurs generaux charges respectivement des trois services vivres pain vivres viande fourrages ordonnateurs d armees aupres des generaux reille drouet d erlon clausel cette reorganisation n eut pas les resultats escomptes l imprevoyance de l administration militaire obligeait le prefet a se rendre d urgence a saint ean pied de port ou rien n etait fait pour ravitailler le corps d armee de clausel le 20 juillet de vanssay se rendait a bayonne pour concerter les mesures a prendre avec les ordonnateurs et les chefs des differentes agences une difficulte aggravait le probleme du ravitaillement de l armee les chefs de corps se refusaient a faire connaitre les effectifs au sous prefet et aux maires tel officier repondait a la question par des injures et des menaces aussi le prefet estimait il que la consommation de vin et de fourrage en particulier etait enorme et bien superieure a ce qu elle devrait etre les chevaux que les officiers trainaient a leur suite les soldats qu ils employaient comme domestiques etaient autant de sources d abus le prefet souhaitait que fussent faites des revues de rigueur qui ne fussent point que de nom appele a prendre les mesures d urgence et a denoncer les abus et l incapacite de l administration militaire de vanssay fit appel au credit des commer ants de bayonne pour resoudre de graves insuffisances d argent le comite de bayonne des le 30 juin 1813 les chefs des quatre principales maisons de commerce de bayonne mm basterreche j batbedat dubrocq betbeder offraient une avance de 500 000 francs en attendant les fonds du tresor destines au paiement des requisitions si l on en croit j pellot l initiative venait du prefet de vanssay qui souhaitait attenuer ainsi le poids des requisitions par le paiement immediat en argent comptant quoi qu il en soit le comite de la caisse patriotique de bayonne fut organise le 1 juillet les quatre representants du commerce bayonnais s adjoignirent quatre representants de maisons de commerce de la ville de saint esprit landes las sarade19 carvalho desclaux et rodriguez la communaute israelite de saint esprit s associait ainsi a l effort patriotique 20 18 il avait ete relativement plus facile a l administration de la guerre de constituer l approvisionnement de siege de bayonne mais l avance des vivres dans les magasins n exista en fait jamais et la consommation journaliere etait tres mal assuree 19 le general thouvenot reprochera a lassarade maire de saint esprit de requerir des voitures en qualite de maire et de s attribuer les benefices comme entrepreneur correspondance de thouvenot citee par vidal de la blache 20 la correspondance d espagne aux archives de la guerre analysee par vidal de la blache revele la participation du negociant bayonnais chegaray aux operations du comite de bayonne 19 le fonds de 500 000 francs avait ete constitue par un emprunt sur les proprietaires et negociants de la ville l avance au tresor se faisait sans interet et permettait de repondre aux urgences affranchi de toutes les formalites administratives et regi d apres les principes les plus simples d une banque commerciale le comite rendit des services signales a l administration de l armee ajoutons cependant que les commer ants eux memes y trouvaient quelque avantage les requisitions qui les frappaient etaient dans certains cas payees comptant l avance de fonds qu ils avaient consentie a la caisse patriotique offrait plus de garantie veritable que les bons de requisition delivres par une administration militaire qui inspirait une forte mefiance ainsi le 19 juillet l ordonnateur en chef sur ordre du marechal soult exigeait la livraison de trois mille litres d eau de vie par les magasins de bayonne l offensive en navarre se preparait ce fut le comite de bayonne qui paya les commer ants le 24 juillet le commissaire ordonnateur ordonnait de faire rechercher et requisitionner sur le champ tous les grains qui se trouvaient dans la place on ne put decouvrir que 130 quintaux de farine et 600 quintaux de riz qui furent payes comptant par le comite de la caisse patriotique le 2 aout la retraite qui suivit la malheureuse offensive en navarre illustra une nouvelle fois l incapacite et la desorganisation des services de ravitaillement le prefet prit les mesures necessaires j ai ete force de frapper aujourd hui de requisition des fourrages et de faire prendre sur le marche de la ville toutes les denrees qui s y trouvaient le comite de commerce va payer ces frequents appels de fonds epuiserent rapidement les ressources de la caisse patriotique le marechal soult vit avec peine que cette heureuse creation mena ait de s eteindre il la ranima par le seul empire de la persuasion 21 en fait la gravite de la situation appelait de nouveaux efforts le 14 aout 1813 le prefet connut a bayonne l une des journees les plus penibles de sa vie l ordonnateur en chef et le