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sommaire etudes a llchtenberger quelques images basco bayonnaises 1 j lamarque avec les basques d argentine 11 a ar uby usages mortuaires a sare 17 s harruguet la danse en basse navarre 26 f vogel notes sur la danse dans la region de saint palais 37 p veyrin le fandango 42 notices pour un catalogue l colas steles et inscriptions lapidaires 47 j nogaret acquisitions recentes de la bibliotheque 54 chronique a constantin le musee basque a londres 57 j le tanneur ramuntcho a bordeaux 79 vingt cinq chansons basques 84 le livre d or 87 quatrieme annee n 3 4 1927 bulletin trimestriel twwtwl bavon imp s 80a0e9 bay4nne avis 1 0 pour eviter tout retard dans l envoi du bulletin mm les abonnes ne faisant pas partie de la societe des sciences lettres et arts de bayonne et qui ne se sont pas acquittes par anticipation sont pries de vouloir bien adresser avant le 1er juin prochain le montant de leur abonnement pour 1928 en y joignant s il y a lieu celui de 1927 2 une table des matieres des quatre premieres annees sera encartee dans le prochain numero qui paraitra dans le courant du mois d aout 1928 prix du numero 6 fr abonnement annuel france 8 fr etranger 12 fr compte cheques postaux bordeaux 12 908 la cigale soupers bar restaurant 3 ajestic service a la carte ses specialites sur commande due interieure fondee en 1800 carrefour des cinq cantoos bayonne telephone 4 18 telephone 4 18 linge de table et de toilette taies draps mouchoirs linge basque et du bearn specialite de toiles rustiques blanchisserie a hardoy telephone bayonne 8 43 location de linge telephone 9 60 fabrique nay b p compte cheque postal 19 664 bayonne banque societe generale bayonjnte 3 place du reduit biarritz st jean de luz mauleon st jean pied de port hasparren capbreton hendaye toutes operations de banque et de bourse coffres forts correspondants dans le monde entier bayonne blanche lapeyre parapluies ombrelles maroquinerie makilas cannes a a 88 r z f z ijjo mmmmmmmoem bayonne port de mer et ville forte a naturellement la place d honneur saint jean de luz est moins souvent aborde biarritz est inconnu avant la restauration presque rien sur hendaye rien sur guetharv j ai eu la bonne fortune grace a mes recherches et a l obligeance de quelques amis de reunir un certain nombre de pieces essentielles les deux grands vernet les deux ozanne la serie complete si charmante des garneray le port vieux de rigal presque introuvable les roches percees d aubrun et de vidal 1 es gobaut relatifs a biarritz et naturellement ensuite les cinq heulz de nombreuses lithographies de melling de hubert clerget de jacottet de mercereau de gorsse de cicen de gehbert de david de petit de victor adam de maurice etc quelques agreables paysages de facture anglaise dates de 1823 une mention speciale est due a l oeuvre si interessante et si exacte de m os pielene et blanche feiliet de bayonne la deuxieme a signe apres son mariage du nom de blanche hennebutte plusieurs series de gravures excellentes se rapportant aux deux cotes de la frontiere dans le pays basque espagnol st sebasqen d abord et puis irun fontarabie passajes bilbao sont assez largement representes quelques vues de l interieur ernani 1 olosa villabona vittoria tres peu de choses sur pampolune ces documents sont naturellement de valeur fort inegale les vieilles vues optiques du xviil siecle n ont guere qu un interet de curiosite tout comme bien des coupures de journaux illustres modernes d autres gravures sont d une execution soignee qui en fait de vraies oeuvres d art une recommandation expresse aux chercheurs un grand nombre de ces pieces sont extraites d ouvrages ou de recueils mis en morceaux par les commer ants qui trouvent leur avantage pecuniaire a les detailler il en resulte que ces volumes deviennent de plus en plus rares et seront bientot introuvables ne manquez jamais de les saisir si ous les rencontrez ie en somme vous le voyez par cette enumeration assez longuette encore que fort abregee il est possible d arriver en un an malgre des augures decourageants a reunir sur bayonne et le pays basque moyennant quelque tenacite quelque ingeniosite et un peu d argent une documentation honorable sans pretendre rivaliser avec le musee basque vous pouvez vous constituer un modeste fond de collection et nourrir l espoir d en diminuer les lacunes en poursuivant vos recherches mais si l aventure vous tente laissez moi vous donner un conseil mettez vous en chasse des ce soir meme et ne perdez pas de temps d ici peu le gibier aura disparu pretendant tirer les grands fauves aux environs d alger tartarin venu trop tard ne trouva a massacrer qu un lion de menagerie prenez garde pour peu que vous musiez a ne plus rencontrer que d impudentes reimpressions dont l apparition de plus er plus frequente n est pas un des moindres signes de la faveur grandissante du pays basque mais en constitue a coup sur un des symptomes les plus mal gracieux andre lichtenberger p s depuis que ces lignes ont ete ecrites j ai poursuivi mes battues et verifie leur difficulte grandissante ce n est guere qu outre manche que j ai eu la satisfaction d aligner quelques trouvailles la campagne de 1813 a inspire a nos voisins une abondante iconographie dont quelques gravures superbes telles que la grande aquatinte en couleur de wright sur la bataille de vittoria qui est une des plus belles pieces que je possede et a ainsi prelude au veritable lancement du pays basque pour le tourisme britannique il laissa aux officiers de l armee de wellington des souvenirs non seulement glorieux mais charmants que plusieurs d entre eux fixerent par la plume le pinceau ou le burin le livre du capitaine batty 1823 enrichi de 23 gravures remarquables est je n hesite pas a l affirmer l ouvrage capital sur la region les guerres carlistes auxquelles prirent part un assez grand nombre de volontaires anglais susciterent d autres temoignages comme l amusante relation du major wilkinson 1837 je ne saurais trop engager les collectionneurs a pousser leurs recherches de ce cote la avec les basques d argentine o o o o m jean pierre passicot o o o il y a quelques semaines le musee basque portait a la connaissance du public les liberalites a son endroit de deux hautes personnalites argentines m gallardo ministre des affaires etrangeres de la grande republique latine de l amerique du sud et m passicot president du centre basque fran ais de buenos aires dirigeant de nombreuses societes de la meme capitale ce double geste merite mieux que la mention elogieuse que la presse locale et regionale lui a consacree venant apres la visite faite au musee basque en juin 1927 par m j p passicot il signifie que la liaison est desormais etablie entre les argentins et particulierement les basques d argentine et l oeuvre poursuivie par le musee basque ainsi commence a se realiser cette premiere partie de la tache qui selon m boissel article du bulletin 1 2 1927 incombe aux basques americains fournir les subsides necessaires a l amenagement des salles qui porteront leur nom cette tache est il besoin de le dire n est encore qu ebauchee le musee basque apres le bel exemple donne par mm gallardo et passicot est en droit d attendre avec une confiante assurance la genereuse suite de cette contribution dans l article que nous venons de citer m boissel declarait encore attendre des basques emigres les dons et les renseignements qui nous permettront de creer une section de l expansion basque prevue des la premiere heure et consacree a 1 activite basque hors d europe sous ses formes diverses aux groupements qu elle constitue aux oeuvres collectives qu elle a fondees et aussi a quelques unes des puissantes individualites qu elle a revelees sans pretendre apporter ici une contribution a cette future section de l activite des basques hors de leur eskual hema nous voulons simplement rappeler a grands traits l etonnante 13 vitalite des oeuvres fran aises et basques de buenos ayres et rendre l hommage qui lui est du a l une des personnalites les plus fortes et aussi les plus sympathiques de la colonie basque fran aise de cette ville notre compatriote m jcan pierre passicot on sait que l argentine a ete de tout temps terre de predilection pour nos emigrants les basques en particulier de l un et l autre versant des pyrenees se sont en si grand nombre transportes sur le territoire de l hospitaliere republique qu lis v ont occupe des son origine et continuent a y tenir plus qus jamais les rangs les plus enviables finances haut commerce carrieres liberales politique contiennent dans leurs annuaires tant de noms basques que c est l histoire meme de la republique argentine qu il nous faudrait faire s nous voulions retracer av3c fidelite le role de nos compatriotes pour nous en tenir a la seule actualite rappelons que buenos ayres ne compte pas moins de 20 societes ou oeuvres fran aises depuis la puissante societe ph lanthropique et de bienfaisance fran aise du rio de la piata bientot centenaire 1832 et rassemblant aujourd hui 8 000 societaires jusqu a la chambre de commerce fran aise 2 000 societaires en passant par les comites politiques ou patriotiques les groupements plus recents d anciens combattants les oeuvres scolaires et sportives les oeuvres d assistance les oeuvres de presse courrier de la plata etc la contribution apportee par les basques a ces societes est a la fois large et choisie large car il en est peu qui ne contiennent dans leur sein ou a leur tete quelques uns de nos compatriotes choisie parce que les societes qui leur appartiennent en propre comptent parmi les plus interessantes et les plus prosperes il convient de citer parmi ces dernieres la societe euskal etchea avec ses 2 500 membres le centre basque fran ais et le centre basque espagnol avec leurs filiales college de gar ons et de filles hopitaux asiles de vieillards oeuvres diverses d assistance etc sans craindre le dementi on peut affirmer que la prosperite des oeuvres basques fran aises est due en tres grande partie a l action de m jean pierre passicot ce basque de pure souche puisqu il est ne a bidart apparait comme le prototype du self made man du fils de ses oeuvres son indomptable energie servie par une rare puissance de travail et une intelligence pratique aussi prompte a discerner qu a realiser lui a permis d occuper dans sa nouvelle patrie ou il sejourne depuis plus de quarante ans une place de tout premier plan architecte entrepreneur repute il a construit a buenos ayres de nombreux hotels prives et monuments publics menant de front avec les obligations de sa profession et c est ce que nous voulons souligner surtout ici la plus intelligente la pi us feconde action en faveur de ses compatriotes emigres comme lui le centre basque fran ais doit la vie a m j p passicot qui continue a presider a ses destinees l hopital fran ais la banque fran aise du rio de la plata le courrier de la plata font mis a la tete de leurs conseils d administration et nous ne nommons pas les oeuvres ou societes qui le comptent parmi leurs membres les plus agissants le gouvernement fran ais lui a voici un an confere la croix de la legion d honneur et le gouvernement belge l a fait aussi chevalier de l ordre de la couronne juste recompense de services rendus avec autant de devouement que de modestie ces deux qualites et nous y ajoutons cette energie dont nous parlions plus haut sont en effet les plus saillantes de ce beau caractere il les met au service d un amour ardent passionne intransigeant de la france et de son cher pays basque basque m jean pierre passicot l est fidelement et integralement demeure c est bien de lui que l on peut dire que meme transplante en des terres nouvelles le basque n est jamais a fond deracine la silhouette s est tres peu americanisee de taille moyenne robuste l allure jeune le pas rapide et decide il porte 15 sur un buste large et droit un visage tres race dont l air de noblesse et d autorite intimident quelque peu au premier abord mais a la scruter de plus pres cette physionomie ne tarde pas a nous apparaitre familiere et bien de chez nous le front large les levres minces soigneusement rasees a la basquaise les yeux d un bleu tres clair tout en elle porte l empreinte indeniable de la race son regard souvent aigu incisif s adoucit instantanement a l evocation du pays natal se voile d emotion se charge de bonte la bonte de m jean pierre passicot a l egard de ses compatriotes basques s est maintes fois manifestee rappelons seulement qu en 1921 il prit a buenos ayres l initiative d une souscription en faveur des familles basques des victimes de la guerre et vint lui meme distribuer aux maires des diverses communes le demi million qu il avait recueilli ii n est peut etre pas mauvais a ce propos de relater ici un trait que m passicot tint a citer lui meme au cours de l allocution vibrante qu il pronon a a st jean le vieux ou se reunit en septembre dernier l assemblee annuelle de veskualzcilecn biltzarra lorsque le centre basque fran ais eut pris l initiative de la souscription dont nous venons de parler une circulaire fut envoyee aux maires de toutes les communes basques pour leur demander de faire connaitre les familles les plus dignes d interet or deux seulement repondirent a cette offre genereuse si nous avons cite ce trait tout a notre honte c est parce qu il nous parait susceptible de nous fournir la conclusion de ces quelques notes par dela les mers des centaines de nos compatriotes vivent agissent creent des oeuvres gardent comme un precieux tresor la fidelite a leur race a leur langue a leurs traditions ils travaillent a sauvegarder et a accroitre dans ces grands pays neufs le prestige de la france et du pays basque 16 il y aurait helas un chapitre a ecrire sur la maniere dont officiellement l action de ces bons fran ais est encouragee et soutenue sans sortir de notre sphere reconnaissons qu il existe trop d ignorance trop de meconnaissance de notre part vis a vis de ces bons ouvriers d une cause qui nous est d here ils s en plaignent parfois non sans raison et celui dont nous avons evoque l attachante personnalite n a pas dissimule au cours de son recent sejour en pays basque combien il lui tardait de voir cette inconcevable indifference ceder la place a une collaboration etroite fraternelle entre les basques d amerique et ceux de la mere patrie con oit on par exemple qu il puisse y avoir encore des emigrants qui debarquent dans les grands ports americains sans savoir qu il y existe des centres prets a les accueillir a leur donner tous les renseignements utiles a faciliter si besoin est leur etablissement reciproquement les dirigeants de ces oeuvres s etonnent de n etre jamais tenus au courant de ces arrivees et de ne pouvoir utiliser a leur gre les ressources materielles et morales dont ils disposent il n est pas presomptueux d avancer que le musee basque a un role a jouer dans ce rapprochement necessaire nous le savons dispose a ne pas menager son modeste concours et sommes autorises a exprimer aux basques d argentine avec sa reconnaissance pour ce qu ils ont deja fait sa ferme esperance que leurs beaux gestes ne seront pas sans lendemain jean lamarque usages mortuaires a sare et quelques souvenirs d usages aujourd hui disparus o o o o les basques restent tres attaches a leurs usages mortuaires par leur foi aux esperances eternelles et par leurs principes chretiens qui font la famille forte et unie nous resumons particulierement ici les usages de la paroisse de sare i l agonie la famille du malade previent le pretre puis les premiers voisins qui assureront desormais les travaux urgents de la maison et feront les demarches necessaires et enfin les proches parents les fenetres sont fermees en signe d affliction et la chambre du malade preparee s il y a lieu pour la reception des sacrements crucifix images pieuses eau benite avec feuille de laurier deux cierges benits restent allumes pendant l agonie et les premieres heures qui suivent la mort ils seront