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sixieme annee n 10 n 1 2 1929 j5vllet1n dumvsee baioye bulletin trimestriel sommaire etudes ph veyrin wentworth webster 1 d espain des usages mortuaires en soule 22 les chateaux historiques du pays basque fran ais 26 notices pour un catalogue commandant rocq arkoina sardia 45 chronique a constantin du theatre des champs elysees au pueblo espa ol de barcelone 50 h lauwick la fete de paris 67 une fete basque a paris programme 72 le livre d or 75 societe des amis du musee basque chsteau neuf place paul bert e4100 3ayonne os 59 59 08 98 cafes 1 1 rue poissonnerie 1 1 bayonne bwtmilllllhb llll ii recoiaiiiaiulesi qualite extra fin corse arome sans egal fondee en 1800 carrefour des cinq cantons bayonne telephone 4 18 telephone 4 18 linge de tabie et de toilette taies draps mouchoirs linge basque et du bearn specialite de toiles rustiques blanchisserie a hardoy telephone bayonne 8 43 location de linge telephone 9 60 fabrique nay b p succursale a st j ean de luz 51 rue gambetta maison a paris 52 avenue victor hugo compte cheque postal 21924 bayonne banque bayonne 3 place du reduit biarritz st jean de luz mauleon st jean pied de port hasparren capbreton hendaye cambo i bains toutes operations banque et de bourse coffres forts correspondants dans le monde entier bayonne blanche lapeyre xf j souvenirs du pays parapluies ombrelles maroquinerie makilas cannes et 1 fin titre a deux couleurs encadre i a ba sque lepends n etc tonether wi h an appendix ba sque noetrv london griffith and farran 187 v in 8 xvi 276 p et 1 fig ce n est pas une nouvelle edition on s est bor e a aiouter a la fin 43 p aux exemplaires non vendus et a refaire le titre et la derniere nage 233 qui est devenue la premiere d une nouvelle feuille fouatre de ces 47 contes ont ete traduits en fra r par p sebillot dans les contes des provinces de 17 france d autres ont ete publies egalement dans le folk l re pays basque de julien vinson h spam by the rev wentworth webster with a ebapter by an associate to the school of mines london simpson low etc 1882 petit in 8 xv 247 p 2 cartes et figures a onze pages basque principalement au chapitre iv p 69 90 fait partie de la collection foreign countries and bntish colonies iii grammaire cantabrique basque par pierre d urte 1712 publiee par les soins de webster bagneres de bigorre 1900 volume in 8 4 viii 5 568 pages tirage a part du bulletin de la societe ramond iv les loisirs d un etranger au pays basque chalons sur saone imprimerie fran aise et orientale e bertrand 1901 in 8 xxiii 358 pages ce recueil d etudes diverses du plus grand interet n a pas ete mis dans le commerce aussi est il devenu rare ii9 partie fran ais i bulletin de la societe ramond bagneres de bigorre 1872 note sur l ouvrage de m blade sur l origine des basques en anglais tirage a part in 8 22 p 1874 sur le culte ante chretien de la madeleine a tardets tirage a part petit in 4 8 p 1874 grammaire et litterature basques 1875 compte rendu des legendes de cerquand 1893 les pastorales basques 1895 1900 grammaire cantabrique basque de pierre d urte tirage a part 18 a bulletin de la societe des sciences lettres et arts de bayonne 1878 79 les pastorales basques tirage a part gr in 8 20 p 1882 note sur quelques constructions dans le departement des b p 1885 quelques notes archeologiques sur les moeurs et les institutions de la region pyreneenne 1885 simon de montfort et le parlement anglais 1888 le mot republique dans les pyrenees occidentale 1889 pierre thomas ducourrau 1890 les basques defendus en 1788 par un anglais contre les calomnies d un espagnol eveque et cardinal 1892 sur quelques inscriptions du pays basque et des environs 1894 les assurances mutuelles du betail et le cheptel parmi les fermiers et les paysans du s o de la france et du nord de l espagne 1894 de quelques travaux sur le basque faits par des etrangers pendant les annees 1892 1894 tirage a part 1895 le dictionnaire latin basque de pierre d urte tirage a part in 8 24 p 1898 la formule magique sator arepo la nouvelle revue paris tome x n du 15 mai 1881 les basques la reforme sociale pans aout septembre 1894 les assurances mutuelles et le cheptel parmi les fermiers et les paysans du s o de la france et du nord de l espagne revue de linguistique et de philologie comparee paris tome viii oct 1875 mythologie basque en collaboration avec julien vinson 19 tome xxi 15 juillet 1888 basque cookery par miss tekla webster tome xxx 15 avril 1897 le serment solennel chez les basques tirage a part j maisonneuve paris vi bulletin de la societe de borda dax 3e trimestre 1878 sur la carte de f etat major dans les basses pyrenees vii bulletin hispanique bordeaux tome v n 3 juillet septembre 1903 prudence et les basques tirage a part des annales de la faculte des lettres de bordeaux viii u bulletin de biarritz association mars 1905 justin larrebat tirage a part ix e revue du bearn et du pays basque pau 11e annee n 4 avril 1905 seroras freyras benoites benedicioe au pays basque tirage a part x la tradition au pays basque paris 1899 recueil des actes et travaux du congres de la tradition basque tenu a saint jean de l uz en 1897 sous les auspices de la societe nationale d ethnographie les pastorales basques par wentworth vebstcr anglais i journal oj the gypsy lore society octobre 1888 the cascarots of ciboure ii the antiquary 1883 simon de monfort et le parlement anglais iii the swiss anglican magazine april may 1886 quelques notes archeologiques sur les moeurs et les institutions de la region pyreneenne iv mac millan s magazine january 1865 a basque pastorale 20 v the journal of the anthropological institute of great britain tome ii july october 1872 on certain points concer ning the origin and relation of the basque race tome v iuly 1875 the banque and the kelt vi the pyrenean biarritz janvier fevrier 1883 st lean de luz un auto da fe mars avril 1885 the pastorales in the pays basque vii a the season biarritz articles sur la flore du pays basque viii the treasury of languages london hall et c 1875 p 24 basque or escuara signe w w ix the academy londres 8 dec 1873 astarte 28 nov 1874 recent contributions to basque philology 21 aout 1875 m broca on basque 30 dec 1876 the basque origin of jesuitism 3 mai 1879 basque pastorales 31 juillet 1880 some basque notes and queries 31 juillet 1880 the early basque vocahulary 28 aout 1880 the e arly basque vocahulary 30 sedt 1882 eusharion or neolithic 23 juin 1883 the national song of the basques 9 juillet 1883 lettre sur le chant d altabiscar 29 dec 1883 the roland legend 1er janvier 1887 tilhabe 27 fevrier 1892 basque music 11 aout 1894 the old testament in basque 18 avril 1896 the basques nous n avons pas tenu compte dans cette liste d plusieurs autres articles de w webster qui sont de simples comptes rendus d ouvrages sur le basque 21 espagnol l bolelin de la real academia de la historia vol iii p 139 altabiskarco cantua vol xx p 302 hebraizantes portugueses de san juan de luz en 1619 traductions du p fidel fita ii boletin de la institution libre de ensenanza madrid traductions publiees en 1883 84 des deux articles suivants simon de montfort et le parlement anglais quelques notes archeologiques sur les moeurs et les institutions de la region pyreneenne iii a la ilustracion catolica traduction sous les initiales a c de fetude intitulee les basques parue dans la a nouvelle revue en 1881 iv euskalerria san sebastian roncesvalles traduit par don manuel gorostidi des usages mortuaires en soule o o o charge de faire le recit des usages mortuaires en soule comme cela a ete fait pour le labourd 1 je ne puis que constater une similitude frappante dans les deux provinces basques separees par la navarre pour la preparation de la chambre du malade le port du viatique et la reception du pretre dans la maison tout cela est identique et conforme a la liturgie romaine cette similitude s explique donc facilement par les instructions donnees par les pretres et qui ne peuvent etre differentes mais considerer ici et la le hurlement plaintif du chien le cri lugubre de la chouette le synchronisme de la sonnerie du sanctus a la messe et des heures a l horloge comme presages de mort voila qui n est plus du rituel romain et cependant c est la meme croyance dans les deux provinces d ou peut elle provenir de quelque souvenir du paganisme antique ou peut etre de la domination romaine la croyance aux sorciers ou belhagiliac a existe en soule mais toujours a un degre moindre qu en labourd car l esprit souletin plus pres du bearn est plus sceptique on en parlait quelquefois au coin du feu sous le manteau de la cheminee pour satisfaire la curiosite des enfants qui demandaient toujours des histoires nouvelles mais sans grande conviction on preferait les histoires de fees ou lami ac auxquelles on attribuait des faits merveilleux comme ceux qu a decrits le dr larrieu de mauleon aujourd hui encore on leur attribue l achevement du pont de licq les rites qui accompagnent la mort sont eux aussi identiques dans les deux provinces a peine le malade a t il rendu le dernier soupir qu on ferme les fenetres on recouvre les glaces et les tableaux de la chambre on avertit les voisins avant que le glas funebre ne sonne 1 bulletin du musee basque 3 4 1927 p 17 23 si on ne le faisait ce serait considere comme une injure impardonnable on avertit les abeilles quand il y en a on fait lever le betail parce que l ange de la mort a passe avec son glaive je n ai jamais entendu dire que le metayer du mort devait annoncer aux betes le deces de leur patron car ici l esprit public d independance est plus prononce qu en labourd ici aussi la toilette du mort est faite par les voisins dans certains villages et dans d autres toujours par une femme chargee de cela le meme linge hil mihisia existe en soule comme au labourd dans toutes les maisons et absolument identique sur la couche funebre on joint les mains du mort on les enlace avec un chapelet le sien autant que possible et on lui met une petite croix entre les doigts faite de deux morceaux de cire filee et benite la figure du mort restait decouverte autrefois jusqu a la mise en biere aujourd hui on a une tendance a la couvrir d un voile blanc et transparent apres la sonnerie du glas funebre et generalement a l entree de la nuit tout le village defile dans la maison mortuaire pour reciter une priere pour le repos de l ame envolee et presenter les condoleances a la famille les deux plus proches voisins prennent les mesures du defunt en longueur et en largeur pour creuser sa fosse au cimetiere un troisieme va faire les invitations des parents a domicile le plus souvent a pied quelquefois sur une monture aujourd hui a bicyclette on ne se sert de la poste et du telephone ou du telegraphe que tres exceptionnellement et seulement quand la parente ne peut etre atteinte d autre fa on le messager de la triste nouvelle est re u partout avec deference et cordialite partout on lui offre a manger et a boire dans les communes importantes comme mauleon tardets cheraute et montory il y a un fossoyeur attitre paye tantot par la commune tantot par la famille durant tout le temps que le mort reste sur sa couche funebre une cire filee ou un cierge reste allume dans la chambre sur une table couverte d un linge blanc des voisins benevoles le veillent toute la nuit qui precede la sepulture la cloche sonne le glas a l angelus le matin a midi et le soir ces sonneries different de village a village mais indiquent a leur fa on si c est un homme ou une femme qui esc decede pour les enfants comme l eglise le demande cette sonnerie n a rien de triste c est 1 arripilfia ou sonnerie en volee car elle annonce l entree d un ange de plus au ciel le manteau de deuil pour les invites au deuil n existe pas en soule et n a du jamais exister je n en ai jamais entendu parler la petite blouse souletine si seyante et qui n etait qu une reduction du grand manteau devait suffire sans doute malheureusement elle a disparu devant la mode du veston moderne si mal fagote parfois les ceremonies de la levee du corps de la conduite a l eglise du chant