commissaire ordonnateur de la onzieme division sont venus ce matin proposer de faire saisir tous les grains sur les marches d ordonner des visites domiciliaires chez tous les habitants et d y enlever les subsistances j ai eu avec eux les plus vives discussions j ai denonce l arbitraire de ces mesures qui detruiraient toute confiance dans la population ils sont revenus trois fois a la charge et ont pretendu que l armee n avait plus que pour vingt quatre heures de vivres cela m a fait trembler car l ennemi s apprete a attaquer et les denrees des autres departements n arrivent pas alors j ai convoque le comite de commerce les ordonnateurs et le sous prefet le comite a consenti a une avance de 150 000 francs et un boulanger a accepte de parcourir les cantons voisins pour acheter les grains 21 j pellot op cit p 65 l auteur qui ajoute que le comite fut convaincu par les raisons pressantes du marechal ne donne aucune precision chronologique a cet egard 20 il n est guere question du comite dans la correspondance prefectorale des mois suivants il est probable toutefois qu il continua a intervenir dans les cas les plus urgents le credit des commer ants bayonnais obtenait plus que les requisitions mais le comite etait dans l obligation d etendre le rayon d action de ses operations d achat des lors se posait le probleme du transport le 28 decembre 1813 une lettre de soult au ministre directeur comte daru faisait etat du deplorable etat de l armee sous le rapport des subsistances et precisait que le comite de bayonne employait au transport de subsistances les voitures roulieres et bouvieres qu il a pu reunir 22 l evolution de la situation militaire le siege de bayonne et le depart de soult mirent fin aux activites du comite de bayonne il avait rendu d incontestables services et etait rentre dans ses fonds 23 la nomination de pelet de la lozere le 30 juillet 1813 le prefet de vanssay exprimait une nouvelle fois les craintes qu il eprouvait quant au ravitaillement de l armee aussi proposait il au ministre l envoi a bayonne d un conseiller d etat ou d un autre fonctionnaire d un ordre superieur qui serait charge de tout ce qui est relatif aux subsistances et requisitions lutterait contre les abus de l administration de guerre et prendrait des decisions sans attendre la reponse de paris le ministre de l interieur montalivet soutint la demande du prefet le 22 aout le conseiller d etat charge au ministere de la police de la surveillance des departements du midi pelet de la lozere fut envoye a bordeaux pour accelerer les requisitions le 2 septembre de vanssay remerciait le ministre ainsi m le comte pelet de la lozere a ete charge par l empereur de ce qui concerne les requisitions et le transport des denrees destinees a l armee j ai vu avec reconnaissance que vous aviez eu la bonte de donner quelque attention a mes observations cela sera dans l interet des troupes et celui de la population il faudra beaucoup de fermete et d autorite pour imprimer au service des requisitions un mouvement regulier ordonne empecher les abus de ces hommes avides qui speculent d une maniere inconcevable sur la souffrance des citoyens jusqu a present les reclamations multiples se faisaient au nom du salut de l armee on ne pouvait les refuser le conseiller d etat saura proteger l administration civile du despotisme des autorites militaires 22 quelques jours plus tard le comite fut dans l impossibilite de trouver des entrepreneurs pour les transports clerc op cit p 228 23 clerc considerait qu une telle oeuvre de generosite et de desinteressement meriterait d etre etudiee et qu elle pouvait inspirer en des circonstances analogues l institution de banques militaires utilisant les fonds disponibles du commerce et de l industrie de la region le cdt clerc ecrivait en 1894 la correspondance prefectorale n apporte malheureusement que peu de faits nouveaux sur le fonctionnement du comite de bayonne 21 en fait pelet de la lozere resida a bordeaux le marechal soult le convoquait a bayonne a titre consultatif 24 le correspondance prefectorale ne porte guere de traces d interventions ou d initiatives de celui qui devait reorganiser le service de requisition cependant le 8 novembre 1813 de vanssay informe du depart de pelet de la lozere pour bordeaux craignait que revinssent les embarras des mois de juillet aout or ces derniers n avaient guere cesse et des le 3 novembre un ordre du jour du marechal soult mettait en requisition foin paille avoine mais dans les basses pyrenees et les landes le prefet dut intervenir pour attenuer la rigueur de la mesure en ce qui concernait le mais qui sert de nourriture aux trois quarts de la population cette mesure ajoutait le prefet a eu un effet facheux sur l opinion publique aggravation de la situation novembre 1813 l evolution de la situation militaire les difficultes de transport pour les requisitions