remplaces pour la veillee et rallumes pour la levee du corps une des personnes presentes en signe souvent le malade par trois fois en faisant tourner chaque fois le cierge autour de sa tete aspersions frequentes d eau benite sur l agonisant et dans la chambre pour en eloigner les esprits mauvais le pretre porteur des sacrements est suivi d une personne au moins du voisinage du malade il est re u par un membre de la famille a genoux sur le seuil de la maison et tenant deux cierges dans ses mains la sonnerie de l agonie se fait plus rare celle qui annon ait le depart du pretre n a plus heu l administration des sacrements dans la forme du rituel ne donne lieu que nous sachions a aucun usage plus particulier jadis les religieuses garde malades ou enseignantes accompagnaient le pretre avec un groupe d enfants pour prier au chevet du moribond on considerait comme presages de mort les aboiements lugubres des chiens la sonnerie du sagara ou de 1 elevation 18 de la messe coincidant avec la sonnerie des heures on nous a raconte 1 histoire d une femme appelee aupres de son frere malade interrogeant les fideles qui revenaient de la messe dominicale afin de savqir si le sagara avait sonne en meme temps que les onze heures pour conclure nere jose anttonio ez da beraz hila l usage de l enlevement des tuiles parait disparu d assez longue date on l aurait cru justifie selon une histoire que l on nous a racontee la maitresse de la maison govolchea continuait a vivre contre toute attente depuis 8 jours qu elle etait administree une nuit ou les personnes de veille ont eu une courte absence elle se leve et se presente devant ces personnes reunies a la cuisine le mari comprend aide sa femme a se recoucher monte au grenier enleve quelques tuiles et redescend pour retrouver sa femme morte la croyance aux sorciers et le fait que ceux ci ne pouvaient mourir avant d avoir communique leur mal a donne lieu a des histoires peu edifiantes et explique le peu d empressement qu on mettait a les secourir ii la mort aussitot que le malade a rendu le dernier soupir on ouvre quelques instants les fenetres de la chambre pour les refermer tu mii e ainsi que toutes celles de la maison en signe de deuil on recouvre d un linge les tableaux et surtout les miroirs de la chambre mortuaire il est dit qu il ne faut pas que les visiteurs voient leur image ou celle de toute autre personne on avertit les premiers voisins puis les proches parents s il y a lieu us doivent l etre avant que ne sonne le glas car ce serait leur donner un signe d irreductible inimitie que de 1 eur faire savoir le deces par ce moyen indirect les membres de la famille se retirent dans une autre piece pour laisser les soins du corps aux voisins et aux parents nous avons rencontre quelques survivants de l epoque ou d etait d usage d annoncer la mort d un membre de la famille surtout du maitre ou de la maitresse de la maison aux abeilles en frappant sur la ruche et aux betes en les faisant lever dans les etables on passait ainsi a la basse cour a la porcherie et a la bergerie les metayers devaient aussi l annoncer a leurs betes 19 comme si le maitre defunt etait a la maison on croyait que s abstenir de cette pratique etait s exposer a des perturbations dans le betail et des faits nombreux nous ont ete racontes qui auraient justifie cette croyance le maitre de la maison olha etait mort subitement en dehors de chez lui on ne s expliquait pas avant de l avoir appris les beuglements inusites de ses betes ils cesserent quand on leur eut annonce la mort de leur maitre un fait semblable se serait passe a la maison amhotzea les beuglements venant de i etable avertirent la mere qui ignorait la mort de sa fille et qui alla constater le fait pour ensuite le leur annoncer et les apaiser i la toilette du mort ne presente rien de particulier elle est faite le plus tot possible et par les voisins par les hommes si c est un homme et vice versa le bon chretien basque ne se separe pas de son chapelet compagnon fidele de sa vie on le lui met entre les mains 11 existait jadis l usage de jeter sur le corps du defunt un peu de sel et quelques gouttes du cierge benit on couvre le corps jusqu au buste seulement d un drap pique de feuilles de laurier jadis un drap special dit hil mihisia servait pour cette circonstance il recouvrait tout le corps en laissant transparaitre la figure grace a une bande ajouree d une certaine largeur qui constituait le milieu dans les familles aisees on en avait pour recouvrir les mure de la chambre mortuaire il couvrait encore le cercueil durant le transport a l eglise cet usage disparut quand les religieuses de la paroisse s offrirent a recouvrir le bois du cercueil d un drap orne de petites figures symboliques en papier de plus des galons argentes distinguaient celui des personnes de rang enfin prevalut l actuel cercueil verni aux poignees de metal sans revetement dont aucune famille meme des plus pauvres ne voudrait se priver iii les obseques la cloche a sonne le glas pour annoncer la mort d un parois 1 v a ce sujet w boissel la mort et les abeilles bullelin du musee basque 2 3 1925 p 43 sien elle sonne encore au moment habituellement la veille de l enterrement ou deux hommes les voisins du defunt viennent prendre a l eglise la croix paroissiale et la porter gravement et publiquement a la maison mortuaire jadis une femme du voisinage portait la croix sans ceremonie on raconte que la preposee a cet office laissait souvent sa croix sur le seuil des epiceries le temps de faire les emplettes de la maison pour faire cesser ces abus on fit porter la croix demontee et recouverte d un linge enfin m l abbe landerretche mit en usage la pratique actuelle plus respectueuse et solennelle la levee du corps par le pretre se fait au domicile meme du defunt s il s agit d une maison de maitre si le defunt est metayer 3u bordatar elle se fait dans une maison determinee pour chaque quartier et plus rapprochee de l eglise ou les porteurs precedes de la croix et suivis du cortege transportent le corps avant l arrivee du clerge cette pratique ne souffrait pas d exception la maison de maitre fut elle tres eloignee jusqu a ces derniers temps ou oii a reduit uniformement le trajet eu egard a la penurie de pretres et a la surcharge du ministere ce n est pas sans peine de la part de l amour propre des familles le porte croix est un voisin le plus proche du cote de l eglise eliza bidea durant le premier trajet c est ensuite un enfant de choeur l homme qui conduit le deuil ou minjuri suit le premier voisin la femme qui conduit le deuil des femmes ferme le cortege les proches parents et le deuil portant celui ci est un metayer pour les defunts proprietaires ont les hommes la grande cape et les femmes la caputcha fermee qui descend jusqu aux pieds jadis le port de la grande cape etait de rigueur pour tous les assistants hommes 11 ne fut porte plus tard que par les parents avant de se reduire comme aujourd hui aux seuls proches la fabrique de l eglise prete a ceux qui n ont pas de cape les manteaux de ceremonie qui servent aux porte dais pour les processions le grand chapeau haute forme etait porte par tous les hommes dans la suite il fut porte seulement par le porte croix qui allait jusqu a l eglise aujourd hui il a tout a fait disparu pour reparaitre dans les corteges de carnaval il etait porte encore il y a peu d annees a urrugne car il nous a ete raconte qu un de nos braves compatriotes qui y avait ete appele pour un deuil pretexta un malaise pour n avoir pas a porter le chapeau et resta a la maison du defunt jadis tous les assistants aux obseques devaient etre rigoureusement en noir aujourd hui beaucoup sauf ceux du deuil viennent en habit de couleur les exigences de la mode absorbent le prix de l habit noir de reserve les porteurs quatre ou six sont des jeunes gens voisins du defunt non maries ils portent le cercueil a meme les epaules quelle que soit la longueur du chemin les civieres sont inusitees ils sont retribues quatre francs chacun cet usage nous a t on dit n existe qu a sare ils recevaient jadis un franc chacun il etait dit que le prix du transport du corps devait revenir au corps les porteurs prenant a leur charge le porte croix qui n etait pas retribue faisaient donc apres les obseques une petite collation hameketakoa a l auberge la plus proche il n y a pas d assistance d hommes aux enterrements d enfants jadis il etait d usage que le parrain portat sous le bras le cercueil de l enfant cache par la cape a l eglise l assistance est disposee uniformement les hommes en cape a la premiere galerie et au milieu les femmes devant le corps un grand tapis noir etendu sous les chaises les familles aisees retribuent et munissent chacun d un cierge douze ou vingt quatre enfants suivant leur rang qui assistent a la levee du corps suivent la croix et se tiennent ensuite durant les obseques aux cotes du cercueil a l offertoire de la messe les personnes qui n ont aucun titre a offrir une messe pour le defunt et qui veulent cependant participer aux suffrages viennent faire l offrande 1 franc habituellement entre les mains du pretre qui presente une croix a baiser de la masse des offrandes on constitue des honoraires de messe pour cela les hommes descendent gravement d une galerie pour remonter de l autre cote comme pour la communion les femmes font de meme d un cote a l autre de la nef pendant l enterrement les hommes suivent le cercueil jusqu au heu de la sepulture les femmes ferment le cortege le deuil au dernier rang puis tous defilent devant la sepulture pour aller se ranger ensuite dans la rue qui donne vers b iv l annee qui suit le decf s il est de regle que la famille et les proches assistent a la messe quotidienne les neuf jours qui suivent le deces la place reservee a chaque famille est alors occupee a l eglise et les parents se groupent sur une double ligne cette place est marquee par le tapis funeraire aux initiales de la famille et par les lumieres celles ci sont de grands chandeliers a souches ou des rouleaux de cire sans panier cette place sera occupee et les cierges allumes a la messe quotidienne durant treize mois soit par un membre de la famille soit plus souvent par une personne pieuse retribuee dans ce but c est l office de elizatheia les cierges tapis livres et autres objets d eglise sont renfermes apres usage dans l un des petits bahuts que chaque famille possede et qui sont empiles sur les cotes de la nef la personne chargee d elizatheia en prend soin et renouvelle la provision cle cire pour le compte de la famille jadis le pretre venait le premier jour de la le quartier auquel appartient la maison du defunt on y prie un instant eh silence puis le cortege se disloque les etrangers et les proches parents sont souvent invites par la famille a un repas qui se termine par une priere pour le defunt c est quelquefois une simple collation qui se donne soit au domicile du defunt soit dans la maison qui a servi de relais aux bordatars jadis le devoir de la priere pour les defunts etait rappele par la pratique suivante apres la ceremonie des funerailles les depouilles de mais lastaira qui entraient dans la composition de la couchette du defunt etaient brulees sur le carrefour le plus proche de la maison mortuaire les passants qui en comprenaient la signification s arretaient pour adresser une priere a la memoire du disparu jusqu a ces dernieres annees une messe de neuvaine etait dite la semaine apres le deces dans ce cas l offrande la priere sur la rue que presidait alors le pretre le repas des funerailles avaient lieu seulement ce jour la les assistants aux obseques revenant encore pour la neuvaine 25 neuvaine benir les cierges qui devaient etre allumes a cette place au cours de 1 annee s il se trouve un dimanche ou fete entre le deces et les funerailles c est le cure de la paroisse qui annonce ces dernieres avec ou sans gizon ahukua la liste des messes offertes pour le defunt est publiee au prone du dimanche qui suit les obseques pendant cette publication les femmes qui continuent a porter la caputch toute l annee baissent le voile sur leur visage hommes et femmes s abstiennent en signe de deuil de se lever pour l evangile de la messe a la fin de la publication le cure annonce le montant du lachada m offert par la famille le lachada etait a l origine un droit per u sur la concession de la place pour la sepulture au cimetiere apres la separation il continua a etre paye sous la forme d un don qui est destine a la fabrique et au casuel du clerge jadis la messe d anniversaire se renouvelait jusqu a la troisieme annee le premier anniversaire est seul celebre aujourd hui et est suivi d une messe pour tous les defunts de la famille appelee obhgazionezko meza le culte des morts s affirme de fa on particuliere le joui de la toussaint chaque famille allumant alrs ses cierges la nef presente l aspect d une mer de feu les evenements importants de la famille seront encore marques par l offrande d une messe a l intention des defunts qui sont ainsi associes aux joies comme aux tribulations des vivants la veille de la messe de mariage une a obligazionezkoa est dite dans ce but et le jour meme apres la ceremonie on ne manque jamais a la visite de la tombe familiale du nouveau foyei qui se fonde l avenir est ainsi relie au passe de si touchante maniere l oubli des vivants est il dit est le vrai tombeau des morts nous avons essaye d indiquer les formes particulieres du souvenir si fidele dont nos bonnes populations entourent leurs chers morts dans l esperance de la vie immortelle a ak uby la danse en basse navarre o o o o bien que parmi les provinces basques fran aises la region d election de la danse soit et semble toujours avoir ete la soule la basse navarre n en a pas moins de tout temps tenu cet exercice en grand honneur plus repandue dans cette province que le jeu de pelote la danse y a figure au premier plan des rejouissances publiques qui n a vu le dimanche au cours de ses peregrinations des jeunes filles de jeunes gar ons se grouper a l ecart des agglomerations au coin d une route par un beau temps ou s il pleut dans une bergerie dont le troupeau pacage en montagne et s y adonner au plaisir de la danse point n est besoin d un orchestre ou d un instrument de musique alternant entre eux danseurs et danseuses chan nt les airs dont leurs pas suivent le rythme a la nuit tombante ils regagneront leurs maisons souvent juchees bien haut et trairont leurs bestiaux avant d aller se coucher fredonnant encore les airs preferes qui a l heure precedente reglaient leurs pirouettes nul n ignore qu au cours des fetes locales quand le bal a pris fin sur la place publique les jeunes gens des quartiers eloignes embauchent les musiciens de l orchestre qui un piston qui une clarinette a defaut un virtuose de l accordeon et l emmenent avec eux dans la maison qui pourra disposer du plus grand vestibule ou de 1 ecurie la plus spacieuse amenagee convertie en salle de bal la danse reprendra jusqu au petit jour a la clarte de quelques mauvaises lampes pendues aux solives l heure du depart venue les couples regagneront la defrieure s egailleront sur les sentes d ou s eleveront des irrintzina et des rires la danse est trop dans les aptitudes le temperament les moeurs du basque pour que rien l en puisse extirper 27 des diverses danses le saut basque de toutes les danses les plus anciennes les plus caracteristiques les plus originales les plus scientifiques meme pourrait on dire sont les sauts basques ils se perpetuent de generation en generation des menetriers en conservent les regles de l enseignement desquelles ils tirent profit de quelque fa on plaisirs et peines doivent un tribut comme toutes les danses de haute antiquite ces sauts sont circulaires une des curiosites de ces danses dont les nombreuses variantes ont chacune sa musique et ses regles etroites c est que l instrument qui leur convient le mieux celui aupres duquel tout autre constitue une heresie est precisement le plus simple le plus