article | The Wheatley diary. Le journal de Wheatley (Présentation) | Jean Haritxelhar (1923-2013) | Notice | Dans le bulletin |
article | The Wheatley diary. Le journal de Wheatley | Christopher Hibbert (-), B. La Dore (-), Edmund Wheatley (-) | Notice | Dans le bulletin |
illustration | Edmund Wheatley (autoportrait) | Edmund Wheatley (-) | Notice | Dans le bulletin |
article | L’Elevage du cheval en Béarn et en Basse-Navarre au XVIIe et XVIIIe siècles | Jean Robert (1922-1985) | Notice | Dans le bulletin |
article | De l’inventaire général des monuments et richesses artistiques | Charles Higounet (1911-1988) | Notice | Dans le bulletin |
article | L’Irrintzina peut-il être parodié ? | Jean Haritxelhar (1923-2013) | Notice | Dans le bulletin |
article | Livre d’or | Notice | Dans le bulletin | |
article | Assemblée générale du 20.03.1969 | SAMB (-) | Notice | Dans le bulletin |
article | Société des Amis du Musée Basque Conseil d’administration du 16.03.1968 | SAMB (-) | Notice | Dans le bulletin |
n 43 3e periode n 21 trimestre 1969 bulletin trimestriel c o o o o sommaire etudes the wheatley diary le journal de wheatley traduction de b la dore 1 l elevage du cheval en bearn et en basse navarre aux xvii8 et xviiie siecles j robert 15 de l inventaire general des monuments et richesses artistiques ch higounet 33 chroniques l irrintzina peut il etre parodie j haritsche har 39 le livre d or 41 societe des amis du musee basque 45 e o hee rayonne hhe le bulletin du musee basque fonde en 1924 3mo periode a partir de 1964 publie des etudes relatives au developpement du musee des notices nombreuses et detaillees sur les objets qui entrent dans ses collections des chroniques permettant de suivre les diverses formes de son activite enfin la liste de ses acquisitions les notices constituent en particulier un vaste repertoire interessant l histoire les arts et traditions populaires de bayonne et du pays basque le bulletin est a ce titre echange avec les publications des societes savantes de france et de l etranger les articles publies dans le bulletin restent l oeuvre exclusive et personnelle de leurs signataires le comite du musee basque n est pas solidaire des theories ou opinions qu ils expriment conditions de publication l ensemble des fascicules paru dans l annee constitue un tome avec pagination suivie et table des matieres compte des cheques postaux societe des amis du musee basque bordeaux n 2718 14 adresser la correspondance a m le directeur du musee basque 64 bayonne b p telephone 25 08 98 articles du bulletin abonnement france etranger 10 f 15 f the wheatley diary le journal de wheatley traduction de b la dore nous avons le plaisir de publier pour les lecteurs du bulletin du musee basque le journal de wheatley journal de voyage d un jeune officier anglais qui fit la campagne de la bidassoa et participa aux combats aux alentours de bayonne depuis le mois d aout 1813 jusqu au mois d avril 1814 ce journal a ete edite en angleterre il y a quelques annees par christopher hibbert qui a pris la peine de le dechiffrer il fait preceder la publication d une precieuse introduction et ajoute un certain nombre de notes qui eclairent de nombreux passages de ce carnet de route edmund wheatley avait aussi des talents de dessinateur et il a croque certaines scenes certains types ces dessins qui figurent dans l edition anglaise et dont certains sont colories seront reproduits mais et nous nous en excusons a l avance en noir et blanc texte et dessins nous interessent tant du point de vue historique que du point de vue ethnographique edmund wheatley possede le don d observation du peintre le gout du detail pittoresque le sens de l anecdote humoristique qu il restitue avec ce laconisme si typiquement britannique toujours tres vivant son recit journalier adresse a l elue de son coeur se divise en deux parties la premiere s interesse a la campagne du sud ouest de la france au cours de la seconde le heros retourne en angleterre et va participer en 1815 a la bataille de waterloo nous ne publierons que les pages qui evoquent son sejour dans notre region 2 nous tenons a remercier ici notre ami b la dore qui nous a propose le texte a pris la peine de le traduire et a ajoute un certain nombre de notes fort instructives que nous signalons toujours grace a lui nos lecteurs revivront l avance victorieuse des troupes de wellington et la retraite des armees napoleoniennes que pierre hourmat a evoquees naguere dans ce meme bulletin nos remerciements tres sinceres vont aussi a mrs d bendemann qui nous a donne l autorisation de traduire et de publier la partie du journal de wheatley qui se rapporte a bayonne et au pays basque nous poursuivrons la publication du journal dans les deux prochains numeros du bulletin du musee basque qui celebrera ainsi a sa maniere le bicentenaire de la naissance de napoleon jean haritschelhar the wheatley diary a journal and sketck book kept during the peninsular war and the waterloo catnpaign edi t e d w i t ii an introduction and notes by cil h i stop h er hibbert long m ans introduction de christopher hibbert un jour que j etais de garde et que je lisais dans ma tente a une heure du matin qui vis je venir llevellyn surpris de cette visite a cette heure je le fus encore davantage quand il me demanda ou etait la sentinelle et m assura qu il n y avait personne aupres du feu je me precipitai avec une chandelle et trouvai la sentinelle ivre morte et le caporal einer inerte tout pres du feu avec un seul de mes hommes le troisieme manquait tous les coups de pied que je pus leur donner ne purent les ranimer et je fus oblige de monter moi meme la garde jusqu au petit matin llewellyn fit du cafe apres avoir secoue le caporal einer je decouvris que deux muletiers leur avaient servi de v aqua dentce j en decouvris du reste une bouteille sous les ajoncs et apres une recherche fatigante je trouvai le cadavre de l homme qui manquait dans un buisson completement nu et gele ne sachant comment cacher cette desagreable affaire au colonel car cette mort provenait du fait qu ils s etaient endormis face a l ennemi et j avais deja ete coupable d un acte semblable je decidai de couvrir ce pauvre caporal nous creusames un trou pour enterrer cet homme et nous fimes un rapport etablissant qu il avait deserte a l ennemi maintenant les trois autres iraient en enfer pour moi mais si l on decouvre la supercherie ce sera a moi d y aller je le crains edmond wheatley qui ecrivait cette curieuse anecdote dans son journal a la date du 29 janvier 1814 etait enseigne au 5 bataillon de ligne de la legion germanique du roi d angleterre il avait 21 ans et vivait a hammersmith quoiqu on connaisse peu sa vie son journal qui decrit d une maniere vivante et imagee ses aventures pendant les derniers mois de la guerre dans la peninsule espagnole et pendant la campagne de waterloo nous en apprend beaucoup sur son personnage il nous apparait dans ces pages comme un homme impetueux enclin a la melancolie courageux et bon assez raisonneur et susceptible souvent naif et toujours aimable quand il se permet au passage une expression fantaisiste une pensee personnelle ou 6 une sentence morale il crie bien haut qu il n est pas romantique et il est clair qu il n est pas philosophe et qu il ne s adonne pas a l introspection en fait il semble bien que ces additions maladroites et assez inopportunes qui n enlevent rien au recit direct de ses aventures ont ete inserees en vue de plaire a la jeune fille a qui ce journal est destine cette personne eliza brookes n etait jamais eloignee de la pensee de wheatley le journal nous decouvre un rendez vous secret avec elle a hyde park turnpike ou on ne le remarqua pas et il finit par de grandes protestations d amour et son espoir qu un jour les difficultes qui mettent obstacle a leur mariage seront surmontees ces difficultes etant bien connues d eux elles ne sont pas specifiees nous pouvons seulement en conjecturer la nature la seule allusion a ce dont se plaint wheatley tient dans cette phrase l obstacle a notre bonheur est le manque d argent mais il semble bien qu il y eut d autres obstacles outre ce manque d argent sa famille a elle lui avait defendu de le voir et de lui ecrire il se plaint tristement que pas un seul membre de votre famille ne m approuve tous les obstacles s accumulent d eux memes c est peut etre son instabilite qu on lui reproche autant que sa pauvrete car sans aucun doute il etait entete jusqu a la temerite on sait qu il avait deja eu un duel avec un jeune homme alors qu il etait etudiant on verra qu a son retour de france dans sa patrie sur le refus qu on lui opposa d aller a londres il s enfuit a brighton dans une chaise de poste et qu il se lan a la dans les distractions sachant pertinemment qu a son retour il serait mis aux arrets la famille d eliza desapprouvait peut etre aussi son choix parce que si l on pouvait passer outre les folles escapades d un jeune officier sans argent de la household cavalry ou des foot guards on trouvait cette conduite beaucoup plus reprehensi ble pour un officier subalterne dans un bataillon de ligne de la legion germanique la legion germanique n existait que depuis neuf ans quand wheatley fut sans l avoir cherche nomme enseigne en novembre 1812 c est alors qu il rejoignit son depot a bexhill 1 malgre les actions d eclat de plusieurs regiments de cette formation notamment de sa cavalerie il etait considere comme peu honorable de s enroler dans ses rangs la plupart de ses officiers etaient des allemands refugies en angleterre apres que napoleon eut envahi le hanovre 1 archives du ministere de la guerre a londres en 1803 et eut dissout l armee de l electeur il n y avait dans le bataillon de wheatley qu un autre officier anglais sans compter le capitaine tresorier son ami henry llewellyn dont la face d ivrogne est croquee dans le journal a la planche 11 quoique les officiers de la legion germanique fussent presque tous des allemands beaucoup de ses hommes ne l etaient pourtant pas et le corps avait par consequent beaucoup perdu de sa discipline et de la saveur de son hanovre d origine des sa creation on l avait destine a etre le receptacle des hommes de toutes les nations d europe sauf la france l italie et l espagne qui voulaient prendre part a la guerre contre napoleon les premieres recrues avaient ete pour la plupart hanovriennes pourtant la grande quantite de ho no vriens qui avaient ete enroles quand la legion faisait campagne dans le nord de l allemagne en 1805 pendant l expedition de lord cathcart n avait pas accru leur pourcentage mais avait seulement augmente l effectif de la legion de telle fa on que l on avait alors pu former 8 bataillons d infanterie legere 2 regiments de dragons 3 regiments de dragons legers d artillerie et de genie au cours des annees suivantes quand tes relations avec l electorat furent totalement coupees il avait ete impossible de maintenir l effectif de cet immense corps sans avoir recours a des recrues nombreuses mais moins desirables venues des autres parties de l allemagne et de l europe de t est polonais illyriens hongrois russes aussi bien que danois suedois hollandais et allemands de toutes contrees envahirent la legion beaucoup d entre eux s etaient portes volontaires pour echapper aux camps de prisonniers de guerre ou pour eviter la prison une fois enroles dans le service actif sans donner aucune marque de loyaute envers leur regiment ou envers la patrie qu ils servaient ils ne faisaient preuve d entente entre eux que pour ce qui est de boire de courir les femmes piller et chercher toutes les occasions de deserter pourtant toutes les unites de la legion continuerent de rendre des services precieux et estimes elles faisaient partie de l expedition qui assiegea copenhague en 1807 elles avaient pris part a l expedition de walcheren comme a celle de la weser et a l invasion de l italie elles avaient servi dans la peninsule iberique sous le commandement de sir john moore pendant la campagne de la corogne en 1808 elles avaient suivi sir arthur wellesley en espagne l ete de 1809 et s etaient battues avec bravoure aux batailles de talavera barosa et albuera qui avaient suivi depuis aout 1812 en consideration