faites dans les departements voisins ne justifiaient pas l incapacite de l administration de la guerre au re u des lettres parvenues de bayonne le prefet en tournee a laruns denon ait le 9 novembre l imprevoyance des mesures fausses ou vagues les dispositions irregulieres et desordonnees de l administration militaire l on accuse m mathieu favier de porter une extreme insouciance dans les importantes fonctions qui lui sont confiees si je juge par sa correspondance je serais dispose a croire ces reproches fondes le 30 novembre 1813 de vanssay constatait qu apres cinq mois de presence l imperitie et l imprevoyance de l administration de la guerre s affichaient partout on y palliait par des mesures revolutionnaires a anglet le lieutenant colonel comte reille fut autorise par l ordre du jour du 25 novembre signe du duc de dalmatie et de l ordonnateur en chef a faire distribuer aux chevaux de l artillerie du genie et des etats majors des fourrages qui existaient dans les maisons isolees d anglet les distributions auraient lieu sur place on delivrerait aux proprietaires des bons vises par les commissaires de guerre m favier proposait de faire l application de cette mesure sur les points occupes par les autres divisions toutes les fois que les distributions ne pourraient etre 24 vidal de la blache op cit p 73 juge le personnage sans consistance loin de manifester une autorite suffisante pour s opposer au despotisme des autorites militaires comme le souhaitait le prefet il se serait laisse entierement dominer par le marechal soult j pellot qui considerait que la mission de pelet de la lozere eut pu etre utile et qu elle ne le fut pas donnait une double explication la frele sante de pelet de la lozere et un long exercice de fonctions penibles avaient donne a son esprit une direction lente et indecise les auditeurs inexperimentes qui furent places sous ses ordres le seconderent mal 23 faites par les magasins 25 le 1er decembre le maire d has parren informait le sous prefet que la troupe faisait des visites domiciliaires misere c est la derniere fois que je mets sous vos yeux ce tableau affligeant le reflux des troupes fran aises vers orthez fit souffrir du meme abus des requisitions les populations bearnaises le 23 fevrier le prefet se lamentait l abus des requisitions n a plus de bornes tout le monde s en mele generaux colonels commissaires ordonnateurs commissaires de guerre et jusqu aux lieutenants et certains pour le profit personnel la requisition de viande sur pied se renouvelle chaque jour et ruine les campagnes cependant il y a une entreprise chargee de ce service a la verite l argent de la compagnie avec lequel l ordonnateur en chef a traite jouit d une mauvaise reputation il trompe les cultivateurs sur les receptions et ne paie pas malgre ses promesses ainsi de juillet 1813 a fevrier 1814 les populations du pays basque souffrirent elles de l incapacite de l administration militaire certes la retraite des armees fran aises d espagne et leur refonte rendaient elles difficile l organisation du service de ravitaillement encore faut il tenir compte de l habituelle hostilite de l administration civile a l egard de l administration militaire quoi qu il en soit les requisitions et les actes de pillage d une armee indisciplinee et mal ravitaillee peserent lourdement sur les populations des cantons occupes une population accablee par le poids de l occupation et de la guerre les requisitions de fourrages et de vivres l incapacite du service de vivres de l armee l insuffisance des reserves de magasins obligerent les autorites administratives du departement sur injonction des chefs de l armee a prendre de rigoureuses mesures de requisition le 9 juillet les chevaux d artillerie rassembles a saint pierre d irube n avaient aucune reserve de foin le sous prefet frappa une requisition de 40 quintaux de foin a mouguerre mais le sous prefet doutait fort du resultat car il y avait eu dans cette commune quelque 1400 chevaux pendant quatre jours ils ont tout devore meme le bled sur les champs le meme jour une requisition etait frappee sur bayonne car les vents empechaient l arrivee de bateaux et rien n arrivait des landes 25 ces faits illustrent la gravite du probleme des fourrages les pieces additionnelles publiees par clerc etablissent a cet egard un eloquent parallele entre les campagnes de 1793 1794 et de 1813 1814 une armee ne pouvait subsister dans ce pays sans des magasins largement approvisionnes en fourrages 24 pendant les mois de juillet et aout les requisitions frapperent souvent l arrondissement de bayonne vin eau de vie grains une foule de choses ont ete requises l etroite localisation de ces mesures aboutissait a la ruine de l arrondissement certains roles de requisition ont ete conserves nous reproduisons ici celle du 16 novembre adressee par l ordonnateur en chef et le sous