primitif des instruments de musique la flute a bec a trois trous le galoubet de bois des pasteurs le chirula le chirula qui s adjoignit le tambourin a certainement preside a la naissance des sauts basques si compliques alors que de nos jours des orchestres devenus de plus en plus harmonieux animent des danses de moins en moins difficultueuses la connaissance des sauts basques necessite de nombreuses le ons il faut en avoir une pratique assidue pour apprendre a passage donne de la musique a executer le pas qui s y situe pour suppleer a la science insuffisante de quelques danseurs et eviter les faux pas qui dans l execution publique des sauts basques rompent l harmonie du cercle le menetrier si l instrument dont il joue le lui permet annonce les pas qu a son defaut un amateur instruit clame a point voulu l on conte que jadis le samedi venu dans les metairies a la lueur de la resine pieds nus pour epargner les sandales les jeunes gens prolongeaient les veillees pour cultiver ces danses il n est de fete publique au cours de laquelle ne soient danses les sauts basques jeunes et vieux y participent l on ne voit guere que des hommes pratiquant de nos jours ces sauts jadis les femmes s y adonnaient couramment et dans toutes les rejouissances elles prenaient rang dans le cercle des danseurs elles y tenaient meme brillamment leur place on en cite et il en existe encore pour lesquelles les pas difficiles sont page ouverte si l on en doute devant elles malgre leur age certaines appuient volontiers d une demonstration l assurance qu elles en donnent les sauts basques comportent dix huit pas qui sont en avant erdizka sautez dobla lau urhats pika ezker eskuin erdizka eta hiru sautez eta hiru ebats luze eta ebats contra pasac zegna ezker hiru eskuin hiru ezker ainan ebats eta hiru l on comprend que la situation diverse de ces pas a passages determines d airs differents ait donne naissance a une multiplicite de sauts dont la connaissance en depit de l adjonction d un annonceur peut devenir deconcertante meme pour des danseurs de certaine force l honneur de danser le premier saut basque d une fete se disputait entre communes a beaux deniers comptants dont beneficiaient les organisateurs cet usage aujourd hui disparu persiste encore en soule et aux environs de saint palais en basse navarre on danse couramment neuf sauts qui sont muchicoac laphurtarrac du labourd alemanac m oneindiarrac de monein ainhuarrac d ainhoa chi bandiarrac millafrankarrac de villefranque laphurtar motchac chochuarenac on y pratique aussi cinq suites de noms connus luzaidiarrac de valcarlos ou taluac lacarre de lacarre hegui ou pik eta ebats ostalerra aubergiste catalina qui fait suite a millafrankarrac et diverses suites sans nom anciennement on y cultivait un bien plus grand nombre de sauts et de suites dont beaucoup sont tombes en desuetude les noms de localites que portent certains d entre eux denotent suffisamment leur lieu d origine du labourd d ainhoa de villefranque l un d eux est dit de monein et monein est dans le 29 bearn cela doit il impliquer que ce saut est ne a monein on peut l admettre une chose certaine est que les sauts basques se dansent dans un assez grand nombre de communes du bearn et l on en donne l explication que voici a des epoques non encore trop lointaines les familles basques et les familles bearnaises faisaient des echanges d enfants pour leur apprendre a vivre disaient elles de la sorte les jeunes gens se familiarisaient avec le langage les moeurs les usages agricoles les habitudes des voisins a la faveur de cette interpenetration les sauts basques s infiltrerent en bearn et s y acclimaterent dans nombre de communes au terroir plus propice ou plus accueillant dans ces conditions il n y aurait pas lieu de s etonner outre mesure de ce qu un saut basque ait vu le jour a monein danse des volants cette danse est plus particuliere a la basse navarre en carnaval les jeunes gens d une commune decident parfois de faire une cavalcade cela s appelle un sanlibate les chaines les sautoirs les broches en or les vieilles bijouteries de famille du village sont requisitionnees les couturieres sont mobilisees pour preparer les costumes un orchestre est retenu au jour dit le cortege defile sur la rue ce sont d abord quelques cavaliers pantalons blancs vestes et berets rouges certains arborant souvent quelque velleite belliqueuse se costument en officiers plus ou moins fantaisistes munis ou non d un sabre ou d une epee un ou deux d entr eux porteront une queteuse emmanchee pour cueillir les oboles aux fenetres du parcours derriere des sapeurs aux imposants bonnets a poil ceinture rouge tablier et pantalons blancs une hache en bois sur 1 epaule suit un tambour major chez lequel on recherche plus les mains agiles pour faire habilement tourner la canne que la taille avantageuse indispensable a 1 epoque ou son hef s ornait d un danse des volants saint jean pied de port d opres le uableau de q roby musee basque 31 haut casque luxueux ruisselant de rubans eclatants etincelant de petits miroirs et de panaches barioles derriere lui des deux cotes de la voie s echelonnent des geantes jiganteac dont les longues jupes etayees d un bati en bois cachent les meilleurs danseurs de l assemblee ces jiganteac d impoftation assez recente paraissent etre venues d espagne a travers le labourd elles ont figure dans les santibaie de basse navarre vers 1885 epoque a laquelle elles avaient deja acquis droit de cite en soule immediatement apres viennent les volants qui sont les figurants les plus nombreux du cortege leur coiffe s ornait jadis de passementeries a couleurs vives de rubans tresses de dorures d aigrettes constituant un ensemble plaisant mais un peu complique d un equilibre instable sur la tete malgre les lacets blancs formant jugulaire elle a cede la place au beret rouge pare muni d un pompon de gland ou de franges retombant sur un cote le costume est des plus gracieux des plus seyants la chemise blanche lissee a petits plis porte de larges rubans ajustes sur le clos et flottant sur les reins la poitrine est recouverte cb multiples broches en or au travers desquelles cheminent des arabesques en sautoirs et chaines de meme metal cousus avec art une cein ure de soie rouge enserre les reins les pans flottant sur la cuisse les sandales les pantalons blancs sont pares d etroits rubans entrelaces semes d une foule de petit grelots dores qui bruissent a chaque mouvement a la main une petite baguette enguirlandee au centre des deux files de volants les plis d un drapeau tricolore largement agite battent 1 air a grandes frouees viennent nfin le monsieur et la dame l orchestre acheve le cortege et tout en cheminant les queteurs a pied gorriac berets et vestes rouges sandales et pantalons blancs sollicitent les generosites des spectateurs tout cet ensemble s ebranle aux sons d un air pompeux avance de quelques pas recule bat sur place des ailes de pigeon reprend son avancee execute des vis a vis des plus animes puis une halte une voix s eleve un barde improvisateur dit la bienvenue a la population adresse quelques louanges au 32 maire aux notables quand l arret se produit sous leurs fenetres chante la joie la jeunesse soulignant chacun des couplets la musique reprend et le cortege execute des entrechats endiables ce sont des corteges de cette nature qui sous les regimes precedents se portaient a la rencontre des personnages illustre en tournee officielle dans la region et encadraient leur voitur quand ils faisaient leur entree dans la localite la danse des volants est une manifestation de grand apparat a r epoque ou l usage veut que les santibate s organisent la danse des volants marque l aurore de l an neuf elle celebre l eveil de la saison la mue de la nature elle secoue les torpeurs de l hiver evoque les frondaisons naissantes traduit l allegresse du renouveau les visions claires des costumes blancs piques des notes eclatantes des rubans ouvrent la porte des horizons renouveles les bruissements des minuscules grelots sont les annonciateurs du printemps ils representent avant l heure les fremissements dont tressailliront les fourres et les champs on distingue deja les gazouillis d oiseaux dans les matins brumeux et au travers de l inclemence des premiers mois c est la proclamation averee de la fin des jours sans clarte la farandole comme pittoresque la farandole dantza lvzia ou dantza kb da ne le cede en rien a la danse des volants l element feminin qui y participe y apporte peut etre plus de gracieusete certains y ont vu une soeur umelle de v aurreshu des pays basques espagnols bien que les musiques de ces danses n offrent que peu d analogie il est dans la cadence dans les evolutions certain air de famille toutes deux ont en outre meme cachet de pompe rituelle en tete un jeune homme s avance tenant haut dans une main un rameau vert un pied de mais ou une gerbe enrubannee a son autre main s enroule un mouchoir dont une jeune fille tient l extremite un deuxieme mouchoir etablira la liaison entre 33 cell e ci et un autre ieune homme qui comme le premier entrainera line cavaliere gar ons et filles alternant ainsi une longue ftle s organise un jeune homme porteur aussi d une branche verte clot le monome aux accords d une musique des plus caracteristiques la file s ebranle et decrit en cadence a l initiative du danseur de tete des cercles multiples et imprevus serpente autour des groupes decrit des arabesques la chaine s enroule sur elle meme se detend met en de multiples evolutions sa cohesion a l epreuve enfin rompant les liaisons etablies et comme manifestant leur joie d avoir atteint par l union un but recherche en commun danseurs et danseuses reprenant leur liberte individuelle executent une serie delirante de pas et de sauts aux appels d une musique au rythme precipite l honneur d ouvrir la file de porter le rameau se payait jadis il en etait de meme de l honneur moindre attache aux places suivantes s echelonnant a tarifs graduellement diminues cette note de venalite se retrouvait dans un autre usage aujourd hui delaisse appele yagueia quand la presence d une personnalite de distinction ou de generosite escomptee etait signalee sur la place des rejouissances l orchestre descendait de son estrade et s acheminait en jouant vers le personnage precede par un groupe de jeunes gens l un de ceux ci presentait un verre sur une assiette offrait du vin pendant qu un autre exhibait sur un plat seme de quelque monnaie d argent une orange dont la crete etait piquee d une fleur et dans les flancs de laquelle s enfon aient quelques pieces d or cela constituait un appel a la bourse de 1 assistant ainsi honore telle qu on la danse actuellement la farandole se compose de quatre figures elle en comptait jadis un plus grand nombre aujourd hui oubliees le ou les menetriers qui s en etaient fait une specialite ont ils neglige d en faire perpetuer la vogue par leurs successeurs les quadrilles et les danses modernes par rang d anciennete viennent ensuite les quadrilles entre la farandole qui ouvrait le bal et les sauts basques qui c cloturaient l apres midi de danse comprit durant de longues annees uniquement des quadrilles du cru au cours de tous ces quadrilles une figure le chilo trou d une musique et d un caractere tres particuliers etait invariablement executee danseurs et danseuses se montraient refractait es aux danses nouvelles la polka polonaise fit une timide apparition longtemps on l executait une fois dans toute une seance de quadrilles pi us tard quadrilles et polkas alternerent fnfin brusquement mais bien apres la grande vogue que ces danses eurent a la cour de napoleon iii schottischs valses mazurkas hongroises firent irruption elargirent la breche ouverte par la polka recemment le fandango vint d espagne yarin arin de saint jean de l uz et aujourd hui des orchestres modernises vulgarisent a qui mieux mieux les danses du jour d amerique du congo ou d ailleurs qu ils soient loues toutefois puisque part faite a l engouement peur les nouveautes ils savent reserver aux danses de la tradition basque la place de faveur qu elles meritent considerations generales la prime musique qui anima la danse fut celle du galoubet chirula ou flute a trois trous elle s accompagnait du tambourin petite caisse longue et etroite sur l une des faces de laquelle des cordes etaient tendues au dessus d une ouverture tonde le musicien la maintenait dans le bras coude dont la main tenait le chirula l autre main frappant les cordes avec une baguette provoquait les resonnances qui constituaient un accompagnement en sourdine des qu apparurent les danses nouvelles le violon arrahita detrona le chirula de sa royaute jusque la indiscutee il se pretait k v 36 mieux a leur execution et par surcroit s adaptait bien les sauts basques surgit le piston dont les sons eclatants n avaient pas besoin pour dominer le tumulte des danseurs de tomber en pluie comme ceux du violon du haut d une barrique dressee sur bout ou de dessus une estrade quand le cuivre s allia avec le tambour ct la grosse caisse quand enfin la clarinette leur preta main forte le violon mourut etouffe comment eut il reagi alors que des orchestres modernes ne peuvent rien contre cette coalition malgre les efforts d instrumentistes de choix malgre leur composition dosee et savante garantie d harmonies suaves ceux ci n arrivent pas a conquerir la faveur des couples a contrebalancer l effet produit en plein air par leurs plus rudes confreres basques dont les accords sont soutenus par les fortes vibrations des caisses generatrices d un entrain irresistible de ce court expose resulte que pour la danse il existe en basse navarre comme dans tout le pays basque une tradition a defendre 11 n y a plus de ch irula rh le tambourin a disparu certaines figures de la farandole ne s executent plus le nombre des sauts basques en faveur diminue sans doute parce que la connaissance complete qu en devraient avoir les menetriers a flechi quelques tentatives de reaction contre cet etat de choses se sont produites en certaines localites on a donne des le ons de sauts basques aux enfants des ecoles mais ces initiatives louables efforts de quelques individualites restent sans lendemain et devraient etre reprises avec plus d ampleur pour devenir reellement effectives tout comme se fait sentir le besoin d un enseignement grammatical de la langue basque pour en perpetuer la purete et l usage de meme la creation d academies de musique et de danse est indispensable si l on ne veut voir sous les assauts du snobisme et de l engouement pour les danses a la mode se volatiliser peu a peu tout ce que les danses basques possedent d originalite sauveur harruguet note sur la danse dans la region de saint palais pays de mixe o o o c est assurement une excellente idee qui temoigne du vif interet porte par le musee basque a nos traditions euskariennes que de chercher a fixer le caractere de ceux de nos anciens divertissements choregraphiques et autres qui ont durant les siecles ecoules contribue le plus a donner a notre cher pays basque ce cachet tres particulier si goute de l etranger cela permettrait non seulement de repondre aux exigences d une erudition toujours en eveil mais aussi de renover certaines coutumes du meilleur aloi dont la simplicite et la grace charmante ont fait la joie et le bonheur des generations passees c est du moins le sentiment de l aimable et fort obligeante proprietaire de la maison borttoio authentique saint palaisienne une des plus fines danseuses de l epoque que le cumul des hivers car elle aura bientot 85 ans n empeche toujours pas de rester jeune d allure et d esprit et de conserver frais et vivace le souvenir de certains divertissements dont la disparition et l oubli causent d unanimes regrets c est d elle que nous tenons les elements de notre petite enquete au cours du siecle dernier on a danse a saint palais tous les dimanches apres vepres sur la place publique jusqu en 1870 epoque a laquelle la guerre mit fin a ces