article | Les vestiges basco-aquitains en toponymie occitane selon J. Coromines, à la lumière de la toponymie médiévale du Pays Basque | Jean-Baptiste Orpustan (1934-) | Notice | Dans le bulletin |
article | L’oeuvre du P. Larramendi S.J. Cristallisation de mythes historiques et culturels basques | Txomin Peillen (1932-) | Notice | Dans le bulletin |
article | Nécrologie. Luis Michelena-Elissalt | Jean Haritxelhar (1923-2013) | Notice | Dans le bulletin |
article | Année 1987 | Notice | Dans le bulletin |
n 118 3e periode n 96 4e trimestre 1987 revue des etudes et recherches basques eoooeoooooooooo poooooosooooooooooooosoooooooooooooooooeeso o o o o o o o o o o sommaire etudes les vestiges basco aquitains en toponymie occitane selon j coromines a la lumiere de la toponymie medievale du pays basque j b orpustan 125 l oeuvre de p larramendi s j cristallisation de mythes historiques et culturels basques d peillen 151 chroniques necrologie luis michelena elissalt j haritschelhar table des matieres annee 1987 167 171 o o o o g0000900900000000900000000000900090000000009g000990090000q h j ayo nre 5s3h le bulletin du musee basque fonde en 1924 1re periode 1924 1930 2e periode 1931 1943 a entame sa troisieme periode a partir de 1964 apres vingt annees de silence il publie des etudes concernant la culture et la civilisation de bayonne et du pays basque des chroniques relatives au developpement du musee aux diverses formes de son activite a la liste annuelle des acquisitions par ses chroniques il est effectivement le bulletin du musee basque par ses etudes il est pleinement la revue des etudes et recherches basques le bulletin est echange avec les publications des societes savantes de france et de l etranger articles du bulletin les articles publies dans le bulletin restent l oeuvre exclusive et personnelle de leurs signataires le comite du musee basque n est pas solidaire des theories ou opinions qu ils expriment conditions de publication l ensemble des fascicules paru dans l annee constitue un tome avec pagination suivie et table des matieres abonnement france 100 f etranger 130 f compte des cheques postaux societe des amis du musee basque bordeaux n 2718 14 u adresser la correspondance a m le directeur du musee basque 64100 bayonne telephone 59 59 08 98 les vestiges basco aquitains en toponymie occitane selon j coromines a la lumiere de la toponymie medievale du pays basque 1 recherches et methodes en toponymie a l immense oeuvre de lexicologie qu est son diccionario critico etimologico de la lengua castellana et a d importantes etudes de toponymie iberique estudis de toponimia catalana topica hesperica joan coromines ajoute un vif interet pour la toponymie ancienne du sud de la france pays basque compris apres une etude sur la toponymie basco romane des pyrenees atlantiques parue dans fontes linguae vasconum en 1971 que nous avons commentee ici meme bulletin du musee basque n 91 1981 il a publie tres peu apres en allemagne une longue analyse de toponymie pyreneenne et occitane sous le titre du nouveau dans la toponymie occitane beitrage zur namenforschung 8 1973 nos 3 et 4 p 193 308 heidelberg nous essaierons de presenter ici quelques aspects de ce travail extremement stimulant pour la recherche en toponymie ancienne si riche d interets de toutes sortes linguistique d abord mais aussi geographique historique sociologique nous n avons retenu comme elements de commentaire que les seuls noms relies ou pouvant etre compares a des elements bien identifies de la toponymie medievale basque au nord des pyrenees il y a ainsi deux limites a cette comparaison d une part la toponymie medievale basque a laquelle nous nous referons est celle des maisons pour l essentiel bien qu il n y ait en pays basque aucune difference importance entre les noms de maisons et ceux infiniment moins nombreux des villes et communes d autre part cette toponymie est a peu pres uniquement celle du nord des pyrenees mais il est bien probable que les affinites linguistiques de tout le piemont aquitain ont ete de tout temps plus 126 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 2 etroites avec les dialectes basques du nord qu avec ceux du sud et que les influences transpyreneennes sont problematiques sinon totalement impossibles apres les recherches deja anciennes de a dauzat et bien entendu la grande etude de toponymie proven ale de ch rostaing la toponymie de la france meridionale n a pas beaucoup retenu l attention des linguistes et chercheurs fran ais les meilleurs travaux sont ceux precisement de j coromines pour ce qui touche la zone pyreneenne ou le remarquable livre de frank r hamlin sur la toponymie de l herault l etude de j coromines commence par ce constat il y a tres loin de l etat ou se trouve la toponomastique de langue d oil a celui des recherches sur le midi il est clair que dans la region pyreneenne et meme vers le centre du domaine occitan tarn aveyron lozere on ignore encore presque tout sans doute le retard a la preparation des dictionnaires topographiques y a ete pour quelque chose les publications officielles n ont pas depasse 25 des departements p 195 il expose ensuite l etat des difficultes en recherche toponymique ou il ne faut pas s attendre a ce que les solutions soient souvent simples et aisees autrement on les aurait deja trouvees p 197 et precise sa methode celle ci plus necessaire que partout ailleurs dans une recherche complexe et aleatoire comme l est la toponymie d un pays au visage linguistique lui meme complexe a epoque ancienne repose sur deux axes principaux d abord la maitrise parfaite et l application systematique des regles phonetiques de la langue interessee par l invention et l evolution du toponyme si une etymologie toponymique n est pas possible selon la phonetique historique de la langue en general il faut la rejeter p 198 ensuite l observation geographique qui a elle meme deux composantes bien distinctes premierement la recherche des localites voisines dont les noms sont rattaches evidemment par des elements phonetiques communs et cependant differencies par ce qui semble etre un prefixe ou un suffixe ou un compose different p 200 et il est clair que j coromines trouve souvent ainsi des chaines de toponymes voisins de meme etymologie secondement mais ceci va de soi la recherche de l adequation entre le sens obtenu et le contexte celui ci n etant pas toujours strictement geographique mais aussi par exemple historique comme lorsqu il trouve trace des forgerons celtes les gobanniies dans le nom de gonnez p 201 pour notre part et pour completer ce que nous pourrions nommer la vraisemblance toponymique et pour eviter les sens et les etymologies toponymiquement douteux et inacceptables il nous parait qu un element supplementaire s impose c est de reperer la configuration toponymique d un ensemble de noms suffisamment large et regarder avec quelque mefiance les elements semantiques qui s en ecarteraient trop ceci est tres net dans la toponymie medievale basque d tiabitat noms de maisons ou domaines et de groupement de maisons dont nous savons que si elle est 3 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 127 relativement peu documentee avant le xiie siecle mais neanmoins probablement bien anterieure et en tout cas apparentee a bien des inscriptions antiques d epoque pre romane elle offre une coherence semantique aisee a determiner la toponymie geographique oronymique ou hydronymique en particulier demande de meme a etre analysee et interpretee a l interieur du systeme qu elle constitue c est donc au triple controle de la phonetique question certainement la plus ardue s agissant de langues aussi mal connues que le basco aquitain antique le celte ou le sorothaptique du contexte geographique ou historico geographique et enfin de la coherence semantique interne au systeme toponymique que les noms de lieux anciens doivent etre soumis pour l etablissement et le choix de l etymologie encore celle ci ne sera t elle souvent qu une probabilite plus ou moins nette 2 la geographie linguistique de l aquitaine et le suffixe os se pour etablir les bases phonetiques de l etymologie il faut d abord tracer les contours linguistiques de la region etudiee et c est ou pour l aquitaine antique les choses se compliquent considerablement j coromines montre que dans la region pyreneenne plusieurs langues pre romanes ont lutte entre elles basque aquitain ibere celtique sorothaptique ou indoeuropeen pre celtique sans doute aussi du ligure langues tres mal connues souvent fortement differenciees a l interieur de chacune ou nous savons tres peu de certain concernant les limites de ces langues ona plutot l impression d une irisation sans frontieres nettes ou brusques p 200 bien entendu ceci recouvre deux grandes familles linguistiques les pre indo europeennes basque aquitain ibere et les indo europeennes celte et pre celte latin que l auteur groupe ensemble sous le vocable de pre roman la geographie linguistique aquitaine est ainsi definie les elements du complexe basco aquitain diminuent de plus en plus de l ouest vers l est mais si l on y comprend des elements plutot iberiens ils ne cesseront tout a fait qu a la mediterranee id inversement les elements celtiques et pre celtiques extremement abondants dans l aude le deviennent de moins en moins vers l ouest id a l interieur du complexe basco aquitain donc pour l essentiel entre les pyrenees et la garonne la differenciation est assez malaisee j coromines precise que la langue des aquitains dont on est sur depuis longtemps deja qu elle etait apparentee au basque actuel s en distinguait aussi par des points communs avec l ibere mais il y en a aussi malgre la 128 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 4 difference fondamentale aujourd hui etablie entre basque et ibere ainsi que par des elements celtiques h la definit donc comme une langue a type bascoide mais intimement penetree de gaulois p 201 on pourrait dire en somme que l aquitain etait dans son lexique et sans doute aussi pour une part sa phonetique et sa syntaxe celtise dans une mesure comparable a l etat actuel du basque par rapport au latin et au roman ou que l etat de latino romanisation du basque actuel donne une certaine idee de l etat de celtisation de l aquitain les memes influences et voisinages produisant les memes effets bien entendu de la situation linguistique de chaque territoire au moment de la conquete romaine du ier siecle a dependu le succes de la romanisation a l entree des romains cette difference entre l extreme sud ouest et le reste du territoire a ete bien vite lourde de consequences la ou une langue de type indo europeen etait deja parlee par une partie de la population ces individus ont appris facilement le latin et a la longue cela a romanise toute la population c est de la que le gascon est ne langage roman a substrat surtout basque mais aussi en partie celtique id j coromines expose les raisons purement linguistiques selon lui pour lesquelles cette vague de romanisation n a pas tout emporte mais la ou le gaulois n etait pas du tout parvenu a prendre pied avant la venue des romains la conquete militaire et politique n est pas arrivee a y populariser le latin les gens sont restes fideles au basque moins a cause d un caractere plus nationaliste ou d une resistance armee traditionnelle ou religieuse que par suite d une incapacite intellectuelle d apprendre un systeme linguistique tellement etranger et nouveau pour des tetes habituees a un autre radicalement oppose a celui qui est commun a toutes les langues indoeuropeennes bref c est la minorite gauloise en aquitaine qui a ete l agent le plus decisif de la romanisation id on peut mesurer cet etonnement linguistique a un seul exemple j coromines nous apprend dans son etude p 297 que le nom du village de l herault graissesac est derive du nom de personne gaulois craxsantus correspondant au gaulois craxantos crapaud sans doute s agit il d un nom de type onomatopeique a l origine mais on voit neanmoins le triple obstacle offert et peut etre le quadruple avec c initial a la phonetique basque par les trois groupes de consonnes cr xs ou x et nt et il n est question ici que des difficultes tres peu intellectuelles de la prononciation et de l articulation pour ce qui est d une resistance armee de quelque nature que ce soit il parait etabli qu apres la victoire de crassus le pouvoir romain fut partout reconnu et les decouvertes archeologiques vont dans ce sens avec probablement une moindre presence dans les vallees les plus montagneuses et occidentales mais la romanisation effective eut lieu plusieurs siecles apres au temps des pouvoirs wisigoths et francs dont la langue officielle etait le latin or on sait quelle resistance acharnee leur fut opposee dans la vasconia et principalement dans les vallees pyreneennes 5 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 129 basques et c est probablement ce qui explique pour une part la presence d un enorme systeme de defense d enceintes fortifiees vue de plus pres la situation linguistique de ce ier siecle auquel il faut revenir est des plus diverses des elements du vocabulaire gaulois avaient penetre un peu partout meme dans le pays reste basque des elements linguistiques basques ou bascoides se trouvaient tout au long des pyrenees et vers le centre et l est il devait y avoir des groupes appartenant a des familles indo europeennes non gauloises sans doute pre celtiques p 202 ces vestiges d une langue et d une peuplade indo europeennes anterieures a l installation des celtes sont ceux des sorothaptes le lecteur voudrait savoir a n en pas douter par quelles voies les savants et chercheurs sont parvenus a de telles conclusions qui bousculent peut etre encore des idees trop longtemps conservees par certains heritage d un xixe siecle largement pre linguistique sur une predominance sinon meme une exclusivite celtique de l aquitaine quand ce n est pas du pays basque deux facteurs concordants se sont conjugues et tous deux d ordre linguistique les descriptions des auteurs antiques d une part et de l autre une serie d inscriptions antiques avec leurs listes de noms de personnes et de dieux a quoi il faut encore ajouter l essentiel pour notre propos la toponymie regionale qui recoupe les faits precedents et en fournit qne sorte de preuve souvent cachee mais concrete la connaissance des elements linguistiques celtes pour lesquels j coromines cite les travaux principaux et une description de plus en plus sure des traits basco aquitains permettent souvent de faire la part de chaque origine grace a une precision d analyse dont l auteur use avec rigueur refutant parfois d autorite les solutions etymologiques jusqu a present acceptees au coeur meme de ce partage des territoires linguistiques revele par la toponomastique j coromines discute apres g rohfs j seguy et menendez rdal le ou plutot les suffixe s os si repandus en aquitaine et des deux cotes des pyrenees il avoue qu identifier le domaine linguistique auquel le suffixe osse appartenait est un probleme complique p 202 cela d autant plus que la toponymie actuelle presente sous la forme os ou osse trois suffixes distincts 1 un suffixe gascon feminin a voyelle ouverte osse ossa dans les vieux textes repandu dans les landes et le gers occidental qui a une forme masculine os diphtonguee en ues en aragon plus repandu et plus meridional auquel sont lies des noms souvent commentes comme biscarrosse avec le basque bizkar faite ou garrosse nom qui se repete un peu partout sous des formes voisines notamment gdrris en basque 130 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 6 moderne garmze et pour lequel nous discuterons plus loin le radical propose garr flamme 2 un suffixe a voyelle au contraire fermee et tonique os en catalan et aragonais ous en gascon que j coromines croit de substrat basque sans en reconnaitre nettement la forme ancienne peut etre utz et