prefet aux maires des cantons de bidache bayonne nord est et labastide clairence canton de bidache communes population sacs conques arancou 556 50 100 bidache 2058 300 600 bardos 2403 300 600 bergouey 372 25 50 came 1642 200 400 escos 608 100 200 guiche 1462 200 400 sames 883 300 600 viellenave 191 25 50 bayonne nord est st pierre d irube 499 50 100 urcuit 877 150 300 lahonce 581 120 240 petit mouguerre vieux mouguerre 1107 300 600 itide clairence urt 1307 300 600 briscous 1357 300 600 villefranque 1234 300 600 une note annexee permet d identifier la nature des marchandises requises conques de mais et sacs de froment l execution de la mesure etait confiee au comte gazan qui promit d y mettre quelque forme le desordre qui regnait dans le service des vivres l intervention simultanee des autorites civiles et militaires faisaient qu une commune etait sollicitee de toutes parts et imperativement ainsi le maire de bris cous dourisboure informait le sous prefet le 17 novembre que le maire de labastide clairence lui demandait 50 quintaux de foin 60 de milloc 30 de froment que l ordonnateur exigeait de la commune 600 conques de mais requisition du 16 novembre et que le commissaire de guerre de villefranque requerrait 12 conques par jour le maire ajoutait que la commune devait par ailleurs nourrir les 1100 hommes du 95e cantonnes a bris cous la livraison des requisitions ne liberait pas pour autant une commune de ses charges lorsque le 15e regiment de chasseurs a cheval soit 400 hommes arriva a lahonce le 25 17 novembre le colonel ne tint aucun compte des livraisons faites par la commune aux magasins de l armee a bayonne il exigea imperieusement fourrages et vivres et ajoutait le maire avec amertume ils ne cherchent meme pas a economiser en melangeant la paille au foin le colonel du 15e regiment fixa a 60 conques de mais les livraisons journalieres de la commune le 23 novembre durruty adjoint au maire d ayherre recevait du maire de mendionde l ordre de verser dans le magasin militaire de mendionde 30 hectolitres de mais or depuis une semaine ayherre a livre des quantites importantes de fourrage et de grain la misere et l alarme sont au comble les requisitions de transports le prefet de vanssay le sous prefet de bayonne lom soulignerent a maintes reprises la lourdeur des requisitions qui frappaient le departement et plus particulierement l arrondissement de bayonne par suite de l impossibilite dans laquelle se trouvait l administration militaire d assurer le transport a bayonne des requisitions qui frappaient les autres departements du midi instruction reglementaire du 25 aout 1813 reglement organique des transports par eau sur les rivieres adour gaves nive du 25 septembre 1813 ne purent etre appliques convenablement 26 en de a de l adour dans le pays basque l organisation des transports ajouta aux charges qui accablaient la population le parc de 200 bouviers prevu a ustaritz le 9 juillet etait destine a porter les subsistances a l armee cantonnee sur la frontiere le 18 juillet le duc de dalmatie donnait l ordre au prefet de reunir 400 voitures bouvieres 100 a bayonne et 300 a saint jean pied de port a la veille de l offensive de navarre le prefet pouvait evaluer de 1200 a 1500 le nombre des voitures bouvieres employees au service de l armee ces voitures furent aussi requises pour assurer le transport des blesses au lendemain des combats de la croix des bouquets une centaine de voitures furent envoyees de bayonne a saint jean de luz pour assurer le transport le prefet avait obtenu des le 16 juillet que le departement ne fournisse pas de boeufs la situation cependant empira rapidement le pays basque fut frappe dans sa partie encore occupee par l armee fran aise de requisition de viande sur pied par ailleurs le manque de fourrage otait toute force au betail de trait les bouviers decourages desertaient ils detellent leurs vaches et meme les abandonnent ecrivait le sous prefet de mau leon detchepare de saint jean pied de port le 15 novembre 26 les prefets devaient assurer la subsistance du personnel des convois mais administration civile et administration militaire faute de ressources se rejetaient mutuellement les charges que representaient le transport des denrees vidal de la blach op cit tome ii p 75 26 jusqu aux derniers jours de la retraite des armees fran aises la requisition des transports frappa lourdement les populations le 10 janvier 1814 le sous prefet de bayonne se rendait dans les quelques communes du canton de labastide clairence non encore occupees pour y organiser par requisition le service des transports des subsistances destinees aux troupes stationnees dans cette partie du departement requisitions de vivres de fourrages de transports frappees indistinctement par les autorites militaires et administratives ne furent pas les seules charges qui accablerent les populations du