du nocturne et de la sainte messe se font partout de la meme fa on suivant le ceremonial romain autrefois les quatre ou six voisins portaient le mort a l eglise sur des linges etroits et longs qu on appelait loungeak faits specialement pour cet usage par les tisserands du pays et posaient le mort a terre a l evangile on le soulevait et on le tenait en l air durant le chant et on le reposait ensuite aujourd hui presque partout il y a une civiere affectee au transport du cadavre quelques fois un corbillard sur roues on pose le corps devant la table sainte et l on ne s en occupe plus jusqu a la conduite au cimetiere il va sans dire que tout le monde assiste a l office et a la messe excepte dans quelques petites villes quelques libres penseurs deserteurs de leur foi et des bienseances apres la sepulture tous les invites se rendent a la maison mortuaire ou on leur offre une collation autrefois cette collation ne comportait que du pain et du fromage avec du vin de la maison aujourd hui c est un vrai repas vers la fin de la collation le chantre ou le sacristain recite un certain nombre de prieres pour le defunt et pour toutes les ames sorties de cette maison la ceremonie est finie apres un dernier mot de consolation aux membres affliges chacun regagne ses penates a camou cihigue cependant les invites se rendent de nouveau a 1 eglise et sans la presence du cure chantent le miserere 25 a montory apres l inhumation le cure s arrete sous le porche de l eglise et recite autant de pater et ave qu il y a de pieces de 10 centimes a la quete un peu partout pendant neuf jours consecutifs les voisines du mort se reunissent a la maison mortuaire avec leur kapouchina et leur cire filee vont d abord a l eglise faire une priere ensemble et en silence a l entree de la nuit puis sur la tombe recemment ouverte y deposent leurs cires allumees prient un instant puis vont en choeur sur la tombe de l avant dernier mort aussi y prient quelques instants et enfin eteignent leurs cires et rentrent chez elles rien de plus emouvant que ces cires allumees en groupe dans ce crepuscule et ces formes sombres et silencieuses priant et meditant sur une tombe la tombe de leur voisin qui leur dit aujourd hui mon tour demain le votre d espain les chateaux historiques du pays basque fran ais o o o o pays de labourd i la noblesse en labourd o o o le labourd est celle des trois provinces basques ou la noblesse a eu le moins d influence sur les destinees du pays en fait a partir du xiie siecle son role politique etait a peu pres termine le regime que representaient les huit vicomtes qui s y succederent de 1023 a 1193 prit fin lorsque guillaume raymond de sault vendit au roi d angleterre ses droits sur la vicomte et des ce moment le regime feodal cessa d y exister le roi detacha bayorme du labourd et organisa cette province en un bailliage dont ustaritz devint le siege c etait la residence des divers employes provinciaux notamment ceux du tribunal et c est la aussi qu eurent lieu depuis l origine jusqu a la revolution les seances du bil ar on appelait ainsi une assemblee composee des maires ou abbes des paroisses et qui formait le pouvoir legislatif l execution de ses decisions etait assuree par un syndic pris parmi ses membres et moyennant une contribution annuelle variable le labourd jouissait d une independance presque complete sous le controle d un bailli nomme par le roi et dont les attributions etaient surtout militaires les nobles non seulement ne participaient pas a l adminis tration du pays mais ils ne jouissaient d aucun privilege a peine avaient ils quelques droits honorifiques d origine ecclesiastique et fort ancienne celui de presenter le cure a la cure ainsi que le vicaire a la condition de les loger celui de recevoir la dime sous la reserve de fournir le pain hemt les jours de fete et enfin celui d etre encense en entrant a l eglise et d avoir une place dans le choeur en echange de l entretien du sanctuaire en un mot c etaient des proprietaires fonciers entre lesquels n existait aucune hierarchie feodale un peu plus riches que les autres et encore n etaient ils pas completement independants dans la possession de leurs biens car en vertu de la coutume le fils aine avait avec le pere la co propriete des biens de la famille cette regle commune a tous les labourdins s appliquait aussi aux titres nobiliaires qui etaient portes par les fils aines du vivant de leur pere et q est ainsi qu on trouve parmi les signataires du cahier des doleances presente en 1789 aux etats generaux le vicomte pere et le vicomte fils f 9p ce meme document donne une indication precise sur l etendue des domaines il y est dit qu a eux tous les gentilshommes ne possedaient pas le vingtieme des fonds de terre or la plupart des regions etaient boisees et steriles et la production des terres les moins mauvaises etait elle meme des plus minimes dans ces conditions les revenus etaient des plus restreints et les fortunes des plus modestes les archives privees dont on peut avoir connaissance donnent a ce sujet des indications instructives le plus grand nombre de pieces est relatif a des affaires d interet aux fermages qui ne rentrent pas a des emprunts a des creances a des dettes a des difficultes de toutes sortes finissant par d onereux et interminables proces il n est donc pas surprenant que bien des familles nobles n aient pas pu se maintenir et aient disparu peu a peu s il y en a qui soient parvenues jusqu a la revolution c est le plus 28 souvent grace a de riches alliances ou par suite de privileges inherents a certaines fonctions lors de la convocation des etats generaux la plus grande partie des gens titres l etaient depuis peu on comptait en labourd vingt familles nobles et sur vingt onze etaient d un ennoblissement recent on ne saurait donc etre surpris que dans la revue des chateaux basques on ne puisse en designer qu un petit nombre dans cette province malgre leur peu de fortune les gentilshommes labourdins ont eu a certaines epoques un role tantot utile tantot nuisible mais toujours important ainsi que permet de le constater un simple coup d oeil sur l histoire du pays m avant l erection du labourd en vicomte et tant qu il dependit des ducs de gascogne les labourdins jouirent d une independance a peu pres complete l autorite de leur suzerain etait plus nominale qu effective aussi leurs actes echappaient a tout controle et rien ne temperait leurs abus consequence de la rudesse des temps et du regne de la force plus tard l autorite du vicomte bien qu incontestee par la plupart n etait pas assez solidement etablie pour s imposer a tous aussi lorsque le labourd passa sous la domination anglaise par le mariage d eleonore d aquitaine avec henri plantagenet les gentilshommes labourdins supporterent ils difficilement leur nouveau maitre qui entendait les reduire a l obeissance ils se souleverent a deux reprises en 1 167 et 1 174 mais richard coeur de lion gouverneur de l aquitaine qui joignait une main de fer a de rares qualites administratives sut les faire rentrer dans l ordre et recourut a des mesures qui les firent tenir tranquilles pendant quelque temps il serait inexact de dire qu ils avaient accepte ce nouveau regime impose par la force ils ne le supporteraient que dans l attente d une occasion pour s y soustraire et le roi edouard ier le comprit si bien qu entre autres dispositions limitant leurs pouvoirs il leur interdit la construction de chateaux ou de maisons fortes sans autorisatioii se reservant de ne l accorder qu a ceux dont la fidelite lui serait assuree pi us tard la cession par le roi edouard iii du pays de labourd a un gentilhomme agenais en 1338 provoqua des troubles violents et des plus prejudiciables aux habitants les nobles labourdins y orirent une large part et il se produisit des incidents regrettables dont il sera oarle par la suite une sentence rendue par je prince noir en 1351 ameliora la situation mais la periode de troubles se prolongea jusqu a ce que de serieuses mesures de repression eussent ete prises a cette occasion fut creee l armandad oui representa la premiere force organisee pour assurer la tranauiilite quels que fussent les auteurs des desordres mais avec le temps cette troupe de police se transforma prit un caractere militaire et changea de nom elle devint la milice regiment de mille hommes organise en compagnies avec ses otficiers et ses cadre les gentilshommes v servirent comme officiers et le bailb oui appartenait touiours a une des premieres familles en fut de droit le commandant jusqu a la revolution la milice rendit le plus grands services non seulement pour maintenir l ordre a l interieur mais pour s opposer dans certains cas aux invasions etrangeres ce n etait du reste pas la je seul debouche nui s offrit a la noblesse labourdine quand l occupation anglaise eut cesse elle trouva un derivatif a son actrae dans les campagnes a l etranger le roi louis xi avant fait en labourd un assez long seiour s etait attache plusieurs gentilshommes basques ses successeurs suivirent son exemple et en compterent touiours quelques uns a leur service les noms ou on releve sont biens connus et seront retrouves dans les chanitres oui suivent ce sont les mont real les ruthie les saint pee les pelsunce etc ouelques uns revinrent mais d autres se creerent ailleurs des situations et contracterent au loin des alliances dans la suite certains furent investis de charges royales qui 30 devinrent en quelque sorte des privileges hereditaires telles que celles de bailli pour les saint pce et les urtubie et de lieutenant du roi pour les arcangties 11 y eut meme a ce sujet des rivalite qui troublerent profondement la tranquillite du pays du reste a cette epoque la noblesse en labourd etait deja bien reduite a l exception de quelques gentilhommes bien en cour presque tous firent peu parler d eux et on trouvera dans les pages qui suivent plusieurs exemples de familles nobles peu fortunees vivant sur leurs terres et qui peu a peu s eteignirent dans une obscure mediocrite ii les chateaux la bon reluis o o o o chateau de saint pee a saint pee sur nivelle le petit village de saint pee sur nivelie situe sur la riviere de ce nom au pied de la montagne la rhune a ete pendant fort longtemps le siege d une seigneurie dont les possesseurs ont joue un role des plus importants dans l histoire de la province de ses origines on ne sait rien comme c est le cas pour la plupart des fiefs nobles du labourd sur lesquels on n a de renseignements precis qu a partir du xiie ou du xiiie siecles ceux que l on possede sur les saint pee sont des plus rares car si on excepte la mention qui en est faite en 1 170 a l occasion de la soumission du labourd a la domination anglaise on n en trouve plus trace qu en 1247 lorsqu une nouvelle dynastie se forma avec les sault d hasparren cette branche d une ancienne famille du labourd ne semble avoir ete ni tres puissante ni bien fortunee armand de sault apres avoir fait six cents livres de dettes mourut a bavonne a l hopital sa mere emprunta au chapitre de la cathedrale les sommes necessaires a son enterrement et eut beaucoup de peine a les rembourser du reste cette branche s eteignit rapidement en 1370 son dernier representant trouva la mort dans un combat singulier avec garcie arnaud seigneur d espelette ne laissant qu une fille en bas age nommee jeanne celle ci epousa quelques annees plus tard un chevalier guipuzcoan pero lopez de amesqueta et ce mariage fut marque par un evenement sensationnel en effet a garcie arnaud avait succede dans la seigneurie d espelette son fils velche qui continuait a nourrir contre les saint pee la haine existant depuis longtemps entre les deux lignages tandis qu au chateau de saint pee on celebrait joyeusement les noces de jeanne et de pero looez velche se presenta pour defier ce dernier celui ci accepta le defi et au cours d un combat qui lui fut favorable il 32 desar onna son adversaire et le tua a en vangeance dit la chro nique de la mort de son beau pere et d autres meurtres commis par le lignage d espelette sur celui de saint pee pero lopez de amesqueta ne vecut pas longtemps il mourut