effectivement il y a quelques noms en utst uz en toponymie basque ancienne voyant la preuve de l existence de ces deux suffixes dans les noms catalans voisins accentues differemment alos et alos etc 3 un suffixe ostgeneralement presente comme variante du premier ce que j coromines recuse n y voyant pas d origine basque mais plutot en relation avec la terminaison celtique osto p 202 203 encore que rare cette terminaison apparait aussi en toponymie basque par exemple dans erbeldost et il est difficile de decider si c est un suffixe peut etre le precedent infiltre en territoire basque ou l un des mots basques osto feuille feuillage ou oste arriere eux memes apparemment peu representes en toponymie medievale on peut songer aussi a ce qui se passe dans certains composes ou une sorte de metathese transforme une affriquee ts en st pour un nom repandu comme lastiri ou plus rare comme lastaun que tout signale comme alterations de lats iri et latsa un ce trait bien connu par ailleurs de la phonetique basque pourrait il se repeter en terminaison le premier et le plus aquitain de ces suffixes osse n a pas anciennement en basque la forme otze toujours en e p 203 le e terminal generalise aujourd hui dans tous les noms de lieux a consonne finale garruze ortzaize ahazparne etc est un fait recent et il n est pratiquement jamais note dans les graphies medievales mieux tous les noms de lieux semblent s etre anciennement determines en a et l on trouve les graphies correspondant a cet ancien usage belzuntza ahezparrena et il faut au moins citer pour garris i garruze la graphie antique carasa itineraire d antonin les noms antiques aquitains tous declines n infirment pas ceci apinossi ilunnossi etc dans les noms cites au cours du developpement sur ces suffixes il faut relever plusieurs autres concordances avec la toponymie medievale basque libaros rappelle la forme romanisee libarrenx forme medievale habituelle libarren pour le compose basque iribarren village de soule et nombreuses maisons sabarros est absolument identique au nom de maison d isturits zabarotz documente au xve siecle mais certainement beaucoup plus ancien garos selon la maniere dont on per oit la vibrante car il y a des changements de vibrante forte a douce et inversement dans de nombreux noms medievaux malgre le caractere apparemment irregulier de tels changements au moins en basque peut se comparer pour la base gar a garai et garate l un des noms de maisons basques les plus repandus et pour garr qui se voit mieux dans garrosse cf supra a garris deja cite garra garro noms de maisons nobles garralda etc et pour ce terme garr 7 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 131 nous trouvons bien etonnant le sens de flamme retenu par les toponymistes traditionnels pour des noms comme garmendi montagne de flamme et repris par j coromines sauf quelque volcan dont il n y a pas trace a epoque raisonnable on ne voit pas ce qu il pourrait designer en toponymie il faut certainement voir dans tous ces noms le radical pre indo europeen gar r depuis longtemps identifie et commente notamment par p fouche et par ch rostaing en toponymie proven ale et ausssi paneuropeenne est ce le terme que j coromines reconnaitra plus loin sous une forme cario oronyme commun au basque et au celtique cf infra a propos de quirbajou en tout cas l evolution toponymique de car a ar est documentee en zone meridionale l michelena textos arcaicos vascos p 30 et il est probable que l etymologie du basque h arri pierre rocher se trouve de ce cote du meme radical il faut aussi rapprocher le pic de gar garrac garraux p 216 pour le nom genos ramene au suffixe ost j coromines cite comme une origine possible le basque aihen sarment et aussi liseron etc dont il dit qu il est atteste chez les ecrivains basques du xvie siecle en fait c est un terme qui fournit le nom medieval de soule aihentzu et remonte beaucoup plus loin le chemin est cependant curieux de aihen a genos ardengost p 203 ne peut etre separe d un ancien ardengos 1142 du livre d or de bayonne que nous croyons correspondre au basque ardangoitz comme archangos a arrangoitz avec un radical tres bien identifie en toponymie basque des deux cotes des pyrenees et qui est ardan vigne aste beon dit l auteur est le village des anes car il y reconnait le basque asto ane et l oppose a arbeostet beost en face de beost venant du nom celtique du cheval nous trouvons un nom basque pour un animal beaucoup plus humble et un village plus montagnard conquerants du nord a cheval et paysans pyreneens a dos d ane patiente bete mediterraneenne p 209 si rigoureux d habitude l auteur a mis ici quelque romantisme a premiere vue la presence tant de l ane que du cheval en toponymie peut etonner en raison de la rarete des themes animaux en general et particulierement du cheval et de l ane dans tout le moyen age basque il n y a que deux noms qui s y rapportent peut etre behorlegi ou behor jument est difficilement contestable et arstue medieval arstoe roman restoue village souletin ou nous nous sommes demande s il n y avait pas plutot un ancien h ariztoiou h ariztu reduit apres accentuation romane sur la premiere syllabe 132 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 8 3 de asc a arrens asko mot celtique designant un paturage aurait pu fournir les noms pyreneens de asc asque seasc ce dernier issu par chute de nasale intervocalique fait bien connu aussi en phonetique basque d un senasco documente au ixe siecle j coromines qui pense a un etymon sorothaptique possible cette racine indo europeenne ayant donne la famille de paitre propose aussi des mots basques plus nombreux sinon plus clairs p 210 comme azka croissance azi croitre azki chiendent azku empressement energie azken extremite aska fosse auge il nous semble que seule la vraisemblance toponymique permet de faire le tri dans ces paronymes actuels qui demanderaient a etre etymologises les sens de croitre et croissance et d empressement energie s excluent d eux memes azken antonyme de lehen premier n est pas atteste une seule fois en toponymie basque ancienne il reste azki chiendent qui pourrait expliquer ascain mais l on y voit plutot un compose de aitz pierre rocher et aska qui peut avoir un sens toponymique tres acceptable et qu on peut voir dans un nom d ailleurs difficile comme bascassan le basque oppose tres nettement bazka pature latinisme et aska auge avec sifflante apicale comme dans baskazane la toponymie basque offre des noms tres apparentes aux precedents azkue azkube azkuele qui paraissent bien derives de aitz rocher avec un suffixe locatif gun l kun ayant perdu la nasale terminale comme dans haltzu cf infra on a reconnu aussi un suffixe mediterraneen asko extremement repandu present en toponymie basque comme dans le lexique de valeur diminutive ou depreciative mais seul se asclui conviendrait et il faudrait alors le detacher de la serie proposee par j coromines pour asasp l auteur refute l explication de g rohlfs par ad aspe et propose asi aspae le commencement d aspe mais asi n est pas le substantif commencement c est le radical verbal et participe perfectif du nom verbal h aste commencer et commencement c est donc astequ on devrait trouver selon toute apparence dans un compose nominal si aspe est du pre roman as prefixe doit l etre egalement id le seul ennui est que le basque ignore pratiquement les prefixes et qu il faut alors chercher un substantif traditionnellement on voit dans aspe le compose aitz pe au pied du rocher que j coromines met en doute en raison du a terminal qui apparait en gascon aspa la toponymie medievale basque fournit cependant des noms ou ba terminal semble une forme probablement determinee de be ou peut etre assimilee apres a comme aldaba beraba argaba nom d une importante maison noble d uhart cize le nom actuel d asme en basse navarre vient d un ancien azpe derive azpun jauregi en 1350 ce terme fondamental du lexique basque aitz apparait tres anciennement sous des formes vocaliques diverses comme izpe eztoki ezkarai azpe les variations procedant largement de la fantaisie des scribes a 9 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 133 transcrire la diphtongue initiale si azpe a beaucoup servi c est qu il correspond bien a un paysage et habitat de piemont asasp ressemble curieusement a un compose aitz azpi en lexique moderne en dessous du rocher le terme azpi partie inferieure n est pas souvent atteste en toponymie il pourrait s expliquer comme issu de aitzpe azpe par le biais de l inessif azpian avec fermeture vocalique naturelle en hiatus le sens precis de sous le rocher se serait perdu en meme temps probablement que le mot aitz lui meme devenait archaique les exemples toponymiques basques sont en zone meridionale legazpi azpiazu a propos de ce nom le nom de la riviere aasp est cite avec une graphie laspde 1645 p 213 on peut certes imaginer ici une agglutination d article roman perdu par la suite mais tout hydronyme commen ant par las fait immediatement songer a l un des noms fondamentaux de l eau et specialement de l eau courante en basque lats qui fournit des noms de maisons nombreux comme latseta latsaga latsalde et aussi le nom simple sans affriquement lasa roman lasse forme qui s expliquerait par romanisation phonetique consecutive a une utilisation abondante par l administration feodale le nom garraux deja cite s offre au xiie siecle sous la forme garauz ou j coromines voit une terminaison al pluriel aies qui a donne aus et est en accord avec une provenance basco aquitaine p 216 un suffixe le etxele azkuele ou aie larraskale avec une forme probablement romanisee au arrikau samau est present en toponymie basque bien qu il soit bien proche du latin ale m il intriguait deja luchaire cf etudes sur les idiomes pyreneens p 174 comme il ne represente dans le lexique actuel que post pose a un radical verbal celui qui fait l action egin faire egile faiseur acception inacceptable en toponymie il faut penser a un vestige aquitain mais pour auz il faut aussi citer un lexeme terminal ou non auzku etxauz dans la vallee de baigorry qu on trouve aussi dans la meme region comme nom de montagne hauza auzo xipi ce devait etre un oronyme la comparaison des hydronymes zizatetziz lt onestpresiciausside lats cf supra fait voir un suffixe at impliquant une forme ancienne ate suffixe non celtique et bien entendu pre roman qui peut mener un jour a sa provenance ethnique p 218 or ce suffixe ateest incontestablement l un des plus caracteristiques de la toponymie basque moins en raison de sa frequence d emploi que parce que certains noms se repetent tres abondamment surtout garate haltzate et aussi arrate bortate larrate elbate etxat e huzat e etc dauzat et rostaing presentaient ce suffixe comme pre latin pre celtique gaulois tour a tour dictionnaire des noms de lieux la frequence de son apparition apres une base a voyelle a garate haltzate larrate etc a fait penser a une metathese de eta et de fait gareta 134 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 10 ou haltzeta sont inconnus mais il y a eu haltzketa et haltzueta le premier depuis longtemps romanise en hausquette gabas gabaston peuvent etre compares aux noms basques gabadi gabiaga gabalaika gabarain et de toute maniere il est difficile d y voir le basque gabe depourvu de postposition qui demande normalement a etre completee et naturellement peu adaptee a la toponymie meme en emploi substantive du reste assez rare au sens de pauvre si l on rejette le lien avec les gaves pyreneens il s agit sans doute d un ou plusieurs mots botaniques un suffixe adjectival ikos masculin ika est surement atteste comme celto latin dans un nom d homme arauricus ayant donne un vallis araurica qui aurait ensuite abouti a valleraugue p 222 ce nom entierement gaulois n interesserait en rien la toponymie basque si l on n y trouvait aussi une terminaison ika mal identifiee et pour laquelle on a propose parfois une reference celtique outre karrika qui semble totalement emprunte il apparait dans garnika baztelika mugika et quelques autres noms dont le plus repandu est etxenika il ne s agit pas d anthroponymes ni surtout avec etxe ou muga maison et talus limite de termes qui acceptent aisement un suffixe la nasale interne n pose a elle seule un probleme particulier et le lexique basque n offre qu un tres archaique numeral ika un plusieurs hydronymes pre romans presentent une finale iege vexiege rouviege ardiege dont l origine theorique est egia eia ou eio j coromines les distingue des noms cerdans et pallarais en eja ou il a reconnu estudis de toponimia catalana 1153 le basque egi a le versant de p 224 c est en effet un des termes les plus repandus de la toponymie basque parfois interprete comme suffixe a tort pensons nous le sens toponymique et celui du lexique actuel n est pas exactement versant mais bord huregi bord de l eau et plus generalement arete sommet ligne de hauteur tres souvent porte par de hautes montagnes les noms d orgeix et orlu ont un radical identique p 226 le basque ur eau conforme a l environnement geographique l auteur en rapproche le village distant de 20 km de uret lliydronyme reiir pour lequel il propose rivus ur l origine basque est conforme a la toponymie generale de la region vu que l immense majorite des noms des villages anciens de cerdagne ont des attaches bascoides id de plus ur est effectivement le nom habituellement donne aux cours d eau qui traversent les pays habites ceci etant un usage constant documente des les premiers textes medievaux le lexique basque a aussi un terme voisin phonetiquement oru orue ou orube qui parait souvent en toponymie comme premier terme de compose reduit a or et auquel l michelena verrait bien une origine du cote du latin forum apellidos vascos p 143 quant a orgeix rappelons que dauzat et rostaing partant d une 11 vestiges basco aquitain s en toponymie occitane 135 graphie de 994 urdexio proposaient une etymologie par le terme aquitain urd plaine plateau dictionnaire des noms de lieux de france p 510 particulierement productif en toponymie basque et pyreneenne auquel nous reviendrons plus loin les noms d arrens aucun et azun appartiennent tous trois a la derniere vallee pyreneenne de la bigorre frontaliere deja du bearn p 229 pour azun et peut etre ossun le basque asun ortie est presente comme un etymon possible la toponymie basque ancienne l ignore pratiquement sauf un douteux axurbidegi souletin plutot qu un bord du chemin des orties et nous ecartons franchement le chemin des agneaux nous p referons y voir une variante phonetique en initiale ce qui est assez frequent en toponymie ancienne de ixuri versant izura nom basque d ostabat ixuri nom de maisons mais il s agit peut etre ici d un aitz un lieu de pierres qui aurait subi la meme reduction de la diphtongue que azpe azcarat etc pour arrens plutot que le meridional erren epine p 230 c est son ancetre toponymique tres prolifique et bien vivant encore dans le lexique arrantz que nous verrions plutot affuble dans la plupart des toponymes anciens du suffixe collectif tz note par j coromines mais qui se presente aussi parfois nu comme dans les composes arranbide arranegi a cote de arrantzeta aranzazu etc pour aucun le mot propose est elkun ou sa forme aquitaine elkunn id note 107 mais le reseau lexical elkorr terrain cotier et bas mais dans le lexique courant sourd e orri epine elorrio tribulation nous parait bien disparate ou peu adapte on peut penser a un ele kun lieu de troupeaux cf infra eup ou plutot s il s agit de lieux cultivables a elke gun elge gun avec chute de syllabe par dissimilation ou haplologie phenomene courant lieu de champs etc ces remarques en dehors meme de la vraisemblance toponymique rendent a notre sens peu credible l explication developpee par l auteur donc azun aucun et arrens consecutifs lorsqu on remonte la vallee signifieraient le premier ortie terrain plein d orties le second terrain epineux plutot sterile et penible