pays basque main d oeuvre et materiel la mise en etat de defense des places de bayonne et de saint jean pied de port les travaux de restauration ou de construction de redoutes l amenagement de routes et d emplacements pour l artillerie exigerent la requisition d une importante main d oeuvre et de tout le materiel disponible les autorites administratives et les populations furent tres souvent mises a contribution des le passage de la bidassoa le marechal soult ordonnait a thouvenot de presser par tous les moyens imaginables les travaux du grand camp retranche de bayonne tout le monde doit y travailler meme les bourgeois s il est necessaire et pendant la nuit 27 le 9 juillet soult adressait au sous prefet de bayonne une demande de materiel pour construire le pont sur la nivelle dont 50 poutrelles en pin et 200 madriers lom prit aussitot les dispositions necessaires et ecrivait il au prefet on ne se plaindra pas de la negligence de l administration par ailleurs le sous prefet s etait preoccupe de fournir des ouvriers en bois ou en fer en bourrellerie pour la place de bayonne et des manoeuvres pour l abattage des bois et le remuement des terres sur la bidassoa tres vite il fut difficile impossible de satisfaire aux exigences des autorites militaires le 22 juillet 400 ouvriers supplementaires etaient demandes pour l amenagement des ouvrages avances de bayonne il etait difficile de les trouver dans les communes de l arrondissement en ce moment ou les travaux a la campagne battaient leur plein pendant les trois derniers mois de l annee 1813 soult fut saisi par un veritable vertige de terrassements 28 le 2 novembre il se plaignit au sous prefet de bayonne de voir ses ordres inexecutes j avais donne des ordres pour faire elever des ouvrages de campagne sur les hauteurs de haba cemborda en arriere de saint pee et demande que les habitants des communes les plus a portee y participent or un 27 au re u des ordres du marechal soult thouvenot ordonna la reunion de 2400 ouvriers civils de bayonne saint esprit et autres communes voisines clerc op cit p 121 28 vidal de la blache op cit tome i p 532 soult elevait les lignes fortifiees de la nivelle pour se donner le temps d achever le grand camp retranche qu il avait fait entreprendre en avant de bayonne 27 tres petit nombre de travailleurs ont ete envoyes et on est loin d un resultat satisfaisant les retranchements de haba cemborda peuvent jouer un role important je vous invite a rassembler les 400 ouvriers munis d outils que j ai demandes qu ils soient armes en cas d attaque ennemie soult rappelait que les chemins sentiers et issues qui traversent les bois qui sont entre la montagne de sainte barbe a droite d arrountz et habacemborda devaient etre obstrues et rendus impraticables et tout cela ne devait pas ralentir les travaux qui se faisaient a bayonne quelques jours plus tard soult renouvelait ses plaintes en particulier il estimait que l on n avait pas travaille avec assez d activite aux redoutes le sous prefet se permit de lui rappeler qu un millier de travailleurs recrutes sur place avaient constamment travaille a ces ouvrages mais qu il y eut beaucoup de desordre dans la maniere de les employer lom transmit cependant les nouvelles demandes de main d oeuvre aux maires de l arrondissement c est ainsi qu il chargeait le maire de mouguerre de requerir 194 manoeuvres pour travailler au camp de mousseroles detchevers adjoint au maire repondait le 14 novembre qu il lui etait impossible de trouver ce nombre la majorite des habitants a fui a la suite des exces de nos troupes le maire de villefranque repondit de meme les quelques hommes qui restaient venaient d etre requis pour servir de guides de la multiplicite et de la lourdeur des charges qui accablerent les communes du pays basque labourdin la lettre ecrite le 11 octobre par le maire de saint pee au sous prefet porte un eloquent temoignage les diverses requisitions qui me sont adressees sont au dessus de mes moyens vous en jugerez 1 le marechal m invite a mettre a la disposition de l officier du genie charge des fortifications de habecemborda tous les hommes disponibles 150 hommes de saint pee y travaillent deja 2 le commissaire principal de guerre me commande d etablir sur la place de saint pee un parc de 12 voitures bouvieres 3 votre lettre me demande de fournir 10 voitures bouvieres au parc d ustaritz 4 je suis charge d alimenter 35 fours qui brulent a ibarron pour produire chaque jour 1200 rations de pain 5 tous les deux jours il me faut six voitures pour le transport des vivres de la gendarmerie sedentaire 6 le transport de malades et blesses est un service eventuel j ai pour cela six voitures aujourd hui a bayonne 7 45 individus sont en activite parmi les eclaireurs de la garde nationale en plus 7 guides ont ete choisis parmi les vieux 28 ajoutez terminait le maire detchevers que