ebats hebdomadaires ces danses avaient lieu aux allees le cure v assistait sans y prendre part comme faisaient d apres le r p lhande ses confreres de la soule mais en les dirigeant 11 etait le gardien autorise et vigilant de la morale et des bienseances chretiennes m l abbe borda cure doyen de saint palais jusqu en 1828 fut le dernier a presider ces bals dominicaux qui duraient jusqu a la sonnerie de l angelus la grosse cloche de l eglise n avait pas plus tot lance son premier tintement qu aussitot l abbe borda dressant sa haute 38 stature donnait en frappant dans ses mains le signal de la priere on devine aisement le reste la musique s arretait on se recueillait et le divertissement ayant pris fin chacun se retirait chez soi sans cris sans protestations d aucune sorte et dans l ordre le plus parfait m le cure borda disparu on n en continua pas moins a danser tous les dimanches comme nous l avons dit jusqu a l annee 1870 puis apres l arret du a la guerre de regrettables modifications introduites dans nos moeurs effacerent cet engouement qui avait etabli bien au loin la reputation des bals de saint palais et l on ne dansa plus sur la place qu a l occasion des fetes de la madeleine qui se celebrent les 22 23 et 24 juillet de chaque annee cet usage se maintient encore aujourd hui a l epoque ou ces divertissements jouissaient de leur pleine popularite il n apparait pas que danseurs et danseuses portassent un costume particulier tous les hommes etaient revetus de l antique chamarra ou blouse qui etait sensiblement plus courte chez les gens fortunes tandis que les jeunes filles toutes coiffees du burukpa mouchoir de tete de toutes nuances portaient sur leur robe un tablier en satinette noire avec cette particularite que celui des personnes aisees etait en soie de ce tablier tombaient sur les cotes deux longs rubans de meme etoffe qui sans cesse agites flottaient au vent au gre des differentes evolutions soulignant ainsi de fa on fort seyante la grace et la souplesse de la danseuse a la derniere figure de la onfra danfza contre danse les jeunes filles tenaient l extremite inferieure du tablier et faisant finalement une profonde inclination prenaient conge de leurs cavaliers qui aussitot rendaient le salut en otant leur gapelua ou beret d un geste aussi large qu elegant de 1820 a 1870 l on n a danse que la kontra dantza 1 vers la fin la polka commen ait a faire son apparition la kontra dantza etait toujours precedee entremelee et 1 la kontra dantza est le quadrille fran ais se terminant par un galop elle se dansait sur une suite d airs basques s enchainant d une figure a l autre cette musique a ete reconstituee dans le quadrille maitenea editions vogel saint palais m b suivie de la danse des sauts basques dans toutes leurs varietes cette danse revenait exclusivement aux hommes on cite cependant quelques rares femmes plus lestes et surtout plus hardies que les autres qui se seraient a l epoque jointes a l autre sexe pour danser les mutchikoak 1 les bals de l epoque anterieure a 1870 ceux en particulier de 1820 a 1840 connurent m assure t on une animation et une vogue extraordinaires on comprend dans ces conditions que m de lagreze soit reste emerveille devant cette roule considerable de basques dansant au son d instruments primitifs et dans laquelle se trouvaient confondus tous les rangs de la societe il n y avait pas en effet que le vulgaire a frequenter ces reunions dominicales on y rencontrait aussi des gens du meilleur monde non point en spectateurs amuses ou interesses mais en acteurs et dansant avec des personnes de leur rang social n un coin des allees qui leur etait specialement reserve en face du cafe denomme aujourd hui le cafe arroquy 2 tombee en desuetude pendant un assez long intervalle cette coutume remise en vigueur il y a une vingtaine d annees constitue la seule tradition fragmentaire qui se maintienne encore mais seulement une fois l annee pour la fete de la madeleine les instruments de musique en usage autrefois etaient le violon et la chirula ou flute a trois trous avec accompagnement oblige de la ttunttuna tels furent les elements des orchestres de village qui ont completement disparu de nos bals populaires et qu on ne retrouve plus qu en des coins tres retires de notre pays basque on sait comment le meme menetrier jouait a la fois de la ttunttuna et de la chirula je ne m attarderai donc pas la dessus si l on songe que les artistes qui formaient cet orchestre 1 la tradition des sauts basques paraissait perdue a saint palais quand 1 auteur de cet article a eu 1 heureuse pensee de recueillir et faire imprimer les principaux d entre eux editions vogel saint palais si bien qu on a pu voir pendant 1 ete de 1927 de jeunes gar ons pratiquer a nouveau cette danse si exclusivement euskarienne et a ce titre si digne d interet m b 2 j ai vu ecrit m de lagreze les basques et les basquaises de toutes les classes danser ensemble en vertu du principe que tous les basques sont nobles tous les dimanches sur la place de saint palais la navarre fran aise paris 1851 i p 44 m b 40 rustique etaient de simples paysans sans instruction et totalement depourvus des notions les plus rudimentaires de musique qu ils rendaient enfin de memoire tous les airs qu ils executaient on est amene a conclure que leur programme devait etre necessairement tres court tres peu varie et compose exclusivement de ces memes motifs essentiellement et authentiquemeni basques que nous avons pu recueillir recemment un dernier detail enfin sur deux de nos fameux menetriers qui furent pendant de longues annees les vrais animateurs de nos bals publics les loueurs les plus reputes de cturula ttunttuna et de violon dont on ait garde le souvenir en pays de mixe furent deux enfants du terroir respectivement connus sous les sobriquets de gattulu gros bol et de 1 tikoi homme menu ne a la fin du xviiie siecle et decede a l age de 80 ans gattulu a joui d une teile reputation d artiste qu il n est pas de village non seulement dans notre contree de mixe mais encore en basse navarre et au labourd qui n ait connu le succes etourdissant de ses modulations on rapporte que villegiaturant a biarritz l empereur napoleon iii l invita a se produire en presence des personnages les plus illustres de la cour imperiale et qu il ne put s empecher d exprimer sa surprise et son admiration devant la maitrise et l habilete avec laquelle cet homme au corps trapu interpretait sur sa flute a trois trous et toujours de memoire les airs de son repertoire basque ce fut la consecration de sa renommee i venu un peu plus tard le joueur de violon 1 tikoi eut aussi son heure de celebrite il joua maintes fois avec gattulu dans tous les bals de samt palais et des environs 2 l emploi de la ttunttuna ayant totalement cessee a la mort de ce dernier 1 tikoi s adjoignit un joueur de clarinette et cela dura ainsi jusqu a 1880 d tikoi se crea dans notre pays 1 la ttunttuna de gattulu se trouve a saint palais il est a souhaiter que quelque genereux mecene en fasse l acquisition et l offre au musee basque m b 2 son violon vient d etre offert au musee basque par m didier diribarne de saint palais m b 41 de basse navarre une renommee en tant que professeur de sauts basques il reunissait par groupe les jeunes gens desireux de se perfectionner dans l art de cette danse et au son du violon les initiait avec une reelle competence aux difficiles mouvements d ensemble des diverses figures de sauts basques avec lui disparut pour notre region du moins le pur menetrier basque peu a peu tout s etant modernise la musique devint moderne aussi entrainant du meme coup la decheance complete de ce cachet traditionnel qui avait donne une reputation si meritee aux bals de saint palais et de tout le pays de mixe f vogel saint palais le fandango en parcourant ces pages consacrees aux danses populaires basques un profane peu averti des choses d eskual herri aurait lieu sans doute d etre surpris a ne point trouver mention du fandango le fandango n est il point avec le beret la chistera et le makhila un des traits essentiels du basque tel qu on l imagine communement ii faut helas en rabattre parmi les richesses choregraphiques reelles du folk iore basque cette soi disant danse nationale ne presente qu un fort modeste interet interet suffisant toutefois pour meriter que nous tentions ici de decrire le caractere de cette danse d envisager son origine possible les hmites actuelles de son expansion quelques traits de son evolution e quelle description du fandango vaudrait cette gouache d arrue ce tabl eau fin et nerveux ou palpite en traits essentiels la fougue juvenile des danseurs regardons cette image puis relisons ici ces quelques lignes eparses de ramuntcho ou le genie de pierre loti a su ressusciter tout le charme voluptueux et pueril d un soir de fete dans un village perdu et bientot le fandango tourne tourne au clair de la lune nouvelle dont les cornes semblent poser la haut sveltes et legere res sur la montagne enorme et lourde dans les couples qui dansent sans s enlacer ni se tenir on ne se separe jamais l un devant l autre toujours et a distance egale le gar on et la a fille evoluent avec une grace rythmee comme lies ensemble par quelque invisible aimant a ii s est cache le croissant de la lune abime dirait on dans la tenebreuse montagne alors on apporte des lanternes qui a s accrochent aux troncs des platanes et les jeunes hommes peuvent mieux voir leurs danseuses qui vis a vis d eux se balancent avec un air de continuellement fuir mais sans s eloi gner jamais presque toutes jolies elegamment coiffees en 43 cheveux un soup on de foulard sur la nuque et portant avec aisance les robes a la mode d aujourd hui eux les danseurs un peu graves toujours accompagnent la musique en faisant claquer leurs doigts en l air le fandango tourne et oscille sur un arr de valse ancrenne tous les bras tendus et leves s agitent en l air montent ou descendent avec de jolis mouvements cadences suivant les oscillations des corps les espadrilles a semelle de corde rendent cette danse silencieuse et comme infiniment legere on lt n entend que le froufrou des robes et toujours le petit claque ment sec des doigts imitant un bruit de castagnettes vite vite en place 1 un devant l autre ils se remirent a a se balancer en mesure toujours sans se parler avec leurs memes jolis gestes de bras leurs memes souples mouvements de lt hanches de temps a autre sans perdre le pas ni la distance ils filaient tous deux en ligne droite comme des fleches duns une direction quelconque mais ce n etait qu une variante habi tuelle de cette danse la et toujours en mesure vivement a comme des gens qui glissent ils revenaient a leur point de depart et par moment toutes les cinq ou six mesures en meme temps que son danseur leger et fort elle faisait un tour complet sur elle meme rien n est a retrancher dans cette page admirable presque rien a completer notons seulement un detail documentaire d habitude les couples n evoluent pas isolement mais groupes en cercle autour d un axe imaginaire on voit ainsi frequemment des ensembles de 10 ou 12 danseurs et danseuses mais la formule preferee assurement la plus harmonieuse est celle qui reunit seulement deux couples aux jarrets agiles le fandango est invariablement suivi d une autre courte danse sur une mesure differente qu on nomme varin arin ce qui veut dire en basque leger leger la caracteristique principale de l arin arin est un pas qui consiste a sauter plusieurs fois de suite d un pied sur l autre en croisant les jambes le rythme tres vif des le debut est progressivement accelere par les musiciens de fa on a laisser en finissant les danseurs abs lument hors d haleine 45 alors que les danses traditionnelles labourdines bas navar raises et souletmes sont executees uniquement par des hommes revetus de costumes speciaux bref constituent avant tout de veritables spectacles peut etre d origine rituelle le fandango lui se presente communement sous un tout autre caractere celui d un simple divertissement individuel une difference d esprit si radicale conduit a supposer une origine etrangere de fait le mot meme de fandango n est pas explicable en es uara cette question d origine ne semble pas a notre connaissance avoir ete resolue on a suppose sans preuves bien certaines que le fandango avait ete importe de l amerique du sud au temps des conquistadores un seul fait parait certain le fandango qui n aurait aucun rapport avec la castille ni avec 1 andalousie est incontestablement proche parent de la jota aragonaise au pays basque espagnol le fandango se dansait deja m a t on dit au xviii siecle mais fait digne d attention il n a conquis qu une partie des provinces fran aises et seulement a une date singulierement recente nous possedons a ce sujet le temoignage precis d un des plus eminents bascophiles de la derniere generation dans une lettre adressee vers 1904 a carmelo de etchegaray le rev wentworth webster ecrivait en effet ceci je me souviens fort bien avoir entendu dire il y a quelque trente ans les casearrots de ciboure commencent a danser le fandango ils l ont appris des espagnols et les autres l ont appris d eux les veritables danses basques sont actuellement completement oubliees 1 11 resulte de ce passage que le fandango n a penetre chez nous qu aux alentours de 1870 2 de nos jours je crois bien avoir vu le fandango danse par la foule dans tous les villages labourdins compris entre la frontiere 1 revue internationale des etudes basques annee 1908 page 380 2 effectivement il n est question du fandango ni dans le biarritz entre les pyrenees et l ocean d augustin chaho 1853 ni dans les lettres labourdines de fabre 1869 ni je crois dans aucun autre ouvrage de description pittoresque de ce temps la en revanche il est mentionne dans les basques et le pays basque de julien vinson 1883 tout cela concorde bien avec l affirmation de webster et la vallee de la nive c est la son vrai domaine au nord de cette riviere il est deja sensiblement moins repandu en soule le fandango est demeure inconnu mais dans quelques localites de la basse navarre il s est implante occasionnellement sous une forme particuliere en effet les kaskarotak du labourd ont commence par le faire entrer dans le repertoire qu ils dansent en tenue traditionnelle principalement au temps du carnaval les danseurs bas navarrais ont suivi cet exemple et c est ainsi qu un fandango uniquement cree par une equipe de jeunes hommes aux brillants costumes peut etre vu parfois en spectacle aux jours de fete a baigorry saint jean pied de port etc 11 va sans dire qu une evolution s est marquee parallelement a cette transformation dans le style meme de la danse il y a loin entre cette choregraphie d hommes toute impregnee de la maniere archaique des sauts basques et le fandango onduleux capricieux passionne voire un brin lascif qu admirent les etrangers sur la place louis xiv a saint jean de luz les soirs d ete un mot encore au sujet de la musique du fandango celle ci maintenant du moins n est ni ancienne ni d origine populaire tous les jolis fandangos les plus en vogue actuellement tels ceux intitules guethary clara donibane fandango d ainhoa etc ont ete composes dans ces vingt dernieres annees par des auteurs pourvus de connaissances musicales garcia etcheverri garay dupouy razigade vicendoritz etc la musique du fandango proprement dit n est d ailleurs qu une espece de valse au rythme tres marque sur une mesure de 3 4 l arin arin qui lui succede se joue en 2 4 philippe veyrin notices pour l etablissement d un catalogue les steles et les inscriptions lapidaires acquises en 1927 o o o o e musee basque possede actuellement une belle collection de discoidales reunies au rez de chaussee et groupees de fa on a constituer un veritable petit cimetiere euskarien le visiteur y retrouve les principaux types de ces antiques monuments funeraires dont l origine est tres lointaine on ne peut affirmer que la discoidale soit une forme particuliere speciale