pour le paysan et le troisieme simplement et franchement epinaie p 230 seule la derniere explication nous semble conforme aux regles generales de la toponymie medievale basque et a son caractere strictement realiste et descriptif 4 noms du haut comminges dans une seconde partie de son etude j coromines releve de petites zones peu etendues ou predominent des toponymes bien caracterisees ou ils sont presque tous d origine basque ou presque tous d origine 136 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 12 celtique ou bien ils apparaissent en masse affubles d un suffixe tres singulier p 230 du premier type est le haut comminges du second la moitie sud du departement de l aude tandis que dans la haute ariege que l auteur envisage d etudier dans un prochain travail abondent les noms en at signalant un ilot ni basque ni celtique le haut comminges est constitue des cantons de barbazan barousse aspet saint beat et luchon avec quelques communes limitrophes vers l ouest p 231 et alors que le bas comminges contient 90 de toponymes romans le val d aran et la vallee de luchon ont beaucoup de noms post romains ou non aquitains signe d un habitat sedentaire tardif en haute montagne notons que cette occupation progressive de l espace par l habitat se voit aussi en territoire basque pour valcarlos a partir du xiiie siecle pour le fond de la vallee de baigorry apres le xvie siecle j coromines analyse donc d abord quelques noms du haut comminges eup pres de saint beat lieu ou se trouvent des inscriptions en l honneur du dieu aquitain ele d ou probablement un village sous sa protection ele be dont est rapproche le bearnais geup ele est explique en relation avec le toponyme meridional ancien elhossu ou j coromines voit l un des plus anciens temoignages du suffixe os p 232 mais il s agit tres certainement la d un derive de elhorri epine aubepine luis michelena apellidos vascos p 82 avec le frequentatif tsul su d ou elhortsu et une reduction normale a elhosu pour la chute de la vibrante devant sifflante cf aussi orzaiz osses qui abonde en aubepines il faut chercher ailleurs les correspondants de ele qui recouvre en basque deux homonymes bien distincts ele parole et ele troupeau comme dans le nom medieval erretelia troupeau du roi nom de cabane et de metairie et sans doute aussi le village de h elela seul le sens de troupeau est acceptable en toponymie quoique rare mais on imagine aussi bien un dieu de la parole que des troupeaux ce genius loci d un terroir consacre avant tout a l elevage n aurait il pas plutot ce dernier sens basert il y a peu a discuter sur ce nom qui rappelle d aussi pres le nom d un autre dieu aquitain baesertis que le toponyme basque basarte lieu entre des forets la concordance des noms des dieux aquitains et des toponymes basques est tout a fait surprenante et etendue a tel point que nous nous demandons si ces divinites des forces de la nature ne portaient pas des noms de lieux ce qui n exclut pas que des lieux habites aient pu garder leurs noms pres de cier et cierp dans la region de luchon se trouvait l inscription avec le nom senarre nom de personne plutot que de dieu actuellement senar est mari j coromines voit dans ces toponymes l evolution phonetique romane normale de ce nom le second etant encore un compose de pe en dessous de ici au sens purement geographique p 133 il y a des noms aragonais et catalans de meme aspect l etymon serait donc ici anthroponymique ce qui survient tres rarement en toponymie 13 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 137 ancienne basque d habitat au nord des pyrenees d y a des toponymes basques apparentes cierbide mais on ne voit pas quel radical est possible sinon zeihar traverse chemin de traverse zia marche exigeant une composition avec iri harri herri ou berri saint beat nom du chef lieu est un faux hagionyme et j coromines y voit le nom d une inscription du meme lieu sembetten le radical sembe qui apparait isole comme nom d homme semble a l origine du basque seme fils et le suffixe ten est probablement aquitain p 235 arbas et arbon et le nom de montagne arp viendraient de arvum prairie dans arbas ou fut trouvee la dedicace au dieu xuban l auteur voit une terminaison basque batze assemblee recolte accueil ou batz masse de residus p 236 l etymologie des deux mots parait bien differente et egalement peu adaptee a la toponymie le premier est un nom verbal derive de bat un verbe dans l expression medievale batudira ils se sont rencontres et le seul terme de cette famille apparaissant en toponymie est l adjectif bakoitz separe dernier dans etxebakoitz le second doit etre une reduction d un emprunt aparar s arreter d ou par chute de la vibrante intervocalique baatze action de s arreter arret le nom basque le plus proche de arp est h arpelitteralement sous la pierre c est a dire grotte abri sous roche apparait souvent en toponymie au sens oronymique par exemple arberatz compose de ar pierre ber variante de bel noir c est a dire ardoise etc et d un suffixe atz l un des suffixes a sifflante et vocalisme divergent commentes par j hubschmid ce rapprochement ne dit cependant en rien ce qu a pu etre l etymologie de arbas les apparences phonetiques etant souvent trompeuses en toponymie ardet et ardiege le premier a ete mis en relation avec le theonyme arteie artehe artaha formes de datif trouve a proximite mais c est plutot le second qui aurait cette etymologie pour ardet d autres etymons sont proposes basque erdi moitie et ardi brebis mais aussi roman aridetum ariet etum plutot appele par le suffixe p 236 il y a aussi le theonyme aereda trouve pres de la a gau d aret dont le nom en est issu p 237 l etymologie de lizop par ardia la carriere est refutee et de fait ardi en ce sens est une reduction tardive de ardoi ou hardoi frequent en toponymie qui prefere cependant le derive h arrieta nom de maisons tres anciennes atteste des le xiie siecle au moins le suffixe de ardiege procede par phonetique gasconne normale de eia abondant en aquitaine cf supra le nom basque arte ou arta homonyme ou paronyme de arte intermediaire est l un des noms du chene souvent chene vert qui a en certains endroits une forme certainement contaminee par le gaulois tarta souletin ou tarte navarrais ronce ou chene vert on passe d un sens a l autre par celui de buisson qui convient a ce vegetal dont il est douteux qu il ait ete tres abondant en nord des pyrenees mais les toponymes sont tres clairs en laissant de cote les formes plus discutables sur tart tartas etc arteaga arteta artegi artegieta artaberro artibaratz ils 138 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 14 montrent que ce mot aujourd hui perdu dans bien des lieux a ete dun emploi courant et il est permis de penser que le dieu aquitain arteia ou arteha etait un dieu des arbres et de la vegetation comme le fameux dieu fagus hetre la paronymie de arteta et artegi avec ardet et ardiege est frappante arlos pres de saint beat il n est pas exclu que ce soit simplement la meme chose que le basque labourdin harloza losa car dans le gascon aranais et luchonnais le mot pre roman la usa dalle apparait justement sous la forme lesa p 237 le nom de plante arlo est aussi propose dans les noms basques medievaux on trouve dans la vallee d osses deux maisons citees a partir du milieu du xiiie siecle avec les noms arlausa garaiet arlausa behere dont le nom se dit aujourd hui arrossa et sert aussi a denommer la commune de saint martin d arrossa les derives de erle car l initiale est parfois er se pretent moins bien a la toponymie arnesp a ete ecrit arnespe arnespum arnespo ablatif p 238 comme beaucoup de ces noms en p c est un compose du basque bel pe l explication par un mot aquitain perdu dans le basque moderne id est sans doute preferable au rapprochement avec arnes betail arnasa haleine le biscayen arnai bercail dont pour une raison de sens ou d etymologie l auteur reconnait qu ils ne conviennent guere le toponyme basque arnaga derive locatif en aga de sens oronymique pourrait etre propose comme point de comparaison aruse village disparu s est appele arusa nom que j coromines croit plus proche de divers toponymes indo europeens la structure d araus semble celtique p 238 la toponymie medievale basque a pourtant araus graphie medievale pour deux maisons en basse navarre et arhaltz dont le precedent semble une romanisation phonetique et arhale en soule le radical pourrait etre aran ou arran cf supra aspet nom d un chef lieu frontalier de l ariege est explique par une forme aquitaine correspondant au basque ezpel buis p 239 la meme base se reconnait mieux dans le catalan espalduix avec le suffixe habituellement vegetal doi z toi c est le meme terme qui a du donner les noms souletins espes et ezperuntz il y aussi le terme azpil alise alisier azerolier peut etre dans le meridional azpilkueta le voisinage phonetique avec aspe cf supra est aussi evident bachas dans la region de saint beat pourrait venir du basque baso cf supra surtout visible dans les formes medievales vaxosio et baxosium p 240 mais il y avait aussi par la une inscription avec le nom bascei genitif d un probable basceum qui aurait du donner une autre forme id bagiry j coromines n accepte pas l explication de lizop par ibai iri et rapproche ce nom de bagergue val d aran et bagert ariege id il propose une finale ericu ou iricu sans quoi bagergue serait en effet peu explicable en tout cas ces noms ont une apparence basque bago est la forme meridionale de p h ago issu de fagum hetre et bagiry domaine 15 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 139 du hetre est parallele a pagola cabane du hetre ou des hetres bagert pourrait etre forme sur arte comme basert cf supra ou bavart cf infra pour la finale de bagergue le terme basque le plus proche en toponymie est elge argi etant plus rare et de sens difficile a percevoir dans le lexique commun lumiere mais il y a des noms comme argiotz baren est compare au mot barrenc au sens de gouffre correspondant donc au basque leze il est phonetiquement tres proche de barren ordinairement adjectif superlatif dans les composes le plus a l interieur le plus bas mais parfois employe seul peut etre apres omission d un support nominal comme etxe iri bavart nomme au xe siecle valle bavertense est presente comme clairement bascoide p 242 et compare a basert cf supra avec arte lieu intermediaire le radical en reference avec les apellidos de l michelena viendrait du latin fagum hetre par bag puis bau l abondance du hetre dans la region justifiant cette origine mais l michelena explique le nom basque babaquy par un autre emprunt latin pour feve apellidos vascos p 65 bien que ce type de nom soit exceptionnel en pays basque on sait que les feves jouaient un role important dans l economie medievale et peut etre pre medievale puisque des redevances feodales etaient dues sur leur production le nom du hetre se voit mieux dans les toponymes en bag cf supra chaiim saun et chein le premier a une graphie ancienne essaun qui justifie la reference au compose basque etxa gune puisque le basque gune apparait aussi sous la forme une p 243 etxagune n existe pas en toponymie basque ou le terme gun et non gune le e locatif final etant tardif est toujours terminal et alterne avec un mot vivant encore dans le lexique qui fait supposer que la consonne velaire etait une epenthese ou une liaison il y a en revanche en cize etxekon l assourdissement de la velaire sans sifflante prealable surprend hors de soule et surtout en soule plusieurs maisons etxahun etxehon etxon avec peut etre une refection par etymologie populaire sur h on bon le caractere souletin de ce nom ferait supposer anciennement une zone d extension pyreneenne plus vaste malgre le sens de etxe moins apte a recevoir un suffixe purement locatif lieu de que des noms geographiques ce nom est de meme type que le tres repandu irun lequel a aussi une forme irume avec confusion de n et de m courante en basque cf chaiim pour chein la terminaison enh francisee en ein propre a tout un ensemble de villages des vallees du couserans et non etrangere au comminges ni au bearn id correspond tres bien a une abondante serie de toponymes generalement en ain mais plutot fermee en ein et meme parfois palatalisee en soule comme gentein l une des dix maisons nobles de podestats et domezain en souletin domintxa e avec le e terminal ajoute l opinion de rholfs ici rapportee est qu il s agit d un suffixe aquitain 140 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 16 il faut rappeler aussi l idee de l michelena apellidos vascos p 39 que parfois le suffixe basque est une variante ou une reduction de gain mais bien qu on ait beaucoup discute de cette terminaison on ne saurait affirmer que le rapport ain gain est le meme que dans un e gun e cf supra dans les noms cites plus haut gentein domezain et gotein bimein probablement le radical doit etre anthroponymique mais il y en a aussi d incontestablement geographiques comme mendia in atxurrikein andurrein otsarrain estenos derive en os note astenos en 1140 pour lequel est d abord propose le basque asto ane qui parait comme on l a note plus haut absent de la toponymie basque proprement dite est ensuite relie a ezten auguillon alene dans l idee generale de personne ou d endroits aigus p 243 dans le basque moderne de tels emplois figures du mot qui garde le sens precis de dard sont inusites et l emploi de ce mot en toponymie est tres incertain on trouve en revanche le paronyme ezter dans esteribar esteren uby et l on peut se demander si ce n est pas ezker situe a gauche malgre la difference des occlusives etant donne le statut particulier de ces occlusives non initiales qui alternent parfois par exemple dans les suffixes diminutifs ko et to huas aurait une aspiree purement graphique de crainte qu on ne prononce le u comme un v id ce qui doit etre compare a l apparition d un h plus ou moins anarchique dans les graphies medievales basques surtout a l initiale comme hua de pour uhalde les etymons proposes pour ce derive purement aquitain en os sont d abord le nom de personne aquitain hunnu et le basque h un aux sens tres divers de cerveau moelle biens propriete il y a cependant la deux mots distincts d une part une valeur substantive de h on dialectalement h un bon et un nom plus connu au nord sous la forme mun moelle cerveau en troisieme lieu j coromines pense aussi a une variante de gune espace mais ce terme semble toujours terminal en composition toponymique ce qui a fait penser a un suffixe locatif par la suite lexicalise et ne parait jamais seul ou suffixe la toponymie souletine utilise en revanche un terme ona tres net dans onabahere onagaraiet aussi dans onaso roman oneisen mixe ce pourrait etre une variante phonetiquement normale en basque de oma colline monticule donne par azkue et pourrait etre en relation avec unai vacher patre c est du moins de ce cote la que les emplois toponymiques s expliqueraient le mieux izaourt a ete explique par un mot basque itz hydronyme archaique dont on deduit l existence de mots comme itsaso mer ou ihitz rosee et sur le precedent izotz givre gelee blanche mais il n y a sans doute qu une paronymie avec ihi jonc dont ihitz n est que la forme a suffixe frequentatif j coromines met en doute l existence de cet hydronyme archaique p 245 et rappelle que dans ses etudes de toponymie catalane il a propose isurki versant derive d isurri verser id mais nous avons 17 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 141 note qu en toponymie basque c etait precisement ixuri qui apparaissait les mots ihitz lieu de joncs et peut etre aussi rosee et izotz gelee blanche y sont aussi employes le premier pour une grande quantite de maisons et domaines des deux cotes des pyrenees le second dans des noms comme izotzagerre lieu expose a la gelee blanche et izozta lieu de gelee blanche au nord la graphie medievale ysaortium semble indiquer ici aussi une composition la plus