des distinctions si frequentes que la legion germanique du roi s etait 8 acquise contre l ennemi en particulier a l occasion de la derniere victoire gagnee a salamanque on avait accorde a ses officiers un rang dans l armee anglaise2 on avait pourtant l impression que dans l armee et a un degre moindre dans le reste du pays cette bonne reputation etait a porter au credit de ses regiments de cavalerie incontestablement brillants et fougueux plutot qu a ses bataillons d infanterie cette opinion se justifiait jusqu a un certain point et wellington inclinait a voir dans l infanterie de la legion sa troupe la plus digne de confiance dans la mesure ou l on y pouvait trouver des officiers allemands surs et fideles pour en encadrer les bataillons edmond wheatley qui les considerait d un point de vue tout different quoiqu il partageat sans aucun doute l opinion du haut commandement sur certains de ses officiers trouva peu de compagnons acceptables il semble ne s etre lie d aucune amitie veritable dans son bataillon mis a part llewellyn et il parait avoir passe ses heures de detente autant qu il le pouvait avec les officiers anglais affectes aux autres unites de sa brigade le lieutenant alexandre carmichael georges boyd et guillaume drysdale du 1er bataillon de ligne de la legion l enseigne jean henderson artilleur a la legion et charles beverley adjoint a l intendance qui fit enrager wheatley la veille de la bataille de waterloo en laissant son cheval ardent caracoler et l eclabousser de boue jusque sur la figure de telle fa on precise t il qu il fit tomber par terre ma casquette militaire et qu il s en echappa mon bonnet de nuit ainsi que du pain bis qui fut completement souille wheatley deteste le capitaine notting qui commandait sa compagnie alors que les autres officiers allemands de sa compagnie sont a peine mentionnes notting entre regulierement en scene et toujours pour y etre insulte qualifie indifferemment de bravache de malveillant et de racaille pleine de la malice allemande et de lache rancune notting est presente comme le plus parfait coquin du 5me bataillon il provoque a chaque instant des repliques de wheatley 2 war office order 10 aout 1812 note par north ludlow beamish history of the king s german legion ii 1837 86 une histoire plus recente que celle de beamish est celle de bernhard schwertfeger geschichte der koniglich deutschen legion 1803 1816 hanovre et leipzig 1907 voir aussi l article du lieutenan colonel r e f g north the raising and organizing of the k g l dans le journal of the society for army historicol research decembre 1861 9 tellement inadmissibles de la part d un jeune officier que nous le suspectons fortement de les avoir rehaussees d esprit de l escalier un jour par exemple qu il revenant au bataillon en boitant apres une journee de durs combats completement epuise et a peine convalescent d une blessure re ue quelques semaines auparavant wheatley est accueilli par ces mots de notting eh bien sir je pensais que vous aviez deserte vos pensees sont comme vous meme sir repondit il elles ne sont bonnes a rien deux mois plus tard au siege de bayonne wheatley defend une maison que le canon fran ais demolit peu a peu on peut a ce propos remarquer que le recit que nous donne wheatley de ces combats est l un des rares comptes rendus de premiere main que nous en possedions et de loin le plus vivant il perd dix hommes alors qu il riposte avec lather le cordonnier de la compagnie et le toit s effondre sur leur tete la tete du cordonnier fut bel et bien scalpee raconte t il et quand j arrivai en tatonnant blanc comme un meunier le capitaine me dit je croyais que vous aviez ete tue wheatley ou est donc votre compagnie vous la verrez bientot repondis je rapidement je l espere quoi ou sont ils donc sir en enfer pour son colonel le baron von ompteda wheatley eprouve au contraire un tres profond respect il ne nous le decrit reellement qu une seule fois lors de la bataille de la nivelle wheatley vient de voir son ami boyd tue sous ses yeux par une balle de mousquet qui l a frappe derriere la tete et est ressortie entre les yeux meurtri le pied blesse il perd son chemin en rejoignant son bataillon qui a ete releve par le 2me bataillon il trouve llewellyn assis a terre avec le colonel ompteda et les deux neveux du baron il rejoint ce groupe quoique je ne prisse guere gout aux boulets qui de temps en temps labouraient la terre autour de nous nous dit il le colonel gardait le plus grand sang froid il riait et plaisantait ses petits neveux qui retenaient leur souffle quand un boulet nous survolait en vrombissant cette nuit la wheatley a si froid alors qu il est de garde au bataillon qu il s emmitoufle dans la couverture du sergent et s endort au pied d un arbre il est reveille par un coup violent sur la nuque et par la colere du colonel mais quelques instants plus tard le 10 colonel s excuse de l avoir ainsi frappe et fait les cent pas pendant une heure en bavardant avec lui pour le tenir eveille ensemble ils veillent sur les feux des batteries fran aises mais quoique wheatley ne nous donne pas d autres signes de son respect pour le baron ompteda le lecteur ne peut que partager la souffrance et la tristesse du jeune homme quand a waterloo apres une charge qu on n aurait jamais du commander et qui equivalait a un suicide wheatley blesse a la tete reprend conscience et trouve son colonel la tete pendant en arriere et la bouche ouverte un trou dans la gorge wheatley se reveille le bras d un fran ais en travers de la jambe et son esprit est si confus qu il ne peut se rappeler sur le moment le lieu ou il se trouve il recouvre pourtant ses esprits a la vue de quelques soldats fran ais qui lui tournent le dos il entend parler fran ais a deux pas de lui et fait le mort il sent qu on tire sur ses epaulettes et comprend qu on va aussi retourner ses poches aussitot il bondit pour essayer de s enfuir mais en vain un et ourdis s ement le saisit et il s ecroule alors que le soldat fran ais l attrape au collet en ricanant ou vas tu chien sic il supplie le soldat de le laisser ramasser sa casquette pour laquelle il temoigne tout au long de ce journal d une tendre sollicitude et apres que l on ait accede a sa demande il est mene a la ferme de la haye sainte ou va commencer pour lui une serie horrifiante d aventures comme prisonnier de guerre je pense avoir pu evoquer quelque chose de l atmosphere de ce remarquable petit livre en rapportant ces quelques incidents le journal de wheatley n ajoute rien d important a ce que nous savons en general des campagnes ou il a combattu quoiqu il nous apprenne de nombreux details tout specialement en ce qui concerne le siege de bayonne mais il nous donne une idee vraiment vivante de ce qu etait l armee de wellington de la fa on dont vivaient et mouraient les hommes ce qu ils voyaient ce qu ils ressentaient et ce qu ils enduraient la plupart des recits anglais de premiere main qui nous soient parvenus des guerres de napoleon furent ecrits longtemps apres les evenements qu ils nous rapportent la premiere moitie du journal de wheatley fut ecrite au fur et a mesure dehors et par tous les temps comme il le precise lui meme et la seconde moitie qui nous conduit a la bataille de waterloo et n est pas moins vivante durant les deux annees suivantes 11 d autre part le recit de wheatley est l un des rares que nous possedions en anglais de la vie a la legion germanique du roi la relation la plus connue est celle d auguste schau mann traduite en anglais sous le titre de on the road with wellington en 1924 mais pendant toute la periode dont parle wheatley schaumann servait dans l intendance d un regiment anglais l auteur anonyme du journal of an officer in the king s german legion 1827 faisait partie des services medicaux mais ne servit pas au cours des memes campagnes que wheatley nous avons aussi une etude de la vie du baron ompteda redigee par ses neveux a partir de ses lettres a son frere et qui a ete publiee en anglais en 1892 nous y revoyons bien entendu les memes scenes que celles du journal de wheatley mais sans relief et toutes les lettres traitent surtout d affaires de famille wheatley a sans doute plus de talents comme dessinateur que comme ecrivain mais pour nous camper une scene de la vie quotidienne il n est pas gene par le respect des regles de la syntaxe et il neglige entierement les signes d e ponctuation pour rendre ce journal plus aisement lisible j ai du creer la ponctuation et mettre des paragraphes la ou le sens etait quelque peu obscur j ai ajoute un mot une phrase que j ai places entre parentheses mais je n ai en aucune fa on altere le texte quitte a ecrire en toutes lettres les mots que wheatley ecrivait en abrege ce qu il faisait frequemment a composer quelques introductions pour les parties descriptives du journal qui nous sont donnees sans solution de continuite j ai omis quelques passages vraiment sans interet ou il expose des reflexions metaphysiques j ai conserve son orthographe plutot curieuse excepte dans le cas des noms propres mais j ai corrige son emploi immodere des majuscules et la repetition frequente des memes mots a la suite ce qui peut avoir ete une erreur de transcription ces erreurs de transcription sont dues sans doute au fait que le journal manuscrit qui a servi de base a cette edition n est pas l original perdu aujourd hui mais une copie faite mot pour mot par henry le frere d edmond wheatley henry wheatley nous affirme que cette copie a ete effectuee sans corrections ni revisions a partir de l original mais on peut raisonnablement assurer que les erreurs de plume que j ai laissees de cote sont dues au copiste le journal est ecrit a l encre sepia fanee sur 277 feuilles de petit forma t ou henry a trace des lignes au crayon il est relie en cuir on a laisse des espaces pour qu edmond puisse copier les dessins a la plume et les aquarelles qui ont ete reproduites dans les pages suivantes de ce livre mais certains de 12 ces dessins ont ete de toute evidence decoupes de l original et colles sur notre manuscrit le journal a ete apporte a mon editeur par monsieur wallis goslette dont edmond wheatley etait le trisaieul il a montre le plus vif interet pour mon travail et m a aide de ses encouragements je veux aussi remercier m e joan st george saunder de la writer s and speaker s research pour l aide qu elle m a apportee dans mes recherches concernant la vie ulterieure de wheatley merci aussi a mon ami le major freddie myatt m c qui a mis a ma disposition ses connaissances de la vie militaire pendant les guerres de la peninsule iberique j adresse aussi ma reconnaissance a ma femme pour m avoir aide a dechiffrer l ecriture de henry wheatley qui n etait pas facile a lire ainsi qu a m hamish francis et m georgina stonor le journal commence en l ete 1813 et la campagne de wellington va bon train l annee precedente profitant des soucis que donnait la russie a napoleon le commandant des troupes britanniques avait quitte ses quartiers d hiver en portugal pour avancer vers le sud en direction de badajoz qu il devait prendre en avril 1812 perdant 5 000 hommes reprenant alors la route du nord puis de l est a travers l espagne il defit le marechal marmont a salamanque le jour suivant le premier regiment de dragons de la legion germanique du roi aneantissait deux regiments du general foy dans une charge que ce meme general regarda comme la plus valeureuse qui ait eu lieu au cours des guerres de la peninsule vers le milieu d aout wellington etait a madrid et un mois plus tard continuant toujours vers le nord il mettait le siege devant burgos la prirent fin les triomphes de l armee britannique pour l annee 1812 affames epuises demoralises les effectifs durent se replier une fois de plus dans les solitudes glacees de l espagne centrale mais ce desastre devait etre salutaire pour la campagne de 1813 des la chaleur du soleil d ete l armee reposee et ayant re u des renforts avait rapidement progresse a travers le tras os montes et la vieille castille les fran ais s etaient effondres devant elle evacuant valladolid palencia et burgos des la premiere quinzaine de juin puis les troupes joyeuses et pleines d allant traverserent l ebre le 15 