uniquement repandue dans les cimetieres de 1 eskual herria bien qu on ne les trouve a l heure actuelle que dans ce pays l aire d expansion de la discoidale parait coincider dans ses grandes lignes avec l habitat des celtiberes mais nous n avons pas a exposer ici cette these nous nous contenterons de passer en revue les exemplaires originaux et moulages actuellement deposes au musee basque cette collection s accroitra encore mais telle qu elle se presente actuellement elle est suffisante pour renseigner le visiteur sur ce curieux type de monument funebre d une forme excessivement ancienne vieille de plus de deux mille ans peut etre et qui s est conservee jusqu a nos jours dans les cimetieres basques d espagne et de france les notices qui suivent se rapportent aux principales acquisitions de l anne 1927 48 n 1802 inscription placee sous le porche de l eglise de saint jean de luz moulage de m julien bayonne ci gist mariatoa de la massa qui deceda le xxvi d aoust 1573 requiescant in pace l inscription en caracteres archaiques dont quelques uns eveillent le souvenir des lettres dites a gothiques est profondement gravee dans la pierre on la croirait a premiere vue d une antiquite plus reculee ce cas est frequent dans l epigraphie du pays basque cliche de la tombe basque photographie au cdi de marien 49 n 1803 linteau historie date de 1663 place au dessus de la porte d une maison de saint jean de luz moulage de m julien bayonne ce travail de sculpture prete a de curieux rapprochements les motifs places a droite et a gauche se retrouvent sur quelaues tombes basques sur des coffres et meme encore aujourd hui sur les 7 apas de fiambreras de corcho paniers de liege dont se servent les campagnards de la peninsule iberique on les retrouve sur des steles romano iberiques dont un bel echantillon figure au musee de burgos n 1804 inscription en langue basque provenant d une maison de bidart et figurant sur une maison de la negresse appartenant a mme borotra moulage de m julien bayonne urtheada 1729 betran de bgmbaliec eta maria de haranchipic eguina da athe haur cest en l annee 1 729 que bertrand de bombalie et maria de ilaranchipi ont fait cette porte a droite et a gauche de la premiere ligne on remarque le signe oviphile assez repandu dans le pays basque sur la porte des bergeries des fermes et sur quelques pierres tombales document epigraphique important lettres de la belle epoque fortement empattees dessinees sur planjcarre n 1805 inscription placee au dessus d une porte institution sainte marie a saint jean de luz moulage de m julien bayonne ici fait l home ce qui peut et fortune ce que elle veut jean de casabielhe me fit faire 1632 jean de casabielhe etait bayle en 1656 ce fut le premier magistrat municipal designe par le sort avant lui les deux grandes familles des lohobiague maison dite de louis xiv et des haraneder maison dite de l infante fournissaient presque toujours le bayle 50 inscription interessante au point de vue epigraphique lettres larges amplement pattees presque toutes dessinees sur plan carre c est un specimen de la lettre basque de la belle epoque n 1880 stele disco idale provenant d ascarat diametre 0 40 a croix accostee de deux monogrammes i h s m a et portant la date de 1577 les steles datees du xvi siecle sonr tres rares l habitude de dater les monuments funebres ne parait guere remonter au dela du xviie beaucoup de discoidales qui paraissent tres anciennes sont en effet anonymes et sans date r monogramme du christ avec globe terrestre surmonte d une croix ce motif dessine d une maniere assez fantaisiste rappelle celui qui orne la clef de voute de l eglise de uhart cize cliche de la tombe basque 51 n 1888 grande croix en pierre rougeatre pierre d osses provenant dascarat hauteur 1 m a ci git fran ois lyons decede le 20 septembre 1855 a l age de 33 ans au centre un coeur r grande croix en relief type de monument assez recent qui ne se rencontre guere que dans la basse navarre n 1901 inscription funeraire de maist r e ioannes destillart ouvrier de la monnaie de st palais et sieur de la maison de st payine hauteur de la croix 0 95 largeur 0m85 moulage de m hubert barillo offert par m guera ague maire de st palais ce monument qui fut sauve de la destruction grace a l initiative de la municipalite de st palais est aujourd hui encastre dans le mur du cimetiere de st palais le revers n a pu etre reproduit elle date probablement du debut du xvip siecle on trouve en 1 582 un jean destillart parmi les officiers de la monnaie de st palais et ce nom reparait en 1602 l hotel des monnaies de st palais fut fonde vers 1351 par charles le mauvais roi de navarre les autres ateliers monetaires du royaume etaient a pampelune monreal et saint jean pied de port l atelier de st palais fonctionna avec des intermittences jusque vers 1700 a cette date les presses avaient ete transportees a bayonne le differend de l atelier de st palais etait sous le buste un petit ecusson aux armes de navarre seul ou accompagne d une petite croisette nos 1949 1950 1951 irois steles provenant du cimetiere d ahetze labourd don de m le marquis d arcangues ces trois monuments meritent une mention speciale attendu leur provenance m le marquis d arcangues s etant rendu acquereur de tout un lot de discoidales abandonnees au cimetiere d ahetze et sachant le sort qui leur etait probablement reserye les fit transporter a arcangues et les cede aux habitants de la localite desireux d en eriger sur la tombe de leur maison tres aimablement il en a offert trois au musee basque et merite ainsi toute notre gratitude en voici la description n 1949 stele discoidale diam 4l epaisseur 14 hauteur au dessus du sol 0 62 a ioanna de lohiquet amic ollaco e ta a dame re weco andre a le 3 q avril 1713 53 r i h s la haste de l h prolongee surmonte d une croix flanquee de deux fleurs de lys dans la partie superieure en seconde ligne maria d une graphie tres irreguliere bordure en denticules curvilignes a ioanis d e haristegui r i h s surmonte d une croix n 1950 stele discoidale diam 0 48 epaisseur 0 14 hauteur au dessus du sol 0 75 a monogramme i h s accoste d une fleur de lys bordure en denticules dans le champ deux marguerites prolongeant les bras de la croix i r meme monogramme i h s surmonte de deux palmettes que terminent des enroulements fleur de lys stylisee ce type de decoration funeraire ne se rencontre que dans la region immediatement situee au s de bayonne il est caracterise principalement par les palmettes quant au monogramme il est presque toujours compose de lettres gothiques mais dessinees de fa on imparfaite n 1951 stele tabulaire hauteur totale 0 50 largeur 0 28 epaisseur 0 10 les steles tabulaires sont infiniment rares dans les cimetieres basques du labourd qui seul en possede elles ne paraissent pas remonter au dela du xvii siecle l exemplaire que possede le musee est en bon etat de conservation louis colas acquisitions recentes de la bibliotheque le livre d or donnera comme de coutume la liste des ouvrages re us par la bibliotheque du musee basque pendant le deuxieme semestre de l annee 1927 parmi ces ouvrages quelques uns meritent de fixer particulierement l attention nous croyons devoir leur consacrer les courtes notices qui suivent n 1327 pierre loti ramuntcho aquarelles et dessins de ramiro arrue paris g cres et c 1927 don de m ramiro arrue ciboure rappel n 899 francis jammes le mariage basque illustre de huit eaux forles en couleur d apres les aquarelles de ramiro arrue paris le divan 1926 don de m h mar tineau le livre celebre de loti ne pouvait assurement etre mieux ni plus veridiquement illustre que par ramiro arrue qui nous a habitues a trouver dans ses dessins une expression dont lui seul semble avoir le secret deja h rancis jammes lui avait confie l illustration de son mariage basque pour la magnifique edition donnee par le divan parmi les huit eaux fortes en couleur de lambert d apres les aquarelles de ramiro arrue on remarquait plus particulierement la partie de pelote scene pleine de mouvement et d un agreable coloris la priere aux morts ou l on retrouve les qualites que l auteur sait si bien mettre en valeur dans les sujets religieux et en presence des flots scene dont la simplicite fait tout le charme dans ramuntcho ramiro arrue nous donne deux hors textes en couleurs remarquablement reproduits l un represente la sortie de l eglise d etchezar avec le cimetiere aux cvpres sombres et la montagne bleue par un jour de vent du sud l autre represente une partie de pelote a chistera de nombreux bandeaux en noir et en couleur ornent les tetes de chapitre des paysages le fandango la tribune d une eglise pendant la grand messe les contrebandiers sur la bidassoa le petit couvent aux murailles blanches ensemble tout a fait reussi et digne des oeuvres precedentes qui ont fait de ramiro arrue un des artistes les plus apprecies du pays basque n 1431 j j soupre maisons du pays basque paris alexis sinjon 1928 don de l editeur 55 maisons du pays basque labourd basse navarre et soule tel est le titre d un album de fort belles photographies de maisons basques prises par les freres soupre architectes ii forme une collection d une centaine de vues de maisons des trois provinces depuis la maison du peuple la plus modeste jusqu aux chateaux de style sans negliger les habitations de la bourgeoisie les messieurs soupre aussi bons photographes qu artistes avertis ont su choisir leurs vues avec un gout tres sur parmi les types non alteres de l architecture basque aussi cet album unique en son genre repond il a un besoin en raison de la vogue dont jouit actuellement l architecture basque une preface de m lambert maitre de conferences a l universite de caen et charge d un cours sur l histoire de l art donne les indications les plus precises sur les caracteristiques des divers types de maisons et fera de ce beau travail un guide precieux pour ceux qui desirent se documenter sur la question n 1442 el conde de urquijo mas noticias genealogicas nueva editorial san sebastian 1927 don de l auteur une mention doit etre reservee a une luxueuse edition d un livre en espagnol ayant pour titre mas noticias genealogicas par le comte de urquijo c est l histoire genealogique d une ancienne famille de l aristocratie espagnole originaire de biscaye bien que ne pouvant atteindre qu un cercle assez restreint de lecteurs ce livre ne doit pas moins etre signale comme un ouvrage type sur les questions genealogiques en outre tous ceux que l iconographie et les reproductions artistiques ne laissent pas indifferents eprouveront la plus grande satisfaction a examiner de pres une remarquable collection de photogravures d eglises de retables d objets religieux d armoiries etc sur lesquels on chercherait vainement une critique a formuler et qui font de mas noticias genealogicas une veritable oeuvre d art n 1244 ov densusianu la soule au xvi siecle d apres une description de louis de froidour bucarest 1927 don de l auteur rappel n 536 du meme la vie pastorale en soule bucarest 1925 don de l auteur m henri gavel dans gure herria 1927 p 460 et m de marien dans le bulletin de la la societe des sciences lettres et arts de bayonne 1927 p 277 ont parle avec eloges de t 56 l excellente presentation par m ov densusianu professeur a la faculte des lettres de bucarest du memoire de m de proi dour relatif au pays de soule ge document que reproduira fort heureusement avec l autorisation de l auteur le bulletin de la societe des sciences lettres et arts contient des renseignements d un grand interet m densusianu n est pas d ailleurs inconnu pour les lecteurs du bulletin du musee basque ou il a publie 3 4 1926 p 9 une note tres appreciee sur les quenouilles terminees en trident notre bibliotheque possede deja de lui une etude sur la vie pastorale en soule qui est bien suivant l expression de m gave dans l article precite un petit chef d oeuvre de documentation exacte et precise nous esperons que m densusianu qui est un ami du musee basque et qui vient souvent dans notre pays donnera une suite a ces excellents travaux n 25 foundane jouhanaren tregeria tragedie de saint jean baptiste manuscrit n 26 la tragedie de sainte e n grace manuscrit prets de m pierre apheceix de barcus nos lecteurs ont deja ete tenus au courant il y a deux ans de l acquisition de 24 pieces originales du theatre basque et de l interet presente par ces documents le depot spontanement propose par m pierre apheceix de barcus porte a 26 le nombre de pieces dont le musee basque est ainsi devenu le detenteur ces deux tragedies auxquelles m lierelle a reserve apres examen une mention dans son catalogue sont les suivantes saint jean baptiste contenant environ 2 000 versets de la fin du xviiie ou du commencement du xix siecles ouvrage complet sainte engrace 1100 versets environ commencement du xixe siecle sous ce titre unique sont reunies par contamination les deux histoires de sainte engrace et de saint jean guerin ces manuscrits ont la qualite assez rare d etre en bon etat complets et d une ecriture lisible il est a souhaiter que l heureuse initiative de m pierre apheceix soit suivie nombre de manuscrits interessants seront ainsi preserves de l oubli ou meme de la destruction le musee basque pourra d ailleurs en donner des copies dactylographiees a ceux des depositaires qui voudraient remettre a la scene une des pastorales conservees par le musee j nogaret srss aesa ssksfieaiigsi chronique o o o o le musee basque a londres 0 notes de voyage est en m excusant aupres des fideles lecteurs du bulletin du musee basque que je leur presente ici historiographe indigne le compte rendu d un profane sur notre voyage en angleterre le cote dogmatique les comparaisons interessantes les enseignements a retirer seront sans doute exposes par une plume plus avertie que la mienne je me borne a transcrire sous leur forme d instantanes les impressions notees au jour le jour sur mon carnet de route samedi 19 novembre good hye mr boissel till november in london ces paroles me reviennent a l esprit a la veille de partir pour londres et j avoue qu en les entendant prononcer en avril dernier par m douglas kennedy sur les quais de la gare de bayonne j envisageais la reponse a cette invitation comme un peu proble matique aller a londres avec des danseurs basques appartenant a des provinces si eparses arracher la plupart d entre eux a leur besogne journaliere de cultivateurs ou de pasteurs me paraissait plutot chimerique et pourtant cette realisation va avoir lieu certes le travail de preparation fut laborieux et il fallut toute la tenacite et l esprit de clairvoyance du ct boissel pour en venir a bout nombreuses palabres dans la soule et la basse navarre voyages en guipuz coa correspondance multiple avec l angleterre puis mise au point de l horaire etude des trains et de leurs correspondances maritimes de leurs tarifs questions de change i ous ces problemes sont aujourd hui resolus avec la collaboration de m nogaret affecte au service des transports le budget de l expedition entierement distinct de celui du musee basque semble maintenant en equilibre apres quelques oscillations un peu inquietantes ceci grace au concours que nous apportent le syndicat d initiative et le syndicat des hoteliers de biarritz le syndicat d initiative de bayonne et du pays basque l ayuntamiento de san sebastian les danseurs eux memes enfin l english folk dance society lundi 21 novembre nous sommes alertes le haut etat major est parti pour paris nous franchirons la manche en nous embarquant a calais la concentration a boulogne ayant parait il donne jadis de mauvais resultats plusieurs communiques nous parviennent de londres parus dans le 7 imes le daily news et la gazette de grande bretagne ils parlent du succes de curiosite provoque par l arrivee des basques race mysterieuse ils donnent la composition de la delegation qui representera officiellement le comite du musee basque ct boissel president j nogaret vice president a constantin secretaire general jean