vers 1393 laissant deux fils tandis que le second se fixait en espagne ou il devenait seigneur de lescano et continuait le lignage des amesqueta qui s est continue jusqu a nos iours jean l aine succedait a son pere et restait comme lui le ferme soutien de la cause anglaise en 1413 il epousa isabehe de beaumont fille du seigneur de guiche ricombre et al ferez de navarre capitaine chatelain de mauleon et de saint iean pied de port en 1416 il passa en angleterre au service du roi henrv v dont il devint l homme de confiance et qui le chargea de diverses missions dont une ambassade en castille en 1430 en recompense de ses services le roi lui accorda de nombreuses faveurs il lui permit d elever son donjon d une hauteur de dix brasses superieures a celle qu autorisait la coutume du labourd il lui donna le bailliage la juridiction et le peage de hastingues ainsi oue l office de prevot de dax en outre il l autorisa a agrandir ses possessions de la seigneurie d arbonne jean n eut pas d heritier legitime mais avec l agrement du roi il legitima un fils naturel ogerot auquel il laissa en mourant son titre le chateau et les terres qui l entouraient ses autres biens revenant a sa fille legitime r ogerot fidele sujet du roi d angleterre comme l avait ete son pere fut charge oendant la guerre de cent ans de la defense de plusieurs places fortes hors de la region ses services lui valurent a plusieurs reprises des recompenses notamment l agrandissement et de ses domaines le droit de varech sur la cote jusqu a capbreton et des licences pour l usage de la riviere la nivelle ce oui en fit presoue le proprietaire reel f nfin le roi lui confia le bailliage du labourd et peu apres celui de hastingues et la prevote de dax 35 il resta fidele a la cause anglaise et joua un role important dans les evenements de 1449 lorsque lautrec et gaston de bearn se dirigerent vers le labourd pour en chasser ies anglais ogerot et le seigneur d urtubie a lia tete d une troupe de labourdins et de bayonnais se porterent au secours de guiche assiege par gaston une grande bataille eut lieu sous les murs de la place plus de trois mille hommes d apres les chroniqueurs resterent sur le terrain urtubie fut tue 1 et la place dut se rendre epee trouvee au xviie siecle dans le tombeau d un des seigneurs de saint pee saint pee devait payer cher cet insucces les troupes royales se dirigerent vers saint jean de luz au nombre de 300 hommes d armes 1 000 a 1 200 arbaletriers quelques gros canons et prirent en passant sa maison forte et la saccagerent voici dans quels termes le chroniqueur leseur raconte cet evenement le chemm de nos gens se trouva a passer par un village o d ogerot de saint pee auquel village ledit samt pee avait une mayson un peu forte close de fosses et des moulins a eau estaient en ladite mayson vingt ou trente arbaletriers lesquels furent si fols qu il leur sembla qu ils defendaient bien ladite mayson nos gens sans barguiner ni marchander leur don nerent l assault de toutes parts et les chargerent si asprement que a moins d un quart d heure leur passerent nos gens par dessus le ventre et fut ladite mayson pillee et fourragee et tot apres le feu mis dedans et pareillement furent brules les 1 les tjrtubie dont il sera question dans la suite font l objet d une notice speciale 36 moulins du dit ogerot de samt pee comme homme traitre et rebelle au roi son souverain seigneur ogerot n ayant plus rien a faire en labourd se refugia a pouillon 1 qu il defendit valeureusement mais la aussi il dut ceder a la force il mourut peu apres sans posterite les biens de saint pee passerent dans la maison de luxe par le mariage de jeanne soeur d ogerot avec gracian de salazar de luxe mais de ce mariage ne naquit qu une fille et une fois de plus la seigneurie changea de maitre lorsque cette fille epousa le 7 janvier 1516 jean de chicon baron d ar bonne bailli de labourd et un des deux cents chevaliers du roi fran ois ier mais la gestion de ce dernier ne fut pas toujours marquee par des evenements heureux pour le labourd et pour lui une terrible peste apportee par un navire ravagea le pays qui subit aussi les epreuves de la guerre etrangere consequence de la rivalite de fran ois i et de charles quint le roi de france envoya sur la frontiere l amiral bcnnivet qui prit fonta rabie au cours des operations saint pee fait prisonnier vit un peu plus tard ses biens ravages par l armee de philibert de chalon lorsqu il envahit le labourd peu de temps apres jean de saint pee eut a intervenir a l occasion du passage du roi fran ois ier revenant de madrid apres la bataille de pavie et quatre ans plus tard lors de l echange des enfants de france contre la ran on exigee par charles quint il re ut en son chateau le vicomte de turenne qui se rendait en espagne le traita superbement et lui fit cadeau d un grand sanglier le jour fixe pour l echange etant arrive il escorta le duc de montmorency et le cardinal de tournon dans leur traversee du labourd et il eut pour mission de presider a l embarquement 1 pouillon localite entre dax et peyrehorade alors au pouvoir des anglais 37 de la reine eleonore et des enfants quand ils parvinrent sur la terre de france 1 enfin charles quint ayant ete autorise a traverser la france pour se rendre dans ses etats des flandres en 1539 saint pee eut la mission d organiser ce voyage a sa mort survenue en 1565 jean de caupenne d amou son gendre herita de ses biens et de la seigneurie les caupenne originaires du pays des lannes ont eu en meme temps qu une nombreuse posterite une tres grande influence dans le pays ou ils etaient allies a presque toutes les familles nobles ils comptaient plusieurs branches parmi lesquelles les de caupenne de foix ceux d osserein ceux de mees ceux d echauz et ceux d aspremont quant a la seigneurie de saint pee elle appartint a la branche ainee dont les representants furent seigneurs d amou et de saint pee depuis jeanne chicon jusqu a la revolution charles fils et successeur de j ean joua un role des plus actifs pendant les guerres de religion qui troublerent si profondement la contree au xvie siecle c etait un fidele lieutenant de terride qui soutenait le parti catholique contre montgomery commandant les troupes de jeanne d albret il assista en 1569 au siege de navarrenx et a celui d orthez non sans en souffrir dans ses interets par mesure de represailles les religionnaires incendierent son chateau d amou pour le dedommager de cette perte le roi le pourvut l annee suivante de la charge de senechal des lannes il occupa aussi celle de bailli de labourd qui passa a sa mort survenue peu apres 1584 a ses fils et petit fils le troisieme des caupenne de saint pee jean paul servit fidelement le roi henri iv qui pour le recompenser de ses i fran ois ier prisonnier a la bataille de pavie fut relache sous promesse de paiement d une ran on de deux cent mille ecus d or ses enfants donnes en otages se rendirent a madrid le 15 mars 1525 jour du retour du roi le 1er juillet 1530 eut lieu sur un ponton ancre au milieu de la bidassoa l echange contre la ran on des enfadts et de la princesse eleonore soeur de charles quint qui devait epouser le roi de france 38 services le nomma vice amiral de guienne pendant sa charge se deroulerent en 1609 les lamentables proces de sorcellerie qui semerent la terreur dans le labourd 1 il les provoqua lui meme en signalant au roi la situation troublee du pays et en lui demandant de faire instruire contre les sorciers a la suite de cette demarche le roi ordonna au parlement de bordeaux de mettre un terme a cet etat de choses et le conseiller de lancre re ut pleins pouvoirs pour purger le pays de la race abominable des sorciers saint pee lui servit d assesseur et dut en qualite de bailli donner au conseiller au parlement toutes facilites pour l accomplissement de sa mission il mit a sa disposition le chateau de saint pee qui devint pour plusieurs jours le siege de ces sinistres assises d apres ce que de lancre raconte dans ses memoires cette antique demeure elle meme etait hantee et pendant une nuit il aurait eu a soutenir une lutte terrible avec le diable qui cherchait a 1 etrangler mais jean de caupenne eut le plus souvent un role moins ingrat car il remplit plusieurs missions de la plus haute importance en 1612 des incidents nombreux s etant produits entre les habitants des deux rives de la bidassoa le roi le chargea de bien determiner l importance des mefaits commis par les espagnols au prejudice des pecheurs fran ais il fournit sur cette question un rapport qui servit de base quelques annees plus tard aux negociations de mazarin et de luis de haro pour l etablissement d une convention qui a regle jusqu a nos jours les rapports entre les pecheurs des deux nations on lui doit aussi une enquete sur la construction d un port a socoa ses conclusions sur la realisation de ce projet ayant ete adoptees on passa a son execution mais alors se produisirent une foule de difficultes entre saint jean de luz ciboure et tristan d urtubie et il dut se montrer habile politique pour les aplanir voir a ce sujet nogaret saint jean de luz des origines a nos jours et pour plus de details bernon la chasse aux sorciers 39 sous jean de caupenne qui succeda a son pere dans la charge de bailli les espagnols occuperent en 1636 toute la region de saint jean de luz l amiral de castille profitant de ce que les troupes regulieres etaient dans les flandres passa la frontiere et arriva a hauteur de ciboure saint pee mobilisa la milice qu il commandait comme bailli mais cette troupe avait peu de resistance et elle ne put pas empecher les espagnols plus nombreux et mieux aguerris qu elle de s etablir en labourd et de s y maintenir le duc de la valette envoye par le roi avec quelques regiments se livra a une guerre d escarmouches qui dura fort longtemps sans produire de resultats appreciables pendant ce temps il etablit son quartier general au chateau de saint pee l annee suivante jean de caupenne prit part au siege de fontarabie dont l echec lamentable pour les fran ais a fait l objet de nombreuses relations leonard fils du precedent qui succeda a son pere comme bailli ne resta pas longtemps en fonctions nomme en 1653 il fut remplace par d urtubie quelques mois plus taid dans les circonstances suivantes depuis longtemps existait entre les deux familles un profond antagonisme du a plusieurs causes plus particulierement des questions maritimes les saint pee etaient vice amiraux de guienne les urtubie jouissaient du droit d epaves sur le littoral de la de frequents conflits salvat d urtubie avait eu l occasion de se faire apprecier au sujet de questions de frontiere avec l espagne un peu plu tard ayant appris qu un espion vivant a saint jean de luz s occupait de livrer bayonne aux espagnols il l avait fait arreter et conduire a bayonne ou il l avait fait executer pour ces motifs urtubie etait bien vu a la cour et lorsqu il exprima le desir de remplacer m de saint pee satisfaction lui fut donnee et on le nomma bailli par lettres patentes du 16 novembre 1653 leonard de saint pee protesta et n obtenant pas gain de cause il porta l affaire devant le parlement qui lui donna raison 40 a son tour urtubie en refera au conseil du roi l affaire traina quelque temps en longueur et se termina le 15 decembre 1654 une decision du roi cassa l arret du parlement et maintint salvat dans la charge de bailli avec commandement de la milice c etait un rude coup pour le seigneur de saint pee qui en garda une profonde rancune la rivalite entre les deux familles loin de s apaiser ne fit qu augmenter et fut pour beaucoup dans les troubles regrettables qui eurent les plus graves consequences pour le pays de labourd et dont il sera question dans l article relatif au chateau d arcangues malgre la deception eprouee en cette circonstance leonard ne fut pas prive de la faveur royale et la famille conserva la haute situation qu elle avait toujours occupee dans le pays en 1664 le roi erigea le domaine de saint pee en marquisat et le nouveau marquis re ut tant pour ses heritiers que pour lui la charge de gouverneur et lieutenant du roi a bayonne dans les pays