les soldats fran ais assaillissent nos maisons la requisition de la main d oeuvre pour des travaux de fortification et de defense ne fut qu un des aspects de la mobilisation des hommes au pays basque pendant ces mois d invasion 29 la mobilisation des hommes les gardes nationaux l empire avait reorganise la garde nationale des 1805 elle devint une veritable armee territoriale chargee de garder l interieur et bientot de participer a la defense des frontieres et des cotes l empire a son declin voulut y trouver un moyen de pallier l insuffisance des effectifs de l armee des 1808 les gardes nationaux firent partie des chasseurs de montagne dont l autre source de recrutement provenait des refractaires les evenements qui precederent l invasion illustrerent le role des gardes nationaux sedentaires dans la lutte contre les bandes de mina et celui des gardes nationaux d elite sur la frontiere commandes par lalanne le decret du 5 avril 1813 previt la formation dans les basses pyrenees comme dans les autres departements pyreneens d une legion a 3 cohortes mais le decret n excluait point la constitution de cohortes urbaines ces dernieres furent mises sur pied a bayonne au lendemain de la defaite de vit toria des le 29 juin une garde nationale de 220 hommes 29 il ne saurait etre question de dresser un tableau complet des charges qui accablerent les populations du pays basque ajoutons cependant celles qui resulterent du logement de s m c et de sa suite le maire de saint jean de luz labrouche fut embarrasse pour loger convenablement les generaux car les familles les mieux achalandees ont fui je suis oblige de courir ou de faire courir pour avoir des draps de lit s m c parait se plaire dans ma maison et vouloir y rester quoique la campagne de campos ait ete preparee je suis heureux d avoir eu le courage de ne rien bouger dans ma maison et d avoir empeche ma famille de rien enlever par ailleurs le maire de bayonne dechegaray se plaignit au prefet des depenses que representait pour la ville l amenagement de la maison du marechal duc de dalmatie et cela se renouvelle a chaque changement de chef militaire or le budget de la ville ne permet pas de telles depenses et le maire n a pas la liberte de refuser lettre du prefet au ministre 6 octobre 1813 n oublions pas enfin que les populations contribuerent a l entretien des hopitaux militaires et aux soins a apporter aux blesses les hopitaux et baraquements annexes de bayonne et mousserolles de saint jean de luz et cambo furent insuffisants a bayonne furent requis l hopital des cordeliers et l eglise de saint esprit clerc op cit au lendemain de vittoria un grand nombre de blesses fut place chez l habitant avant d etre evacues sur orthez pau dax les blesses ont ete accueillis avec tous les egards lettre du prefet du 8 juillet 1813 le zele de la population a se porter spontanement au service des blesses des batailles de sorauren de la nivelle a ete souligne par le prefet de vanssay le 13 decembre 1813 hommes et femmes relevaient les blesses sur le champ de bataille de mouguerre et les transportaient dans leurs maisons clerc op cit p 24 29 etait constituee et le prefet des landes dangosse prenait une mesure identique a saint esprit 30 par ailleurs l arrete prefectoral du 1er juillet 1813 imprime chez duhart fauvet rue pont mayou n 9 precisait qu il convenait d organiser la garde nationale pour le maintien de l ordre et de la tranquillite publique et pour concourir a la defense des frontieres par tous les moyens qu offre le pays tous les habitants de l arrondissement de bayonne de 18 a 60 ans appeles au service de la garde nationale formeront une legion dans laquelle ne seront pas compris les habitants de bayonne et de saint jean de luz article 1er la legion etait divisee en cohortes une cohorte groupant les gardes nationaux d un canton art 2 et 3 dans les communes on formera des compagnies ayant de 100 a 200 hommes s il n y avait pas assez d hommes dans les communes plusieurs communes se grouperaient pour former une compagnie art 3 dans chaque compagnie un cinquieme des gardes nationaux les plus agiles les mieux constitues les mieux armes formerait un corps d eclaireurs art 4 dans les communes ou ont ete deja organisees des colonnes mobiles les hommes de ces dernieres feront de droit partir des eclaireurs art 5 la legion serait commandee par un chef et un chef adjoint il en serait de meme pour la cohorte quant a la compagnie elle serait dirigee par un capitaine un lieutenant un sous lieutenant art 7 les officiers etaient nommes provisoirement par le prefet sur presentation du sous prefet art 8 les 4 sergents et les 8 caporaux de chaque compagnie etaient designes par les chefs de cohorte le sergent major par les chefs de legion art 9 le service etait personnel les citoyens qui se pretendront hors d etat de service seront examines par une commission au chef