laborde 1 er adjoint au maire de biarritz antonio de orueta de saint sebastien representant le guipuzcoa dr larrieu de mauleon representant la soule j p passicot et carlos de olazabal representant la section de la republique argentine a de coulomme la barthe maire de salies de bearn president du comite des fetes cette delegation est accompagnee de trois equipes de danseurs specialement constituees a cette occasion par le musee basque et ainsi composees province de soule 1 musicien et 7 danseurs province de basse navarre 1 musicien et 6 danseurs province de guipuzcoa 4 musiciens et 10 danseurs mm h lesca et h andragnes ces amis de la premiere heure sollicites de faire partie de cette delegation n ont pu malheureusement l accompagner mardi 22 novembre les transports de concentration s effectuent a 17 h 58 les guipuzcoans arrivent en gare de bayonne suivis bientot des bas navarrais les correspondants du courrier de bayonne et de 1 eskualduna sont sur le quai d embarquement a 18 h 05 nous quittons la capitale du labourd adios ene maitia une heure plus tard l echelon de la soulc nous rejoint a dax fourrier du musee basque e procede a l appel sont presents a guipuzcoa danseurs antonio de orueta capitan ignacio londaitz alfonso gaytan de ayala 1 eodoro gaytan de ayala ramon brunet jose caballero angel azcona maestros de baile lorenzo pujana alfonso manasida ambrosio etcharri tamborileros isidoro amorena leandrino lecea julian unanue luis casta eda 60 b basse navarre bernard arossagaray pierre ghiranberro etienne lecumberry jean pierre erguy j b elaramburu martin ape arena faustin bentaberry menetrier c soule pierre constantin j b aguer jean arhancet jean bordachar arnaud orcasberro martin etchevar pierre heguiaphal arnaud barneix cbirulero suivant la formule il ne manque personne les hommes sont porteurs du chahakoa et de vivres pour un jour voyage bruyant et charmant les danseurs groupes par provinces chantent toute la nuit des vieux airs du pays mercredi 23 novembre 7 h 55 austerlitz evidemment nous mobilisons tous les taxis c est ainsi qu on a gagne la marne a 8 h 30 nous descendons a la gare du nord ou nous trouvons l etat ma jor du musee basque et ses interpretes raoul boissel de bordeaux charmant compagnon plein d humour dont les conseils nous seront precieux pendant la traversee puisqu il a deja souvent execute celle de lormont et john smith du daily nevus venu specialement de londres a notre rencontre nous montons dans nos wagons reserves sous l oeil legerement inquiet des controleurs ces flutes et ces tambourins des epees et un cheval de bois sortant des housses des hommes coiffes de berets avec des peaux de boucs en sautoirs quelque cirque en deplacement 6 a 10 heures nous quittons paris et deux heures plus tard nous sommes a calais regard discret sur la mer qui nous semble calmee detail rassurant pour nos pieds montagnards le bateau nous attend a la descente du train bateau coquet ayant des matelots en a tenue de fantaisie on se croirait au second acte du voyage en chine traversee ideale les guipuzcoans accompagnes en sourdine par leurs musiciens chantent des vieux airs basques et espagnols qui font rever les passagers forment un cercle autour d eux espagne des rois maures l ame de boadbil survit dans tes tambourins douvres apparait bientot a nos regards vision du moyen age avec son chateau fort perche sur ses falaises grises et abruptes le train de londres est deja sur le quai les formalites de la douane sont simplifiees grace a l heureuse influence de m verlot agent fran ais a londres des c1b9 d orleans et du midi un douanier rigoriste voudrait pourtant faire mainmise sur le ttoun ttoun instrument mysterieux qui l impressionne tout finit par s arranger nous sommes confortablement installes dans des compartiments retenus pour nous voici folkestone avec ses rues en damier puis des coteaux et des plaines vertes piquees de cottages proprets qui semblent de loin des jouets d enfants cette campagne anglaise donne une impression de serenite et rappelle parfois nos vallees de la nive des lumieres intenses des faubourgs que nous survolons sur des ponts nous devons approcher de londres nous arrivons a 17 h en gare de victoria quel n est pas notre etonnement d y trouver une imposante delegation qui nous attend c est l english f olk dance society que nous presentent m et mme kennedy toujours souriants et miss violet alford l ame de cette organisation a leur cote se tiennent ramiro arrue un des familiers du musee basque qui expose ces jours ci a londres avec grand succes et un person nage tres imposant d une impeccable correction coifle d un tube et dont l accueil est des plus courtois le chef de gare un eclair de magnesium et nous voici deja photographies l epreuve paraitra nous dit on dans les journaux de demain nous sommes repartis clans diverses autos chacun de nos danseurs muni d une plaque verte d identite fixee a sa bouton mere et portant l adresse de son logis on dirige nos basques sur mill s university hotel sorte de maison pour etudiants ou ils seront groupes par provinces le quartier general est a a regent paiace pres de piccadilly circus plusieurs guipuzcoans qui ayant fait leurs etudes a oxford comptent des amities a londres sont descendus chez l habitant deux d entre eux qui ont fait la traversee le bourget londres en avion sont arrives bien avant nous diner fort gai bien qu acompagne de biere et courte promenade dans notre quartier de piccadilly violemment eclaire par des reclames lumineuses a eclipses nous achetons des journaux qui se disent tres a excites par l arrivee des basques a londres nous gagnons nos chambres et nous cherchons vainement des volets aux fenetres chose curieuse ce pays plutot humide et conservateur a partout des fenetres a guillotine protegees par de simples stores de toile a l interieur jeudi 24 novembre le ravitaillement est un sujet d etonnement pour nos danseurs a 9 heures du matin on leur sert du porridge ou soupe d avoine du poisson et des oeufs au bacon le tout arrose d eau ou de the les chahalcoak sont vides et le a pinard leur fait defaut il y sera remedie grace a la generosite d un mecene de la dance society des le breakfast nous tombons dans le hall tumultueux de l hotel sur herve lauwick le delicieux chroniqueur envoye specialement par le figaro alex de coulomme le cou noue d un splendide ioulard rouge et rene delzangles qui a obtenu un conge de quelques jours du barreau parisien nous trouvons ensuite m verlot qui nous a deja rendu d appreciables services et m vignon directeur a londres de l office fran ais du tourisme qui nous communique les journaux relatant l arrivee des basque dancers a victoria station e nous nous rendons peu apres a l ambassade de france ou m de fleuriau le distingue representant de notre pays a londres a bien voulu nous donner rendez vous 11 nous re oit avec une amabilite souriante dans un vieil hotel donnant sur hyde park peuple a cette heure de cavaliers et d amazones le cadre est charmant et rempli de vieux meubles appartenant a notre mobilier national m de fleuriau rappelle au commandant boissel l ami tie qu il a pour notre pays basque et ses nombreux sejours au chateau d ustaritz nous prenons conge et sous la conduite de m de orueta nous allons a l ambassade d espagne ou m merry del val nous accueille avec la grace elegante d un hidalgo 11 nous dit la joie qu il a de voir ici reunis des basques de france et d espagne il connait d autant mieux leur pays que la marquise merry del val est originaire de bilbao le portrait de son frere le cardinal preside a cet entretien 11 est pres de midi quand nous rejoignons nos cantonnements par ces quartiers somptueux des ministeres ou des sentinelles vetues d uniformes splendides montent la garde a cheval immobiles a 14 heures repetition a albany hall dans une petite salle humide au dessus d un garage decor qui navre miss alford ri oh nous confie t elle j ai un remords cuisant d avoir fait venir sous ce ciel obscur ces enfants de la lumiere d entendre ici enferme ce sanglot de la chirula faite pour guider de gais corteges a travers des rues ensoleillees cela me parait un crime et me torture vraiment la reflexion d un jovial danseur la reconforte heureusement il lui demande avec candeur si c est la qu on jouera ce soif la philosophie euskarienne s apparente peut etre au flegme britannique la repetition terminee sans a coups des photographes viennent prendre nos danseurs en costumes pour en envoyer les epreuves aux principaux journaux de la capitale antonio de orueta nous quitte pour aller chez son ambassadeur prendre le the avec la reine d espagne il est probable que sa majeste assistera au gala de samedi nous visitons en passant a cottar s market lexposition de ramiro arrue qui est fort belle et nous prenons contact avec les principaux monuments de londres westminster sa cathedrale son abbaye et son parlement le cenotaphe entoure de gens en priere trafalgar square et sa colonne de nelson les anglais semblent avoir garde l obsession de napoleon s ils se doutaient qu une de ses incarnations est parmi nous notre danseur heguiaphal qui vient d en tenir le role a la pastorale de cheraute en rentrant a l hotel nous trouvons jear laborde jovial qui vient de debarquer apres une traversee des plus mouvementees neptune s est attaque en vain a ce robuste dauphin de la cote des basques nous dinons rapidement devant nous trouver a 21 heures au royal college oj music pour la representation offerte aux membres de l english folk dance society c est notre premier contact avec le public anglais que nous supposons froid et reserve et nous attendons son verdict avec quelque impatience mais des le lever du rideau on sent un fremissement de joie dans l assistance quand apparaissent se detachant sur un fond de toile bleue eclairee avec art nos bas navarrais et nos guipuz coans de blanc vetus coiffes et ceintures de rouge qui encadrent nos souletins rutilants l effet est reellement saisissant et les applaudissements crepitent avant meme que m kennedy ait pris la parole pour presenter au public le ct boissel a qui nos danseurs serviront de garde d honneur pendant la remarquable conference qu il va faire sur le pays et les danses basques 11 etait necessaire en effet des notre arrivee a londres de renseigner nos amis sur i eskual herria et les initier a ses coutumes aussi de fa on saisissante le conferencier explique t il a l assistance le culte que le pays basque a garde pour la danse dans les moindres villages pendant les longues soirees d hiver les anciens eduquent les enfants pour leur transmettre les regles immuables qu ils tiennent eux memes de leurs peres c est le noviciat de la danse suivant la si jolie expression du r p lhande et ces enfants devenus hommes danseront pour eux memes par delassement de leurs durs travaux de la journee pas de prc fessionnels parmi eux mais de simples laboureurs et des artisans qui se reunissent le soir dans quelque grange aux reflets d une lanterne fumeuse apres avoir fait souvent plusieurs lieues par des sentiers perdus dans la montagne pour se donner ce plaisir de danser entre eux les vieilles danses d autrefois attendant le jour de se produire en public dans une fete de village et d y soutenir jalousement le renom de leur clocher recrutement different dans le guipuzcoa ou les jeunes gens des meilleures familles ont a coeur de danser aussi pour maintenir la tradition du passe et n hesitent pas a se meler aux enfants du peuple vetus comme eux dans l aurres u par exemple d ailleurs les basques ne forment ils pas une sorte de democratie aristocratique etant tous nobles par naissance et mettant de fa on vivante ces explications en pratique le ct boissel va presenter au cours de sa conference les divers personnages de chaque province qui se rangeront a ses cotes au fur et a mesure qu il sera parle d eux voici les bas navarrais coiffes de la tiare hieratique sur leurs chemises de toile fine tissees dans la maison familiale voyez ces arabesques d oi savamment disposees elles sont formees de bijoux tres anciens acquis jadis a l occasion d un mariage d une naissance present transmis de generation en generation et que le danseur suivant l usage emprunte a ses parents et a ses amis il faut tout un art pour composer fixer et a l occasion reparer ce plastron etmcelant aussi une coutn riere accornpagne t elle d habitude les volants dans tous leurs deplacements mais nous avons pense qu ici des mains nombreuses aussi expertes que gracieuses viendraient a notre secours en cas de detresse et nous avons laisse la couturiere eploree dans sa petite maison de st jeari pied de port puis viennent les souletins avec leurs personnages si curieux se suivant toujours dans le meme ordre en tete le teherrero portant des sonnailles a sa ceinture et dans sa main droite un baton termine par une touffe de crin l aidant a deblayer pendant sa marche le chemin qu il doit parcourir le gathuzain maniant cet instrument bizarre qui se deplie et rappelle la detente du chat 6e la cantiniere d apparition relativement recente qui a remplace la bohemienne dont les gestes etaient parfois trop licencieux le zamalzain etre hybride et superbe a la fois homme et cheval l ense ari qui ferme la marche en agitant en cadence son drapeau a leur suite viennent les satans vetus de rouge evidemment ayant en mains une petite fourche a deux dents tous seront guides dans leur danse par le chirulero jouant a la fois de la flute a trois trous et du ttoun ttoun a six cordes que l on dit issu de la lyre antique voici enfin les guipuzcoans de 1 academia d e baile de san sebastian sous la conduite de leur aimable directeur anto io de orueta parmi les a maestros de baile figure lorenzo pujana eleve d olana qui re ut lui meme la tradition du fameux iztueta et le public applaudit longuement on sentait qu il ne voulait pas seulement feliciter le ct boissel de sa brillante conference mais aussi le remercier de lui procurer cette emotion d art apres tant de difficultes vaincues en quelques mots miss alford explique a ses compatriotes la nature des danses qui vont avoir lieu avec l aide des chauffeurs d autos qui sont venus nous preter leurs pompes on travaille pendant ce temps dans les coulisses a gonfler les outres enormes des guipuzcoans qu ils exhiberont tout a l heure dans la jorrai dantza et le spectacle se deroule provoquant l enthousiasme croissant du public chacune de nos provinces se presente precedee de ses musiciens le guipuzcoa en tete avec ses quatre tamborileros en costume de gala habit a la fran aise culotte et bicorne ils ont ete obligeamment pretes par l ayuntamiento de san sebastian ce geste elegant a produit sur les anglais une grosse impression nos navarrais gantes de blanc suivent scandant leurs pas sous la direction de leur musicien repute faustin bentaberry 6 nos souletins ferment la marche ils vont stupefier le public par leur agilite qui devient deconcertante dans la danse du verre l aurresku termine brillamment la soiree avec le concours des gentilles anglaises transformees par miss alford en veritables basquaises qui ont bien voulu prendre part a cette ronde les dirigeants de la dance society nous reunissent ensuite autour d un buffet des mieux servis et il est charmant de voir de delicieuses jeunes filles aller ravitailler dans une entente des plus cordiales nos danseurs satans et autres encore revetus de leurs brillants costumes a minuit par une nuit tres douce les dieux nous sont favorables nous regagnons nos demeures dans les autocars mis a notre disposition pendant tout notre sejour a londres tandis que des irrintzinas eclatent a l ebahissement des placides poli cemen vendredi 25 novembre repos nous parcourons au breakfast les journaux du matin ils parlent en termes chaleureux de la representation et de la conference d hier soir line page entiere du daily neius est reservee aux photos de nos danseurs a 10 heures la dance society qui a tout prevu nous mene en autos a la 7 our de londres coeur