conforme au systeme toponymique basque serait i h itz avec l un des sens precedents suivi de urd terme aquitain deja cite au sens de plaine plateau et ce nom serait alors du meme type que ihitzagerre et izotzagerre maisons medievales de saint pee et ascain en labourd lieu expose a la rosee ou couvert de joncs et lieu expose a la gelee blanche il faut ajouter que ces noms meteorologiques sont tres rares en toponymie basque quoique bien caracterises et que le sens de jonchaie qui donne aussi le roman labourdin juncars traduction probable de ihitz est preferable izaut localite proche de la precedente s expliquerait autrement refutant comme une impossibilite phonetique l explication par in saltu proposee par lizop j coromines cite aussi dans la meme region izaux et pense au basque gizaldi groupe d hommes communaute p 245 qui aurait pu donner le nom de gezat cependant gizaldi est selon toute apparence un compose moderne et rien de semblable ne se voit en toponymie basque la forme du ixe siecle gisallo rappelle gezal salpetre saumure et gesal neige fondue marais saumure terme qui apparait en toponymie peut etre dans gezain pour izaut le passage du medieval isaltk izaut est le meme qui dans les documents medievaux fait passer de uhaldeet sa forme souletine uhalt a uhaut a la difference qu ici les usages romans medievaux n ont eu aucune influence sur la prononciation locale i h itz alde sur le meme modele region de joncs fournirait une origine basque a izaut lez qui a des homonymes ou paronymes dans le val d aran le couserans la cerdagne pourrait representer le basque leze gouffre mais puisque les noms cites sont des hydronymes il ne faut peut etre pas t ecarter lats cf supra a condition d expliquer la palatalisation vocalique ici encore un nom de personne aquitain rappelle le toponyme lexeia p 246 a propos de ce nom l auteur cite le voisin lege pour lequel il se refere a ligin de la meme racine celtique que l espagnol legano legamo vase qui est passee aussi au basque id et de fait on le retrouve dans la zone basque la plus orientale et romanisee en soule ou il forme liginaga lieu de vase et sans doute aussi ligi forme basque qui a donne ensuite le roman licq il n y a pas sauf erreur d exemple de ce terme ailleurs en pays basque loures avec des graphies medievales lora et lura est rapproche malgre une petite difficulte phonetique d unaquitain ilura voisin de iluro qui a donne pense t on oloron ou alors d un mot roman qui pourrait etre flora floraison p 246 la parente phonetique est flagrante avec l un des 142 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 18 toponymes basques les plus repandus dans les trois provinces basques du nord luro derive de lur terre dans une serie de noms suffixes en o luscan si ce nom vient de luz kain ou kane gain donne gana dans des graphies tres anciennes peut difficilement signifier dessus de la longueur ou sommet de la hauteur dont on ne voit pas l acceptabilite semantique sa structure est manifestement la meme que pour behas kan e roman behasque cependant luze n est pas tres abondant en toponymie basque mais toujours nettement adjectival et postpose etxaluze bizkailuze la toponymie basque offre aussi des composes ou un terme ordinairement adjectif est antepose comme gorrialde region rouge apallats ruisseau bas et surtout avec les superlatifs goienetxe barrenetxe maison la plus haute la plus a l interieur selon ce type luz kain serait hauteur allongee a peu pres identique a bizkailuze la toponymie basque a aussi lutsa qui semble derive de lur ourde ourdon et ourdis les deux derniers pres de lourdes ont manifestement le meme radical j coromines pense a urdin couleur bleue ou urde cochon sans exclure le latin ordinem pour le premier p 247 l adjectif de couleur fournit peu de toponymes et toujours en composition comme urdinalde l emploi de noms d animaux nous l avons note est tres limite en toponymie ancienne basque a l exception de otso loup sans doute plus ou moins mythique ou emblematique ici encore nous prefererions penser a l aquitain urd present dans le mot basque ordoki lieu plat plaine cf supra il y aurait lieu pourtant si l on en croit les etymologies de k bouda etymologies basques eusko jakintza 1949 1950 p 329 de relier urdin a herbe et par la a l idee de plaine plateau pensons nous sarp encore un probable compose de pe peut difficilement se rattacher a zare reseau et panier dans le lexique moderne terme peu acceptable en toponymie en revanche sarri fourre taillis tres productif en toponymie basque conviendrait tres bien d autant plus que sarri comme larre ithurri harri etc perd sa voyelle finale en composition et l on a a cote de harrizurieta 1366 evoluant au moderne harxuri les noms medievaux ithurburu ithurralde larzabal et sarzabal sarburu a cote de sarrikota etc un sar pe serait de meme type et de meme phonetique que le commun harpe grotte abri sous roche sengouagnet s il ne vient pas du nom antique socondannossi trouve dans la region saint goin faux hagionyme des pyrenees atlantiques et sencours nom de vallee sont rattaches a un aquitain zinguen apparente au basque meridional zingo fond profondeur et aux mots zintzur gorge que l auteur a identifie en toponymie catalane et zinkhor de meme sens p 247 248 ce radical zingo ou zinko est cependant absent en toponymie basque sauf dans un seul nom archaique de la region de bayonne ecrit singos et sincos au xiie siecle livre d or nom basco aquitain ou tout 19 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 143 simplement basque tant par le radical en consequence que par le suffixe et qui trouverait ainsi son explication revenant au suffixe osse j coromines en affine l analyse pour conclure que ce suffixe suivant des noms de personne est anthroponymique et semble bien un suffixe d appartenance et que ceci expliquerait en meme temps l emploi plus commun de o epour former des toponymes derives de noms communs aquitano basques p 249 mais alors il faut imaginer un autre suffixe semblable ou identique qui s ajoute a des noms geographiques ce qui est comme j coromines l observe presque toujours le cas en toponymie sinon il faudrait rendre compte du passage semantique de l un a l autre soueich pres de saint beat soueix dans l ariege et soeix pres d oloron ainsi que soveix en catalogne peuvent ils s expliquer comme l auteur le dit par le compose basque su etxe maison a feu maison a foyer habitee p 250 pour l admettre il faudrait d abord penser qu a une epoque anterieure a toute la toponymie basque le mot etxe n a pas designe precisement et a lui seul maison habitee donc necessairement a feu comme c est le cas depuis l epoque historique et documentee de la langue en tout cas dans l histoire de la toponymie basque lorsqu il ne s agissait pas d une vraie maison d un feu comme on disait au moyen age les mots utilises etaient ola cabane habitat saisonnier ou etable bien documente en ce sens pour les etablissements de valcarlos aux xiie xiiie siecles ou borda emprunt indo europeen sur lequel il n y a guere de noms de maisons importantes et vraiment anciennes en pays basque su etxe devait etre des l epoque de la formation des noms occitans un pleonasme inutile il y aurait une explication plus plausible par le compose zur etxe maison de bois malheureusement non atteste une seule fois en toponymie basque peut etre parce que le bois entrait pour beaucoup dans toutes les constructions rurales et que c etait la aussi un pleonasme mais il y avait en revanche beaucoup de harretxe maison de pierre parfois nobles en cize et labourd et ce type de nom a pu etre exceptionnellement etendu a des maisons de bois particulierement remarquables pour une raison ou pour une autre un autre compose soro etxe maisons des champs encore que non atteste en pays basque ne serait peut etre pas impossible le r intervocalique s effa ant en basque luchon etant un lieu consacre au dieu aquitain 1lixo onis p 251 on peut se demander s il y a un rapport entre ce theonyme et le nom de forme iberique ili mais atteste par exemple pour auch et elne au nord des pyrenees que le basque a phonetiquement realise sous la forme iri ancien equivalent semantique du latin villa oo a une forme ancienne 01 1198 par la suite vocalisee qui permet de proposer l etymon basque ol table p 251 il existe des noms basques apparemment formes sur ce mot oleta olaga etc le souletin h oholegi et peut etre oltzo il faut alors admettre que ol a pu avoir un sens 144 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 20 figure geographique mais deux paronymes semblent mieux s adapter au systeme general de la toponymie ola deja cite et olo avoine qui conviennent mieux a des composes comme olaberriaga et aussi des derives comme olaga oleta en emploi absolu c est ola cabane qui semble preferable trebons nom de plusieurs localites des pyrenees au lauragais a une finale aquitaine bonnis bien identifiee mais n est pas un nom basque car j coromines souligne avec raison que tant le groupe initial tr que le t initial excluent toute origine basco aquitaine p 253 ce que verifie absolument la toponymie medievale basque de ce nom sont rapproches divers autres commen ant par tar dans l onomastique gauloise comme tarbunis dans les noms d une cohorte pourtant aquitaine mais dit l auteur le caractere hybride du nom ne peut surprendre apres les nombreux temoignages que j ai reunis d infiltration celtique en aquitain id il faudrait peut etre citer cet etrange nom de tarbelli donne par les romains a un peuple qui couvrait a peu pres la vicomte medievale de tartas a cheval entre le sud des landes et le pays basque notamment mixe et ostabarret ainsi que l alternance dialectale entre arta et tarta que nous avons observee pour le nom basque du chene vert cf supra bourisp se compose du basque peet d un nom de personne aquitain atteste sous la forme borix s us p 254 le terme basque buru tete extremite qu on trouve en toponymie medievale dans buruko mais dans tous les autres cas en dernier terme de compose n en est pas eloigne louron nom de vallee a ete explique par rohlfs comme provenant du nom du dieu iluro d ou oloron ce que j coromines accepte id on citera a nouveau le toponyme basque luro et le radical lur terre cf supra galan et galez ont de grandes chances d etre pre romans p 255 le rapport etabli avec le basque exclusivement meridional kale pour rue peut surprendre kale est en ce sens un romanisme manifestement recent totalement absent semble t il en toponymie basque inusite au nord des pyrenees ou le romanisme de meme sens mais exclusivement mixain et souletin etait et est karrika nous doutons donc qu il soit tellement ancien et generalise qu il pourrait bien s etre introduit deja dans l aquitain de bigorre id mais il y a des noms anciens sur gai dont on ne peut pas raisonnablement separer ceux sur gar outre karegarai souletin donc geographique le plus proche des noms cites il faut rappeler garate et l adjectif garai situe en haut et le nom de maison noble de mixe galoz de configuration aquitaine encore plus explicite habituellement les toponymistes ont reconnu dans ce radical gai gar une variante de garr oronyme pre indo europeen deja cite et vu le sens de hauteur conserve 21 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 145 tant par le derive garate que l adjectif garai c est tres plausible d autre part la forme de galoz et galez est identique au vocalisme du suffixe pres ce qui nous ramene a la serie az l ez l iz ozsi productive en toponymie basque et aquitaine guchan et guchen dans les hautes pyrenees ont aussi une origine pre romane qui se deduit des suffixes et l etymon propose est gose avec son superlatif et non comparatif qui serait goseago goseen le plus affame ainsi que gose handi grande faim p 255 on ne voit pas du tout l acceptabilite toponymique d un tel semantisme ni sa conformite avec le caractere realiste et descriptif de la toponymie ancienne quand elle n a pas une base anthroponymique en consequence il n y a pas la moindre trace de telles notions en toponymie basque la seule base toponymique basque a initiale g suivie de voyelle velaire est goi haut hauteur qui peut avoir une forme derivee goitz habituellement en terminaison barkoiz barcus irigoi t z samakoitz etc la place terminale normale pour un adjectif n est pas exclusive pour goi dans goiri goiazet peut etre l archaique gogendi l michelena apellidos vascos p 96 et plus frequemment comme on l a vu pour le superlatif goien qui apparait parfois tout seul comme barren cf supra mais goiz en initiale n est pas atteste sauf erreur le nom goizueta procedant plutot de goizubieta pour la terminaison en an il a ete deja rappele que le suffixe basque ain etait parfois note an pour le g initial enfin ajoutons que cette consonne apparait parfois comme prothese dans les noms medievaux sans doute par analogie avec des mots comme goi goien ainsi on ecrit parfois otsamendi montagne de loups ou de chien dent gosamendi ou il y a peut etre aussi une etymologie populaire sur gose cf supra loudenvielle et loudervielle sont un collage linguistique comme l ancienne toponymie basque en offre plusieurs exemples entre un second terme roman et un premier terme pre roman qui serait lute avalanche p 256 le mot wte en ce sens doit proceder de sur e r neige pour un nom toponymique se referant de preference a un trait permanent du lieu le terme lurte lurta avalanche de terre eboulement conviendrait mieux et il y a sans doute beaucoup plus de toponymes basco pyreneens sur lur terre que sur elur neige bun mun et buncorras ecrit au xe siecle buncorosso sont tres apparentes au radical de bunus bunos au moyen age en basse navarre et son alternance avec mun h o nom de maisons medievales et de montagnes est admise p 256 ce radical a le sens de colline monticule mamelon on retrouve ici l alternance phonetique basco aquitaine m b pour le second terme de compose corros les references basques proposees s adaptent mal la premiere gorroto haine du point de vue semantique et sans doute aussi etymologique la seconde gorotz ou korotz fumier et ses composes parce qu il n y en a aucune mention sure en toponymie basque mais un terme pratiquement identique deja cite goro et 146 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 22 ses derives lexicalises gorotz et gorosti houx y sont au contraire frequents la vibrante simple est du reste documentee au ixe siecle dans la graphie buncorosso p 256 257 et comme l initiale sourde est un trait souletin et oriental medieval korostitz le toponyme prendrait eventuellement un sens acceptable de colline a houx d autre part j coromines propose pour bulan une dissimilation de bunan avec le basque andi grand p 257 de tels composes existent en toponymie basque mais an est aussi une graphie pour ain cf supra 5 dans les noms celtiques de l aude les noms celtiques ou para celtiques de l aude que j coromines etudie ensuite ne peuvent guere etre confrontes a la toponymie basque pour la raison simple qu il n y a que tres peu de celtismes identifiables comme tels dans la toponymie et le lexique basques la langue parlee dans cette region etait nous dit l auteur une langue indo europeenne a l etat ancien assez proche encore du latin d une part et de l autre de cette langue indoeuropeenne qu ont apportee les premiers envahisseurs aryens de l occident les urnenfelderou sorothaptes p 258 la langue pre celtique des sorothaptes a laisse des traces ailleurs d apres la lecture des plombs d arles il y avait encore au iie siecle apres j c des gens qui conservaient leur dialecte indo europeeen dans un etat delabre d autre part on constate que dans la haute ariege la toponymie romane n est guere identifiable par le celte ou l ibero aquitain mais que dans une grande partie elle a l air indoeuropeen ce qui suggere que la il y a eu une autre tribu de sorothaptes p 259 counazouls limazoulz artazouls le contexte evoque permet d expliquer la terminaison de ces noms par un