juin marcherent sur vitoria et infligerent la six jours plus tard a l ennemi la defaite la plus decisive de toute la guerre cinquante mille 13 fran ais durent s enfuir par pampelune et se ruerent vers les ports des pyrenees la france etait livree aux attaques de ses ennemis des le commencement du mois suivant alors que l enseigne edmond wheatley attendait l ordre d embarquer a la caserne d hilsea pres de portsmouth wellington laissant derriere lui des troupes pour assieger pampelune ou les fran ais resistaient encore atteignait les pyrenees et formait une aile gauche sous les ordres du general sir thomas graham qu il etablissait sur la cote pres de saint sebastien ou les fran ais etaient encore retranches la lra division du general graham etait alors commandee par le general kenneth howard cette division comprenait une brigade de gardes le 1er bataillon du 2 e foot guards le 1er ba todllon du 3 e foot guo rds et une compagnie du 60 ne fusilliers commandee par le general edward stopford une seconde brigade de gardes etait restee au portugal decimee par la maladie et cinq bataillons de la legion germanique le 1er et le 2 e bataillons legers et le 1er et le 2 c bataillons de ligne sous le commandement du colonel colin halkett 3 telle etait la situation du 5 e bataillon que wheatley devait rejoindre il etait monte a bord du transport mary le 29 juillet et des le 31 juillet il etait au large de l ile de wight mais une tempete for a son navire a remettre le cap sur plymouth ou l on arriva le 2 aout pendant ce temps wellington avait tire son armee d une situation dangereuse le 25 juillet il s etait etabli dans le cimetiere de lesaca dans l attente de nouvelles de saint sebastien que les troupes du general graham avaient des l aube attaquee en force a onze heures on vint lui annoncer que l assaut avait echoue et que l on deplorait de lourdes pertes il s elan a aussitot a cheval vers la cote pour decider de la conduite a tenir sur le chemin du retour a son auartier general de lesaca un messager vint lui annoncer aue le centre de ses lignes commande par sir rowland hill etait violemment attaque le marechal soult aue napoleon avait envoye a bayonne apres le desastre de vitoria avec l ordre de retablir les affaires imperiales en espagne avait lance l armee fran aise en avant 3 pour connaitre l ordre de bataille de l armee de wellington consulter l appendice a de with wellington in the pyrenees par le major general f c beatson 1914 14 rapidement et efficacement puis il avait elabore un plan ambitieux au lieu d aller au secours de saint sebastien comme wellington pouvait s y attendre il avait decide de declancher une attaque sur le centre allie de voler au secours de pampe lune et de demonter les arrieres de wellington sur toute la cote aux environs du 28 juillet il etait presque arrive a realiser son projet les generaux de wellington eparpilles tout au long d un front demesure desorientes sans la presence de leur chef s etaient vus dans l obligation de battre en retraite jusque tout pres de pampelune comme le dit wellington on l avait echappee belle il partit au galop vers le sud pour atteindre son aile droite avant que soult ne l attaquat il la rejoignit juste a temps au village de sorauren a huit kilometres de pampelune la soult fut repousse il essaya pourtant de prendre wellington de flanc et de s ouvrir de vive force un passage vers saint sebastien mais ses troupes furent malmenees et il n eut d autre solution que de battre en retraite vers la frontiere c est au cours de ces evenements que wheatley etait arrive en espagne et avait pris place dans son bataillon toute la ligne avait ete stabilisee par wellington saint sebastien avait succombe a un second assaut et soult venait de perdre encore une fois 4 000 hommes dans une vaine tentative pour la secourir assure maintenant que les negociations que napoleon menait au dela de la frontiere ne pourraient pas tenir compte de troupes fraiches et puissantes susceptibles eventuellement d etre opposees aux allies wellington allait desonnais se preparer a entrer en france en traversant la bidassoa yav lt wlksivk l elevage du cheval en bearn et en basse navarre aux xviie et xviiie siecles limites au sud par la chaine pyreneenne sillonnes par les gaves la bidouze et leurs affluents le bearn et la basse navarre constituaient deux petits pays a l extremite sud ouest de l ancien royaume de france le caractere du sol les influences d un climat humide et tempere ont favorise une economie essentiellement agricole et pastorale grace a leurs paturages de montagne et aux coteaux verdoyants du piemont ces deux pays furent toujours propices a l elevage du cheval aussi nous trouvons tres tot dans le moyen age trace de cet elevage qui dut etre intensif la ville de morlaas passe pour avoir organise les premieres courses hippiques au xe siecle 1 jean de jaurgain nous apprend que vers 1115 aragon de gramont seigneur de garris au pays de mixe avait un superbe cheval qu il echangea pour 500 sols a pierre arnaud vicomte de dax contre le village de peyros 2 lors des preparatifs de la campagne de comminges par gaston febus on recensa a morlaas le 2 aout 1376 1044 chevaux propres a faire la guerre 105 pour la vallee d ossau 368 pour le district d oloron qui comprenait egalement les vallees d aspe et de baretous 317 pour la circonscription de morlaas 274 pour celle d orthez 3 vers la meme epoque le sire de laas avait 1 cazaurang j j pasteurs et paysans bearnais pau 1965 t i pp 145 146 2 jaurgain jean de la vasconie pau 1902 t ii p 48 3 tucoo chala pierre gaston febus et la vicomte de bearn bordeaux 1960 p 157 16 dans ses ecuries 60 juments et 13 poulains a bourgaber un besii c est a dire un tenancier agricole degage de toute servitude 15 juments 4 on elevait surtout le cheval pour la selle mais il est permis de penser que les paysans l utilisaient pour leurs travaux puisqu en 1774 on recense a pontacq 20 chevaux propres au labourage 5 une race se fixa entre l adour et pampelune et prit le nom de navarraise ou navarrine tirant bien entendu sa designation de l ancien royaume de navarre historiens et hippologues s accordent a reconnaitre que cette race est d origine arabe selon les prehistoriens elle vint d asie en espagne par l europe centrale peut etre des le debut du quaternaire et se repandit par le detroit de gibraltar en afrique du nord deux types de chevaux prehistoriques au moins ont ete signales en espagne le type poney le potro de navarre et de galice le pottok du pays basque fran ais tres petit velu et trapu le type barbe variete africaine ou mongolique moins velu mais plus haut et plus elegant l ascendant de notre race navarraise 6 c est ce que nous explique de fa on plus poetique joseph de pesquidoux dans son ouvrage la gascogne les iberes dont nous sortons venus d asie mineure arriverent sans doute montes pour la plupart sur ces chevaux celebres par strabon le geographe qui les comparait aux coursiers parthes des siecles passerent et deferla l invasion des maures la vague immense d hommes et de betes qui roula jusqu a poitiers apres l ecrasement apres le reflux la proportion de sang arabe l impregnation devint dominante dans notre race chevaline a ce point qu on peut estimer qu elle se fixa dans ce sang et le stade iberien et puis gallo romain depasses elle fut denommee navarrine 7 avant de voir apparaitre cette denomination nous trouvons sous la plume des litterateurs du moyen age diverses designations du cheval africain arabis arabois morisque barbe de leur cote les archives mentionnent les chevaux d espagne henri comte d anjou futur henri ii roi d angleterre etablit une charte contenant les tarifs des droits de 4 ibid p 235 note 75 5 beaurain georges pontacq histoire du travail pau 1924 t i p 77 6 tillac p les petits chevaux pottokak du pays basque dans gure herria 1934 p 443 7 pesquidoux joseph de la gascogne paris et grenoble s d pages 140 142 17 peage avec un article relatif aux chevaux d espagne lesquels sont taxes trois fois plus que les autres races 8 peu avant la reunion du royaume de navarre a celui de la france en 1285 les comptes revelent l envoi de nombreux chevaux et juments pour le gouverneur de navarre au roi philippe le hardi le plus beau cheval est estime 30 livres 17 sols deux juments valent 15 livres un autre cheval 20 livres 9 au xve siecle la race navarraise etait fixee en bearn 10 un siecle plus tard une lettre de henri ii de navarre du 16 fevrier 1552 nous apprend que ce prince envoyait des etalons dans la vallee d ossau 11 en effet dans les pays de montagne les aldudes et la vallee d ossau en particulier la race navarraise maintint sa purete grace a l importation des etalons espagnols et africains dans le piemont les eleveurs au cours des siecles lui firent subir de nombreux croisements notamment avec des limousins des normands des bretons des danois en 1702 la communaute de pontacq represente a l administration des haras que les chevaux d espagne n estoient nullement propres pour les juments de la presente communaute et qu ainsy il importait beaucoup qu on luy donne un cheval danois ou un cheval d allemagne ou breton lesquels par experience conviennent mieux aux susdites juments 12 a l encontre du resultat souhaite ces trop nombreux croisements firent degenerer la race navarraise en la meme annee 1702 les etats de navarre se plaignaient justement de cette degenerescence et dans leur assemblee du 11 juillet a saint palais deliberaient en ces termes les chevaux etant des animaux necessaires pour le service de l homme et pouvant etre d ailleurs d une grande utilite d en elever et nourrir qui soient d une taille considerable on a toujours juge que pour y parvenir il falloit necessairement avoir des etalons grands et bien batis et faire hongrer tous les petits poulains et chevaux mais peu de gens veulent se donner ce soin dans ce royaume de navarre dont pourtant on tire les plus jolis chevaux du monde fameux par leur nom de navarrois par ce qu outre leur agrement et leur allegresse ils sont d ailleurs infatigables au travail 13 8 et 9 francisque michel du passe et de l avenir des haras paris 1861 pp 17 et 18 10 laborde abbe j b precis d histoire du bearn pau 1943 p 279 11 arch des basses pyrenees arch des syndicats de la vallee d ossau hh i 12 arch de pontacq bb8 f 13 13 arch des b pyr c 1533 f 325 v 18 le memoire d un subdelegue de l intendance d auch date du 2 juin 1788 nous donne un aper u des qualites de la race les vrais chevaux navarrins formes des etalons espagnols et des juments du pays reunissent d ordinaire a la legerete et a la finesse des uns l energie et la bonte des autres on jouit de ces qualites lorsqu on ne le monte qu apres six ans accomplis avant ce temps l usage les debilite et leurs barres 14 molles et delicates encore cedant aux impressions du mors ils perdent une partie de l agrement de la bouche qui les distingue sur toutes les autres races leurs gourmes ne sont jamais dangereuses elles prennent l issue la plus naturelle elles portent rarement sur les yeux sur les jambes ils s entretiennent aisement et vivent longtemps on les voit communement pousser leur carriere jusqu a 25 ans et plus sans se deformer et exempts des maladies ordinaires aux autres chevaux 15 enfin le proces verbal de la visite des haras en basse navarre en avril 1786 nous donne une description detaillee d un poulain navarrais loge a iholdy age de quatre ans il va remplacer l etalon royal reforme de poil bai brun robe tres estimee il mesure quatre pieds huit pouces c est a dire 1 m 51 belle taille pour un navarrais sa croupe est arrondie son encolure droite et bien fournie son oreille fine quoique un peu basse la tete est brusquee et bien placee ses membres sont beaux bien campe il a du courage et ce qu on appelle un air de race avec beaucoup de noblesse et de liberte dans les mouvements 16 elevage et eleveurs de quelle fa on procedaient les particuliers pour elever ces navarrais dont les etats de navarre pretendaient tirer les plus jolis chevaux du monde ces derniers comme les autres bestiaux etaient soumis aux pacages communs et a la transhumance les statuts de la vallee de baigorry obligeaient ses habitants a faire vider a leurs