lieu de canton art 12 le chef de legion residait au quartier general du principal corps d armee il recevait ses ordres du general en chef art 13 les gardes nationaux devaient etre toujours prets a se mettre en mouvement particulierement les eclaireurs art 14 tout refus de servir devait etre juge par la police administrative mais les fautes commises en service seraient jugees d apres les reglements militaires art 16 les communes etaient responsables des fusils delivres par l arsenal de bayonne cet arrete devait etre la premiere des mesures prefectorales destinees a mobiliser les hommes pour la defense du territoire et a aider l armee inferieure en nombre a l ennemi elles ne pouvaient reussir que par le civisme des populations et la bonne organisation or des le 9 juillet le chef de legion etcheverry ecrivait de saint etienne de baigorry qu il lui 30 la bourgeoisie bayonnaise s inquieta de ces mesures qui pouvaient preluder a une tentative de levee en masse de tous les hommes ages de 20 a 60 ans de nombreux bourgeois astreints bientot a participer a la mise en etat de defense de la place emigrerent vers l interieur en particulier au lendemain de la bataille de la nivelle extrait du registre des deliberations du conseil de defense de bayonne rapporte par vidal de la blache op cit 30 etait impossible d organiser les cohortes n ayant pas assez d armes et de cartouches a bayonne le sous prefet se trouvait dans l impossibilite de recruter les effectifs necessaires de la legion car la plus grande partie des hommes etait occupee aux travaux de la place les exigences reiterees de l autorite militaire multiplierent sans grande efficacite les ordres du prefet le 21 juillet de vanssay s occupait en toute hate et au milieu de mille difficultes de l organisation des deux cohortes qui lui etaient demandees pour la defense des places et des ports de frontiere l autorite militaire jugeait ces efforts insuffisants et la degradation de la situation la rendait plus exigeante fin octobre le marechal soult demandait au sous prefet de bayonne de porter le plus tot possible au complet le corps des eclaireurs de la garde nationale il serait cependant injuste de ne pas reconnaitre avec le prefet de vanssay les importants services rendus par la garde nationale 31 en juillet ne participait elle pas avec succes a l arrestation de deserteurs en aout les gardes nationaux de la haute nive poursuivaient les maraudeurs la garde nationale collaborait a la repression de la contrebande par contre il etait difficile d obtenir d elle non seulement la participation au combat exception faite des gardes nationaux de la haute nive mais encore un service trop dur debut novembre le prefet transmettait au marechal soult les pressantes reclamations des habitants de l arrondissement de mauleon pour obtenir la reduction des gardes nationales mises sur pied dans les vallees et passages devenus impraticables par les neiges soult estima cependant impossible d accorder la reduction sollicitee au contraire convenait il de faire de nouveaux efforts pour defendre la frontiere quelques jours plus tard il ordonnait aux gardes nationaux de rejoindre la haute nive etchats membre du conseil general etait nomme commissaire de l administration a l effet de prendre toutes dispositions pour pourvoir a la subsistance de la garde nationale durant le service d activite momentanee qu elle fera sur la rive droite de la nive la rigueur de ces mesures inquietait le prefet de vanssay la desertion sera elevee parmi les gardes nationaux en particulier parmi les peres de famille eloignes de leur foyer et mal habilles en cette saison nomination du general harispe pour remedier a l affaiblissement du moral des gardes nationaux de vanssay avait demande en septembre la nomi 31 les gardes nationaux de biarritz anglet bidart guethary devaient par ailleurs surveiller le littoral la connaissance du terrain et les rapports maintenus avec les espagnols permettaient aux gardes nationaux de renseigner les autorites militaires sur la situation au dela de la frontiere en octobre les emissaires envoyes par le chef de legion de la garde nationale darhampe dans les vallees de salazar et de roncal informaient le general foy de l echec d une sortie des assieges de pampelune vidal de la blache op cit tome i p 521 31 nation du general harispe au commandement de la garde nationale des le 7 juillet 1813 ne proposait il pas au ministre de l interieur parmi les mesures que l opinion publique semblait solliciter la nomination du marechal moncey au commandement de la reserve et de la garde nationale connu dans le pays depuis la derniere guerre contre l espagne le marechal etait l objet de la veneration publique 32 mais on designait aussi le general comte harispe qui avait commande les corps basques en 1793 94 ce dernier se trouvait en septembre 1813 a l armee d aragon soult