des lannes soule et labourd son petit fils anne henri louis ne en 1742 alla a l armee fit la guerre de sept ans et devint successivement colonel du languedoc infanterie du regiment de bourbon marechal de camp et chevalier de saint louis lorsqu arriva la revolution il etait lieutenant gouverneur de bayonne comme il devait s y attendre saint pee fut arrete comme suspect et emprisonne mais pmet et cavaignac les representants du peuple charges d organiser la defense contre les espagnols ayant besoin de quelqu un connaissant parfaitement le pays s adresserent a lui pendant plusieurs mois fie marquis parcourut la frontiere avec les generaux de la republique et fut pour eux un auxiliaire precieux cela n empecha pas que lorsqu on n eu plus besoin de ses services on le mit en prison au chateau de lourdes s il echappa au sort de beaucoup d autres c est parait il parce que des amis s entremirent entre sa famille et les representants du peuple qui n auraient pas ete incorruptibles le 9 thermidor le trouva encore de ce monde mais ce n est que pi us tard le 23 frimaire an iii qu on le libera en lui fixant comme residence on doit cependant faire mention de quelques uns de ses autres membres dont les noms reviennent souvent dans l histoire de la region le dernier lieutenant du roi a bayonne avait eu duhort dans les landes ou il finit ses jours le 14 fevrier 1798 d une maladie contractee au cours de sa captivite sa femme sophie de poudenx avait ete incarceree jusqu au 24 fructidor an ii elle survecut longtemps a son mari et mourut en 1832 a l age de 82 ans leurs deux filles epouserent 1 une m de claye l autre m de pontacq et vendirent leurs biens pour se fixer dans les landes la famille a donc entierement disparu du pays basque le chevalier de saint pee 42 quatre freres et trois soeurs un des freres connu sous le nom de chevalier de saint pee entra dans l armee et arriva au grade de colonel du genie il servit sous napoleon et passa plusieurs annees en espagne ou il avait ete envoye pour construire des routes a son retour il eut a fournir un projet pour la construction du pont de bordeaux nomme gouverneur de dax il mourut dans cette ville en 1838 une de ses soeurs avait ete filleule de la ville de bayonne dont elle portait le nom et qui en proposant son parrainage avait voulu donner une preuve d attachement au lieutenant du roi ii y eut a cette occasion de grandes fetes dont la relation a ete conservee le musee basque possede le portrait offert au corps de ville par bayonne de caupenne d amou lorsqu elle epousa en 1773 charles antoine de piis 1 enfin une niece du marquis nommee corisande epousa le baron de garro dont il sera question dans un des chapitres suivants il convient d ajouter que si la branche des saint pee est eteinte celle des caupenne d amou apremont echauz est encore representee de nos jours par le marquis de caupenne ses deux fils plusieurs petits enfants et arrieres petits enfants 2 tous les biens qui avaient fait partie de la seigneurie de saint pee ont ete acquis en 1813 par m larre d arcangues ils se composaient du chateau et des terres l entourant de la moitie des revenus de quatre moulins et de diverses autres proprietes dont le domaine d urdains a bassussarry certains ont ete revendus mais ceux de saint pee sont restes dans la famille m dop arriere petit fils de m larre en est le proprietaire actuel le chateau avait ete reconstruit apres sa demolition en 1 voir bulletin du musee basque n i 1924 p 44 leonce goyetche bayonne de caupenne d amou 2 nous tenons les renseignements qui precedent du marquis de caupenen lui meme qui voudra bien trouver ici l expression de toute notre gratitude 43 1449 il se composait d un grand corps de logis rectangulaire des deux cotes duquel se trouvaient des constructions plus basses une tour ayant contenu un escalier tournant conduisait aux etages l acces dans l edifice se faisait par une porte encore en excellent etat encadree de belles pierres de taille a la mode navarraise sur laquelle etait sculptee la devise a bertitz eta on qui signifie a courageux et bon des ameliorations ont ete certainement apportees dans la suite a ces dispositions car malgre l etat actuel des batiments bayonne de caupenhe d amou a4 on peut encore distinguer une cheminee de style renaissance plusieurs fenetres a meneaux quelques moulures ne remontant pas au dela du xvift siecle deux portes avec un bel encadrement et enfin une voute bien conservee ces vestiges d une architecture soignee et de pur style prouvent que pendant les dernieres annees de son existence le chateau de saint pee fut une belle et luxueuse demeure pendant les guerres de la revolution avec 1 espagne un corps de troupes espagnoles penetra en france par le col d ibardin pour re oindre un autre detachement descendant du col d echalar et s emparer du camp de sare en passant a saint pee les espagnols pillerent et saccagerent le chateau puis y mirent le feu il ne fut pas reconstruit du long et brillant passe de la demeure d une des familles les plus considerables du pays il ne reste plus que quelques ruines se profilant sur les verts paturages de la vallee de la nivelle et que les habitants designent sous le nom de chateau des sorcieres en souvenir sans doute des scenes dont il a ete le temoin lors du sejour qu y fit le conseiller de lancre notices pour l etablissement d un catalogue n 2127 de la nive arkoina piege a saumon don de la societe des pecheurs ce piege est special au pays basque et remonte sans nul doute a la plus haute antiquite comme le prouve le vocable qui le designe la nive la nivelle etaient il y a un siecle tellement riches en saumons que tous les riverains les salaient en baril on les prenait alors principalement a la foene sardia transformation du harpon des pecheurs neolithiques et paleolithiques et au moment du frai on utilisait partout l ar oina toutes les maisons riveraines en ont dans leur grenier et celui qui est expose est de confection tres ancienne il fut saisi en place dans la nive le 2 decembre 1927 par le garde peche louey de la societe des pecheurs de la nive pres de l embouchure de la nive d arneguy ce piege en bearn le long des gaves est appele rateau le saumon vient pondre en decembre et janvier dans les parties hautes de certaines rivieres la ponte s effectue dans des courants d environ un metre de profondeur sur fond de gravier ou galets moyens quelques jours avant la ponte males et femelles viennent a coups de queue creuser des sortes de fosses tres allongees dans le lit de la riviere ces fosses ont parfois plusieurs metres de long leur largeur est d environ un metre et la profom deur atteint parfois 50 centimetres 46 la femelle vient se placer ensuite de jour ou de nuit a la tete de cette fosse et par des torsions du corps expulse les oeufs qui tombent au fond et roulent entre les graviers entre lesquels ils s inserent le male pendant cette ponte passe pres de la femelle et expulse la laitance qui en se melangeant a 1 eau feconde les oeufs les poissons sont a ce moment la absorbes a un tel point par leurs diverses evolutions que l on peut tres bien en approcher sans les effrayer lorsque les frayeres ont ete ainsi marquees par les saumons les riverains venaient placer l arkoina de telle sorte que les dards se trouvent perpendiculairement au courant les pointes vers la rive ou se tenait le pecheur et la planchette en travers de la fosse en general le piege se pla ait a l extremite aval de cette fosse le pecheur pla ait son engin a l entree de la nuit car en plein jour son rendement etait moindre la planchette qui est toujours faite en bois de peuplier sert de repere de visee lorsque le pecheur a l affut voyait une ombre noire passer au dessus de cette planchette il tirait violemment la chaine faisant penetrer ainsi les dards dans le flanc du saumon et celui ci place immediatement en travers du courant par la force de l eau etait fortement maintenu sur les dards par la pression le saumon etait alors tire vers la terre et la solidite de la chaine s explique par le fait que ces poissons atteignant souvent plus de un metre de long sur trente centimetres de hauteur offrent une resistance considerable lorsqu il faut les tirer en travers et en remontant le courant sur chaque frayere deux ou trois saumons etaient ainsi tues chaque nuit on peut signaler que en 1927 un braconnier d oloron a capture ainsi 102 saumons en 3 semames ce qui donne une idee de ce que pouvait etre le rendement de cette peche il y a quelques centaines d annees lorsque le poisson etait tres abondant et que ce procede etait considere comme normal a titre d indication nous pouvons signaler qu en 1927 il y avait entre l embouchure du ruisseau d ascarat et saint jean pied de port environ 23 frayeres sur une longueur totale de 1 500 metres n 2127 bis sardia foene a saumon don de la societe des pecheurs de la nive o 0 o o cette foene s employait principalement et s emploie encore pour capturer les saumons non pas seulement au moment du frai ou leur vigueur comme leur valeur alimentaire est tres diminuee mais au moment de la montee quand ils arrivent de la mer pleins de force et de reserves graisseuses la foene comme le harpon antique s emploie alors de deux fa ons soit avec un manche court pour darder le poisson en certains passages ou il vient affleurer barrages rocheux ou barrages hydrauliques soit avec un manche tres long atteignant parfois 4 metres et servant a atteindre le poisson en ete lorsqu il dort dans les grands fonds au pied de certaines roches ce mode de peche est egalement tres meurtrier et l on peut dire qu il n a jamais cesse le long des rivieres basques depuis que l homme a su confectionner des harpons en pierre en os ou en metal il est a remarquer que la encore le vocable basque est entierement propre sans emprunt a un autre idiome commandant rocq president de la societe des pecheurs de la nive chronique du theatre des champs elysees au pueblo espanol de barcelone o o o o i quand ce depart pour pans telle etait la question journellement posee au commandant boissel non parfois sans ironie depuis le retour des danseurs basques de londres l idee de ce deplacement etait en effet depuis longtemps dans l air captivante assurement mais de realisation dangereuse le commandant boissel ne voulait pas avec raison infliger aux tchistuiaris la deconvenue du tambourinaire de daudet le principe en fut toutefois pose en aout dernier lors d une reunion qui eut lieu au musee basque entre son directeur et mm j h lesca edouard dutey harispe et herve lauwick tous trois passant comme d habitude leur ete au pays basque il fut des lors convenu que le musee elaborerait le programme et s occuperait du recrutement des danseurs tandis que m dutey harispe prendrait la direction de l organisation a paris m j h lesca garantissait avec sa generosite habituelle les risques financiers de l entreprise des son retour de bucarest m boissel prit contact avec 51 don antonio de orueta president de l academie de baile de san sebastian qui avait donne tant de preuves de son amitie pour le musee basque et de son remarquable esprit d organisation le moment etait d autant plus favorable qu antonio de orueta venait precisement de fonder avec l aide de ses amis peintres chanteurs et musiciens une societe de manifestations artistiques basques groupees sous le nom de saski naski ou corbeille variee cette societe avait deja remporte le plus brillant succes au casino de st sebastien dans une fete a laquelle assistaient leurs majestes les reines d espagne m de orueta proposa au commandant boissel la primeur d une representation en france donnee au theatre de bayonne elle constituerait une sorte de repetition pour celle qui pourrait avoir lieu plus tard sur une scene de paris cette representation donnee dans notre theatre municipal le samedi 29 decembre preluda au bal traditionnel du musee basque et obtint de nouveau un eclatant succes nous ne nous etendrons pas davantage sur ce sujet saski naski devant faire l cbjet d une chronique speciale dans notre prochain bulletin mais nous pouvons ajouter que cette representation permit de choisir les scenes