vaches et juments les terres communes du pays et a les faire monter aux aldudes depuis 14 c est a dire les espaces entre les canines et la premiere molaire sur lesquels reposait le mors 15 arch des basses pyr c 604 16 ibid c 600 19 le premier juin de chaque annee jusqu a notre dame de septembre suivant 17 certaines localites du piemont en pays de ger par exemple affermaient l herbe de quelques montagnes dans la vallee de bareges 18 par contre pour les troupeaux des vallees montagnardes il existait egalement une transhumance d hiver qui s imposait de la fin septembre a la fin avril les troupeaux de la navarre gagnaient la region entre bayonne et dax ceux de la vallee d aspe les landes et forets au sud d orthez et ceux de la vallee d ossau les plus nombreux envahissaient les vastes landes et forets du pont long au nord de pau 19 dans les landes du pays de mixe pendant la belle saison les animaux s y nourissaient de jeunes pousses d arbres coupes expres a hauteur d homme au grand desespoir du maitre des eaux et forets sous louis xiv louis de froidour 20 bien entendu ces herbages des landes et des communaux etaient bien moins estimes que ceux de la montagne comme nous le fait entendre un memoire des archives nationales dans la montagne l herbe est fine nourrie de sels excellente en general un peu courte mais dans le plat pays landes de pontlong et du ger c est autre chose le paturage est bien moins abondant et bien plus maigre quoique la qualite en soit bonne 21 dans ces memes landes les eaux etaient mediocres generalement marecageuses sans grands efforts d amenagement les communautes curaient les ruisseaux elevaient des abreuvoirs 22 il est vrai que ces marecages etaient quelquefois utiles aux eleveurs ils servaient a embourber les chevaux qui plus ou moins retombes dans un etat de sauvagerie primitive devaient etre cernes et maitrises lorsciue leurs maitres desiraient les retirer du paturage pour les vendre 23 seuls les etalons etrangers au pays lors de l etablissement des haras 17 ibid c 21 18 arch de pontacq bb 2 f 200 et 262 annees 1631 et 1635 19 tueco chala pierre gaston febus et la vicomte de bearn bordeaux 1960 p 232 20 bul se l a bayonne 1928 21 archives nationales h 89 22 beaurain georges pontacq histoire du travail op cit p 21 23 arch de pontacq bb 9 f 53 v 20 connurent l ecurie avec la necessite de les entretenir au sec durant toute l annee avec du foin de la paille et de l avoine 24 pour proteger cet elevage archaique les etats et les communautes prenaient des mesures edictaient des arrets a pontacq les chevaux envoyes aux landes avaient un gardien special qui percevait 4 sols par cheval du 21 fevrier a la saint michel 25 mais il n en etait pas de meme partout et des artisans peu delicats profitaient de l isolement des chevaux pour arracher ou couper aux ciseaux queues et crinieres dans le but de faire du crin 26 aussi les etats de navarre par un reglement du 21 fevrier 1721 condamnerent toute personne surprise a ce larcin a une peine de 100 livres 27 de meme pour defendre l integrite de leurs paturages les communautes avaient institue le droit de carnal c est a dire le droit de confisquer le betail etranger qui venait paitre dans les communaux 28 en 1620 un garde de pontacq saisit quatre juments d un particulier de barzun les jurats demandent 15 ecus mais le proprietaire n en veut donner que 12 la transaction n a pas lieu et l une des juments reste dans les mains des jurats 29 les fors et coutumes du royaume de navarre rediges en 1611 signalent que les boeufs d attelage et chevaux domestiques ne pouvaient etre carnales mais leurs maitres devaient payer au proprietaire du paturage deux reals pour chacun boeuf ou cheval 30 les eleveurs sont egalement obliges de se defendre contre la maladie l hygiene est inexistante le pansage fort rare en 1697 plusieurs juments de pontacq sont atteintes de la galle et leurs proprietaires refusent de les tenir a part et separes 24 arch des basses pyr arch des syndicats d ossau hh 3 memoire des jurats d ossau du 20 avril 1713 c 752 f 275 v 25 arch des basses pyr e 2089 f 179 arch de pontacq bb 7 f 2 26 garsault fr de le nouveau parfait marechal paris 1770 preface iv le crin et la bourre servent aux tapissiers aux selliers aux carrossiers aux perruquiers aux luthiers aux boutoniers aux brasseurs aux chapeliers a faire des lignes des tamis des vergettes des brosses des cordes etc 27 arch des basses pyr c 1530 recueil des reglements des etats 2e cahier f 135 28 lefebvre th les modes de vie dans les pyrenees atlantiques paris 1933 pp 190 191 29 arch de pontacq bb 1 f 33 v 30 los fors et costumas deu royaume de navarre orthez 1681 21 des autres pour eviter que la contagion ne perde entierement toutes les juments de la communaute 31 les contrevenants seront condamnes a 3 livres d amende les juments malades seront confinees dans un quartier a part mais aucune mesure de prophylaxie n est prise a leur egard le veterinaire est d ailleurs inexistant dans les communautes seul le marechal ferrant fait office de soigneur et pratique comme les medecins de moliere des saignees et des lavements adoucissants 32 au xviie siecle les etats et les communautes s ils ne pensent encore pas a ameliorer la race pensent surtout a combattre la degenerescence a peu pres tous les vingt ans les reglements imposaient aux eleveurs de faire castrer tous les poulains qui a l age de dix huit mois n avaient pas atteint cinq pans de hauteur c est a dire environ 1 m 12 le reglement du 3 octobre 1668 fait par armand de gramont comte de guiche gouverneur du bearn ajoute que les juments devront etre obligatoirement couvertes par des etalons de 6 pans de haut soit 1 m 35 au cas de desobeissance en la premiere interdiction le poulain sera confisque et vendu au profit du denonciateur et du luminaire de l eglise 33 un reglement presque identique etabli en basse navarre en 1681 condamnait le delinquant a 100 livres d amende et enjoignait aux magistrats des lieux d y tenir la main et de choisir des etalons propres et bien batis vingt et un ans plus tard ce reglement etait reste sans effet par la negligence des magistrats ou celle des particuliers l assemblee des etats de navarre reunie a st palais suppliait le marquis de lons d ordonner aux eleveurs de faire hongrer leurs poulains de moins de 5 pans de haut et de se pourvoir d etalons bien batis et qui soient a la hauteur a peine de confiscation des chevaux poulains et etalons lesquels seront pris arretes hongres et vendus a la diligence du sindic et le tiers du prix en provenant luy appartiendra pour ses soins et frais le tiers au denonciateur et le tiers restant aux pauvres des lieux 34 il nous a ete impossible en l absence de documents de recenser le nombre exact des chevaux soit en bearn soit 31 arch de pontacq bb 7 f 2 32 ibid bb 8 f 282 beaurain georges pontacq op cit p 60 33 compilation d auguns priviledges et reglamens deu pays de bearn orthez j rouyer 1676 p 243 34 arch des basses pyr c 1533 f 325 v deliberation du 11 juillet 1702 22 en basse navarre entre 1600 et 1789 nous n avons pu que recueillir quelques statistiques en certaines subdelegations certaines localites et en certains moments en 1776 un memoire sur les juments et etalons de bearn denombrait 1950 juments dans les vallees d aspe de baretous et d ossau 35 en 1772 pontacq recensait 260 chevaux 36 a la veille de la revolution en 1788 la subdelegation de sauveterre de bearn comptait 1252 chevaux juments poulains et etalons compris et celle de basse navarre 900 juments 37 le memoire ecrit en 1840 dans l album pyreneen sur l eleve des chevaux dans les basses pyrenees pretend que les etats de bearn etaient parvenus a disposer constamment de 102 bons etalons qui operaient sur une masse de 5 000 juments 38 les eleveurs qui disposaient de cette cavalerie navarraise se divisaient en trois categories sociales les gentilshommes campagnards faisant generalement partie de la petite noblesse militaire les cures des paroisses et leurs eveques et les laboureurs on peut dire que les trois ordres etaient representes dans le meme memoire cite plus haut sur l eleve des chevaux mm d fspalungue et de livron signalaient qu au xviue siecle les proprietaires habitaient presque constamment leurs campagnes cette classe formait l aristocratie du pays non de droit mais de fait il faut le dire l eleve du cheval est eminemment aristocratique dans le sens de la fortune ces proprietaires s y livraient par gout et par necessite les voies de communication etaient alors chose rare et difficile tout deplacement exigeait plusieurs chevaux et chacun tenait a trouver chez lui le moven de pourvoir a ses besoins aussi vovait on souvent de vingt a quarante juments reunies sur la meme propriete et une influente persuasion contribuait a diriger le cultivateur vers l eleve chevalique proportions ordees et combinees avec l utilite de position qu il pouvait retirer des communaux generalement etendus 39 chez les gentilshommes eleveurs ce ne sont pas les grands noms de france qui apparaissent mais des noms plus modestes quoique de bonne noblesse et generalement re ue aux etats en basse navarre nous avons releve les noms de paul d elissagaray a meharin jean de lafaurie seigneur d etchepare a ibarolle m de saint jayme a ibarre 35 archives nationales h 89 36 beaurain georges pontacq histoire du travail op cit p 45 37 arch des basses pyr c 603 38 album pyreneen lrc annee 7e livraison pau 1840 p 259 39 ibid p 260 23 pierre de hosta seigneur d amendeuix a hosta jean pierre de lamereins a aiciritz qui en 1768 menent leurs juments a l etalon 40 en bearn il faut retenir ignace chevalier seigneur et baron de livron hours et pontacq d abord clievau leger de la garde du roi puis major general des carabiniers et marechal de camp en 1780 il fit lui meme un rapport aux etats de bearn sur les abus et vicissitudes du fonctionnement des haras 41 d autres gentilshommes dissemines le long de la chaine pyreneenne ont chez eux de veritables petits haras et fournissent des etalons aux etats de bearn tels ce marquis d as torg seigneur d aubarede en bigorre vendeur d un etalon en 1766 pour la somme de 1 080 livres42 ou ce baron de cara many qui possedait d admirables poulains dans sa terre de saint pierre pescador en catalogne espagnole et que louis xiv fit acheter pour les transporter en roussillon 43 le clerge a aussi besoin de chevaux en basse navarre les cures de bunus d ibarolle d arberats et de beguios ont de belles juments qui figurent sur les roles de la subdelegation 44 en 1785 le cure d oursbellile vend un etalon a la communaute de pontacq 45 et en 1788 l eveque de lescar dut en vendre un fort beau aux etats de bearn puisqu il couta 2 400 livres 46 en basse navarre dans le troisieme quart du xviiie siecle la majorite des eleveurs est formee de laboureurs ce laboureur qui constitue sous l ancien regime la classe des paysans aises avec sa paire de chevaux accompagnes souvent d une cavale et d un poulain nous dit pierre goubert dans sa definition du laboureur moyen en beauvaisis il cultivait sa tenure exploitait aussi quelque fermage qui pouvait egaler en etendue ses propres terres et labourait pour des voisins moins fortunes 47 40 arch des basses pyr c 279 41 dufau de maluquer a de armoriai du bearn paris 1889 1893 tome ii archives nationales h 89 42 arch des basses pyr c 1478 43 b n ms melanges colbert 144 f 266 memoire de l intendance de perpignan 18 mai 1667 44 arch des basses pyr c 279 45 arch de pontacq bb 24 46 arch des basses pyr c 975 47 goubert pierre cent mille provinciaux au xviie s paris 1968 pp 198 199 24 sur 134 eleveurs qui en 1768 menaient leurs juments a l etalon dans la subdelegation de saint jean pied de port nous avons denombre 107 laboureurs 12 cures 11 nobles a ceux ci s ajoutaient un procureur du roi un forgeron un corroyeur 48 il est probable que l elevage des navarrais apportait aux laboureurs un appoint serieux qui ne faisait que consolider leur situation privilegiee au sein de la paysannerie commerce et utilisation les eleveurs bearnais pouvaient ecouler leurs produits grace a la foire d oloron qui avait lieu du 9 au 22 septembre au marche de morlaas qui se tenait tous les quinze jours le vendredi