de la cite et sentinelle sur la tamise plusieurs dirigeants nous y conduisent dans leur voiture particuliere geste de courtoisie auquel nous sommes tres sensibles ils nous arretent en passant a guildhall berceau des libertes anglaises cher a tout coeur britannique la tour et son enceinte crenelee a quelques pas de london bridge masse imposante qui se dessine dans le brouillard offrent un spectacle des plus curieux on se croirait transporte a plusieurs siecles en arriere les gardes vetus de costumes d archers du moyen age coiffes de mortiers porteurs de masses nous font visiter cet ensemble de constructions reliees par des ponts levis ou se deroule toute l histoire de la vieille angleterre aux salles de tortures succedent les salles des armures et des bijoux dans un autre donjon les archives contenant notam ment celles de bayonne du labourd et de la soule pendant pres de 300 ans un air de fifre tous nos basques se precipitent pour assister a la releve de la garde car london tower sert aussi de caserne officiers et soldats aux uniformes et buffleteries impeccables sont coiffes d enormes bonnets a poils rappelant a nos bas na varrais les sapeurs des tobera moustrak du pays de cize ou des processions de bidarray et d instinct sous l influence de leur visite aux armures et de cette prise d armes nos danseurs sur deux rangs improvisent une danse guerriere a l ahurissement amuse des visiteurs anglais il est pres de midi et une dame charmante de la dance society mrs brenan qui s est depensee sans compter au cours de cette visite organisee par elle tient a restaurer nos basques dans l auberge voisine cafe au lait biere sandwichs ils lui expriment leur joie en poussant encore des irrintzinas ils vont repetant ces etranges modulations jusqu a l autocar qui nous attend et autour duquel se forme un attroupement basques basque dancers la foule grossit et l auto demarre lentement au milieu des hurrahs la traversee du strand et de la cite en plein midi est une des choses les plus curieuses a voir la circulation y est telle que les voitures sans fin se suivent au pas la vue de tous ces berets et de ces joyeux gar ons gesticulant dans l autocar et chantant a plein gosier l andre maddalen provoque les sourires du passant a basque dancers tandis que nos danseurs rejoignent mill s hotel l e m se rend a l albermale club dans dover street c est le cercle de mrs elsner l aimable auteur de the romance of the hasque country elle offre un dejeuner en notre honneur le cadre est a souhait pour le plaisir des yeux la chere est excellente et le porto reellement emouvant le fin gourmet qu est jean laborde ne me contredira certainement pas dans l apres midi visite par groupes des plus importants quartiers et des principales curiosites de londres les uns se rendent a buckingham palace d autres vont admirer la collection wallace nous sommes re us dans ce delicieux musee par le sourire d un bayonnais duvergier de hauranne abbe de saint 69 cyran le premier portrait que l on voit en entrant est en effet celui de ce disciple de jansenius qui semble reconnaitre en nous des voisins de mousserolles l ecole fran aise du xviiie siecle representee en ce musee est une merveille en traversant regent street les passants se retournent amuses en vovant des berets le soir cine et music hall sous l escorte de membres devoues de la dance society ces spectacles se terminent par la projection sur l ecran du portrait du roi georges tandis que la foule ecoute debout religieusement le god save the king samedi 26 novembre c est le grand jour le jour j le daily news en longue colonnes parle du double spectacle d aujourd hui et pendant que musiciens et danseurs fourbissent instruments et equipements nou allons rendre visite au british museum cet immense edifice contient dans un ordre parfait trop parfait peut eire tous les souvenirs qu un peuple de navigateurs a pu glaner pendant des siecles au cours de ses croisieres vestiges de l acropole du temple de delphes plus loin une serie unique de vases etrusques et dans une autre salle bien alignes comme dans les rayons d un grand magasin des sarcophages semblant attendre l acheteur pauvres momies exilees au regard nostalgique combien doit vous manquer la douceur de l orient tandis que nous regagnons le quartier gereral un brouillard jaune opaque le fameux fog est tombe sur la ville les reverberes allumes ne produisent qu un halo les poheemen torches en mains s efforcent d aiguiller les voitures qui prennent ici leur gauche ce brouillard ne tardera pas a se disperser a deux heures matinee au lyceum tres beau theatre de 2 000 places bien que ce spectacle ait ete organise apres coup pour repondre aux demandes des nombreuses personne qui n ont pas trouve de places pour le festival de ce soir les i gistres de location ont du etre clos des hier aussi est ce devant un public enthousiaste que se deroule sur la scene savamment eclairee la marche processionnelle de nos le programme porte a ce moment morris jig by mr william fcimbcr traditioncil oxon shepherds hey sh rr fi au royal albert hall danseurs aux sons des tamboriles de guipuzcoa de la clarinette de navarre et de la chirula de la soule le lt danseur anglais s avancent a leur suite aux sons du violon car ce spectacle technique comprendra la theorie de nos danses alternant avec les danses anglaises suivant leurs points communs de ressemblance dans un ordre remarquablement regle par miss alford il est frappant en effet de constater les rapports existant entre plusieurs de ces danses et certains de leurs personnages guides par un musicien jouant a la fois comme le notre de la pipe et du tambour voici les morris mcn vetus de blanc comme nos cascarots portant des grelots et des rubans executant les memes pas et excellant dans les sauts la danse des batons leur est commune et quelle curieuse ressemblance entre l ezpata dantza de nos guipuzcoans et la danse des epees de handsworth mais celle ci se termine chez les anglais par la formation du lock sorte d etoile constituee par l enchevetrement des epees et que le capitaine presente au public ce lock est devenu du reste une sorte de figure symbolique l enseigne de l english folk dance society analogie aussi mais plus superficielle entre notre zamalzain et le hobby horse centaures echappes tous deux de quelles lointaines epoques aussi 1 enthousiasme du public ira t il croissant devant ces danses alternees et confondra basques et anglais dans ses applau dissements il acclamera les volantak de st jean et la gigue du veteran william kimber qui fut applaudi par edouard vil il bissera la jorrai dantza des guipuzcoans evocation si curieuse du travail des moissons et le spectacle finira par du delire avec la danse du verre des souletms et une ronde admirablement dansee par un team anglais la joie des spectateurs est telle qu a la sortie nombre d entre eux s attardent autour de l autocar ou montent les danseurs encore en costumes pour les applaudir une derniere fois leger repas a 20 heures festival a albert hall ce theatre ou plutot ce cirque est immense il contient plus de z 000 73 places on se croirait dans une plaza de toros couverte la piste servant de scene l impression qu on eprouve en entrant dans une des vastes loges qui dominent cet ensemble est saisissante toutes les places sont garnies c est le lleno le spectacle est grandiose dans les loges toute l aristocratie anglaise les ambassadeurs de france et d espagne sont presents ainsi que leurs familles a la loge de la presidence le ct boissel et la delegation officielle qui l accompagne puis herve lauwick ramiro arrue raoul boissel enfin rodney a gallop jeune diplomate anglais ba cophile et musicien averti qui vient de faire editer sous les auspices du musee basque un remarquable recueil de chansons populaires de l eskual herria c est l heure et il semble qu on n attende plus que l alguazil pour venir demander la clef la marseillaise retentit sumie de la marcha real ovacion et le spectacle commence par le paseo de 400 danseurs et danseuses de grande bretagne venus des endroits les plus recules d angleterre vetus de costumes de coupe et de couleurs differentes suivant les comtes auxquels ils appartiennent relevant de groupements sociaux les plus divers mais communiant ce soir dans un meme ideal le maintien de la tradition les manes de cecil sharp l apotre des danses regionales sous les auspices duquel sont donnees les fetes d aujourd hui doivent fremir de contentement les guipuzcoans porteurs des arcos grandes jaunes et rouges les bas navarrais agitant les drapeaux de france et de navarre les souletins chevalet en tete ferment la marche c est une vision feerique que de contempler cette masse grouillante defilant dans un ordre parfait et qui va se grouper sur les gradins inferieurs du cirque attendant le moment de descendre dans l arene la theorie des danses anglaises se deroule de style souvent different les unes accompagnees par un modeste violon d autres comme chez nous par une flute et un tambourin tenus par le meme personnage nous y retrouvons des figures de connaissance les misses bleues et quelques uns des danseurs qu ont applaudis nos concitoyens sur le theatre de bayonne en avril d rnier 74 voici des paysans du nord suivis des ingenieurs de manchester aux mineurs du tyne succedent des athletes splendides qu on nous dit etre les policem en de birmingham peut etre pour le cas ou les premiers se mettraient en greve me souffle a l oreille ramiro arrue puis une danse fort curieuse se deroulant dans une demi obscurite aux sons d une musique tres douce c est la reconstitution d une chasse au cerf mimee par des porteurs de branchages semblables a des cornes de rennes cela evoque en nous la foret de macbeth mais la lumiere de nouveau inonde le cirque paraissez navarrois soule et guipuzcoans nos danseurs de navarre et de guipuzcoa sont dans une forme splendide leur extraordinaire agilite la legerete de leur danse et la souplesse de leurs pas semblent d abord stupefier le public qui les acclame bientot chaleureusement cet enthousiasme ira croissant a la vue des costumes si pittoresques des souletins et du zamalzain bondissant en pas de plus en plus presses autour de son a godalet les applaudissements durent encore que nous assistons a un spectacle unique une ronde des 400 danseurs anglais agitant des foulards blancs bleus roses ronde qui se deroule autour d un personnage central couvert de feuillages puis s elargit sur un rythme de plus en plus rapide pour finir en une sorte d apotheose par une farandole c est une vision inoubliable quelques secondes de repit et comme un chant d eglise s eleve le god save the king lentement emue la foule innombrable se deverse du cirque et comme il y a quelques heures au lyceum de tres nombreux curieux attendent la sortie des basque dancers qu on a invites a se restaurer on les acclame a leur montee en auto et des irrintzinas de nouveau strient cette nuit si calme de londres ressemblant a s y meprendre a une douce nuit d automne de l eskual herria dimanche 27 novembre apres un repos bien gagne peuple de souvenirs de victoire nos danseurs sont sur pied de bonne heure pour proceder aux preparatifs du depart les sacs a boucler les accessoires de danse a empaqueter n oublie t on rien les journees ont ete si bien remplies et nos yeux ont emmagasine tant de choses qu il semble qu il y ait une eternite que nous soyons a londres l aimable patronne de mill s hotel et ses maids accortes serrent les mains de tous nos poilus se mefiant un peu des audacieux satans et le meme fidele conducteur d autocar les conduit de nouveau a victoria station ou les attendent le ct boissel et les dirigeants de la dance society les navarrais esquissent sur le quai des pas leur rappelant la danse d hier soir du team de handsworth ii est 9 heures et le ct boissel retenu pour 24 heures a londres avec son etat major afin de proceder au reglement du voyage transmet ses pouvoirs a jean la borde qui a bien voulu endosser la responsabilite de chef de convoi pour le retour il remercie en outre tous ces braves et joyeux gar ons dont la tenue a ete exemplaire m kennedy renouvelle aux guipuzcoans sa promesse d aller bientot les voir a san sebastian avec 1 english folk dance society tandis que miss alford souhaite le bonjour aux bas navarrais et aux souletins qu elle reverra probablement sous peu a st jean et a tardets mais le train commence a s ebranler adios au revoir good bye hasta luego tous ces cris s enchevetrent des adieux par la portiere la joie est dam les yeux hasta la vista a san sebastian para la semana vasca agur jaunak et on n aper oit bientot plus dans la brume du matin que les longs bras de m kennedv agitant un mouchoir des derniers irrintzinas couvrent le bruit du train sur les plaques tournantes nous revenons a pied vers regent palace en traversant des quartiers de londres hier trepidants aujourd hui d un calme deconcertant ces dimanches londoniens si decries ont leur charme on se croirait dans une vieille ville de province aux paves bien ordonnes 76 lundi 28 novembre les derniers etant reglements de tresorerie effectues nous voici de nouveau a victoria station nous faisons en sens inverse ce trajet qui nous parait plus court qu a l aller car on n a plus cette petite inquietude qui existe forcement en se rendant dans un pays inconnu celui ci nous fut infiniment accueillant transbordement rapide a douvres ou la mer nous apparait splendide sans une ride oue les dieux soient loues le a seaman raoul boissel semble pourtant regretter de faire une traversee qui n aura pas d histoire par un soleil eclatant nous apercevons calais et son beffroi tandis que des chalutiers aux voiles rousses nous croisent dans tous les sens a deux heures apres les formalites assez longues de la douane nous faisons route pour paris le coeur content heureux du succes obtenu mercredi 30 novembre notre premier soin en regagnant le labourd est d aller voir iean laborde a biarritz pou r entendre son rapport sur le retour de nos danseurs tout s est admirablement passe ils ont traverse le channel par folkestone traversee pleine de gaite les guipuzcoans chantaient et accompagnaient de leurs tambourins les navarrais et les souletins qui dansaient sur le pont jean laborde a pu prendre plusieurs cliches de ces scenes amusantes a boulogne le premier soin de nos danseurs a ete de couru au buffet pour rendre a leurs chahakoak leurs formes rebondies a 1 5 heures ils etaient a paris ou a eu lieu la dislocation souletins et guipuzcoans se sont dispersas pendant 24 heures dans la capitale les navarrais qui devaient repartir le soir meme avec jean laborde ont ete sous sa conduite eclairee prendre un aper u de montmartre halte au moulin rouge ou faustin bentaberry aurait songe parait il a s engager dans l orchestre ils etaient de retour a bayonne le lendemain lundi a 1 1 heures du matin nous trouvons au musee basque les journaux anglais qui 77 nous ont ete expedies par m verlot ils sont tous unanimes a relater le tres gros succes de notre expedition en dehors de l etonnement provoque par l agilite de nos danseurs certaine feuilles les comparent hardiment aux fameux danseurs russes ce fut pour notre region mal connue de beaucoup et defiguree volontiers depuis quelque temps par des insinuations tendancieuses une propagande du meilleur aloi le daily neu s publie notamment en meme temps qu un article du ct boissel une carte des provinces basques dans la presse fran aise en dehors de nos feuilles locales et regionales qui ont bien voulu tenir journellement nos compatriotes au courant de nos deplacements le gaulois parle du triomphe a londres des danseurs basques ambassadeurs pacifiques et herve lauwick envoie specialement au courrier de bayonne un article remarquable se terminant par ce joyau de poesie je donnerais cette minute de tumulte etincelant et de gloire lumineuse pour la minute toute douce toute unie toute simple de recueillement et presqup de silence 011 la petite flute du tambourinaire