demanda son transfert a l armee des pyrenees et de vanssay renouvela la proposition au ministre de l interieur et au directeur general de la conscription le 18 decembre 1813 le prefet etait informe que le general comte harispe avait quitte l armee d aragon et se trouvait a perpignan le 23 decembre le general harispe passait a pau se rendant au q g du marechal soult il arrive bien tard puisqu une partie du pays basque est envahie ecrivait le prefet j espere que cependant sa presence aura encore d heureux resultats et qu il saura ranimer l energie et l esprit public de ses compatriotes auxquels il inspire une confiance entiere le 25 decembre soult se proposait de retablir la 8e division d infanterie et d en confier le commandement au general de division harispe les troupes placees sous son commandement comprenaient la brigade du general paris quatre regiments de la reserve de dauture qui comme le general harispe appartenait au departement33 et toutes les reunions des gardes nationaux et des eclaireurs le prefet ajoutait dans son rapport placee a l extreme gauche de l armee la division du general harispe pourra peut etre delivrer saint etienne de baigorry et la vallee ou son chateau est occupe par mina ainsi des les premiers jours de janvier 1814 une partie des gardes nationaux du departement en activite provisoire se trouvait rassemblee a irissary sous les ordre du general harispe une autre partie avait ete envoyee a saint jean pied de port ou le general blondeau commandant la citadelle en prit le commandement nous ne pouvons guere affirmer que ces gardes nationaux prirent une part importante aux operations de reconnaissance lancees par le general harispe 32 le marechal moncey devait etre appele par l empereur a sa rentree en france pour conferer sur la situation dans le midi en novembre il fut question de confier au marechal une armee de reserve dans le midi projet qui n eut pas de suite 33 dans sa lettre au ministre soult ecrivait de bayonne le 25 decembre le general de division harispe est arrive a bayonne je vais retablir la 8e division d infanterie composee des troupes du general paris et des 9e 25e et 34e legers clerc op cit p 304 j pellot op cit constatait qu a cette date les basques anciens cantabres qui quelques mois plus tot se seraient peut etre reunis en masse autour du general harispe abattus maintenant ruines ou seduits avaient perdu leur energie 32 dans les cantons de macaye et de louhossoa les 8 et 10 janvier 1814 34 vers la mi janvier parvenait au prefet l ampliation du decret du 8 janvier qui nommait harispe commandant de la levee en masse du departement des basses pyrenees le mare chalt soult avait en quelque sorte prejuge des intentions de l empereur en mettant les gardes nationaux sous ses ordres 35 mais poursuivait le prefet qui devait se concerter avec le general harispe pour toutes les mesures a prendre il reste peu a faire dans le departement puisque j ai successivement organise en legions et cohortes les gardes nationales qui fournissent a l armee 800 eclaireurs ou guides 1800 hommes qui font la reserve de la division harispe 1500 hommes qui gardent les debouches et passages des montagnes de saint jean pied de port aux hautes pyrenees soit quatre a cinq milles hommes non compris la legion d elite cet effectif fut celui que le commissaire extraordinaire comte cornudet fixa pour le departement au cours d une reunion tenue a pau et a laquelle plusieurs fonctionnaires furent appeles debut fevrier 1814 en fait la desertion se generalisait et les ordres du prefet restaient lettre morte ne reiteraient ils pas le 14 fevrier aux gardes nationaux armes de se reunir a la division harispe de vanssay ne se dissimulait pas que ces troupes organisees a la hate et formees de maries et de peres de famille ne pouvaient etre d un grand secours toutefois ajoutait il il importe de convaincre l ennemi que tous les fran ais sont pour l empereur a suivre p hourmat agrege de l universite president de la societe des sciences lettres et arts de bayonne 34 le 8 janvier les espagnols fourrageaient a mendionde harispe les en delogea le 10 janvier les troupes de mina s avan aient vers macaye dans l intention d y fourrager elles furent attaquees par les troupes du general harispe dont la lre cohorte de la garde nationale avec le colonel lalanne quelques jours apres harispe repoussait les troupes de morillo qui protegeaient les fourrageurs et rentrait victorieux a helette j pellot et e la pene op cit narrent avec complaisance ces faits qui sur le plan militaire n avaient que peu d importance 35 il n est guere question dans la correspondance prefectorale de la nomination du general coutard commandant les basses pyrenees a la direction du centre de levee generale des gardes nationales a sau veterre
2018 - 2023 bmb.bilketa.eus
Plan du site
| Se connecter
|
Contact |
RSS 2.0 |
Spip.net