et enfin grace a l espagne dont les relations economiques avec le bearn ne s etaient jamais interrompues en vertu de ces traites de lies et passeries conclus entre les vallees espagnoles et fran aises et maintes fois confirmes sous l ancien regime 49 en basse navarre les marches d osses et de saint jean pied de port permettaient aux eleveurs de vendre de nombreux chevaux aux espagnols aussi l interdiction du gouvernement en 1765 de vendre des juments a l espagne pour essayer de decupler les eleves provoqua surprise et mecontentement chez les eleveurs l inspecteur des haras de basse navarre depeignait en 1788 la disette des marches et des foires il n y a en navarre ecrivait il aucun marche ni foire marques par l usage pour la vente des chevaux de sorte ou on est oblige de les mener a 10 et 12 lieues a la foire d oloron qui ne se tient pour les chevaux qu une fois l annee quelquefois les chevaux destines pour cette foire ne sont pas en etat d y etre presentes pour raison d accident ou d une legere incommodite qui leur sera survenue d autres fois il ne se fait point a cette foire de remonte pour la troupe et 48 arch des basses pyr c 279 49 lebret memoire sur le bearn dans bull de la societe des sciences lettres et arts de pau 1905 p 129 bonnecaze l abbe les varietes bearnaises ibid 1910 p 104 il y avait notamment en territoire espagnol a 1 km et demi de la frontiere au lieu de sainte christine commune de canfranc des foires importantes ou les espagnols payaient comptant les bestiaux qu ils achetaient aux fran ais cf bordes m d etigny et l administration de l intendance d auch auch 1957 t ii p 796 25 alors un grand nombre de chevaux ne sont pas vendus les navarrois qui y ont conduit les leurs a gros frais sont forces de les ramener ches eux avec la facheuse perspective de ne pouvoir s en defaire qu a la foire prochaine d oloron et l incertitude de les vendre a cette epoque d autre part il y a en navarre un debouche journalier et local pour la defaite de tous les autres bestiaux 50 bien entendu quantite de juments passaient en contrebande par le moyen le plus facile qui fut c est a dire par la voie des paturages indivis cela faisait dire avec beaucoup d humour en 1774 au journal de l agriculture et du commerce que la prohibition ne pouvait etre fort nuisible au paysan attendu qu il possedait la clef des champs grace au pacage des frontieres 51 en 1772 le baron de navailles inspecteur des haras du bearn ecrivait au sujet de cette exportation il sort tous les jours pour l espagne une quantite prodigieuse de juments on m assure que dans une foire qui vient d etre tenue dans une ville frontiere il y en avait plus de 3 000 qui ont ete vendues ou fournies par des marchands fran ais 52 en 1671 a pontacq on pouvait se procurer une jument pour 63 livres 53 au xviiie siecle un poulain de dix huit mois se vendait entre 150 et 240 livres on pouvait avoir un bon etalon pour 300 livres mais les plus jolis se vendaient a trente mois entre 400 et 500 livres 54 de quelle fa on etaient utilises les chevaux navarrais tout d abord bien sur par leurs proprietaires nobles et cures les montaient les paysans vendaient leurs plus jolis et conservaient les plus ordinaires pour les travaux domestiques quoique les rapports des inspecteurs a la fin du xviiie siecle soient formels tous ces chevaux sont pour la selle il n y en a aucun de propre au tirage ils n acquierent pas assez d etoffe pour le trait 55 la petite bourgeoisie parlementaire avocats et procureurs 50 arch des basses pyr c 279 51 bull de la soc des se l et arts de pau 2e serie 1911 p 220 52 deries leon les haras dans les provinces de bearn de navarre et de bigorre in bull de la soc des se l et arts de pau 1932 p 120 53 beaurain pontacq histoire du travail op cit p 52 54 archives nationales h 89 55 arch des basses pyr c 603 26 les utilisait pour leurs frequents deplacements 56 la poste aux chevaux les utilisera egalement 57 les grands seigneurs presses ne dedaignent pas ce mode de voyage car on va tres vite en poste on franchit en huit jours les 140 lieues qui separent bordeaux de paris chaque cheval loue pour une journee de 12 a 15 lieues a raison de 20 sous tournois est change tous les 6 lieues aux relais et coute 10 sous pour sa nourriture c est ainsi que le marechal de la force sous henri iv voyagera ordinairement en poste 58 le cheval navar rais leger rapide et resistant a la fatigue presente les qualites necessaires pour effectuer ces courses mais il est avant tout la monture qui convient parfaitement aux hommes de troupe de la cavalerie legere le plus grand nombre des chevaux navarrois qui sortent du pays sont vendus pour remonter les dragons et les houzards ecrit l inspecteur des haras de la subdelegation de saint jean pied de port en 1788 59 nous connaissons le recensement de morlaas en 1376 1044 chevaux propres a faire la guerre les grands seigneurs de guyenne et gascogne au xviie siecle les d epernon les gramont les poyanne les la force durent puiser largement dans les pacages montagneux du bearn et de la basse navarre pour remonter leurs regiments en 1653 armand de gramont comte de guiche fils aine du marechal antoine iii leve un regiment de cavalerie 60 pontacq fournit deux cavaliers chacun est equipe d un mousqueton d une paire de pistolets d une epee avec son baudrier d une cape a la cavaliere 61 et monte sur un cheval du pays 62 avec la disparition de la lance a la fin du xvie siecle puis de la cuirasse dans le courant du xviie les regiments de cavalerie legere ne firent que croitre de louis xiv a louis xvi ce fut d abord la creation des regiments de dragons au nombre de deux en 1668 il y en eut quatorze en 1678 dix sept en 1762 ce qui necessita une remonte de douze mille chevaux environ 56 en 1600 pierre de chaulton avocat a tartas achete un petit barbarin par dessus bayonne d age de deux ans bul l de la soc de borda 1955 p 81 57 arch des basses pyr c 604 58 la force duc de le marechal de la force paris 1950 t 1 p 80 p 110 59 arch des basses pyr c 603 60 arch de la guerre al 61 pontacq s etait specialise non seulement dans la fabrication des draps de cape mais dans la fabrication des capes elles memes cf beau rain g pontacq l histoire du travail op cit pp 158 159 62 arch de pontacq bb3 f 100 27 aux armees les dragons font service d avant garde peuvent gagner rapidement une position en portant en croupe quelques fusiliers chargent a cheval aux ailes exterieures de la cavalerie mais aussi peuvent mettre pied a terre pour agir par le feu contre l infanterie debordant les escadrons 63 ii leur faut donc des chevaux rapides faciles a manier a enfourcher plus nerveux et surtout moins volumineux que les flamands vian dards que nous avons l habitude de contempler sur les peintures de van der meulen retra ant les episodes des guerres en dentelles de la seconde moitie du xviie siecle il en est de meme pour les regiments de hussards qui crees a la fin du regne de louis xiv atteignent le nombre de huit en 1756 groupant environ quatre mille six cents chevaux si a la fin du xviiie siecle les regiments n enregistrent pratiquement plus dans leurs rangs des hongrois de naissance venus tout equipes de leur pays la tradition est toujours maintenue en ce qui concerne l uniforme le harnachement et la rapidite des chevaux plus petits que ceux de la cavalerie ordinaire 64 rien de surprenant donc a ce que les officiers de belzunce chamborant ou bercheny viennent effectuer leurs remontes aux foires d oloron haras considerant que la rarete des beaux et bons chevaux en france obligeait les sujets du royaume a de grandes depenses pour les acheter a l etranger colbert des 1663 redigea des instructions pour le retablissement des haras 65 louis xiv fit acquerir un grand nombre d etalons etrangers et les fit distribuer liberalement dans le royaume des chevaux arabes furent ainsi repartis en poitou en saintonge et en auvergne 66 en bearn il fallut attendre 1685 soit cinq ans apres la mort de colbert pour que l on vit apparaitre l idee d une creation de haras c est l intendant dubois baillet puis l intendant desmarets de vabourg qui les premiers en firent la proposition aux etats elle fut accueillie avec faveur 63 rousset camille histoire de louvois paris 1886 t i pp 224 225 histoire universelle des armees paris 1966 t ii pp 280 281 64 eszlary charles d l origine hongroise des hussards de l armee fran aise dans vivat hussar n 3 1968 pp 15 29 65 colbert lettres pub par p clement t iv pp 206 223 279 66 ibid appendice iv p 569 28 mais a la condition que la province n aurait pas a supporter la charge de l acquisition des etalons finalement le roi promit 4 000 livres et le bearn s engagea a reserver la meme somme chaque annee pour l entretien des chevaux 67 ceux ci furent installes au nombre de dix huit 68 a oloron en 1688 dans les ecuries du commissaire inspecteur des haras le sieur darbes qui se chargea de la nourriture des animaux des gages a distribuer aux valets d ecurie et des frais de voyage pour mener les etalons dans les diverses localites de la province 69 en 1693 un nouveau contingent d etalons de choix etant annonce le commissaire des haras ecrivait en ces termes aux jurats de la vallee d ossau comme je sais que vous avez de belles cavales dans votre vallee j ay cru devoir vous prier comme je vous en prie de faire s avoir a ceux qui en ont de belles de ne pas s empresser de les faire couvrir parce que j attends de tres beaux chevaux que le roy a la bonte de donner des que je les aurai re us je ne manquerai pas de les envoyer et de me porter moy meme sur les lieux pour faire les choses selon l intention de sa majeste 70 si l on en croit les requetes des etats et les deliberations des communautes les etalons royaux n apporterent que des deceptions le 15 juin 1700 les vallees d ossau d aspe et de baretous demandent carrement la suppression des haras afin de maintenir lesdites vallees en leurs premieres libertes de se servir d autres etalons qu ils trouveront convenables et pour les decharger de la somme de 4 000 livres qu ils etaient tenus de payer 71 le 13 janvier 1702 les jurats de pontacq representent a l intendant que la communaute ne se prevaloit guere du susd etablissement n y ayant que tres peu de juments dans lad communaute qui ayt profite des haras qui y ont este envoyes et qu il y a lieu de croire que cela provient partie de ce que le cheval ne fait pas assez de sejour dans le lieu pour fournir a toutes les juments et que bien souvent lorsqu il arrive la saison de la monte a passe pour les unes et qu il se retire trop 67 arch des basses pyr c 740 f 63 v 68 le roi avait envoye des etalons de races diverses chevaux d espagne d allemagne du danemark de normandie et de bretagne arch des basses pyr c 740 f 267 v 69 lebret memoire sur le bearn dans le bull de la soc des se l et arts de pau t xxxiii 1905 p 125 70 arch des basses pyrenees arch du syndicat d ossau hh 3 lettre du 1er mai 1693 71 arch des basses pyr c 831 f 131 v 29 tot pour les autres d ailleurs qu estant oblige de faire une espece de voyage d oloron jusqu ici il se trouve tellement fatigue qu il n est pas surprenant qu on n en voye par l effet sur quoy led seigneur intendant auroit convenu de faire agreer au roy que la presente communaute se chargeroit de la nourriture du haras qui est destine pour elle afin que se trouvant toujours sur le lieu il soit en commodite pour le donner en toutes saisons aux juments 72 c est ainsi qu a la fin de l annee la demande des jurats ayant ete agreee a versailles le commissaire des haras emmena a pontacq un etalon danois de poil noir avec une couverture de laine un licol et un cave on plat 73 la nouvelle formule fut d ailleurs adoptee des etalons furent distribues dans certaines localites de la province sous la responsabilite de gardes etalons qui beneficierent de privileges non negligeables tels ceux de l exemption du logement des gens de guerre et du service du guet et de la diminution de 30 livres sur le paiement de la taille l intendant lebret attendait beaucoup de cette nouvelle organisation puisqu il ecrivait en 1703 il y aura pour la monte prochaine 23 chevaux etalons du roi sans compter ceux que des particuliers ont achete pour les faire