qui paraissaient devoir etre particulierement goutees du public parisien l annee s ouvrait donc sous les plus heureux auspices et les nouvelles les plus encourageantes nous arrivaient de paris sous l impulsion de m dutey harispe plusieurs comites avaient ete fondes en vue de la fete qui aurait lieu decidement au theatre des champs elysees le vendredi 8 fevrier dans le comite d honneur figuraient les noms de s e m qumones de leon ambassadeur d espagne la comtesse de galard presidente de la croix rouge fran aise m alvarez de toledo ambassadeur d argentine madame alemparte femme du ministre du chili m soulange bodin le marquis d arcangues les peintres zuloaga et etcheverry personnalites qui apportaient le triple parrainage de la france de l espagne et de l amerique latine le comite de propagande remarquablement dirige par m herve lauwick aide de m lichtenberger et de m char les lesca avait deja fait de l excellente besogne le figaro la victoire la revue de l amerique latine preparaient les parisiens a la prochaine anivee des basques andre de fouameres dans candide en touchait un mot a ses fideles nos lecteurs trouveront plus loin un compte rendu vivant de ce travail de preparation du a la plume avertie de m herve lauwick mais ce que l auteur n a pas voulu dire par exces de modestie c est son effort peisonnel qui fut si brillamment recompense et dont le musee basque lui sait un gre infini de son cote le commandant boissel d accord avec m de orueta etablissait le programme de la fete et assurait tous les details du voyage le jeudi matin 7 fevrier se concentrerent a bayonne les 65 acteurs qui allaient prendre part a cette manifestation comprenant 43 musiciens et danseurs 8 souletins 9 bas navarrais 14 guipuzcoans 12 biscavens et 22 chanteurs et chanteuses du fameux orfeon donostiarra appartenant a la compagnie de saski naski voyage plein d entrain la plupart des danseurs ayant deja fait ensemble le deplacement de londres a 9 heures du soir nous arrivons au quai d orsay ou grace a l obligeance de m albert navarre et de ses amis de l union pyreneenne danseurs et chanteurs sont rapidement repartis dans les deux hoteb qui leur sont destines repetition generale le vendredi matin au theatre des champs elysees le plus vaste et le mieux agence de la capitale bernardo zaldua indique au chef de l orchestre pasdeloup le rythme nerveux des zortzikos tandis que jose mendizabal surveille la mise en place des decors qu il a brosses entre deux numeros georges scott dans la coulisse croque les costumes les plus curieux de nos danseurs ces dessins remarquables orneront le texte d un tres bel article d herve lauwick qui paraitra la semaine suivante dans l illustration leurs originaux gracieusement offerts par cette grande publication figurent aujourd hui dans la salle de la danse au musee basque mais il est midi et le regisseur nous rappelle que nous 53 devons ceder la place aux danseurs russes qui viennent repeter a leur tour pour leur representation de demain et nous croisons dans les couloirs le prince igor et sa suite regardant non sans quelque mefiance le zamalzain et les danseurs de bernz porteurs de leurs epees en passant devant le bureau de location nous lisons sur une pancarte plus une place a louer cela ne s est pas vu depuis chaliapine s exclame a nos cotes herve lauwick pres de 300 personnes devaient venir dans l apres midi demander sans succes une place m quinones de leon ambassadeur d espagne qui ne pouvait se rendre au spectacle sous le coup du deuil cruel qui frappait son pays dans la mort de s m la reine marie christine avait le geste genereux d offrir sa loge au comite pour en faire beneficier quelques privilegies le soir un defile ininterrompu d autos somptueuses deversait au theatre des champs elysees tout ce que paris compte de personnalites et d elegances la salle est eblouissante a l armoriai fran ais se melent les plus grands noms d espagne d argentine du bresil et du chili les gascons de paris fusionnent avec les basques de la capitale c est dans une atmosphere de joie que se leve le rideau 1 apres le prelude du caserio de guridi admirablement interprete par l orchestre pasdeloup et une sorte de fremissement se repand dans la salle des qu on attend les tchistularis de l ayun tamiento de saint sebastien qui coiffes du bicorne et en habit de gala arrivent a pas comptes sur la scene precedant les danseurs de guipuzcoa porteurs des a arcos grandes une flute et un tambourin et voici nerveux le teint basane les gar ons de berriz faisant resonner leurs sonnailles et suivant leur drapeau cravate de crepe guipuzcoans et biscayens portent egalement un brassard noir pour le deuil de la reine mere un son de tchirula plus doux et ce sont nos souletins dont les costumes notamment celui de la cantiniere et du zamalzain provoquent l etonnement amuse du public un air de clarinette et nos bas lnavarrais tout dores et tout 1 pour de plus amples renseignements priere de voir le programme detaille que nous donnons en appendice enrubannes gantes de blanc ferment en dansant la marche du cortege ce sont des ovations sans fin tandis que tous ces acteurs rutilants se massent par province au fond du theatre ces ovations se prolongent pour saluer le commandant boissel qui s avance sur la scene le directeur du musee basque explique au public parisien dans une allocution remarquable a la fois d humour et de precision la nature sincere et naive des danses traditionnelles qui vont se derouler devant lui ne cachant pas son apprehension de les soumettre a des juges plutot difficiles et blases mais ce public il le sait aussi trop averti pour ne pas s interesser a ces manifestations originales a ces basques qui ne craignent pas d adapter a des decors nouveaux leurs chants antiques comme dans saski naski et rendant cette causerie plus vivante encore le commandant boissel presente au public les differents personnages incarnes par les danseurs au fur et a mesure qu il en parle il marque bien que leur troupe composee pour la plus grande partie de simples bergers laboureurs ou artisans ne contient pas de professionnels mais chose si rare a notre epoque pratique en quelque sorte l art pour l art de longs applaudissements prouvent au commandant boissel qu il a ete compris et que le public parisien lui sait gre de lui donner enfin un spectacle artistique sincere et non frelate le rideau se baisse pour se relever immediatement et nous voyons en scene les souletins et les bas navarrais qui vont tour a tour etonner le spectateur par leur agilite le public s interesse d autant plus a ces danses que chacune d elles lui est expliquee en quelques mots par h b etcheverry speaker splendide la danse des satans et la danse du verre obtiennent notamment un tel succes qu elles doivent etre repetees chose incroyable dans ce milieu select des dames elegantes se levent d instinct comme dans une corrida au moment pathetique pour mieux suivre les pas difficiles et compliques de ces danseurs qui evoluent et bondissent autour du verre avec une si etonnante legerete dix minutes d entr acte dans les vastes couloirs et le foyer du theatre exclamations et cris d admiration des personnes qui se 55 rencontrent le commandant boissel est entoure de journalistes et de nobles dames vraiment commandant ce sont des paysans et des pasteurs de la montagne mais c est a ne pas croire ils ont une aisance et une distinction de gentilshommes ah ils sont tous nobles de naissance comme c est curieux le p lhande dans une loge felicite m dutey harispe de ce succes herve lauwick au milieu des groupes est souriant c est le triomphe mais le timbre retentit et chacun regague sa place pour ecouter le prelude d oleslfari zarra dirige par l auteur lui meme m olaizola on confond dans les applaudissements le maestro et son oeuvre sur la scene nous voyons maintenant les danseurs du guipuzcoa et de biscaye presentes par le jeune et charmant m g de chamberet comme eux vetu de blanc et coiffe de rouge l enthousiasme du public eclate des le salut des danseurs de berriz qui portent un gilet de laine brun et des genouilleres a clochettes d une energie farouche lan ant dans un renversement nerveur leur jambe a la hauteur des yeux ils frappent en cadence leurs epees tandis que leur capitaine decrit avec un immense drapeau des cercles de plus en plus rapides et qui se rapprochant du sol finissent par couvrir de leurs tournoi ments fantastiques les soldats agenouilles cet enthousiasme ne se dementira pas quand s executeront les danses des batons et des boucliers toutes d essence guerriere il fera bisser la jorraidantza cette evocation du travail des moissonneurs executee par les danseurs du guipuzcoa nouvel entr acte et le public charme attend curieusement la presentation de saski naski elle commence par le prelude du moulin de mirentxu opera renomme de guridi puis une delicieuse jeune fille vetue en villageoise du temps passe apparait sur le proscenium c est la belle miren la fee de saski naski incarnee en mlle louise irigoyen qui va donner aux marionnettes qu elle a dans sa corbeille saski le pouvoir de pleurer rire chanter et danser le rideau se leve dans une demi obscurite sur le decor de mendizabal deja admire a bayonne representant un village 56 de la cote basque ou brillent quelques lumieres des hommes une lanterne a la main arrivent silencieusement ce sont les pecheurs du nervion puis un chant nostalgique s eleve un vieil air du pays remarquablement orchestre par oiaizola l emotion du public est telle que ce chant doit etre repris dans un decor d azpiri nous assistons a la kaxa ranka cette procession si curieuse d une confrerie de marins au cours de laquelle des danses s executent sur le coffre qui contient les archives de la confrerie et que de robustes pecheurs portent sur leurs epaules evocation typique qui obtient le plus grand succes au tableau suivant nous entrons dans la cidrerie dont txiki a brosse le decor les choeurs des buveurs orchestres par gar bizu remarquablement rendus par une selection de chanteurs de l orfeon donostiarra sont une veritable merveille le chef de l orchestre pasdeloup nous dit a ce sujet sa stupefaction d apprendre que ces chanteurs sont tous des amateurs employes de commerce et artisans de saint sebastien cette scene de la cidrerie avec ses disputes brusquement arretees par l arrivee du miquelet qui finalement va boire avec les consommateurs doit etre repetee malgre l heure tardive le spectacle se termine par l espata dantza des danseurs de berriz vetus de peaux de bete portant un glaive en mains danse ahurissante nerveuse saccadee evoquant des temps prehistoriques et qui stupefie le spectateur il est minuit et demie quand le public se retire ne dissimulant pas sa joie et son emotion d avoir assiste a un pareil spectacle des groupes nombreux s attardent sur le trottoir et des irrintzinas repondent a ceux que poussent nos danseurs en montant dans leurs automobiles l impression laissee par cette fete fut considerable chants et danses representerent une veritable revelation pour la plupart des critiques et des chroniqueurs parisiens andre levinson ecrit au debut du tres bel article qu il donne a candide cette fete basque qui s est deroulee au theatre des champs elysees devant une assistance charmee applau dissant et riant tour a tour de surprise ravie il convient de la ranger parmi les evenements artistiques de la saison j en sortis enchante intrigue comble de notations precieuses et a un tel 57 point envahi d hypotheses rapprochements reveries que pour un peu je pourrais en parodiant m prud homme appe 1er ce spectacle le plus beau jour de ma vie et plus loin malgre les communautes de race et maintes affinites dans les themes et les accessoires on danse differem ment sur chaque versant des pyrenees du cote fran ais cha que entree se presente surtout comme un exercice d agilite dont les difficultes sont enlevees avec une elegante aisance legerete dexterite gymnastique et rythmique telles sonr les vertus de ces jeux rustiques avec les gladiateurs biscayens il y a dirait on l ecart de plusieurs siecles ils ont l air severe ces gars bruns et rables c est