representant celtique du latin solum sol solea semelle p 261 meme artozouls qui pourrait faire songer a un arte basco aquitain et meme arto qui etait millet avant d etre mais est explique par le celte artos ours curieusement cet animal se dit en basque hartza or on sait que le basque ancien encore au xvie siecle disait harzazpour le demonstratif a l instrumental que nous disons hartaz et le latin solum lui meme a produit l innombrable famille des toponymes basques sur la base soro ceci pourrait montrer que la parente entre toponymie basque et occitane se voit non seulement dans les vestiges basques mais aussi dans des traitements phonetiques particuliers communs et dans l emploi des memes emprunts au latin alzonne alzau ecrit elizau en 930 sont expliques comme des celtismes avec aliso aulne p 262 ce qui ecarte toute parente avec le 23 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 147 toponyme basque repandu elizaga par exemple on a beaucoup discute pour decider si le basque h altz de meme sens etait un emprunt a cet aliso en laissant de cote une aspiration generale aujourd hui et deja medievale au nord des pyrenees l obstacle principal a cette origine est la terminaison tz qui est un ancien suffixe collectif souvent fixe aux noms de vegetaux haritz ametz iratz arrantz urritz il est vrai qu on peut concevoir aussi des substrats communs au basque et au celte en tout cas la paronymie est surprenante et nous nous sommes souvent dit en traversant alzonnepar la route que ce nom semblait bien proche d un basque haltz un lauziere dans l herault a eu au xiie siecle une graphie elzeria qui rappelle le nom de l osier ou plutot sa terminaison id et on note encore la proximite formelle de ce nom avec le basque tres repandu eliziri a dont la base comme pour elizaga cf supra etc est l emprunt tres ancien eliza eglise deja documente sous cette forme au debut du xiie siecle aunat dans les graphies anciennes avec on initial par la suite diphtongue nous rappelle des toponymes basques comme o ate et les noms souletins precedemment cites sur ona le suffixe atl ate est bien identifie mais il n est pas dit que ce on ait appartenu au celtique au moins a l origine p 263 ardibordes pre roman peut etre pas celtique malgre des termes gaulois apparentes id sonnerait aux oreilles d un basque comme une ou des cabane s de brebis apeineromanisee s parle terminai mais ardi au sens de brebis n est pas present en toponymie ancienne cf supra si l emprunt borda s y trouve deja camurac aurait probablement une racine indo europeenne non celtique ou en tout cas du gaulois tres ancien p 269 avec ce nom est cite celui du village voisin de cornus qui aurait subi l influence d une racine preromane ayant donne le mot combe et l adjectif camus a partir d une formation parallele a celle du latin camurus elargissement de la racine kam avec un r celtique cambos courbe id le meme terme celtique a ete reconnu dans le nom de cambo en labourd il a ete montre aussi que des toponymes du pays basque faits sur une base camo variant de cambo a camou avec des formes a initiale sonorisee conformement a la phonetique basque qui ne connait pas de k dans les mots d ancienne etymologie gamo et le roman camou se dit en basque gamue gamarthe nom medieval gamoarte correspondaient a des sources d eaux minerales et medicinales ce qui n a guere de rapport avec le sens purement geographique de courbe q urrutibehety les eaux minerales cambo ura ed gure herria bayonne 1975 c est de toute maniere dans les noms d origine non basques que l on trouve comme dans ces lieux de l aude qu analyse j coromines les initiales d t et k etrangeres au lexique basque ancien gramazie vient de formes anciennes garmatia gramatia et au xe siecle guuarmatia et ce nom est compare a gormaz castille et worms 148 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 24 hesse trois localites proches de sources remarquables p 276 il faut noter cette coincidence semantique et aussi en partie formelle avec les noms de type cambo precedemment cites la racine proposee un uer en relation avec le vieux slave viru gouffre mare etc est cependant bien differente et en raison du g w initial du toponyme attribue aux sorothaptes p 277 mazuby nom d origine gauloise aurait subi l influence des noms occitans en mas du latin mansus ferme en bas latin p 279 que j coromines a reconnu aussi a l initiale du nom de village basque masparraute en basque martxoeta qui a peut etre une etymologie differente la terminaison celtique elle aussi bios etant vivant n a aucun rapport avec le basque zubi pont tres productif en toponymie a ce propos l auteur cite des celtismes bearnais encore un territoire de langue aquitaine penetre de celtismes et tot romanise par consequent parmi lesquels berlane de berur anda et tout pres de gabaston celtique egalement id une finale anda paronymique de andu souche est nettement presente dans l ancienne toponymie basque ou elle a peut etre un sens de paturage et doit etre autochtone puisqu elle complete ou plutot regit des termes basques larranda nom medieval de maison assez repandu avec larre lande burganda avec burki tremble ou burgu celtisme pour bourg ezkanda avec ezki tilleul il est vrai que cette terminaison est difficile a identifier en toponymie basque entre les paronymes anda andu andur cf luis michelena apellidosvascos p 47 et h andi grand proche du celtique andeue meme sens cite par j coromines p 280 orbieu hydronyme est orbions des 778 et n a donc qu une apparence commune avec les noms souletins mendibieu larrebieu qui procedent de la romanisation du basque encore usuel mendibil larrebil a ce propos est cite un autre affluent de l aude nomme orbiel phonetiquement encore plus proche de ces toponymes basques p 281 quirbajou est compose de quier rocher venu de cario qui est sans doute du celtique bien qu il lui soit commun avec le basque on peut penser que bajone xiiie siecle l est aussi p 281 c est sans doute une allusion a l oronyme archaique karr que nous avons cite le basque en a derive l oronyme barri pierre et une serie de toponymes a initiale sonorisee conformement a la phonetique basque garmendi garra etc cf supra ainsi que les mots exprimant la hauteur avec vibrante simple gar cf supra arras hydronyme du gers et village des hautes pyrenees ce dernier etant ecrit arr a as au xie siecle et se trouvant en zone de toponymie basque est explique a partir de arratz tonneau p 291 le semantisme de ce mot applique a la geographie locale nous parait un peu incertain d autre part les mots de meme base mais a finale vocalique divergente sont bien connus en territoire basque arros arrue arraitz le radical est ici tres vraisemblablement h arr ou barri pierre rocher 25 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 149 tarn hydronyme connu est longuement developpe p 301 303 notons que le rapprochement entre le nom du tarn et celui de son affluent yarn est possible a la condition d y voir une affinite pre indo europeenne car c est la seulement que le t pourrait etre quelque chose de separable ou d ajoute p 303 ce couple tarn arn avec t ajoute au premier nous fait songer a un rapprochement qui a ete etabli et que nous avons deja cite entre le nom des tarbelli et la vallee d arberoue ecrit au moyen age arbero et arbelo en basse navarre il est rappele qu il n y a aucun rapport entre tarn et le nom de tarnos dans les landes il y avait un nom de maison medievale de cize tarnaetxe se referant a un anthroponyme de ce type non basque et peut etre donne a un originaire de tarnos maison de tarn o dans le lexique basque le t initial de nombreux noms modernes est normalement un phoneme de composition liaison ou epenthese que la toponymie medievale documentait surtout avec h egi bord ou egi demeure de jauregi demeure du seigneur que le lexique ordinaire utilise avec aide quantite troupe de d ou par mauvaise interpretation etymologique sans doute ancienne dans certains cas des mots aujourd hui repandus comme tegi abri talde troupe et l analogie avec ce terme roman a pu jouer phonetiquement tres peu basques d serait facheux que sur le meme modele on fit des tarte avec arte etc il apparait donc pour conclure provisoirement sur cette comparaison toponymique par trop fragmentaire et qui demanderait a etre systematiquement developpee que cette sorte de lecture croisee entre les toponymes bascoides d aquitaine et du languedoc et la toponymie medievale basque du nord des pyrenees peut aider a approfondir et eventuellement a ajuster l etymologie et l analyse dans chacun des domaines historico linguistiques ces eclaircissements sont appeles a gagner en importance et en precision lorsque les divers corpus toponymiques languedociens et aquitains mais aussi basques des deux cotes des pyrenees auront ete documentes repertories et classes le benefice peut etre grand aussi pour la toponymie basque outre l interet historique que peut avoir par elle meme la delimitation des aires linguistiques antiques si le travail de j coromines contribue ainsi a mettre en place la geographie linguistique du piemont pyreneen aujourd hui eloigne du territoire de langue basque il sera tout aussi interessant de cerner avec plus de precision jusqu ou et comment des elements linguistiques indoeuropeens et pre romans et aussi pour la periode medievale elle meme romans identifies dans la toponymie environnante ont pu meme ponctuellement s infiltrer en territoire reste majoritairement de langue et toponymie basques 150 vestiges basco aquitains en toponymie occitane 26 le travail de j coromines a apporte pour cette analyse comparative de la toponymie avec toutes ses consequences au plan de l histoire linguistique et au dela du linguistique des elements determinants il a permis de mieux connaitre un domaine particulierement ardu celui de l ancienne toponymie avec toute la solidite scientifique que donne a sa demarche et a ses analyses une methode linguistique rigoureusement mise en oeuvre c est une avancee et un encouragement considerables pour tous les chercheurs qui ont a poursuivre l exploitation systematique de la toponymie ancienne du midi pyreneen y compris le territoire basque jean baptiste orpustan universite de bordeaux iii mai 1985 ua 1055 du cnrs notes p 3 et suivantes les mots sorothaptes et sorothaptique sont une traduction de j coromines pour la civilisation pre ou proto celtique dite des champs d urnes p 6 dans le passage phonetique de lats iri a las t iri etc l occlusive dentale peut etre interpretee comme une consonne de liaison ou de transition necessairement sourde apres sifflante en basque idem la declinaison de ces noms aquitains est bien entendu latine ou latinisee p 7 le nom de genos et son evolution a partir d un eventuel aihen doivent etre compares au bearnais ogenne au xiiie siecle oiena tres certainement issu de oihan foret p 12 ele be s expliquerait tout simplement comme bien situe au dessous de ele plus acceptable que sous la protection de ele propose par l auteur p 14 erle est abeille p 16 aux mots composes de l hydronyme archaique iz il faut encore ajouter izerdi sueur p 18 pour sarp il ne faut pas oublier le mot sara ou xara bosquet taillis p 22 buncorri pourrait avoir aussi le mot gorr en phonetique gasconne korr qui semble la base de gorri rouge demode sec frequent en toponymie ancienne j b orpustan i itmwm ka 9 l oeuvre du p larramendi s j cristallisation de mythes historiques et culturels basques meme si l histoire basque presente de nombreuses lacunes documentaires dues a l absence de tout etat basque nous ne devons pas toutefois croire qu en ce domaine nous etions et sommes plus objectifs que d autres ni que les assises mythiques du sentiment patriotique basque soient une generation spontanee de la fin du xixe siecle nous vous soumettons ici une synthese critique de plusieurs de nos essais et travaux commences il y a une vingtaine d annees nous laisserons de cote pour cette fois les penseurs basques qui pour les pays d autorite fran aise ont pose la question de l identite euskarienne a la fin du xviiie siecle tant par une demande d un departement basque que d un royaume basque unissant tous les euskalduns les freres garat ou par une mythification nationale agosti chaho nous pensons que larramendi par son rayonnement sur tout le pays et sa reputation dans toute l espagne represente la cristallisation d une pensee d une vision du pays basque issues du moyen age exprimees une premiere fois dans le monde hispanique au xvie siecle par esteban de garibay par le licenciado po a et d autres apologistes l une des caracteristiques de ce premier patriotisme basque est de s etre defini en reponse a des polemistes espagnols et a des epoques ou la reussite des basques a la cour ou dans l economie entrainaient des jalousies de la part d autres ethnies en effet c est a l epoque ou les scribes de la cour de castille etaient des basques que andres de po a repondit aux attaques de florian de ocampos au xvie siecle de meme au xviiie le pere larramendi devint le plus grand apologiste de la langue et de l identite basques lorsqu il riposta vivement aux propos hostiles aux basques qui fusaient sous la plume du padre mariana c est un topique de la pensee que de vanter les bienfaits de l adversite 152 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 2 meme si dans notre cas la reaction de fierte des euskalduns ne s accompagna pas toujours du developpement de l esprit critique et les polemiques du temps de larramendi furent plus vives que celles de l epoque de garibay que le poste d historien de la cour des espagnes protegeait quelque peu nous analyserons quelques unes des premisses du sentiment national basque puis a travers les ecrits des basques du nord l influence de larramendi dans une elaboration de la conscience nationale d une elite basque nous rappellerons toutefois que ni alors ni maintenant les basques pas plus que les espagnols n ont confondu etat et nation comme le fait a l envi la pensee republicaine fran aise depuis 1789 ainsi que l a ecrit et nous le repetait recemment l historien de notre xixe siecle jose extramiana de l universite de pau il n y avait pas jusqu au xixe siecle de sentiment d une nation espagnole on n en trouve aucun temoignage ecrit les habitants de l espagne d alors se definissaient par leur nationalite catalane castillane ou basque elle meme liee a une reference culturelle la langue historico mythique l anciennete les luttes passees ou legale les fueros tandis que le seul point commun etait la citoyennete de sujets du roi la confusion entretenue par la france jacobine ne fut pas une erreur mais un moyen politique non pas pour integrer mais pour assimiler les minorites nationales c est pourquoi lorsque nous emploierons ici le terme pays basque euskal herria il designera notre nation et non un etat unifie qui ne dura pas plus de 200 ans la navarre ni un etat partiellement autonome qui est euskadi 1 esteban de garibay 1544 1599 il ecrit en 1571 compendio historial de las cronicas y universal historia de todos los reynos de espa a premier essai monumental sur l histoire de l espagne ou il soutint la theorie de l origine mythique des basques le gout des basques pour les arts s explique par leur origine leurs ancetres seraient les descendants directs de tubal le forgeron cette theorie se maintiendra du xve siecle au xviiie siecle a travers les ecrits d andres de po a baltasar de etxabe gabriel henao joanes etxeberri avec une apogee du temps de larramendi les basques seraient les descendants des heroiques cantabres qui resisterent longtemps aux romains cette theorie tiendra aussi longtemps malgre les doutes emis par le souletin arnalde oihenart au xviie siecle doutes qui le firent qualifier de mauvais basque nous pensons que ces theories la naquirent de l impossibilite pour les historiens de l epoque d echapper a des schemas et des modeles bibliques contemporains et de leur ignorance ou du rejet qu ils firent de