servir au meme usage qui excederont le nombre de dix en sorte qu il y aura pour la monte de 1704 environ 35 etalons c est a dire le double de ce qu il y avait en 1701 le nombre des juments etant prodigieux en bearn il est certain que cette province merite une tres serieuse attention si elle pouvait fournir des chevaux propres pour le service 74 lebret sous entendait car le roi a de plus en plus besoin de montures de bon aloi pour sa cavalerie mais les eleveurs bearnais et navarrais ne l entendaient pas de cette oreille le 18 septembre 1709 les commissaires deputes des etats de bearn se reunissaient a lescar pour examiner les conditions d etablissement des haras et concluaient en demandant la revocation pure et simple de cet etablissement la raison majeure en etait que les etalons fournis par le roi n etaient pas de la qualite requise pour produire des fruits en telle sorte qu on peut dire que les juments de la province n en ont produit que 72 arch de pontacq bb 8 f 13 73 ibid f 29 74 lebret memoire sur le bearn op cit p 126 30 tres peu sy bien que cette sterilite presque universelle a mis la plupart des habitants dans l impuissance de nourrir leurs familles 75 quatre ans apres comme la meme organisation demeure c est la jurade d ossau qui envoie un memoire a l intendant de harlay et lui explique pourquoi les etalons royaux sont impropres a l elevage de la vallee comme les eaux trop vives et les paturages trop verts ne conviennent pas a ces chevaux etrangers au pays ils faut les nourrir au sec durant toute l annee a l ecurie ce qui coute fort cher aux communautes d autre part cette difference d elevage entre les etalons et les juments du pays qui paissent en liberte est nefaste a la naissance des produits il est indispensable que ces juments soient couvertes par les chevaux naturels du climat qui les suivent dans les dits paturages dont la nourriture fraiche est sans doute plus convenable tant aux uns qu aux autres pour la generation 76 a versailles on fait la sourde oreille le roi veut de beaux chevaux pour ses regiments or les navarrais degenerent aussi l etat entend faire des essais avec des etalons du nord plus etoffes la reglementation s etend a la basse navarre en 1704 une somme de 1050 livres est imposee aux etats pour la nourriture de six etalons appartenant a sa majeste 77 finalement le conseil du dedans sous la regence publie le 24 fevrier 1717 un reglement qui donne a l intendant assiste des commissaires inspecteurs les plus grands pouvoirs sur les haras de province les arrets du conseil des 15 avril et 1er mai 1718 accordent aux etats de bearn et de navarre un regime particulier 78 les chevaux seront achetes par l intendant en accord avec l inspecteur et les delegues des etats ces derniers seront tenus d inscrire annuellement dans les charges locales la somme de 2 400 livres 600 livres pour les appointements du commissaire inspecteur 1 800 livres pour l entretien et le remplacement des etalons ceux ci sont repartis dans les communautes qui avec le garde etalon sont responsables de l entretien et de la garde du cheval on crut un instant que cette organisation allait etre parfaite il n en fut rien les recriminations continuerent et les 75 arch des basses pyr c 752 f 274 275 76 arch des basses pyr arch des syndicats d ossau hh 3 77 destree alain la basse navarre et ses institutions de 1620 a la revolution universite de paris faculte de droit 1954 p 355 78 deries leon les haras op cit p 111 31 abus s instaurerent en 1745 les etats de navarre demandaient la suppression partielle des haras 79 ces memes haras vingt ans plus tard soulevaient le mecontentement du ministre bertin qui ecrivait l abatardissement de l espece des chevaux dans ces departements soule et basse navarre ou l on m assure qu il s en trouvait autrefois de tres bons et en grand nombre la rarete dont ils y sont aujourd hui les plaintes continuelles que me portent a ce sujet les officiers qui y vont en remonte ne me donnent pas une opinion fort avantageuse du zele du soin et de l application de mm les inspecteurs 80 l inspecteur d apat de basse navarre proteste il pretend que depuis cinquante ans qu il connait les chevaux navarrois il n y en a point eu de plus beaux que ceux qui s elevent presentement dans cette province avant l etablissement des haras il y avait en navarre un plus grand nombre de juments mais c etoient des juments de basse taille qui ne produisaient que des bidets 81 en bearn l action de l intendant d etigny semble salutaire puisque en 1773 995 juments servies par des etalons ont donne 353 poulains et 324 pouliches que conclure de l ensemble de ces donnees du moyen age a la fin du xviie siecle le cheval navarrais semble connaitre son apogee les etats font respecter leurs reglements et la vente des eleves est assuree par les foires du bearn et de la frontiere mais a la fin du xviie siecle la degenerescence apparait les eleveurs ont garde et utilise des etalons de mediocre qualite pour pallier cet inconvenient l etat va creer un etablissement des haras lequel choque l individualisme et les interets particuliers de la population qui ne cherche pas a comprendre l effort des intendants la quantite est preferee a la selection le paysan va se detourner de l elevage chevalin pour se consacrer a celui des mules et des mulets quantite de belles juments navarraises vont etre livrees 79 arch des basses pyrenees c 1567 lettre du 27 octobre 1745 80 arch des basses pyr c 279 lettre du 18 juillet 1767 81 ibid lettre du 20 aout 1767 32 au baudet car le profit de la vente d un muleton est plus immediat que celui d un poulain une autre cause peut etre plus lente mais sure va ralentir l elevage de la plaine a partir de 1750 le recul des pacages communaux devant les defrichements les constructions de routes royales et la cloture des terres il faut attendre le retablissement des haras en 1806 qui vont fortifier les elements subsistants de la race navarraise en la melangeant cette fois avec du sang anglais elle prendra alors le nom d anglo navarraise ou de navarraise amelioree jean robert conservateur du musee pyreneen de lourdes de l inventaire general des monuments et richesses artistiques n d l r nous remercions notre collegue a la faculte ch higounet ainsi que le directeur de la revue des musees de bordeaux de nous avoir autorise a faire paraitre cet article c est de la rencontre d une volonte et d un groupe d exceptionnelles competences qu est nee l aventure de l inventaire general des monuments et richesses artistiques de la france et c est le decret du 4 mars 1964 instituant aupres du ministre des affaires culturelles une commission nationale chargee de preparer l etablissement de cet inventaire qui peut etre considere comme l acte de naissance de cette immense et exaltante entreprise 1 a vrai dire l idee d enregistrer pour l histoire d etablir une veritable statistique monumentale n est pas nouvelle enoncee par la convention reprise par le ministre montalivet en 1810 elle aboutit une premiere fois en 1837 a la creation par guizot a qui l on doit tant dans le vaste domaine de l histoire d un comite des arts et monuments mais ce comite abandonna trop rapidement l inventaire descriptif des edifices qui devait etre sa premiere tache au service charge de la protection et de la conservation materielle des monuments historiques cette initiative donna neanmoins l impulsion a des entreprises regionales officielles ou privees qui ont assurement prepare parfois de fa on meritoire le travail que nous remettons en chantier il est juste de rappeler ici l activite de la commission des monuments historiques de la gironde fondee le 26 mars 1839 dont les dossiers sont si riches et qui eut l heur d avoir comme animateur durant plusieurs annees le grand paysagiste archeologue que fut leo drouyn 2 mais cette 1 on lira avec interet la brochure editee par le ministere des affaires culturelles l inventaire general des monuments et richesses artistiques de la france s d preparee par la commission nationale sur la base d un rapport de m andre chastel 2 voir f portelli un paysagiste archeologue bordelais leo drouyn dans annales du midi 1967 p 416 et s 34 commission comme le comite national sut mal distinguer l oeuvre scientifique d inventaire de l oeuvre non moins necessaire de conservation dans le meme temps plusieurs pays d europe ont egalement senti le besoin de reunir en des inventaires systematiques suivis de publications la description de leur patrimoine culturel en allemagne les initiatives parties des lander vers 1860 reorganisees a partir de 1910 ont abouti a la publication d une grande collection de plus de 500 volumes la tchecoslovaquie l autriche la suisse les pays bas la grande bretagne recemment la pologne ont suivi la meme voie en associant a cette oeuvre archeologues historiens et architectes ces exemples faisant constater notre retard comme nos experiences passees rendaient indispensables pour assurer la survie de notre patrimoine artistique la relance d un inventaire national fran ais le but a atteindre par l inventaire est la constitution d archives monumentales et artistiques de la france mais il faut bien s entendre sur le caractere de ce travail qui doit en effet etre essentiellement con u en fonction d exigences scientifiques il ne vise aucun objectif administratif ou fiscal il n entend pas deboucher directement dans le domaine de la protection et de la sauvegarde il ne saurait ni affecter le statut juridique des oeuvres etudiees ni la competence des services charges de les conserver de les proteger ou de les restaurer pratiquement il s agit de constituer des monographies d edifices et d objets d art de reunir une documentation serieuse exhaustive critique sur les innombrables monuments aussi bien ceux qui existent que ceux qui ont disparu dont le caractere artistique archeologique ou historique permet de considerer qu ils appartiennent au patrimoine culturel fran ais et pour ce faire il s agit de creer un etat d esprit de collaboration entre les disciplines scientifiques et les services interesses car le groupement et l interpretation de toutes les donnees supposent le travail cote a cote des archeologues et historiens de l art des conservateurs de musees d archives et de bibliotheques des architectes et urbanistes des historiens de toute origine il convient de preciser cependant les divers domaines auxquels doit s etendre l action de l inventaire le titre meme distingue l inventaire monumental immobilier edifices de tous ordres portails sculptes vitraux retables de l inventaire des richesses d art mobilieres tableaux collections oeuvres precieuses il faut y ajouter un inventaire de la documentation artistique pieces d archives plans et un inventaire iconographique ceci dans l espace dans le temps il a ete entendu que 35 pour la periode anterieure au moyen age l etude serait selective c est dire qu une distinction sera faite entre le monument ou oeuvre d art majeur tel le palais galien par exemple et les vestiges interessants comme phenomenes tels les objets de l age de bronze en fait c est la direction des circonscriptions archeologiques qui dans ce domaine procedera au choix en liaison avec l inventaire apres 1850 l etude redeviendra aussi selective en s attachant a toute oeuvre representative d une epoque ou d un style il est evident qu a bordeaux et en gironde nous ne devrons negliger ni les eglises d abadie et du cardinal donnet ni la maison fruges ni les premieres villas de le corbusier a pessac pour la longue periode entre le debut du moyen age et le milieu du xixe siecle l inventaire voudrait etre autant que possible exhaustif on imaginera sans peine ce que cela signifie d enquetes et de recherches car les monuments et oeuvres d art classes et reputes ne representent qu une proportion infime de ce qui devra etre recense dans une ville comme bordeaux ce sont des milliers de maisons qui seront visitees car chacune d elles peut reveler telle parcelle d art oui echappe encore dans les communes de la banlieue il faudra rapidement realiser l inventaire des demeures des xviiie et xixe siecles avant qu elles ne disparaissent sous les coups des lotisseurs il est helas deja trop tard pour certaines