l espagne sans les arabes martiale et devote leurs danses indigenes toutes guerrieres quant a leur sujet ils les tiennent pour sacrees c est le respect du passe magnifique passion qui en fait non plus un delassement mais un rite moralite nous possedons des deux cotes de la frontiere fran aise un art populaire de la danse longuement elabore pratique avec ferveur et adresse anime de sentiments naturel lement nobles bref un exotisme europeen du meilleur aloi dans un autre numero de candide rene richard s ecrie a guipuzcoa biscaye soule basse navarre cette premiere ligne du programme du gala basque des champs elysees eut fourni un beau vers a victor hugo elle nous a promis un beau spectacle et la promesse a ete brillam ment tenue de delicieux dessins de corvin pearson ornaient ce texte leurs originaux sont aujourd hui au musee basque notons aussi des articles des plus elogieux d andre lich tenberger dans la victoire de fernand divoire dans gringoire de pierre harispe dans le cadet de gascogne de gaetan ber noville dans le gaulois d andre geiger et de tant d autres et remercions surtout m herve lauwick l animateur de cette fete de ses nombreux et remarquables articles donnes au figaro a vintransigeant et a villustration de ce dernier journal nous extrayons le passage suivant qui servira de conclusion a ce compte rendu ce qui etait remarquable c etait que ce spectacle put interesser les parisiens qu on put les amuser avec une lete de village comme on n en voit plus guere helas dans les villa ges m le commandant boissel le directeur du musee basque craignait un peu de la leur presenter et il n est venu a paris qu apres beaucoup d hesitations il a prefere ne pas laisser un impresario le fait se fut presente un jour ou l autre monter un spectacle deforme d ou la tradition eut ete sauvagement bannie d ou l on eut chasse la gentillesse et la noble purete paysannne en effet seul le musee basque est actuellement en mesure par la grande autorite morale qu il a acquise sur les danseurs de village de monter un spectacle ou toutes les tra ditions populaires qui font le seul charme de ces divertisse ments seront respectees ou tous les gestes sont suivis par des amateurs ou aucune pitrerie aucune erreur aucune distraction ne sont admises seul il pouvait donner ce spectacle gracieux et sincere mais ce que nous devons ajouter c est que si ce spectacle obtint un tel succes ce fut grace a l esprit methodique dont firent preuve les organisateurs de paris pour preparer l opinion s adressant eux memes et par la voie de la presse a tous les milieux a toutes les classes sociales et le musee basque reconnaissant les en remercie chaleureusement ii il semblerait qu apres ce voyage triomphal a paris les danseurs basques eussent termine le cycle de leurs exploits tout au moins pour cette premiere partie de l annee les dieux de vasconie en jugerent autrement et a peine le commandant boissel avait il rejoint le musee basque qu il y recevait la visite de don vicente larrondo secretaire du comite provincial de turismo de navarra m larrondo qui est le fils du regrette senateur ancien 59 maire de pamplona venait demander le concours du musee basque pour l organisation d une semaine navarraise a l exposition de barcelone les dirigeants de cette exposition avaient en effet l ingenieuse pensee de consacrer une semaine a chaque province espagnole et ils reservaient la priorite de ces manifestations a l un fr des plus anciens des plus purs royaumes constituant la couronne d espagne la navarre la diputacion provincial de navarra avait a son tour la delicate pensee d associer a cette manifestation ses freres de la navarre fran aise et elle sollicitait la collaboration du directeur du musee basque pour reconstituer pendant quelques jours cet antique royaume le travail de preparation fut facilite par l experience acquise et l esprit d organisation dont firent preuve la diputacion et le comite de turismo de navarra c est ainsi que le vendredi 14 juin 1929 a 16 heures se trouvaient reunis a saint jean pied de port capitale de la basse navarre ou les attendait son sympathique maire m ha ramburu les danseurs souletins et bas navarrais qui devaient se rendre a barcelone ainsi que les sonneurs de trompe de sauve terre de bearn m larrondo ayant voulu rappeler de la sorte les anciens rapports de la navarre et de la vicomte de bearn dans deux superbes autocars venus de pampelune les danseurs prirent place sous la direction de m etcheverry le repute chanteur luien qui faisait pour la circonstance office de a manager les formalites de la douane a arneguy furent aussi reduites que possible grace a l obligeance du maire de val carlos m etcheparre qui nous offrit en signe de bienvenue dans sa propre demeure un verre de cidre excellent et nous presenta ses danseurs de val carlos qui allaient faire a equipe commune avec nos danseurs de saint jean voyage dont on ne se rassasie jamais col d iba eta chapelle de charlemagne ou m le chanoine dubarrat nous fit il y a quatre ans une causerie si pleine d interet au cours d une excursion organisee par le musee basque monastere de ronce veaux puis un paysage tourmente et soudain la vision de pam pelune doree par le soleil d une auto qui arrive de la ville on nous fait signe de nous arreter m daniel arrraiza depute provincial a tenu a venir au devant de nous a nous saluer aux portes de sa capitale pou y entrer avec nous combien de pareils gestes sont emouvants a notre epoque nos danseurs sont conduits a 1 hotel san martin qui leur a ete reserve et nous suivons m arraiza a l ayuntamiento ou le maire entoure de plusieurs de ses collaborateurs veut bien nous recevoir et nous dire la coupe en main la joie qu il a de voir reunis les navarrais des deux versants des pyrenees l exode vers barcelone eut lieu le samedi 15 juin des la pointe du jour toute la ville est en emoi et des groupes compacts se dirigent vers la gare un train special nous y attend ses voitures portent d enormes pancartes delegacion de na varra orfeon pamplones nous sommes pres de 400 voyageurs dont 200 jeunes gens jeunes filles et enfants composant l orfeon aussi quand a 7 heures precises le train quitte pampelune ce sont des cris des acclamations sans fin les details de cette expedition sont remarquablement regles a chaque voyageur on remet deux paniers de vivres pour passer la journee car le voyage sera long mais combien il va etre interessant nous traversons tafalla olite avec son decor feerique de pierres dorees ancien palais des rois de navarre dont on a entrepris la restauration tudela puis saragosse avec ses tours les clochers de ses eglises qui nous semblent des minarets d orient et a chacune de ces stations ce sont les ovations de la foule accourue viva navarra nous voici donc en aragon les tons verdoyants de la navarre ont fait place a un paysage quasi desertique aux maisons creusees dans le sol aux plateaux balayes par le vent tandis que le fond du decor est dessine par la ligne imposante des pyrenees il est un peu plus de midi quand nous arrivons a lerida une banda militar nous attend sur les quais de la gare et toute la population semble s y etre donne rendez vous la banda 61 fait entendre ses airs les plus entrainants auxquels repondent les tchistularis puis elle attaque une jota endiablee et dans une sorte de frenesie tout le monde danse voyageurs habitants de lerida personnel de la gare c est du delire la chaleur qui etait excessive s attenue des que nous entrons en catalogne le paysage de nouveau devient plus vert et la campagne fertile mais voici tranchant sur ces coteaux une montagne grisatre decoupee impressionnante donnant l illusion d un immense chateau fort crenele c est montserrat le mont sacre des catalans ou apparait un point brillant le monastere nous approchons de barcelone a une gare de banlieue monte dans notre compartiment un personnage tres distingue tres race m l opez sagredo gendre du marechal weyler et commissaire general de l exposition il vient nous saluer et surveiller lui meme le debarquement tout a ete minutieusement prevu a chacune de nos valises une fiche est epinglee ce qui nous permettra de retrouver plus tard sans aucune difficulte nos bagages dans le hall de l hotel a neuf heures du soir nous entrons dans la gare del norte brillamment illuminee accueillis par le marquis de foronda commissaire royal de l exposition et les autorites locales acclames par la colonie navariaise de barcelone qui les accom pagne des autocars nous menent rapidement a nos hotels trois splendides palaces construits specialement pour la duree de i exposition a cote des arenes ou l on donne precisement une novillada a la lumiere electrique le lendemain qui est un dimanche la concentration a lieu devant 1 hotel que nous occupons plaza de espa a la foule se presse autour de notre cortege qui va en defi e se rendre a l exposition ce paseo par un soleil splendide est une des choses les plus belles qu il nous ait ete donne de voir en tete les tchistulaiis de la municipalite de pampelune guidant les fameux gigantes qui sont l ame des fetes de san fermin roi d espagne portant la toison d or rois maures rois 62 juifs autour de qui se demenent les cabezudos et le zal diko maldiko mena ant les enfants de son baton ou pend un ballon de baudruche par une courtoisie a laquelle nous sommes tres sensibles nos bas navarrais et nos souletins viennent ensuite suivis des danseurs d elizondo puis les sonneurs de trompe de sauveterre dans leurs costumes de montagnards conduits par leur chef m claverie les acclamations de la foule deviennent plus denses a l apparition de dix delicieuses ieunes filles qui portent les costumes si gracieux des vallees de roncal et de salazar cheveux en longues tresses corselets de velours jupe bleue soutachee de rouge ole tu madre elles sont suivies par les danseurs de rondalla dont le musicien joue de la guitare precedes de leur maire m gastambide et de leurs musiciens en chapeau de feutre et culottes noires voici les fameux danseurs d ochagavia au bonnet pointu qui agitent leurs castagnettes evoluent autour de leur fou masque de blanc avec sur sa veste rouge l inscription viva el bobo derriere sa banniere aux medailles nombreuses defile en rangs serres l orfeon pamplones hommes femmes et enfants guides par son president don mariano arteaga et son chef repute m mujica qui a six de ses enfants parmi les chanteurs les autorites ferment la marche mm fran ois xavier arraiza et daniel arraiza deputes de la navarre m lar rondo les delegues fran ais les conseillers municipaux de pampelune et les journalistes navarrais nous traversons ainsi au milieu des applaudissements de la foule les avenues somptueuses de l exposition et nous approchons de remparts imposants domines par une eglise dont les cloches sonnent a toute volee c est le pueblo espa ol le village espagnol une des plus heureuses et des plus originales creations de l exposition ces fetes populaires se donnent sur sa grande place chacune de ces maisons est la reproduction fidele d une 63 vieille demeure d un edifice caracteristique d une des provinces espagnoles l artiste qui a dirige cet assemblage l a fait si habile lement que ces differents styles loin de se heurter forment un ensemble parfait sous les arceaux de ces maisons magasins posadas barbenas toute la vie d un village est reconstituee le public va et vient s installant aux terrasses qui dominent la place montant aux balcons pour mieux voir la fete au fond du rectangle un tres bel edifice l avuntamiento ou s installent les autorites au fur et a mesure que les divers elements de notre cortege arrivent sur la place du pueblo s elevent les acclamations des 10 000 spectateurs qui y sont deja entasses du balcon de l avuntamiento une voix demande le silence et m de arvizu le distingue president de la presse pamplo naise salue tout d abord les catalans au nom de la navarre puis explique avec clarte la nature des danses et des chants que les navarrais vont executer au cours de cette semaine il ajoute que ce programme a ete organise avec le concours du musee basque de bayonne a peine ce discours hache par les