valeurs basques plus anciennes et donc ante chretiennes ainsi alors 3 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 153 que le merite de nos ancetres fut de se battre victorieusement durant deux siecles contre les wisigoths et pendant plus d un autre contre les francs des historiens arrivaient a nier l existence de la nation basque a cause de ces luttes memes du caractere paien du pays avant le xe siecle et de l absence de roi comble de barbarie dans ces contrees ou l on ne parlait pas des langues latines il nous faut reconnaitre toutefois que depuis les temps de crassus et de pompee les basques et leurs cousins gascons savaient s unir en temps de guerre meme si la paix revenue chacun retournait a sa vie tribale on peut se demander si cette structure confederale ne fut pas plus efficace pour la conservation de notre culture que bien des empires et des royautes comme celles des egyptiens sumeriens et hittites enfin pour defendre notre identite nationale garibay et surtout ses successeurs soutiendront l idee de la purete de l immuabilite de notre langue basque langue la plus ancienne et qu ils declarerent jadis repandue dans toute la peninsule 2 andres de po a licencie en droit dans son livre publie a bilbao en 1587 de la antigua lengua poblaciones y comarcas de las espa as il nous dit que 2 1 la langue la plus ancienne d espagne est le basque ou euskara y que la antigua lengua espa ola fuese la nuestra de bizcaya se comprueba con la autoridad de pomponio mela en el libro 3 cap 1 presuponiendo lo primero segun queda dicho que en tiempo de los emperadores romanos y a habia entrado en estos reinos gran diversidad de naciones diferentes que con su frecuencia y muchedumbre habian metido su lengua y sus ritos y ceremonias por todo el reino hasta la provincia de cantabria exclusive primer capitulo 2 r il reconnait ainsi le recul du basque sans se rendre compte que cette langue sous la forme du proto basque ou aquitain fut plus repandue sur les deux versants des pyrenees et en aquitaine ici commence a naitre le vasco hispanismo qui a survecu jusqu a nos jours 2 2 le basque est une belle langue aussi belle que d autres en que se muestra como la lengua vascongada no es menos sustancial y filosofica que las mas elegantes de europa ch 2 7 r neanmoins la passion de po a ne va pas jusqu a ecrire cette belle langue et nous pourrions lui appliquer les vers burlatzen naiz garibaiez bai halaber etxabez ze ak mintzatu baitire erdaraz eskaldunez ezen zirenaz geroztik eskaldunak hek biak 154 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 4 eskaraz behar zituzten egin bere historiak j claveria in joanes etxeberri eli ara erabiltceco liburua bordeaux millanges 1636 certes ces apologistes ont de dignes ou indignes successeurs parmi ces bascophones d origine qui n ont jamais ecrit une ligne dans leur specialite en la langue maternelle par souci d efficacite bref de carrierisme et d opportunisme au xvie siecle a la meme epoque point d apologistes en pays basque nord mais des ecrivains basques beltran zalgize en soule etxepare logras etxegarai en navarre leizarraga en labourd 2 3 l origine cantabre des basques presentee avec une certaine reserve yo digo lo que sientoy cada uno tome lo que le pareciere que como el negocio es tan antiguo no se puede afirmar cosa cierta salvo que y a pudo ser que alguna porcion de guipuzcoa y de navarra hubiese sido de cantabria ch xiv 40 r l imprecision des termes geographiques est de tous les temps la celtiberie fut elle jamais ibere et dans quelle mesure l indochine est elle indienne et chinoise l afrique n etait elle pas a l origine l ifrikiya du nord seulement ce qui nous semble certain c est que le pays basque ne fut pas la cantabrie meme si elle en fut la marche 2 4 po a insiste sur les qualites de l euskara avec la meme vehemence qu unamuno mettra a denigrer notre langue decidement la dentelle n est pas et ne fut pas le mode d expression des basques po a analyse par l etymologie les mots jauna seigneur eguzki soleil irargi lune eriotza mort 3 la pensee de larramendi cette pensee historico mythico culturelle bien classee dans le prologo du diccionario trilingue del castellano bascuence latin donostia 1745 se trouve abondamment decrite dans trois autres oeuvres 1 de la antiguedady universalidad del bascuence en espa a de sus perfeccionesy ventajas sobre otras muchas lenguas demostracion previa al arte que se dara a luz de esta lengua salamanca 1728 dans cet ouvrage le ton est a l insulte au radicalisme a la violence caracteristique des basques face il faut le dire a l arrogance castillane de mariana qui qualifie notre langue de barbare et impropre a la culture 2 discurso historico sobre la antigua famosa cantabria question decidida si las provincias de bizcaya guipuzcoa y alaba estuvieron comprehendidas en la antigua cantabria madrid 1736 5 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 155 depuis garibay les basques pour se donner un poids historique plus considerable veulent se faire passer pour les descendants des cantabres qui resisterent aux romains alors que la vraie gloire de nos ancetres fut de resister aux germains pendant quatre siecles cet ouvrage defend le mythe du basco cantabrisme 3 el imposible vencido arte de la lengua vascongada salamanca 1729 excellente grammaire et demonstration la plus efficace de ses idees 3 1 les basques sont des cantabres dans le discurso historico en 1736 en 1745 dans le dictionnaire il dit que les basques sont les descendants des cantabres qui vainquirent les romains a l appui de cette affirmation un faux realise par anton de bedia d arratia en 1590 une chanson de geste dite cantar de lelo qui trompa von humboldt parue suspecte a fr michel l argument de larramendi pris dans la tradition mythique basque recente venait en reponse aux allegations de mayans et peralta 3 2 le basque fut parle dans toute la peninsule larramendi affirme que les basques furent les habitants primitifs de toute l espagne et que l euskara fut parle dans tout le pays pero retirado a estos montes cantabricos como a ciudadela inexpu able ha sabido mantenerse libre contra toda invasion de idioma extra o y apesar de los siglosy de los estragos y ruinas de tantas lenguas dominantes se conserva hoi como reliquia preciosa de la primitiva poblacion de espa ay de la inconcusa libertad de los espa oles y como un testimonio autentico de averse poblado esta peninsula de primera intencion y no como colonia de otro pais que le comunicase su lengua op cit donostia 1755 prologo al dicclonario trilingue cela ne suffisait pas a la demonstration et faute de texte ancien il dechiffra une inscription decouverte pres de la localite de menasteo gur e eguill e and iari ber e men eko escal dunak m e nast ol sen do au jas atzen d io gu erdal dunak lenb ician sar tu z aizcu nean ond ocoai adiaraz teko eta ben az gur tzen gatzaizka la ec en ez arr otzoc bec ala amb este jain co guez urrezko ta irr inga rri ri l ingenieux jesuite pour decourager les velleites de recherches des basques du sud redige cette inscription en labourdin du xviie siecle qui pourra leur paraitre archaique mais le mot menasta invention de larramendi le trahit cette inscription a le tort de refleter les obsessions monotheistes et proselytiques de l auteur qui voit les basques chretiens entoures de paiens alors qu a la date qu attribue larramendi a cette inscription et meme plus tard au xe siecle ce fut la situation inverse dans les montagnes basques 156 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 6 cette ardeur proselytique fut partagee au xxe siecle par une demoiselle devote souletine qui pretendait que les basques furent chretiens avant jesus christ sic au cours d une conference faite aux basques de paris 3 3 la beaute du basque le basque etant le plus ancien et le plus beau des idiomes une creation premiere de dieu toute ressemblance avec d autres ne peut s expliquer que par les emprunts que toutes les autres langues lui firent el bascuence es lengua mas perfecta en las propriedades de sus voces 1 p 1 el bascuence es lengua de mas distincion y punctualidqd que otra en los modos y formulas de hablar 2 p 3 el bascuence es lengua mas cortesy discreta que otras muchas 3 p 4 allusion au fait qu a l aide des formes allocutives l on vouvoye et tutoie a toutes les personnes de la conjugaison el bascuence es lengua de mas concierto y consequencia que otras muchas 4 p 5 par ailleurs il reconnait que la langue s est deterioree recemment notamment par l introduction de la jota dans le consonantisme basque qui en guipuzcoa enlaidit l euskara e bascuence es lengua methodica tratase de su artey se castiga a un murmurador allusion a mayans enfin toujours en reponse a mayans il enumere les criteres de sa purete et de sa richesse qui lui ont permis d enrichir le latin le grec le fran ais l espagnol l italien sic el griego tiene vozes del bascuence el latin tiene vozes del bascuence el frances tiene vozes del bascuence el italiano tiene vozes del bascuence 7 9 10 11 la lengua castellana tiene vozes muchisimas del bascuence y es argumento que esta lengua fue la universal de espa a a ce dernier argument il est facile de retorquer que nous trouverions davantage de mots occitans fran ais italiens en castillan que de mots basques ces derniers ne representant probablement que 5 du vocabulaire espagnol toutefois larramendi qui ecrivait tout cela a usage externe reussit a tromper quelques autodidactes de la culture basque tels iztueta et egiategi egiategi reprendra integralement le discours de larramendi avec pour merite vers 1780 de le rediger en basque l eh en a mintzorik h e uskara beno bere hitzen egokian hobedantagorik denik eztela 1 p 1 de larramendi 7 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 157 bigerrena batere jende giizier mintzatzian haren garthardia dianik larramendi 2 et 3 garthardia est un mot larramendien hirurgerrena ez eta bere elhetan hain llabiir denik larramendi 4 laugerrena bere araudian ta ardiestian batere jarraikiagorik eztela larramendi 5 6 7 de meme en tout ce qui concerne les emprunts par les langues etrangeres a la langue basque egiategi suit larramendi bederatzigerrena latiak frantsesak espai olak ta italianoak orozbat hitz hainitz jesan dereioala cela conduisit dans une recherche de la purete de la langue jiisef egiategi philosophe souletin a expurger sa langue basque pour la truffer de mots castillans et autres reputes basques et ce qui fut pire a saturer ses textes de mots mal composes par larramendi et totalement incomprehensibles au premier abord tels dierri doaskintu iripedia megopia otsankida formes de maniere a rendre peu evidente leur etymologie ce qui est le comble de l abstraction aux yeux des amateurs en philologie comment egiategi modeste instituteur de college a la fin de sa vie connut il l oeuvre de larramendi la reponse se trouve dans les ecrits de jean philippe de bela lieutenant colonel du royal cantabre qui fit connaissance avec larramendi possedait son dictionnaire protegeait egiategi et de son cote traduisit en fran ais le prologue de larramendi et ecrivit une grammaire de la langue basque inedite inspiree par celle du grand jesuite ces ripostes aux attaques espagnoles n exclurent pas chez larramendi le souci reel de conserver la qualite et la creativite de la langue ses commentaires a une traduction du catechisme d astete montrent qu il n appliquait pas lui meme la purification lexicale a laquelle il s etait livre dans son dictionnaire par ailleurs il declara notamment que la plupart des predicateurs basques parlent avec un papier ecrit en espagnol devant leurs yeux et traduisent dans l ordre du castillan des phrases dont la syntaxe basque correcte est a l inverse ainsi larramendi dominait parfaitement la grammaire de notre langue et considerait comme plus graves les atteintes a celle ci 3 4 le mythe de la purete de sang origine et but les fors fueros basques proclament que les habitants du pays sont francs alleus hommes libres dans leur majorite et qu ils peuvent beneficier des privileges de la noblesse collective port de l epee que de meme les nobles peuvent pratiquer des professions manuelles techniques commerciales sans deroger ce qui n est pas admis dans les societes indo europeennes d organisation trifonctionnelle et a ordres bien definis ainsi suffisait il de demontrer son origine a l aide de 158 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 8 certificats de baptemes des le moyen age pour avoir le droit de s etablir dans une province basque voisine ou de beneficier de son for hors de la juridiction de son roi de navarre ou de castille ou de france en territoire national basque larramendi est conscient que ce privilege de cristianos viejos les euskalduns font acquis au cours des guerres de la reconquista et en s opposant aux abus seigneuriaux cette idee de l unicite de la societe basque sans ordres mais non pas sans classes va perdurer dans les ideologies et les structures ulterieures sans oublier que le proverbe dit aussi han ere zakurrak ortutsik la bas aussi les chiens vont pieds nus lorsque sabino arana goiri le biscaien se posa la question de la definition de l identite basque il constata que celle ci etait menacee par une immigration massive d hispanophones et il reprit l idee et le terme de maketo pour designer les gens de race non basque avec le signifie qu avait le mot race a l epoque dans la bouche des gens de gauche ou de droite mais avec le developpement du parti nationaliste basque la purete de sang sera abandonnee au profit d une definition culturelle et linguistique de l identite basque puisque le basque est defini etymologiquement comme euskara dun possesseur de la langue basque des 1931 une politique d integration des immigres hispanophones commencera et d ailleurs une masse d immigres de cette epoque apprirent en guipuzcoa a parler basque et leurs descendants sont bascophones ou bilingues cette notion ressurgit cependant lors des importations massives d emigres castillans en biscaye andalous en guipuzcoa par les patrons basques durant le franquisme les nouveaux arrives qui constituaient jusqu a 60 de la population de certains quartiers de bilbao ou de certaines villes comme hernani furent qualifies de koreanu coreen et si certains s integrerent a la societe basque sans perdre leur identite andalous galiciens d autres participerent a la desintegration de la societe basque en assimilant les indigenes notamment les castillans a durango et autres villes de biscaye aussi peut on sourire de l inquietude culturelle des fran ais qui avec une langue officielle forte craignent 20 d immigres alors que l ensemble du pays basque connait une population a 55 etrangere par sa langue sa culture et sa civilisation l egalite proclamee en 1789 devrait etre aussi appliquee aux langues et cultures et deja en euskadi la majorite des jeunes re oit un debut d instruction en euskara qui n est pas encore a egalite avec le castillan quant a la navarre et au pays basque nord nous sommes loin des accords et des signatures internationales de nos etats nations a l unesco 3 5 larramendi le plus espagnol des basques il est etrange a une epoque ou personne ne se dit espagnol que larramendi definisse l identite basque comme la forme la plus 9 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 159 espagnole et la plus authentique d etre espagnol comme s il n y avait de basques qu en espagne cela visant a justifier pourquoi les basques du sud ont neglige leur langue depuis le xvie siecle au profit de l espagnol alors qu au nord on l ecrivait ce serait par loyaute envers le roi de castille que les habitants des trois provinces se seraient ainsi comportes au contraire des sujets du roi de france et ceux du roi de navarre pero despues que esta provincia escogio voluntariamente por soberanos suyos a los que eran de castilla el amorleal delsoberano la hizo amar su lengua castellana