dans les cantons ruraux la tache de ratissage n est pas moins vaste car elle doit comprendre non seulement les eglises ou chateaux deja bien connus mais aussi toute cette superstructure de petits edifices moulins puits croix de carrefour calvaires et les types d architecture populaire regionale qui sont la parure de nos campagnes pour realiser cette oeuvre gigantesque il a ete prevu une organisation pvramidale alliant la souplesse des commissions a la solidite d un service administratif a sa tete la commission nationale dont m julien gain membre de l institut et m andre chastel professeur d histoire de l art moderne a la sorbonne assurent actuellement la presidence et la vice presidence etablit les programmes et definit les methodes et les normes de travail les livrets de prescriptions deja elabores par ses soins sont des instruments de recherche appeles a renouveler le langage sinon la doctrine de l archeologie et de l histoire de l art a ses cotes un secretaire general assure le fonctionnement de l entreprise dans les directives qui leur sont donnees par la commission nationale mais avec une large liberte d action des commissions regionales animent a leur tour les travaux de l inventaire elles sont composees sous la presidence des prefets de 36 region et de vice presidents responsables de representants des services d archives bibliotheques monuments historiques musees de l universite et des personnalites appartenant aux societes ou associations locales d archeologie d histoire et de protection de monuments la commission d aquitaine a ete creee par arrete du 13 fevrier 1967 et etend son action aux cinq departements de la region administrative dordogne gironde landes lot et garonne basses pyrenees elle a comme organisme executif un secretariat regional dote en personnel et en materiel des moyens necessaires a la realisation des operations d inventaire et a la mise en oeuvre de leurs resultats 3 il est enfin prevu des comites departementaux qui doivent etre prochainement mis en place dans notre region comites essentiellement charges sous le controle de la commission regionale de preparer les operations de reperage en vue de l inventaire et de faciliter le travail sur le terrain d equipes regionales d enqueteurs comment donc cette realisation regionale et locale de l inventaire est elle prevue pour les villes le cadre de travail elementaire est la rue les operations a bordeaux ont commence cet hiver dans le quartier saint pierre par la rue leupold et la rue des faussets a perigueux elles ont debute au sud du puy saint front par la rue du calvaire et la rue saint roch pour les campagnes c est le canton qui a ete choisi comme unite territoriale de recherche les premiers travaux de l ete 1967 prepares d ailleurs par une enquete realisee auparavant par le comite charge de l etude du patrimoine artistique de la dordogne ont eu lieu dans le canton de perigueux campagne et nous envisageons de prochaines actions dans les cantons de saint astier dordogne et de peyrehorade landes mais il est apparu aue le travail en profondeur de l inventaire sunposait l identification prealable des monuments et oeuvres d art en quelque sorte la confection d un fichier primaire point de depart du dossier scientifique proprement dit des lors a t on prevu l execution de preinventaires ou d operations dites de reperage ces operations bien definies par secteurs geographiques ou par categories de monuments ou d objets d art sont confiees soit a des societes savantes soit a des comites d etudes controles par les comites departementaux en faisant appel a toutes les collaborations utiles ce travail est actuellement en cours dans notre region d aquitaine 3 le vice president de la commission d aquitaine est m ch higou net professeur a la faculte des lettres le secretariat regional confie a m j cl lasserre est installe provisoirement grace a l amabilite de m desgraves et de la ville de bordeaux dans les locaux de la bibliotheque municipale 3 rue mably 37 en liaison avec les societes savantes des departements les fiches provisoires d un modele uniforme remises aux enqueteurs comprennent des rubriques sur la localisation exacte le nom du proprietaire l etat de conservation l historique des monuments ou des oeuvres et sur la documentation sommaire que l on peut reunir sur eux il est evident que cette premiere approche aidera beaucoup par la suite a la constitution de la documentation definitive mais elle a aussi pour elle qu elle pourra etre realisee assez rapidement pour tout notre territoire ainsi la couverture de reperage des departements aquitains devrait elle pouvoir etre terminee dans quatre ou cinq ans environ par la fera t on tomber egalement une des critiques formulees a l encontre de la conception de l inventaire general sa lenteur d execution inherente a ses ambitions scientifiques d ailleurs les operations d inventaire proprement dites sont confiees sous la direction du secretaire regional ou de conseillers techniques a des equipes d enqueteurs archeologues ou historiens de l art titulaires d une licence documentalistes historiens dessinateurs photographes ces groupes de jeunes travaillent dans l enthousiasme pour cette entreprise dont ils ont d emblee senti la grandeur la tache sur le terrain est parfois dure et delicate car il faut avoir a la fois une certaine endurance et le sens des relations humaines la description des edifices souvent complexes celle des oeuvres pas toujours dechiffrables demandent beaucoup de soin de savoir de qualites d observation partant beaucoup de temps et du temps encore il en est besoin pour mettre au point les notes prises ainsi au cours des campagnes les dessinateurs de leur cote levent les plans etablissent des coupes prennent des croquis la mission photographique preparee par les enqueteurs s effectue soit dans le meme temps soit apres coup mais toujours avec le souci de montrer les monuments sous tous leurs aspects et de faire ressortir tous les details de decoration ou de structure interessants du point de vue tant esthetique qu archeologique les documentalistes reunissent enfin dans les archives bibliotheques services de l architecture cadastre tout ce qui peut concourir a l historique des oeuvres tout ce travail doit aboutir a constituer pour chaque monument et chaque oeuvre un dossier type contenant par consequent une description archeologique et artistique des releves graphiques et cartographiques une documentation iconographique notamment une importante serie de photographies une etude historique parfois de premiere main une notice de synthese enfin repla ant l oeuvre tant dans l evolution historique que dans un ensemble soit topographique soit artistique la conservation de cette documen 38 tation est prevue aux trois echelons national regional et departemental et sera accessible a tous les chercheurs et a tous les services enfin issue de cette documentation une publication officielle systematique viendra doter chaque departement de plusieurs volumes de haute qualite scientifique nous ne sommes qu au debut de ce programme les premieres operations ont commence par la bretagne qui va prochainement publier le premier volume de la serie la commission d aquitaine a a peine un an d existence elle s est installee elle a mis en marche le nouvel organisme elle a defini ses premieres taches elle a mis en train le reperage elle a commence ses premieres operations en perigord et a bordeaux pour notre ville ou la priorite a ete donnee au secteur sauvegarde il est trop tot pour sentir ce que nous reserve cette exploration qui sera necessairement tres longue en perigord le premier contact les premieres experiences ont ete benefiques et pleines de promesses l interet que nos trouvailles ont souleve dans le quartier sud du puy saint front a perigueux la demonstration meme partielle qu elles apportent sur la necessite de conserver a cette cite son caractere d ensemble historique medieval font d ores et deja reflechir les responsables de l amenagement urbain c est l illustration de ce que les promoteurs de l inventaire attendent de ses prolongements mais dans les communes rurales nous avons deja rectifie grace a une minutieuse etudes stylistique et photographique des attributions douteuses et nous avons decouvert grace a une enquete totale des richesses a peine soup onnees nous souhaitons tres rapidement interesser les bordelais et les girondins a cette quete de tous les temoins artistiques de leur passe l inventaire general est bien une aventure de l esprit il va nous faire redecouvrir toutes les valeurs de notre histoire et de notre patrimoine d art il doit aussi proceder d un etat d esprit un peu revolutionnaire ne pas concevoir seulement l interet des monuments et des oeuvres sous l angle artistique exceptionnel et sous celui de leur conservation faire tomber pour leur etude scientifique toutes les barrieres entre les specialistes et au contraire y associer dans un dessein genereux tous ceux qui y sont portes par la competence ou simplement le gout integrer ce patrimoine culturel dans la vie nationale et par la meme conduire a un renouveau de la recherche historique et artistique ch higounet professeur a la faculte des lettres et sciences humaines vice president de la commission regionale d inventaire aquitaine icssbicbi l irrintzina peut il etre parodie chaque fois que l on parle des basques on evoque virrin tzina ce cri aigu percutant qui traduit la joie de celui qui le pousse appele zinkha en soule et vraisemblablement pousse de differentes manieres dans l ensemble du territoire basque virrintzina ou irrintzi est tres proche parent de l ijuju monta es santander ou asturien ainsi que du relincho du paysan castillan en fait par l equivalent castillan du relincho on rejoint le sens premier des mots basques tel qu il est donne par le dictionnaire lhande hennissement l homme basque ou plus exactement l homme de la campagne le rural semble avoir imite pour exprimer sa joie le cri de sa plus belle conquete l irrintzina est avani tout signe d allegresse expression de triomphe individuel ou collectif c est aussi un cri essentiellement masculin quelle ne fut pas notre surprise de l entendre surgir d une gorge feminine pendant le chant atzo atzo atzo hil ziren hamar atso 1 le public en fut choque semble t il puisqu il en rit aux eclats que penser de cette reaction elle donne matiere a reflexion en fait le chant atzo atzo ressortit de la satire antifeminine contre les vieilles femmes buveuses atso edaleak et virrintzina masculin tel que le lance jean baptiste bidart de la chorale ibai gorri souligne le triomphe joyeux du sexe fort en meme temps qu il ponctue l humour noir des paroles de la chanson si un cri peut etre musical il apparait que la tonalite de virrintzina releve du majeur 1 seance donnee par etorki le 28 fevrier 1969 au casino municipal de biarritz 40 lorsque etorki interprete ce chant yirrintzina lance par une fille est au contraire un cri de detresse tout en mineur quelque chose comme le son d une cloche felee nous avons a la reflexion cru comprendre que la chanson etait consideree sous l angle feminin yirrintzina tragique se mue en plainte et cette plainte de la femme assoiffee le mineur serait une parodie du majeur accuse encore davantage les paroles satiriques nous avons pose la question l irrintzina peut il etre parodie par son interpretation de atzo atzo p oyhanburu repond nous semble t il par l affirmative jean haritschelhar vm siv mm i livre d or artisanat 68 2 1 machine a fabriquer les bouchons 1370 x 300 x 1060 legs m e castaing bayonne costume 68 1 1 porte bebe en pique garni d un volant de broderie 1150 x 330 don 68 1 2 bonnet de bebe mousseline brodee 120 x 130 don 68 10 1 cape de champion de france 1910 a b velours bleu galons d or 250 x 130 don de m pierron bayonne cuisine 68 22 1 presse viande provenant de la famille pouzac de bayonne 300 x 175 x 290 don r godinot bayonne emblemes 68 4 1 drapeau biscayen etamine jaune bord rouge motif central vert 1170 x 950 don m de la sota medailles monnaies 68 8 1 medaille des jeux olympiques de mexico 1968 argent d 40 don docteur colbert cambo 68 9 1 billet de cien pesetas banco de vizcaya 1937 135 x 65 don 