applaudissements est il termine que retentissent les gaitas faisant mouvoir en cadence les geants dont les evolutions preludent au spectacle puis nos bas navarrais et nos souletin les danseurs d ehzondo aux gestes academiques et ceux de rondalla qui executent une iota frenetique se succedent sur l estrade qui s e eve au milieu de la place chacun de ces numeros est furieusement applaudi une bonne part de ce succes revient a m etcheverry qui s est improvise regisseur et regle a merveille les entrees et les sorties l enthousiasme du public est a son comble quand 1 or feon se fait entendre dirige par m mujica il chante merveilleusement apres plusieurs morceaux egalement applaudis il execute les deux hymnes regionaux mounta es del canigo et guernikako arbola qui dechainent de nouvelles acclamations le spectacle se termine par la danse nerveuse stupefiante des danseurs d ochagavia aux etranges costumes faisant reson 64 ner leurs sonnailles ils sont guides par leur fou dans un rythme de plus en plus rapide et saccade il est un peu plus de neuf heures quand notre cortege redescend les pentes du pueblo dore par les derniers reflets du soleil couchant quelques instants plus tard tous les pylones des jardins de l exposition qui nous semblaient d albatre et qui sont de verre sont eclaires interieurement par l electricite ainsi que les fontaines les cascades aux tons changeants l aspect est feerique ce spectacle alterne de danses et de chants devait se renouveler les iours suivants dans l apres midi et obtenir le meme succes la presse catalane en parlait dans les termes les plus elogieux et les journalistes de pampelune envoyaient quotidiennement de longs telegrammes a leurs directeurs pour raconter ces succes journalistes catalans et navarrais vivaient du reste dans les rapports les plus cordiaux ils furent reunis au ritz dans un banquet offert par les deputes de la navarre qui eurent l aimable pensee de convier aussi le secretaire general du musee basque d autre part m lopez sagredo le commissaire genera de 1 exposition groupait au miramar les autorites de pampelune et le directeur du musee basque et les conduisait dans une belle excursion a la plage voisine de caldetas autant de conversations et d echange d idees sur la necessite de rendre olus etroits les rapports entre la haute et basse navarre et d intensifier leurs relations au point de vue touristique de l excellente besogne fut faite au cours de ces palabres la semaine navarraise s ecoulait ainsi avec une rapidite inouie son apogee fut la fete de nuit donnee au pueblo le jeudi soir 20 juin l impression en penetrant sur cette place de village eclairee par des centaines de lanternes venitiennes est reellement saisissante la foule grouillante deborde des terrasses et se mele au cortege que les geants precedent en dansant on se croirait aux fetes de la san fermin c est dans une atmosphere de gaite populaire que se derou 65 lent la suite des danses et l audition de eorfeon tandis que les cors alternes se repondent dans la nuit mais une musique curieuse avec des resonnances de biniou se fait entendre une ronde harmonieuse composee d une cinquantaine de jeunes gens et de jeunes filles tous vetus de blanc se forme sur la place les hommes portent une ceinture rouge et une sorte de beret napolitain les eunes filles ont une rose rouge epmglee a leur corsage c est une societe de danses de barcelone remarquablement dirigee par m noguera sole qui en l honneur des navarrais vient executer la sardana la danse regionale de catalogne la joie populaire est a son comble le spectacle reellement est de toute beaute tout a coup des bombes des cohetes le toro de fuego se precipite au milieu des spectateurs le public cataiar ne connaissant pas ce spectacle si populaire en notre region se disperse en riant il est plus de minuit quand la fouie bruyante en flots presses descend de l exposition et longe ses palais magnifiquement eclaires le vendredi fut notre journee d adieux tandis que les danseurs donnaient un dernier spectacle dans l aores midi au pueblo l orfeon allait fane enregistrer dans la salle granados sur les pentes du tibidabo des chants que nous souhaitons entendre bientot dans la salle d audition du musee basque et ce meme orfeon chantait le soir au palais national de l exposition la messe de beethoven accompagne par 1 orchestre de l opera de madrid que dirigeait m arbos le succes fut tres grand et les milliers de spectateurs rassembles dans cette salle immense qui contient pres de 20 000 places acclamerent longuement les deux maestros arbos et mujica ouelques heures de repos nous voici de nouveau samedi matin 22 juin sur les cuais de la gare del norte emportant de notre sejour a barcelone un souvenir ineffa able a midi nous nous arretons a lerida pour dejeuner meme reception qu a l aller la banda militar joue pendant tout le repas et les navarrais repondent en chantant des airs populaires qu on entendra dans quelques jours a la procession de san fer min une folle et saine gaite regne pendant ce pittoresque banquet se ores viajeros al tren et nous rejoignons nos compartiments ou nous avons la surprise de trouver d enormes paniers pleins de cerises c est un couvent de frailes qui offre aux navarrais des fruits de son verger nous lui devons un gouter delicieux il est 9 heures du soir quand nous arrivons a pampelune toute la population nous attend cris de joie des meres embrassent leurs filles des jouvencelles inquietes cherchent leurs novios viva el orfeon i et au pas de course on accompagne le landau qui conduit a son domicile le maestro mujica acclame comme un torero vainqueur apres un repos bien gagne les danseurs et l orfeon donnerent le lendemain dimanche dans l apres midi une fete de remerciement dans les arenes au benefice des hospices de cette ville ainsi se termina cet epique voyage de catalogne avant de quitter la capitale de la navarre le commandant boissel tint a remercier personnellement m larrondo des attentions qu il avait eues pour nous et le pria d etre son interprete aupres des autorites de pampelune pour leur dire combien leur accueil chaleureux nous avait touches et nous nous separions avec l espoir de nous retrouver bientot pampelune est si pres de bayonne au point de vue distance et sentiments i ces deux villes ne devraient elles pas etre reliees par des communications faciles et etablir en commun leur programme touristique et qui si sait si le tres distingue et actif secretaire du tourisme de la navarre n envisage pas dans un avenir prochain une journee navarraise a bayonne a constantin la fete de paris nous voudrions resumer ici brievement et pour le musee basque seul pour ses amis car les quotidiens ont si abondamment parle de cette belle fete qu il est peut etre inutile de revenir sur tous ses details les traits principaux de la grande manifestation basque qui a eu lieu a paris en fevrier dernier peu de gens se sont figures et surtout naturellement dans la region bayonnaise qui est un peu loin de paris l effort qu a pu representer une organisation pareille nous n etions pas a bayonne a ce moment la de sorte que nous n avons pas pu en rendre un compte exact mais nous avons eu l impression que les gens la bas devaient dire comme dans tartarin de taraseon ils veulent aller a paris i ils sont fous ils c etaient le musee basque c etaient les basques de france et d espagne ceux qui avaient toute confiance en lui ses amis de partout de bilbao et de la soule de cheraute et de saint j ean pied de port ah bien non ils n etaient pas aussi fous qu on a pu le croire ils etaient au contraire fort raisonnables tamais sans doute entreprise fort incertaine n a ete decidee plus froidement que celle ci jamais on ne s est entoure avant de partir de plus de renseignements et de precisions on s est lance ici dans une brillante aventure mais pas du tout a l aventure xavec calme avec methode nous fumes temoins des hesitations qui avaient retenu au debut les organisateurs de l affaire ils etaient deux qui ont tout fait qu il faut mettre au premier rang parce que tout a repose sur eux l un a paris l autre a bayonne ont concentre toutes les energies dans leurs mains et les ont animees guidees ou moderees avec un tact et une clairvoyance admirables l un etait le commandant boissel l autre etait m dutey harispe ni l un ni l autre ne se paie habituellement de mots c est a leur vive intelligence des situations a leur tranquille sens pratique a leur imagination paisible volontairement modeste realiste audacieuse quand il l a fallu i 68 qu on doit le succes triomphal que les basques ont remporte a paris mais nous dira t on les artistes n avaient qu a paraitre pour etre applaudis n en croyez rien nous ne voulons diminuer en rien la juste reputation des basques comme musiciens ou comme danseurs mais n en croyez rien le succes d un spectacle depend au moins autant de son organisation que des personnes qui y paraitront en scene on a vu des gens de premier ordre des artistes illustres victimes d une organisation insuffisante et mal re us ignores peu applaudis car c est toujours une chose difficile que de prendre contact avec une grande ville que ce soit paris berlin ou londres il y a de bons theatres il y en a d autres mauvais qui n ont plus la vogue ou qui sont mal situes et qu un impresario habile doit eviter il faut surtout savoir distribuer sa publicite personne ni a paris ni a londres ni a new york ne viendra vous voir si vous n avez pas fait savoir aux gens que vous serez la tel jour a telle heure pour leur montrer certain spectacle leur faire admirer en connaissance de cause telle ou telle beaute qui est bien digne d etre connue et que cela leur coutera tel prix nous ne devons aller a paris jugeait le commandant boissel que si nous reunissons toutes les conditions materielles du gros succes sur le spectacle lui meme ie suis tranquille il y a de quoi satisfaire un public delicat mais il faut le bien presenter il faut choisir son heure son terrain et son moment nous n avons pas le droit de risquer la reputation artistique des basques sages paroles car les bretons l an dernier a paris avaient ete siffles et les auvergnats habilement diriges maintenant commencent enfin a etre mieux accueillis et les proven aux a buffalo avaient fait passant apres la belle troupe des cosaques un four noir faire briller un oroupe de provinciaux a paris blase de tout fatigue de spectacles non ce n est pas si facile i fallait donc etre prudent et habile ne pas choisir quelque music hall vulgaire mais un theatre notoirement consacre a l art 69 ce furent ces conditions materielles et morales si importantes que m dutey harispe et son comite se chargerent de preparer pour les basques on voit avec quelle sagesse cette affaire fut conduite d un bout a l autre et que personne ne s y laissa jamais aller a un temeraire emballement de son cote le commandant boissel se mit a l oeuvre le premier et grace au concours des amis devoues que le musee compte dans les provinces espagnoles et fran aises il put etre sur de presenter au public parisien a la date fixee un spectacle vraiment digne de lui cependant m dutey harispe ne restait pas inactif tandis que le musee basque presidait a cette organisation dont plusieurs details furent charmants et qu il nous dira peut etre un jour le chef de la delegation parisienne reunissait son comite et se mettait a l oeuvre lui aussi le sort en etait ete on allait a paris les apaisements apportes par un genereux ami du musee a l inquietude possible des organisateurs au point de vue financier ne furent pas etrangers a cette decision on geut meme dire qu ils la determinerent que graces lui en soient ici publiquement rendues on pouvait maintenant louer un theatre m dutey harispe avec une largeur de vues qui fut justifiee par les evenements choisit le theatre des champs elysees incontestablement la plus belle scene ou l on put donner un spectacle de cette valeur et le comite commen a son travail nous le decrirons assez en disant que de tous comites dont nous avons fait partie c est le seul ou l on ne se soit pas battu ou l on n ait jamais entendu un mot aigre doux ou chacun