diccionario trilingue prologo page y personnellement nous pensons que la langue basque re ut un souffle litteraire au xvie siecle au nord par suite des conflits ideologiques de la reforme et de la contre reforme a une epoque ou le pays basque sud etait en paix et occupe surtout a la conquete des ameriques au commerce et a l industrie de meme la litterature au sud ne se developpera bien qu apres larramendi et sous la menace d une dechristianisation d une francisation ideologique qui avait touche les elites jon san martin de l academie basque a montre dans son essai literaturaren inguruan hordago donostia 1980 combien fut artificielle et sterile l attitude des elites ecrivant en castillan alors que toutes les classes savaient le basque pour en arriver a ces epoques a ne produire aucun ecrivain de langue espagnole entre le xvie et le xviiie siecle larramendi surtout preoccupe de predication prechait bien mais n ecrivit presque rien en euskara sans doute subjugue par sa loyaute canine a la castille il est certain que nous avons entendu dire une enormite comparable il y a une decade espa a me pago mis estudios tengo que escribir en espa ol version elegante de il ne faut pas cracher dans la soupe frequente chez les euskaldun zahar j garate etc depuis po a et garibay les basques se voulaient plus espagnols que les espagnols ce qui laissa les castillans de marbre nos basques etant toujours les responsables de tous les malheurs de l espagne ainsi qu on peut le lire dans historia de espa a de l uned ou les basques sont responsables de l invasion par les maures les espagnols s assimilant aux wisigoths a estas sublevaciones hay que sumar las de los siempre peligrosos vascones cuyas desobedencias aparecen perfectamente sincronizadas con cualquier dificultad por la que atravesase el reino visigodo no olvidemos que en el momento de producirse el desembarco de tariq rodrigo se encontraba sofocando una revuelta de los vascones y que fueron motivos de constante preocupacion para la monarqula visigoda voila comment on ecrit l histoire sans preciser que c etaient les wisigoths qui essayaient pour la enieme fois de s emparer d un pays etranger qui refusait leur joug et leurs lois barbares et que ces germains etaient occupes a assieger pampelune bien avant le debarquement de 160 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 10 tariq depuis ocampos mariana mayans peralta sanchez albornoz la bascophonie est cultivee a tous les niveaux on a accuse en navarre les basques d avoir provoque par leur nationalisme l intervention de franco dans la vie politique espagnole et cela dans les milieux de gauche qui repetent actuellement avec d autres espagnols que le pays basque est le cancer de l espagne el pais aussi des sabino arana goiri arturo campion et d autres la theorie de larramendi est rejetee retournee comme un gant puisque la majorite des basques ne se reconnaissent pas espagnols voir les resultats pour le vote de la constitution etc nous sommes loin des polemiques d antan et le combat mene contre notre culture se retourne contre les espagnolistes nous retrouvons comme elements de combat d une part les deux elements non accordes liberte egalite linguistique et culturelle et d autre part la reconnaissance historique mais aussi le probleme de la navarre et du pays basque nord la rupture avec l ideologie larramendienne nee a droite a gagne toutes les tendances de l opinion politique d euskadi en se radicalisant toutefois ces idees du grand jesuite sont reprises par les partis de gauche et d extreme gauche espagnols pour lutter contre la basquisation du pays un exces de radicalisation de part et d autre aboutirait a la situation belge ou le refus d apprendre le flamand de la part des wallons a fait reculer le fran ais en flandre 4 precurseurs et disciples de larramendi en pays basque nord au xviie siecle etait cree le college des jesuites de pau en 1640 qui eut une influence certaine sur la culture basque de l epoque en effet le p domingo de bidegaray s j ecrivit entre 1675 1679 un ouvrage de rudiments de grammaire et un dictionnaire destines aux ecoles qui montre un sens plus pratique de la defense de la langue mais l incurie des etats de navarre du nord ne permit pas leur parution et ces livres se perdirent au xviiie siecle entre 1712 et 1719 il semble que l un des premiers a reagir aux attaques polemiques du padre mariana fut un labourdin joanes etxeberri de sare laic et medecin mais comme il ecrivit en basque il ne fut pas publie dans un style moins fleuri moins redondant plus sec mais plus precis que axular ou larramendi il repondit aux arguments de mariana une dizaine d annee avant le pere jesuite baldin marianak jakin izan balu eskuara joseph scaligerok hau eta bertze hainitz hizkuntza ziakitzan bezala segur naiz harekin batean hark ere erranen zuela hispani eam regione in qua dialectus locum habet generali nomine vascune a vocant nihil barbari aut stridoris aut anhelitus habet lenissima est et suavissima estque sine dubio vetustissima et ante tempora romanorum illis finibus in usus erat tract de linguis europaearum j etxeberri eskuararen ethorkia ed lur kriselu donostia 1972 p 41 11 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 161 dans les termes de sealiger au xvie siecle nous trouvons la meme expression d admiration que chez les apologistes basques si l ouvrage d etxeberri etait quelque peu anterieur a celui de larramendi il se peut que le grand jesuite l ait lu et s en soit inspire dans son prologue en effet nous retrouvons la meme affirmation de basco cantabrisme chez les deux kantabresak erran nahi da eskualdunak hain ziren kuraia handitakoak non erortzeko hain hainean ziren periletarik ezkapatzeagtaik bere buruak bere nahiara hiltzen baitzituzten baita amek ere bere haurrak eta haurrek beren burasoak etsaien menera erorzitezen beldurrez op cit p 63 les cantabres c est a dire les basques etaient de si grand courage que pour echapper a l extremite des perils ou ils tombaient ils se tuaient volontairement les meres leurs enfants et les enfants leurs parents de crainte de tomber au pouvoir des ennemis le basque monotheiste mythe ne de la contre reforme etxeberri cite en reference le chapelain du roi d espagne don sebastian de covarrubias orozco esta gente asta la predicacion del evangelio vivio en la ley de naturaleza adorando un solo dios verdadero op cit p 64 les etudes menees de nos jours par notamment des religieux nous permettent de voir que les anciens basques avaient une deesse unique una diosa et non un dieu unique il faudra attendre le xixe siecle et surtout le xxe siecle pour que l equation basque chretien euskaldun fededun soit remise en question scientifiquement litterairement puis politiquement et que d autres equations soient proposees qui de l evangile de carolus magnus nous passeraient a celles de carolus marxus l inculture basque la reponse d etxeberri fut pragmatique puisque tres cultive il ecrivit en basque mais en meme temps theorique puisqu il abonda dans le sens du padre mariana qui ecrivait gens enim agresti rudique ingenio quaeplantarum instar translata tamen terrae bonitate mitigatur et montanis inaccessa locis externi imperii jugum vel admissit penitus nunquam vel excussit quamprimum atque cum antiqua libertate veterem gentis atque communem provintiae sermonem conservatum fuisse fide non caret lib 1 cap 5 162 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 12 et notre medecin basque continue vraiment mariana ici jette au basque la pierre la plus violente le propos le plus dur car selon aristote l outrage le plus grand que puisse vous faire un homme par la parole est de vous declarer pauvre et court d esprit car selon ciceron l honneur et la noblesse de l homme resident dans la possession de la raison dans le bien parler l homme se distingue ainsi de l animai et le fait ressembler a dieu trad tx p op cit p 45 etxeberri approuve mariana puisque l inculture est le defaut des basques de l epoque plus preoccupes par les passions de la guerre et les petits interets du commerce comme il le dit dans son adresse a la jeunesse basque euskaldun gazteriari seul ecrit publie de son temps mais a savoir si la jeunesse espagnole et fran aise hormis la cour etait plus instruite et cultivee que la notre plus loin nous trouvons une premisse de la formule euskaldun fededun quand etxeberri ecrit ainsi le basque et les basques sont de telles qualites si bien qu en trouver davantage serait difficile hormis la saintete je voudrais bien savoir s il est au monde un pays une province si ferme dans les votes de la saintete telles que sont celles de la loi sainte et catholique de notre seigneur jesus christ ibidem par ailleurs de meme que tous les auteurs precedents et de nombreux suivants il a pris conscience de l originalite de la langue reconnue par le p mariana comme un defaut on retrouve la persistance du basco cantabrisme de l extension erronnee du basque a toute l espagne lehenago espa a guzian la langue est noble et pure mais deja etxeberri est conscient que l absence d enseignement de pratique culturelle appauvrit notre langue une soixantaine d annees apres etxeberri vers 1780 egiategi reprend toute l argumentation de larramendi mais ses reproches envers les basques insoucieux de leur langue et de leur passe sont encore plus violents chez le souletin beren ama mintzoa dieno mezpretzatzen herria diela arnegatzen tant qu il meprise leur langue maternelle il renie leur nation op x cit p 26 pas de trace de tubalisme ni de basco cantabrisme nette dans l oeuvre d egiategi encore moins de basco espagnolisme mais la preoccupation principale tant d egiategi que d etxeberri est la diffusion de la culture par une pedagogie a base de langue basque legea ta kondaira arrotz mintzajian dirade koloreak utstier bezala le droit et l histoire en langue etrangere sont comme les couleurs aux aveugles j egiategi mundiren berritziaz inedit b n paris 13 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 163 etxeberri analyse les difficultes d intercomprehension comme une consequence de la negligence des basques et du manque d instruction dans leur langue eta hau heldu da eskua dunek bere hizkuntza ez estimutan idukiz eta munduko bertze gainerako jendaki guztiek bere hizkuntzan iskiribatzen duten bezala eskuaraz iskiribatu faltaz op cit p 292 et cela provient de ce que les basques mesestiment leur langue et du defaut de ne pas ecrire en basque comme tous les autres peuples du monde ont coutume de faire eskuaraz eskual herritik ilkhi gabe ikhas baitetzake latinezko deklinazioak eta lehenbiziko hastapen guziak op cit p 291 parce qu ils pourraient apprendre en basque sans quitter le pays basque les declinaisons latines tous les premiers rudiments comme egiategi etxeberri est partisan du multilinguisme qui permet une ouverture plus large de toute culture et qui est une regle chez les meilleurs de nos ecrivains basques contemporains toute cette ideologie historico culturelle est clairement d origine chretienne recente les mythes de la purete ceux du tubalisme de l hebreu langue universelle du paradis a la tour de babel cependant ce sont des histoiriens et des juristes basques qui diffusent cette ideologie biblique larramendi etant le seul religieux qui se soit engage dans cette voie toutefois ion juaristi dans son essai euskararen ideologiak nous rappelle pourquoi esteban de garibay sous la pression d une classe sociale de bourgeois marchands fut conduit a elaborer une ideologie dont les elements mythiques se retrouvent aussi chez deux auteurs italiens g nanni et a viterbo ces derniers fondant leur chronologie des rois sur des documents fantaisistes d un pretre de babylone sic op cit p 47 la premiere reaction au christianisme et aussi a ce rythme de fondation biblique fut celle du souletin agosti chaho qui spiritualiste mais hostile a l eglise favorable aux carlistes mais radical en politique inventa le mythe d aitor ancetre commun des basques cet aitor fut baptise ainsi en decomposant abusivement les termes aitorenseme aitorenalaba qui servaient a designer les gentils hommes et les gentes dames enfants de bon pere aitor signifiait bon pere et c est tout tous les basques etant reputes de noblesse collective chaho se laissa glisser a inventer aitor mot devenu depuis prenom basque moderne l epoque moderne verra la disparition presque totale des mythes du basco cantabrisme du tubalisme de la purete de sang de l assimilation du fait basque au fait chretien mais dans ce que l art et la litterature de notre pays a produit de meilleur depuis trente ans en plus de la tradition chretienne nous avons releve un fort courant de philosophie paienne 164 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 14 que nous avons analyse pour le colloque tenu a bayonne en juin 1984 sur le theme processus sociaux et formes culturelles il est frappant de voir comment cette ideologie ancienne chretienne puis greco paienne d agosti chaho de pio baroja est separee par un large fosse de la pensee pre chretienne conservee par le peuple basque pour qui l ancetre de l homme n etait pas adam mais un animal aux allures de primate l ours que pour nos ancetres les vrais basques etaient larxuri begi argi blancs de peau et aux yeux clairs notre mere allant jusqu a affirmer que les vrais basques etaient blonds que les bruns aux cheveux frises comme elle etaient de sang espagnol et les bruns a la peau mate ou bronzee bohemiens dans ce peuple ce sont surtout les mythes civilisateurs qui courent ceux des laminas nains possesseurs de l art de construire en pierre de taille du basajaun a qui par ruse un basque vole le ble pour le cultiver l espionnage technique ancien est ainsi embelli par la legende qui fait derober le secret du fer non pas a tubal inconnu du peuple basque mais a basajaun tous ces detournements ces ruses sont dans la tradition des activites des heros picaresques parfois favoris du peuple l influence des intellectuels sur ces vrais mythes basques fut faible meme si parfois dans les variantes d une legende mythologique l on decele des modifications introduites par l action du clerge et surtout une confusion entre la deesse mere et la vierge marie dans l esprit populaire que nous relevons dans le remarquable recueil de mayi ariztia amattoren uzta elkar bayonne 1982 ou la vierge apparait a l instar de la deesse mere un personnage capable de tout quant a la langue elle n a pas fait l objet dans le savoir populaire de speculations comparables a celles de nos apologistes sinon que comme toute ethnie la notre considere les autres langues comme des demi langues erdara quant a savoir si l euskara est une langue de proletaire ou de bourgeois ce sont des debats obsoletes qui enchanterent quelques intellectuels des annees 1970 nous voyons ainsi que jusqu a nos jours nos intellectuels ont toujours ete influences par des schemas etrangers a notre culture et des modeles qui leur ont cache et leur cachent la veritable identite de notre nation les vrais gloires de notre histoire et les valeurs constantes d une civilisation qui pendant des millenaires s etendit sur les pyrenees et entre la garonne et l ebre ce sont les recherches de nos savants linguistes a tovar h schuchardt r lafon l mitxelena qui nous ont eclaires ainsi que les recherches en archeologie prehistoire ethnologie de j m de barandiaran p altuna j m satrustegi et bien d autres il n est pas jusqu a certains modeles fran ais et jacobins qui ne conduisent par confusion de l etat et de la nation des nationalistes fran ais a tenir le meme discours que certains nationalistes basques en 15 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 165 creant un neologisme les pays basques au lieu du pays basque a t on jamais mis les greces au pluriel alors que cette grande nation dans sa plus grande gloire n a pas constitue un etat mais un ensemble de cites plus ou moins federees encore moins unifiees que le pays basque