68 24 1 le recteur jean sarrailh medaille de bronze d 67 achat 42 estampes photographies cartes et plans 68 7 1 bayonne en 1866 photographie encadree de soulz lacara 1150 x 510 don de ducler bayonne 68 13 1 carte des basses pyrenees gravee par les freres malo en 1823 335 x 305 achat 68 13 2 p ch liadieres depute d orthez lithographie de langlume 235 x 305 achat 68 14 1 danseur basque estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 2 danseurs basques estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 3 txistu et ttunttun estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 4 pelotaris estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 5 scene champetre estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 6 batelieres de pasajes estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 7 pecheurs basques estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 8 geants bas navarrais estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 9 nativite d apres une aquarelle de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 10 basquaise estampe en noir de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 11 pelotaris estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 12 danseurs souletins estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 13 fandango estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 14 pecheur basque estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 68 14 15 pelotaris estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st j ean de luz 43 68 14 16 vieux basques estampe en noir de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 17 pecheurs basques estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 18 danse des pommes estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 19 pelotaris a mains nues estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 20 danseurs d ochagavia estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de lmz 68 14 21 sortie de la messe estampe en couleurs de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 14 22 pelotari estampe en noir de ramiro arrue 320 x 230 don r arrue st jean de luz 68 20 1 plan de bayonne photographie d apres blay de gaix 1898 400 x 305 don m gayon biarritz 68 21 1 3 saint jacques d ahetze de souraide et de saint pee photographies sous meme cadre 665 x 310 don j fourcade urrugne 68 25 album de photographies du pays basque 180 x 125 don larbaigt biarritz 68 26 1 carte de la deportation dans les basses pyrenees de h baradat 570 x 440 don s narbaits bayonne jeux 11 1 pelotes utilisees en belgique pour le jeu de la balle au gant d 50 don de a hancre belgique lapidaire 18 1 fragment de discoidale provenant de briscous 220 x 260 x 100 don cl chauchat anglet 18 2 fragment de discoidale provenant d arcangues 230 x 120 x 70 don cl chauchat anglet 18 3 fragment de discoidale provenant de mendive 310 x 230 x 120 don cl chauchat anglet 44 peintures dessins 68 15 1 la legion des volontaires tcheques a bayonne dessin au crayon de jan styka 790 x 660 don r de la sota biarritz 68 17 1 elise vidal portrait a l huile cadre dore 950 x 780 don m e nogaret baigts de bearn 68 17 2 j b vidal portrait a l huile cadre dore 950 x 780 don m e nogaret baigts de bearn 68 17 3 jenny vaisaz portrait a l huile cadre dore 1010 x 840 don m e nogaret baigts de bearn 68 19 1 portrait de ramon cabrera par a dauzats dessin rehausse cadre cire 385 x 330 achat 68 19 2 portrait de don salustiano de olozaga attribue a ach zo peinture a l huile cadre dore 345 x 300 achat prehistoire 1 3 1 fragment de lame trouve au dolmen d atermin 35 x 20 x 10 don de cl chauchat anglet 1 3 2 racloir trouve au dolmen de galbario 1 30 x 23 x 10 don de cl chauchat anglet sculpture 23 1 buste de carlos soublette platre original 370 x 200 x 550 don m pardo de leygonnier paris divers 1 6 1 menu du dejeuner des journalistes entretiens 1968 fran ais basque 275 x 110 don 5 12 1 boite de bonbons ornee d une illustration de jose arrue 210 x 160 x 40 don m de la sota 1 16 1 sceau de bayonne moulage d 440 don m e peyronnie st jean de luz societe des amis du musee basque conseil d administration du 16 mars 1968 le conseil d administration de la societe des amis du musee basque et de la tradition bayonnaise s est reuni le 16 mars 1968 a 16 h 30 dans la grande salle de conferences du musee basque sous la presidence de m dassance president assiste de m haritschelhar secretaire general excuses mm le chanoine eppherre jeanpierre larrouyet docteur urrutibehety m inchauspe le president doyen d age ouvre la seance et ton passe a tordre du jour ordre du jour i election du bureau conformement aux statuts il est procede a l election du bureau a la suite du deces de m sousbielle et de la demission de m de souhy vice president qui prefere se retirer du bureau tout en conservant sa place au conseil d administration le bureau est renouvele de la maniere suivante president m dassance vice presidents m eugene goyheneche m le chanoine puchulu secretaire general m jean haritschelhar tresorier m jacques palme ii exposition cestac un large echange de vues a lieu au sujet de l exposition que le musee basque compte organiser a l occasion du centenaire de la mort du bienheureux cestac mm poupel goyheneche et m le chanoine puchulu prennent part au debat apportant renseignements et suggestions chacun de son cote se charge de demarches pour reunir le plus grand nombre de documents interessant la vie du pere cestac et l histoire de la communaute qu il a fondee a anglet iii bulletin du musee basque m haritschelhar donne un compte rendu d activites relatif au bulletin du musee basque sur le plan financier il ne se pose aucun probleme car les souscriptions recouvrent entierement les frais cependant m haritschelhar fait appel aux chercheurs et aux amis du musee pour qu ils publient leurs articles dans le bulletin 46 iv aide aux jeunes chercheurs conformement a la decision emise par l assemblee generale du 16 decembre 1967 le conseil d administration decide de fixer approximativement l aide aux jeunes chercheurs a mille francs environ etant bien entendu que le maximum sera fait pour donner satisfaction aux demandes qui seront faites v prix de la societe des amis du musee basque le conseil d administration fixe aussi le montant du prix du musee basque institue par l assemblee generale du 16 decembre 1967 prix destine a encourager la restauration des maisons et monuments de bayonne et du pays basque le montant de ce prix est fixe a mille francs m goyheneche vice president de la societe est charge d elaborer le reglement qu il soumettra au bureau et qui sera publie dans le numero du premier trimestre 1968 du bulletin du musee basque l ordre du jour etant epuise la seance est levee a 17 h 30 le president le secretaire general l dassance j haritschelhar assemblee generale du 20 mars 1969 la societe des amis du musee basque et de la tradition bayonnaise s est reunie en assemblee generale annuelle le jeudi 20 mars 1969 a 17 heures dans la petite salle de conferences du musee basque entree quai des corsaires sous la presidence de m dassance president assiste de m elaritschelhar secretaire general de la societe le president ouvre la seance et donne la parole a m jean harits chelhar qui donne lecture du proces verbal de l assemblee generale precedente et presente le rapport moral ordre du jour i rapport moral les membres de la societe ont pu representer la societe a diverses manifestations et en particulier dans les congres 1 congres au debut du mois de mai 1968 s est reunie en son congres annuel la federation historique du sud ouest le musee basque pretait a cette occasion ses deux salles de conferences ainsi que la cidrerie ou les congressistes furent re us par la municipalite de bayonne representee par m milhe adjoint au maire parmi les tres nombreuses communications presentees au cours de ce congres m le chanoine lafitte a parle d une lettre inedite du pere joseph moret a arnaud d oihenart datee du 28 fevrier 1667 et m jean haritschelhar secretaire general a expose le probleme des cagots en pays basque chacune de ces communications presentees au nom de la societe des amis du musee basque a paru dans le bulletin du musee basque n 39 du premier trimestre 1968 au cours du meme congres m eugene goyheneche vice president de la societe a fait une presentation du vieux bayonne et a guide les congressistes a travers la vieille cite au cours d une promenade qui a ete particulierement appreciee par tout le monde 2 editions le bureau a dans une reunion precedente accepte de faire un pret a m jean haritschelhar pour l edition de sa these de doctorat d etat sur le poete pierre topet etchahun le remboursement de ce pret sera fait apres la souscription qui sera lancee 3 bulletin du musee basque l annee 1968 ne verra pas la publication de quatre numeros du bulletin du musee basque les numeros 41 42 ont ete bloques en un seul qui paraitra en fin mars debut avril m haritschelhar remercie toutes les personnes qui ont collabore au bulletin au cours de l annee 1968 et souhaite des collaborations plus nombreuses il annonce des perspectives agreables pour 1969 la publication d un carnet de route d un officier anglais pendant le siege de bayonne en 1813 la publication aussi d un important article de m j m guilcher sur les danses labourdines le nombre des abonnes est passe de 390 en 1967 a 431 en 1968 si l on ajoute les 120 services d echanges il convient d augmenter le tirage de la revue et de le faire passer a 700 pour l annee 1969 4 aide aux jeunes chercheurs poursuivant l aide aux jeunes chercheurs la societe des amis du musee basque a apporte une contribution en argent a m chauchat pour des fouilles a biarritz a m tobie pour ses fouilles de saint jean le vieux au jeune groupe de belloc pour ses travaux au chateau de belsunce a ayherre 5 inventaire des richesses artistiques la commission d inventaire des richesses artistiques des basses pyrenees vient d etre mise sur pied elle a ete reunie pour la premiere fois a pau la section pays basque a commence ses travaux le canton de saint jean de luz docteur pialloux a termine le pre inventaire ustaritz et espelette mm goyheneche et poupel seront prets pour les grandes vacances le pere raphael de belloc avance celui du canton de labastide clairence 6 prix du musee basque au cours de son dernier conseil d administration la societe a fonde un prix du musee basque d un montant de 1000 francs m haritschelhar 48 souhaite l instauration d un jury sont designes mm goyheneche r arrue h jeanpierre r poupel l dassance mme durquet et m harits chelhar le jury sera reuni pour prendre connaissance des dossiers soumis le rapport moral mis aux voix est adopte a l unanimite des membres presents ii rapport financier en l absence de m jacques palme tresorier m haritschelhar lit le rapport financier qui laisse apparaitre la situation suivante situation au 15 mars 1969 caisse 1 255 63 banque 26 939 00 c c p 13 182 20 total 41 376 83 le rapport financier mis aux voix est approuve a l unanimite des membres presents iii elections l assemblee procede ensuite a l election du tiers du conseil d administration aucune candidature nouvelle n est presentee et le tiers est des lors reelu a l unanimite mm eugene goyheneche jean haritschelhar michel inchauspe henri jeanpierre michel labeguerie pierre hourmat chanoine lafitte chanoine puchulu iv questions diverses le docteur urrutibehety pose la question d une salle a mettre a la disposition des chercheurs qui leur permettrait de travailler en dehors du va et vient des visiteurs du musee m haritschelhar repond qu il est tres difficile de distraire une salle dans un musee qui est a l etroit l ordre du jour etant epuise m dassance president leve la seance a 18 h 30 le president le secretaire general l dassance j haritschelhar le directeur gerant j haritschelhar imp s sordes bayonne le musee basque i rue marengo bayonne la tradition basque la tradition bayonnaise le musee de la pelote basque heures d ouverture juillet aout septembre 9 h 30 12 h 30 14 h 30 18 h 30 du ier octobre au 30 juin 10 h 12 h 14 h 30 17 h 30 ferme dimanche et jours feries
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