vivait seule dans l immense arene etrangere entouree de brouillard tandis que sautaient en mesure les deux satans aux vestes ecarlates petite flute qui m emmenais si loin dans le silence des villages ou je t ai entendue dans la paix verte des vallees de la haute soule a t entendre legere flute mon coeur s battu un peu plus fort et je voudrais qu a l avoir retrouvee dans cet article melodieuse et troublante toute petite et comme perdue si loir de chez elle votre coeur ait battu comme le mien et dans un autre bel article paru dans le figaro herve lauwick apres avoir parle du triomphe remporte par nos souletin et nos guipuzcoans s ecrie lorsque les navarrais apparurent immacules avec leurs gants blancs leurs pelerines de soie leurs espadrilles a pompons et leurs casques sauvages portant le traditionnel etendard de navarre et le drapeau fran ais ce fut a 1 adresse de ce dernier une ovation qui n en finit plus et le brillant chroniqueur conclut en souhaitant que la 78 france a l exemple de l angleterre cree une societe de toutes les vieilles danses fran aises qui les mette a l abri de l oubli 11 repand ainsi de par le monde une idee deja chere au ct boissel voir bayonne au nom du pays basque se mettre a la tete d un mouvement regionaliste incitant les autres provinces a maintenir comme elle ces vestiges du passe et creer un organe de concentration de toutes ces danses provinciales fran aises qui sont autant de floraisons originales de notre antique race ce sera peut etre la demain l objet d une nouvelle mobilisation andre constantin le faux basque o o o o ramuntcho a bordeaux o o o recemment a ete donnee au grand theatre de bordeaux une representation de ramuntcho dont la realisation artistique etait assuree par un groupement theatral tout a fait independant de la direction municipale cette representation etait en realite la seconde edition d une manifestation semblable organisee l ete dernier a hendaye au profit de s i caisse et du monument a elever a loti au vieux fort de gastelu sahar par c l association des mutiles et reformes de guerre de cette ville bien que le maire de bordeaux n ait pas cru devoir permettre parait il qu il fut fait mention sur les affiches de l association des mutiles d hendaye cette soiree de gala annoncee par une publicite abondante et fort bien comprise placee sous le patronage des ministres de la justice de la marine et de hautes personnalites civiles et militaires avait malgre ou en raison du prix eleve des places attire une foule nombreuse qui emplissait entierement et de fa on elegante la magnifique salle de louis la recette nous assure t on depassa 50 000 fr et nous nous en rejouissons sincerement puisqu une part des benefices ira soulager la misere des victimes de la guerre et qu une autre permettra au comite du monument de rendre a loti un hommage digne de lui sinon tout a fait respectueux de ses gouts de simplicite et de son horreur des glorifications officielles le succes fut eclatant et au lendemain de la representation de bordeaux comme au lendemain de celle donnee a hendaye la presse celebra l admirable etude de l ame et des coutumes basques qu est ramuntcho la rare perfection de la mise en scene realisee et l excellence de 1 interpretation aussi eprouvons nous quelques scrupules a venir faire ici figure de facheux et d empecheur de basquiser en rond nous nous garderons de discuter des qualites ou des defauts 80 de ramuntcho au point de vue basque certains on le sait denient toute valeur au roman a cet egard et leur porte parole a ete meme au cours d une conference donnee a bayonne il y a quelques annees jusqu a pretendre tour en reconnaissant que la bonne foi de loti est entiere et que c est un observateur bienveillant qui fait un effort de sympathie reelle tres affectueuse qu il n a nullement saisi l ame basque et qu il n etait nullement qualifie pour le faire nous avons commente cette these dans un article intitule loti et le pays basque que publia une revue parisienne et nous n insisterons pas au surplus il nous parait malseant de rouvrir pour nos auteurs contemporains la vieille querelle des classiques les basques tels au ils sont ou tels qu ils devraient etre a notre humble avis ramuntcho a defaut d une analyse psychologique approfondie contient de si prestigieuses evocations de si saisissantes images de l eskual herria qu il merite l admiration muette de tous mais il s agit ici de la piece or la piece est une suite de tableaux presqu entierement denuee d action on l a dit c est un delicieux poeme pittoresque et lyrique plutot qu un poeme dramatique i l action ne se dessine qu a la fin a la mort de hranchita et a la scene terminale du couvent l enorme difficulte de la transposition scenique reside en ce fait qu il s agit avec les miserables moyens du theatre un peu de toile un peu de peinture et des lampes en guise de soleil ou de lune 2 de ressusciter l atmosphere si magistralement si feeriquement creee par l irresistible enchanteur 11 est donc indispensable que tout concoure a recreer cette atmosphere et que rien n en laisse evaporer le charme on mesure des lors la part immense a la contribution d ensemble de la mise en scene des decors des accessoires des costumes et aussi de l intelligence des interpretes or il faut bien l avouer ce tour de force qui avait ete par bellement reussi lors de la creation a l odeon grace aux efforts de jusseaume d antoine de leurs collaborateurs et d une troupe ayant longuement repete sous les ordres donnes suivant les directives de l auteur lui meme ne pouvait etre quelle que fut la bonne 1 emile faguet dans les debats 2 pierre loti impressions de theatre 81 volonte du metteur en scene et des artistes accompli avec des moyens de fortune et pour une representation hativement preparee est ce a dire qu il ne faille plus jouer ramuntcho peut etre c eut ete la le secret desir du maitre que les publicistes parisiens nous montrent durant les repetitions de l odeon silencieux enig matique se refusant a exterioriser les sentiments que lui inspirait cette materialisation d un de ses reves du maitre qui lors de la creation du mariage de loti a l opera comique ne out retenir ce cri navre mon dieu pourquoi ai je permis que cela fut joue et qui ajoutait le sentiment du ridicule qui se degage pour moi de tout ce factice si seduisant qu on soit parvenu a le rendre me tient depuis le commencement de la piece flottant entre la tristesse infinie et l envie de sourire i telle n est pas cependant notre pensee mais il est des pieces ramuntcho est de celles la et chantecler en est un autre exemple qui ne sauraient etre montees que dans des conditions tout a fait particulieres avec un souci de perfection exigeant des soins attentifs et eclaires et aussi car on ne peut negliger ce facteur avec une mise de fonds que seule permettrait d e recuperer une longue serie de representations par ailleurs bien des petites erreurs eussent pu etre evitees en sollicitant l avis de personnes competentes ne parlons pas des decors le chef machiniste du grand i heatre fit les choses au mieux et ce n est pas sa faute si la maison de franchita devint une maison moyenageuse et etchezar un village picard normand ou proven al le decor du 2 acte reproduisait d ailleurs tres exactement le decor de l odeon qui n avait guere plus de caractere quant aux meubles ils furent ce qu ils furent et nombre de riches proprietaires de villas basques se contentent de ce rustique fabrique en serie faubourg saint antoine mais pourquoi la plupart des interpretes masculins avaient ils cru devoir endosser une petite veste andalouse et les femmes se coiffer de volumineux foulards de couleurs pourquoi egalement cette intrusion inattendue dans ce village du labourd des danseurs souletins qui au nombre de trois deux habilles et le troisieme en bras de 1 pie rre loti impressions de theatre 82 chemise vinrent demunis de leurs attributs executer la danse du verre quant a la mere sallabery cette digne c etcheco andrea patronne de la cidrerie qu usant d une licence de poete loti s est permis de situer en pays basque fran ais elle nous est apparue vetue de rose de vert tendre et de jaune paille accorte et mutine comme une soubrette du repertoire cependant que l humble oouvent d amezqueta nous revelait une communaute de eligieuses theatrales onctueuses romantiques drapees de gandouras blanches et bleues de ciel martelant le sol de leurs talons louis xv ah combien differentes de nos modestes simples aimables petites soeurs de la croix toutes pareilles a des ombres silencieuses les jeunes basques et les jeunes basquaises eux memes venus de sare et de st jean de i aiz pour danser le fandango avaient juge bon de s affubler d oripeaux multicolores et cela prouve qu en faisant appel sans les soumettre a un controle severe a des elements purement autochtones ceux ci trop facilement persuades de leur importance s abandonnent a des initiatives douteuses et s empressent de perdre tout le charme naif de leur personnalite ainsi denaturent parfois leurs traits par des simagrees et des singeries stupides certains enfants quand on a le tort de vanter trop haut leur gentillesse seuls ou presque seuls resterent dans la note m 1 julienne hell gachucha vraiment exquise de grace ingenue m rolland berges naturel dans son role de metis franco basque et bien entendu le tenor cazenave d hasparren qui en chantant magistralement le guemikako arbola ecoute assis par le public et quelques romances du folklore euskarien dechaina l enthousiasme on le voit c est peu c est assurement trop peu comment s en etonner ne nous a t on pas dit la surprise manifestee par quelques uns de ces memes interpretes de ramuntcho lorsqu ils debarquerent l ete dernier a hendaye en considerant les indigenes rencontres ne s attendaient ils pas a les voir vetus de boleros et esquissant dans la rue un pas de fandango en s ac compagnant sur le tambourin et cela avouons le denote tout au moins une assez curieuse meconnaissance de leur part des 83 personnages qu ils avaient a incarner le fait n est pas unique en parcourant certains livres ou en regardant certaines images on peut constater 1 ignorance absolue ou sont la plupart de nos compatriotes de tout ce qui concerne leurs voisins les plus immediats aussi bien cette ignorance des autres ne nous est pas particuliere a nous fran ais certains films elabores dans les studios americains et dieu sait avec quelle prodigalite de ressources financieres et censes tournes en lspagne ou en france pa exemple sont litteralement ahurissants d inexactitudes d ana chronismes et d erreurs grossieres et lequel d entre nous feuilletant une revue humoristique etrangere n a pas ete choque d y voir e fran ais represente sous les traits d un fantoche gesticulant coiffe d un haute forme a bords plats une imperiale au menton et les jambes prises dans un pantalon a la houzarde mais si des erreurs pareilles peuvent etre excusables de la part d etrangers comment admettre qu a ffendaye ou a bordeaux elles n aient pas ete rectifiees par des organisateurs originaires du pays de ramuntcho ou tout au moins y residant admettons qu il y ait eu negligence je crois qu il appartient au musee basque fidele gardien des traditions et qui s est precisement fixe comme programme de donner a une image aussi exacte et aussi complete que possible du pays basque de signaler sans acrimonie ces erreurs dans son bulletin pour empecher tout au moins qu elles se renouvellent il nous revient en effet que la troupe qui a joue ramuntcho doit aller tourner de ce roman un film sur les lieux memes et il serait a souhaiter que ne soit pas realise dans le cadre exact que decrivit de fa on definitive loti un ramuntcho d operette le contraste rendrait la chose trop risible ou plutot trop navrante jacques le tanneur vingt cinq chansons populaires d eskual herria recueillies et harmonisees par rodney a gallop textes basques et fran ais o o o ce titre se passe d explication depuis les publications de sallaberry et de charles bordes remontant l une a 1870 l autre a 1898 aucun nouveau travail de ce genre n a vu le jour de ce cote des pyrenees cette lacune va etre comblee le recueil qui paraitra prochainement est l oeuvre de m rodney a gallop jeune diplomate anglais bascophile passionne durant ces cinq dernieres annees celui ci a consacre ses 1 oisifs a la poursuite des chansons encore inedites aussi bien que des variantes les plus curieuses d air populaires deja connus transcrites avec la plus scrupuleuse exactitude de la bouche meme du laboureur au milieu des champs ou de 1 etc heko andre dans sa cuisine ces melodies ont derriere elles l autorite de la tradition populaire ce sont tour a tour des berceuses lentes et expressives des chansons bachiques ou satiriques improvisees le soir a l auberge des complaintes amoureuses tantot narquoises tantot passionnees ces chansons floraisons naives de 1 ame basque ont ete parees d un accompagnement de piano accompagnement si discret et habilement nuance qu il ne porte aucune atteinte a leur saveur naturelle le musee basque de bayonne soucieux de seconder tout apport serieux aux etudes euskarierines a entrepris la publication du recueil de m rodney a gallop pour presenter au public cette oeuvre d un de ses disciples le r p j a de donostia l eminent musicographe basque a bien voulu ecrire une interessante preface 85 luxueusement edite sous une couverture tres artistique dessinee par philippe veyrin le recueil vlngt cinq chansons populaires d eskual herria paraitra dans le courant d avril le prix de souscription est fixe a 15 francs pour l angleterre 3 schillings pour 1 espagne 5 pesetas l ouvrage sera envoye franco de port aux souscripteurs on peut souscrire au musee basque 1 rue marengo ou chez m rodney gallop legation de grande bretagne athenes g rece des la mise en vente en librairie le prix du recueil sera porte a 25 francs ajoutons que depuis l annonce de la publication de cet ouvrage de nombreuses souscriptions sont parvenues au musee basque il est donc probable qu il sera epuise rapidement d autant que son tirage est tres limite v v i m v v efe m mmi livre d or o o o du 1er juillet au 31 decembre 1927 dons en especes bienfaiteurs ville de biarritz deuxieme souscription de 5 000 m angel gallardo ministre des affaires etrangeres de la republique argentine 2 000 m j b passicot president du centre basque fran ais de buenos aires 1 000 m le docteur lissar conseiller general des basses pyrenees maire de hasparren 1 000 le syndicat du pays de soule 1 000 total 11 000 ii dons d objets faute de place il n est pas possible de donner ici la liste detaillee des dons tres nombreux parvenus au musee basque pendant le deuxieme semestre de l annee 1927 cette liste sera publiee dans le procliain numero du bulletin 88 voici du moins les noms des donateurs dans 1 ordre alphabetique m anxo st j pied de port m amestoy cambo m le marquis d arcangues m apheceix barcus m a arrue bilbao m j arrue bilbao m r arrue st jean de luz m barrere bayonne mme a barthaburu st palais m m a behoteguy bayonne m bibal paris m bohoteguy aroue mme et m boissel bayonne m p borotra bayonne m bru bayonne m burguburu dax mme carreau hasparren m colas bayonne m daru dax m densusianu bucarest m diriart st palais m dolhats bayonne m g dumon bayonne m e dutey harispe paris m elichalt roquiagne m a etchevar cheraute m etcbeverry pouillon mme forsans bordeaux m gelos sare m gosset le boucau mue gouaillarder bayonne m grenier laforet paris m guera ague st palais m harruguet st j pied de port m heguiaphal cheraute m herelle bayonne m jean pierre bayonne mmo lasserat biarritz m g latapy bayonne m g lasserre bayonne m le general c levi bayonne m lichtenberger paris mlle g lissarrague st j de luz m r vve lousteau roquiague m g magnier bayonne m le maire de pampelune m mauley bendall bordeaux m maze bayonne m molia bayonne m mule salies de bearn m pardeilhan biarritz m roquebert bayonne m sebire bayonne m 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