laissons de cote des considerations politiques dont l echo ne depasse pas bayonne et siderent nos amis basques du royaume d espagne pour definir scientifiquement yeuskal herria ou pays basque comme le cadre ou vit la nation basque expression que le peuple utilise et comprend meme si cela peut deplaire aux nouveaux larramendi l universite de saint sebastien l a compris puisqu elle est universidad del pais vasco euskal herriko unibertsitatea d peillen universite de pau et des pays de l adour cnrs ua 04 1055 laburpena beste bi euskal lanetan eta erdarazko batean aipatu ditudan gaiak frantses sintesi batean ematea erabaki dut euskal abertzaletasunean zer lekua eduki duen larramendi k erakusten saiatu naiz gure jesuita bibliatik hartutako euskal ideologia baten kristaugintza izan zen ion juaristi ren euskararen ideologiak saioan irakurtzen den legez garibay ek sortutako ideologia dugu gure nazio nortasunari oinharriak eman beharrez kanpoan bilatu ziren ereduak fundapen mitu gisa tubal arotza burdin arotza arbaso bezala hartuz kondairaren aldetik gure arbasoak kantabriar bezala aitortuz euskaldun ta fededun lema sortuz odol garbitasuna mintzaira garbitasunak goraipatuz hirur mendez korritu ideiak larramendik espa a guztiari ezagutaraziko ditu baita iparraldeko idazleen artean sartuko agosti chaho izanen da euskaldun ta fededun ekuazioa zalantzan jarriko duena eta aitor arbaso berria asmatuko duena berdin geure gaurko idazle ta artisten artean pagano mitu zaharrak dira baloratzen halaz ere kristau mitu zaharrak integristen artean beti bizirik diraute bestalde erakusten dugu zein leize sakona dagoen euskal intelektualek beti asmatzen dituzten gure nortasunaren aldeko ezagugarriak halaxen herri xumearen populuaren mituak oso bestelako dira nahiz fundapen nahiz sortzapen nahiz sibilizapen sailetab euskaldun zaharrek uste baitzuten gizonab azken hau nonbait primaten artean sartzen zutelarik hartzetik zatorrela estalde lami a ta basajaun delakoei lapurtuta gizonek harri lantzen gari ereiten ta burdin lantzen ikasi zutela hor ez dago tubalik ez adan ta ebarik ez kantabrorik azkenik euskaldunek beren nortasuna eta beren 166 cristallisation de mythes historiques et culturels basques 16 nungotasuna mugatzean erabili dituzten bideetan argi dago nahiz ez duten euskaldunek luzaro iraun herri batu edo estadu baten barruan beti nazio bat izan direla eta merezi dugula euskal herri izena singularean eta hizki larrietan grezia hai handi izan baita batua ez zen garai batean sekulan i or ainizkian edo pluralean izen hori erabili gabe hala bedi euskal ikasketetan jakintzaren onetan euskaltzaindiak erabaki bezala ta donostiako unibertsitate delakoak erabaki bezala euskal herrikoa bibliographie etxeberri joanes joanes etxeberri sarakoaren lan hautatuak donostia 1972 kriselu lur 301 pages garibay esteban de compendio historial de las chronicasy universalhistoria de todos los reynos de espa a 1571 40 volumes juaristi jon euskararen ideologiak ed kriselu lur donostia 1976 larramendi manuel de s j discurso historico de la famosa cantabria madrid 1736 peillen txomin filosofo huskaldiinaren ekheia 1785 edition critique academie royale de langue basque bilbao 1984 385 pages animismua zuberoan ed haranburu altuna enquete sur l animisme actuel donostia 1984 110 pages jusef eguiateguy larramendiren zuberotar jarraitzailea egan donostia mars 1963 diffusion de la pensee larramendienne en soule jusefeguiateguy historien de la langue basque au xvhie siecle bulletin du musee basque 2e trim 1984 bayonne p 65 96 larramendi euskal abertzaletasunaren kristalgintza eta iparraldeko pentsa mendua cours prononce a l universite du pays basque bilbao lejona le 5 mai 1981 20 pages ce texte a servi de base a notre etude presente po a andres licenciado de la antigua lengua poblaciones y comarcas de las espa as ed castilla madrid 1959 original du xvie siecle necrologie luis michelena elissalt du 25 au 30 aout 1980 avaient lieu a gernika et a bilbao les premieres rencontres internationales des bascologues et j eus le redoutable honneur d y prononcer la conference inaugurale en presence du president du gouvernement autonome basque m garaikoetxea du ministre de l education m etxenike et du ministre de la culture m labayen sur le theme etat actuel de la recherche linguistique et litteraire basque ce coup d oeil retrospectif que j ai jete sur la recherche linguistique et litteraire m a permis de juger de l omnipresence de luis michelena on le rencontre si j ose le dire a longueur d annees et a longueur de revues le premier ouvrage important que luis michelena ait fait paraitre a pour objet l onomastique basque ce volume publie en 1953 en est a sa 3e edition c est dire le succes obtenu par apellidos vascos ou est rassemblee une documentation considerable tres souvent datee cet ouvrage de base de necessaire reference pour tout ce qui touche les patronymes et par voie de consequence les noms de maisons donc la microtoponymie ouvre de belles perspectives par la methode presentee et la bibliographie abondante un certain nombre d articles tels que introduccion fonetica a la onomastica vasca 1956 el genitivo en la onomastica medieval 1957 notas linguisticas a coleccion diplomatica de irache 1969 toponimia lexico y gramatica 1971 onomastica y poblacion en el antiguo reino de navarra la documentacion de san millan 1974 prouvent l ampleur de la recherche le souci de methode l ensemble de la production de luis michelena en matiere d onomastique est toujours frappe au coin de la precision scientifique minutieuse et de la prudence necessaire dans ce domaine qui trop souvent fait place aux hypotheses sinon aux elucubrations les plus fantaisistes la dialectologie est certainement le domaine privilegie des etudes basques contrairement a ce que pensent certains esprits chagrins la formation et le developpement d un basque standard necessaire pour la litterature l enseignement et les moyens de communication de masse n ont 168 necrologie 2 pas pour but de faire mourir les divers dialectes de la langue basque l academie attache au contraire une importance tres grande a la recherche en dialectologie et luis michelena est le maitre d oeuvre de cet immense chantier sa contribucion al conocimiento del dialecto ronca les aujourd hui defunt est capitale dans une partie de sobre elpasado de la lengua vasca paru a saint sebastien en 1964 il porte son analyse sur la dialectologie basque evalue son importance et souligne pour l etude de l euskara la valeur de l interpretation des differences dialectales la dialectologie n est pas simplement l etablissement d un atlas linguistique du pays basque tache a laquelle l academie s attache a l heure actuelle elle passe aussi par la description de parlers et de dialectes a partir d un corpus enregistre par enquetes sur le terrain en 1959 luis michelena soutenait brillamment a madrid sa these de doctorat es lettres publiee en 1961 la fonetica historica vasca voit l entree du structuralisme dans la linguistique basque comme son titre l indique il ne s agit pas d une simple description synchronique mais d une diachronie et meme d une amorce de reconstruction du basque prehistorique le systeme vocalique et consonantique basque y est etudie en tenant compte de la diversite due a la dialectalisation et en envisageant les traits phonologiques globaux qui permettent une reflexion dense et profonde sur l evolution historique terminee par une synthese qui tente de reconstituer le systeme consonantique ancien deux ans plus tard il complete cette recherche par la publication d un ouvrage de reflexion theorique basee sur le basque lenguas y protolenguas salamanque 1963 luis michelena s est interesse aussi a l accent basque dans un article paru en fran ais dans le bulletin de la societe de linguistique de paris 1958 il esquissera une hypothese de reconstruction sur l accent basque dans le dernier chapitre de sa these les travaux de diachronie entrepris par luis michelena l ont normalement oriente vers la recherche des textes les plus anciens dans la langue sans oublier les inscriptions de l epoque romaine assez abondantes en aquitaine menendez pidal des 1920 montrait la necessite de faire une chrestomatie speciale ou seraient recueillis tous les mots et breves phrases ecrits en basque avant l avenement litteraire de la langue au xvie siecle c est chose faite grace aux textos arcaicos vascos de luis michelena volume de 206 pages qui met a la disposition de tout chercheur avec tout l appareil critique necessaire les inscriptions de l epoque romaine comportant une onomastique indigene les documents medievaux noms de lieux ou de personnes ou encore mots et phrases courtes apparaissant dans des textes tels que les glosas emilianenses et des documents plus tardifs mais n ayant jusqu alors jamais ete edites grace a cet ouvrage capital la recherche philologique peut prendre corps mais il est vrai que luis michelena en est l ame et le maitre inconteste 3 necrologie 169 les problemes interessant le basque et d autres langues ont ete l objet d etudes serieuses de la part de notre collegue sobre el pasado de la lengua vasca saint sebastien 1964 resume l essentiel de ses positions partant d une approche dialectologique il tente l interpretation des differences dialectales se penche sur l histoire et la prehistoire de la langue en analyse l element latino roman ainsi que l influence indoeuropeenne prelatine pour reflechir enfin sur les relations de parente entre le basque et diverses langues ce probleme de parente ainsi que celui des origines de l euskara ont toujours passionne les linguistes si rene lafon a ete le tenant de la these caucasique qu il avait exprimee en particulier dans etudes basques et caucasiques il n a pas convaincu luis michelena qui se montre tres sceptique aussi bien dans le dernier chapitre de sobre el pasado de la lengua vasca que dans l article intitule l euskaro caucasique du volume le langage de l encyclopedie de la pleiade on croirait ainsi que la linguistique a ete l unique souci du professeur michelena il est en outre l auteur d une excellente histoire de la litterature basque ou il fait preuve d un sens critique evident ce n est pas a l en contre d autres histoires de la litterature une enumeration d auteurs ou une compilation c est au contraire un jugement personnel sans complaisance apporte sur chacun des auteurs un cadrage dans le temps et dans l espace une remise en question perpetuelle une vision globale de la litterature dans son deroulement historique meme si le volume n a que 180 pages il vaut par la concision du style la profondeur de pensee il est indispensable pour quiconque veut avoir une idee de la litterature basque luis michelena est en outre un excellent ecrivain basque il a ete pendant longtemps le co editeur de la revue litteraire egan publiee exclusivement en basque on peut y trouver ses critiques cinematographiques si appreciees des lecteurs ses travaux litteraires basques ont ete rassembles en une anthologie intitulee mitxelenaren idatz lan hautatuak bilbao 1972 le travail essentiel d une academie est la publication d un dictionnaire mais cette oeuvre de longue haleine requiert de nombreux travaux preliminaires luis michelena a ainsi reedite le lexicon bilbaino d emi liano arriaga et publie en 1958 avec manuel agud le dictionarium linguae cantabricae de 1562 dans son estudio sobre las fuentes del diccionario de azkue 1970 il a parfaitement defini les principes et les limites d un dictionnaire et il publiait dans le meme temps les supplements du dictionnaire de larramendi ainsi que ceux d araquistain l oeuvre maitresse de luis michelena sera sans nul doute le dictionnaire general de la langue basque dont le premier volume doit paraitre en decembre 1987 patronne par euskaltzaindia subventionne par les gouvernements autonomes d euskadi et de navarre et les diputaciones le dictionnaire sera veritablement un diccionario de autoridades realise avec les moyens les plus modernes la parution du dictionnaire durera 170 necrologie 4 quelques annees mais l equipe que luis michelena avait reunie autour de lui parachevera l oeuvre selon les principes et les criteres etablis par le concepteur luis michelena ne verra pas la publication du premier volume il nous a quittes a 72 ans en ce dimanche 11 octobre a la suite d une atteinte cardiaque les etudes basques perdent avec lui un maitre l academie de la langue basque un guide aux conseils toujours apprecies le pays basque un patriote qui n a jamais transige dans sa lutte contre le franquisme qu il a payee de huit annees d emprisonnement et un savant de renommee internationale qui ces dernieres annees re ut successivement le prix ossian le prix menendez pidal et le grand prix des lettres basques personnellement je perds un ami de longue date vingt huit ans d amitie sincere auquel j ai voulu rendre hommage comme je l avais fait lorsque je le re us en 1982 comme docteur honoris causa a l universite de bordeaux iii jean haritschelhar bibliographie haritschelhar jean l etat actuel de la recherche linguistique et litteraire basque bulletin du musee basque 1981 p 185 194 lafitte pierre le bascologue luis michelena et son oeuvre bulletin du musee basque 1965 p 1 24 table des matieres annee 1987 auteurs v bru r poupel note sur l habitat ancien de sare 15 c chauchat analyse palynologique du sediment de l une des cistes de la necropole du col de meatse itxassou 19 m crusafon i sabater le negrete navarrais de ferdinand le catholique 11 m duvert contribution a l etude de l architecture bayonnaise 53 j haritschelhar necrologie luis michelena elissalt 167 b leroy bibliographie angel j martin duque documentacion medieval de leire siglos ix a xii 21 j b orpustan l anticipation nasale de b et la graphie mb dans les noms composes de l ancienne toponymie basque 1 j b orpustan les vestiges basco aquitains en toponymie occitane selon j coromines a la lumiere de la toponymie medievale du pays basque 125 d peillen l oeuvre du p larramendi s j cristallisation de mythes historiques et culturels basques 51 r poupel v bru note sur l habitat ancien de sare 15 172 table des matieres 2 matieres art et archeologie analyse palynologique du sediment de l une des cistes de la necropole du col de meatse c chauchat contribution a l etude de l architecture bayonnaise m duvert bibliographie angel j martin duque documentacion medieval de leire siglos ix a xii b leroy litterature l oeuvre du p larramendi sj cristallisation de mythes historiques et culturels basques d peillen numismatique le negrete navarrais m crusafon de ferdinand le catholique i sabater onomastique l anticipation nasale de b et la graphie mb dans les noms composes de l ancienne toponymie basque j b orpustan notes sur l habitat ancien de sare v bru r poupel les vestiges basco aquitains en toponymie occitane selon j coromines a la lumiere de la toponymie medievale du pays basque j b orpustan chroniques livre d or annee 1986 necrologie luis michelena elissalt j haritschelhar table des matieres annee 1987 19 53 21 151 11 1 15 125 27 167 171 le directeur gerant j haritschelhar imp s sordes bayonne n c p p p 42 501 depot legal 1er trimestre 1988 publications de la societe des amis du musee basque j haritschelhar le poete souletin pierre topet etchahun j haritschelhar l oeuvre poetique de p topet etchahun m duvert contribution a l etude de la stele discoidale basque tomes i et ii b m b nos71 et 72 1 976 p tauzia lesinstrumentsaratoiresdu musee basque b m b n 53 1971 f beaudoin les bateaux de l adour b m b nos 48 49 1970 euskal herria 1 789 1 850 actes du colloque international d etudes basques bordeaux 3 4 5 mai 1973 hil harriak actes du colloque international sur la stele discoidale musee basque bayonne 8 9 1 0 juillet 1982 hommage a pierre lafitte b m b nos 113 et 114 3e et 4e trimestres 1986 90 f 75 f 80 f 40 f 60 f 60 f 150 f 60 f
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