ait toujours cherche a faire plaisir aux autres sans jamais pour cela perdre un instant de vue ni sacrifier jamais le but commun une telle equipe ne pouvait que reussir si nous ne pouvons citer ici tous les devouements qui se manifesterent c est qu ils furent innombrables madame la comtesse de galard eut cependant une action personnelle extraordinaire comme dans toutes les oeuvres dont elle s occupe avec tant d ardeur et de 70 clairvoyance des ecrivains professionnels et non des amateurs des maitres de la valeur de m andre lichtenberger voulurent bien nous faire une publicite ehontee m lesca agit avec tact et puissance sur la societe sud americaine tous nos confreres de la presse nous suivirent et meme la t s f s en mela les voix de tous les grands postes fran ais furent melees au concert en faveur des basques le musee basque etait pauvre il ne pouvait se payer la meme publicite que l opera on lui obtint assurement pour 50 000 francs de reclame gratuite et on vit les femmes du mcnde aller placer des affiches jusque chez leurs couturiers et leurs modistes cette publicite calculee specialisee localisee produit ses effets sur les spectateurs possibles et tandis que m navarre avait tres habilement averti les pyreneens de la capitale le tout paris se battit pour occuper l autre moitie de la salle a telle enseigne qu a midi le jour de la representation il ne restait plus une place a louer un fait tres rare a notre epoque dans un aussi grand theatre de la representation que vous dirai je que vous ne sachiez apres une trop breve allocution du commandant boissel le musee basque partant de ce principe qu il fallait eviter l ecueil du music hall l ignorance de la foule et ne presenter au public que des images qu il etait susceptible de comprendre des speakers entrerent en scene et commenterent d avance chaque partie du beau spectacle les speakers m etcheverry et m de chambert avaient ete choisis comme doues d une bonne voix et assez grands nul detail de la representation on le voit n avait ete neglige ils indiquerent a tout moment au public ce qui allait se derouler devant lui et les acclamations ne cesserent plus mais l on serait injuste en attribuant a une partie du spectacle plus de succes qu a un autre peut etre la danse du verre par les soule tins frappa t elle davantage la curiosite mais a la fin de la representation le public confondait dans une egale admiration les satans rouges la troupe soiiletine en entier les bas navarrais si gracieux et si propres et tous les basques d espagne dont m de orueta avait si largement le droit d etre fier succes financier inutile d y revenir 71 mais surtout succes moral et sur cela on n insistera jamais assez et a la sortie j entendais demander au commandant bcissel et a m dutey harispe ah c etait une fete unique quand la recommencez vous le propre d une chose unique est de ne pas se recommencer on ne fait pas deux fois l effort qui consiste a mettre sur pied une telle organisation et en outre l effet de surprise etant passe il n est pas sur que l on irait a un second triomphe aussi grand il suffit que ce triomphe ait ete enregistre en toute franchise une bonne fois dans les meilleures conditions possibles et que la grande foule parisienne ait a present pour les basques purs artistes athletes sans faute danseurs prodigieux l admiration et l amitie que nous avons pour eux herve lauwick mm theatre des champs elysees vendredi 8 fevrier 1929 a 20 h 30 une fete basque a paris au profit du musee basque de bayonne programme i prelude du 2e acte l opera el caserio guridi orchestre pasdeloup entrees traditionnelles guipuzcoa viscaya soule basse navarre introduction par le commandant bois sel directeur du musee basque ii danses populaires du pays basque fran ais presentees par m h b etcheverry 1 charmantak 2 gavotte 3 saut basque 4 danse des satans 3 fandango 6 danse des batons 7 heguy 8 danse du verre 8 dantza luzia 10 aitzina phika soule entr acte iii prelude de l opera oleskarri zarra olaizola orchestre pasdeloup danses populaires du pays basque espagnol presentees par m g de chambert 1 saludo ezpata joku lisua viscaya 2 broquel dantza guipuzcoa 3 banakua viscaya 4 palos grandes guipuzcoa 3 eskasal viscaya 6 arcos pequeuos guipuzcoa 7 binakua viscaya 8 jorrai dantza guipuzcoa 9 makhil dantza lanakua viscaya entr acte iv saski naski presentation par m de orueta president de la societe saski naski miren mue luisa irigoyen prelude du moulin dans l opera lt mirentxu gundi orchestre pasdeloup 1 les pecheurs d anguilles du nervion 2 kaxa ranka 3 dans la cidrerie 4 espata dantza mmvzm mmism livre d or du 1 janvier au 30 juin 1929 i dons en especes bienfaiteurs m j h lesca guethary 83 500 00 m j p passicot buenos aires souscriptions recueillies dans la republique argentine pour la salle des basques americains juan pedro passicot 519 50 maria jauregui de pradere 515 00 bernardo mendiondo 309 00 fabian etcheverrigaray 309 00 miguel iriart 206 00 juan berhouet 206 00 jacobo sardoy 206 00 juan hiriart 206 00 juan espil 154 50 mario collongues 103 00 alejandro dufau 103 00 pedro issouribehere 103 00 pedro borthaburu 103 00 pedro jose capdevielle 103 00 gabriel curutchet 103 00 pedro iribarne 103 00 pedro espain 103 00 pablo bera 103 00 76 guillermo dorre 103 00 pedro maillie 103 00 pedro f etcheberry 103 00 clemento heguy 103 00 ricardo etcheberry 103 00 sebastiana garat de etcheberry 103 00 francisco narbondo 103 00 m garat 103 00 luis labadens 51 50 esteban grillet 51 50 juan passicot 51 50 pedro golco 51 50 prospero puchulu 51 50 ernesto lalanne 51 50 pedro harruguet 51 50 g etchegaray 51 50 fi urcegui 51 50 pedro garat 51 50 juan eyheremendy 51 50 ernesto g hegitelmosy 51 50 total 5 000 00 fondateurs madame louis mejan nimes 500 00 m herve lauwick paris 600 00 total 89 600 00 observations mm j h lesca et j p passicot figurent deja sur la liste des bienfaiteurs du musee basque le premier pour une somme de 10 000 fr versee en 1922 le second pour une somme de 1 000 fr versee en 1927 ii dons d objets commerce et industrie m paul soupre bayonne boite a poudre dentrifice provenant 77 die la pharmacie centrale de bayonne et ornee des armes de la ville sous le iie empire costumes et accessoires m j darrigrand bayonne costume complet d un cocher bayonnais maison darrigrand empire madame la baronne de pontenani biarritz poupee iie empire et son trousseau coupe a champagne en cristal rose aux armes de napoleon iii marine m elissalt saint jean de luz petite barque de peche une paire de rames une corde brune un grappin un filet une crampette m j legasse bayonne modele de trois mats modele de trois mats dans une bouteille un loch medailles societe eskual echea buenos aires 2 plaques commemoratives de la fondation du college de jeunes filles de buenos aires et de la chapelle de llavallol m puchulu bayonne 2 medailles commemoratives du xixp concours international de tir de bayonne biarritz 1912 medaille du pigeon pyreneen medaille commemorative du grand concours musical des 30 31 mai 1909 a bayonne medaille commemorative de la fete du travail de bayonne biarritz 1909 mobilier m othat eguy hosta pierre de fourneau en gres rouge sculpte 78 peintures dessins m e corvin pearson paris 3 dessins a la plume une scene de saski naski un danseur basque portant le baton du tcherrero les danseurs de berriz 4 dessins au crayon un danseur de biscaye la cantiniere le zamalzain basque lisant m g scott paris 3 dessins au crayon les satans le cheval le tambourinaire salut du drapeau le speaker le miquelet gendarme des douanes espagnoles danse des satans le cheval et la cantiniere gouache le choeur des pecheurs d anguilles du nervien m denys schneider bordachar mauleon vers la priere du soir a ste engrace peinture encadree mm adamsky et tastet hendaye plan du fort d liendaye encadre t ransports m 1 m troy biarritz une paire d eperons du mexique vie pastorale m1106 camarde hendaye collier de boeuf avec clochettes bibliotheque i manuscrits m de marien bayonne mandement de l eveque de bayonne du 21 novembre 1809 ordonnant de chanter un te deum a l occasion de la conclusion de la paix cluzeau bayonne projet de statuts de la federation de la pelote basque par m f de saint pastou arret du 3 mars 1732 de la cour pour reprimer la licence des jeux m nogaret bayonne supplique des etats de navarre au roi louis xvi a la suite d une emeute de femmes a saint jean pied de port 79 m teinturier bayonne testament de saubai de la bastide clairence 1740 et deux contrats de mariage 1694 et 1742 m burguburu dax re u delivre le 20 aout 1780 a j b rossy graveur a la monnaie de bayonne pour quittances de gages m etcheverry ainchart saint etienne de baigorry arret du conseil du roi pour arreter les progres de la maladie epizootique dans les provinces basques ie novembre 1775 ii livres et brochures abbe sarrasquet action de l accent dans l evolution des consonnes du basque souletin vol in 8 vorin a paris societe des s l a e r de bayonne sur quelques particularites du parler bayonnais oar lambert bayonne 1929 louis de froideur en pavs basaue avec pireface de m de coincy bayonne 1929 m 6 marie nelly cauvin becassine au pays basaue m fabres rencontres in 12 don de l auteur gl levv la defense eloiernee et exterieure de bayonne en 1813 et 1814 in 8 paris 1928 m gavel grammaire basaue tome i phonetique et parties du discours autres eue le verbe in 8 bayonne 1929 don de l auteur societe de geocranhie paris catalogue illustre de 1 exposition du role de la france dans l ameriaue du nord par m laymarie in 8 societe d editions geographiques et coloniales paris 1929 m lichtenberger paris deux fascicules de la france militair sur les guerres de la revolution avec l espagne conde de urauiio casas y linajes de echave v laurcain in 4 nueva editorial san sebastian 1929 diputacion provincial de guipuzcoa homenaie a carmelo de echegarav miscelaneas de estudios referentes al pays vasco in 8 imprenta de la diputacion san s hr tian 1929 comite provincial de exposiciones y junta de turismo guia turista de navarra in 12 aramburu pamplona 80 mlle webster basques legends par webster feret bordeaux 1903 seroras fveyras benoites benedicte parmi les basques garet a pau 1907 m1 0 violet alfort the basques mascarades revue du folk iore du 31 mars 1929 glaiisher a londres revues et journaux une soixantaine de bulletins revues journaux de societes avec lesquelles le musee basque fait des echanges iii musique m vogel saint palais un recueil de chansons deux recueils de divertissements pour piano et pour violon iv estampes photographies affiches m le conseiller lespes bayonne portrait encadre d augustin chaho vers 1848 m dutey harispe paris pierre de rohan seigneur de gie gravure m mas paris pierre de rohan marechal de gie gravure par robert m becan paris au cabaret d espelette eau forte partie de pelote gravure au burin m puchulu ancienne eglise des capucins et samt andre avec ses fleches photographie m legasse l antoinette navire morutier en 1901 photo la lisette navire morutier en 1901 photo madame hirigoyen don carlos et son jeune fils photographie m de marien affiche du viie congres eucharistique national 3 7 juillet 1929 a bayonne pilts toulouse v cartes et plans m albier les pyrenees et la cote basque france tourisme en outre des ouvrages designes ci dessus le musee basque a re u un certain nombre de livres de gravures et de photographies de la part des donateurs suivants mm arturio campion bourgey forsans guera ague l abbe lamblin lespes mau pas de orueta ramoset mlle mirabel le gerant a constantin imp s sordes bayonne patisserie jaoquotte maison fondee en 1765 uitdini 1 47 arceaux du port neuf bayonne r c bayonne 58i7 tel 2 71 specialite de croquignolles et pates basques bayonne maison manterola 25 rue gambetta bayonne comptoir de soldes j mondran 7 place notre dame draperies nouveautes lainages blanc toiles cotonnades cou vertures maison de confiance vendant le meilleur marche vendeurs basques bayonne transports internationaux camionnage demenagements douanes transit wagons et cadres capitonnes garde 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